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Sommaire du mois de janvier.

1o Les bibliographes, les bibliophiles et les amateurs. 2o Mélanges bibliographiques et anecdotiques.

30 Dictionnaire de bibliologie catholique.

4o Correspondance.

50 Ventes publiques de livres, autographes et estampes.

LE MOIS DE FÉVRIER CONTIENDRA, ENTRE AUTRES ARTICLES:

1o Les bibliomanes, les bibliophobes et les bibliolâtres. 2o La liste des principaux bibliophiles français.

LES MOIS SUIVANTS :

1° Souvenirs d'un bibliophile.

2o Les bibliothèques et les bibliothécaires.

Les abonnements sont payables d'avance, en mandat sur la poste ou autrement sur Paris.

Les paquets, lettres et argent doivent être envoyés franco à M. FRANÇOIS, libraire, rue des Saints-Pères, 23.

Les articles non insérés dans le Chasseur bibliographe seront rendus

aux auteurs.

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M. François se charge du placement des anciens livres, soit en les achetant de gré à gré, soit en les vendant en ventes publiques, avec catalogues raisonnés, ou en les annonçant dans le Chasseur bibliographe.

NOTA.

Le tirage du Chasseur bibliographe étant limité, le numéro de février ne sera envoyé qu'aux personnes qui auront pris un abonnement.

CHASSEUR BIBLIOGRAPHE.

LES BIBLIOGRAPHES, LES BIBLIOPHILES ET LES AMATEURS.

De tout temps la bibliographie, si intimement liée aux sciences d'érudition, a tenu un rang distingué dans les lettres, à tel point que beaucoup de savants n'ont pas dédaigné de s'en occuper. Elle est, a dit Ch. Nodier, «<l'histoire successive de nos découvertes, de nos hypothèses, de notre esprit, de notre goût, et surtout de nos folies. C'est une science inépuisable. On sait qu'elle est, en effet, devenue de nos jours une des branches les plus importantes et les plus précieuses des connaissances humaines, et qu'elle est, pour ainsi dire, la seule qui n'ait pas de limites.

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Ainsi le progrès dans les arts, dans les lettres et dans l'histoire présente parfois certains temps d'arrêt; on dirait même que nous sommes aujourd'hui dans l'âge avancé de la littérature et des sciences, c'est-à-dire à l'époque où la littérature change tous les jours dans ses formes, pour avoir l'air de se renouveler, et les sciences dans leur nomenclature, pour faire croire à leur perfectionnement. En bibliographie il n'en est pas ainsi; le champ des explorations est toujours vaste et inconnu, et l'on peut dire que la découverte du monde entier sera plutôt faite que celle des productions enfantées par notre orgueil ou notre génie.

C'est pourquoi nous dirons à ceux qui prétendent

que les investigations bibliographiques sont épuisées et inutiles, que ce sont des chasseurs maladroits; qu'on trouvera toujours des manuscrits et des livres précieux inconnus ou oubliés des bibliographes. On a beaucoup abusé, dans ces derniers temps, du titre de bibliographe, que l'on a confondu à tort avec celui de bibliophile pour désigner un collecteur de livres. Les vrais bibliographes ont toujours été en très-petit nombre, et sont rarement bibliophiles; et excepté Renouard, MM. A. Firmin Didot, Libri et le célèbre auteur du Manuel du Libraire, qui, par un rare bonheur, ont réuni les deux qualités de bibliographe et de bibliophile, il serait difficile de trouver de nos jours d'autres exemples à citer.

Le bibliographe ex professo est presque toujours célibataire les soucis de la famille ne sauraient lui convenir. Il faut qu'il soit instruit et lettré, surtout qu'il aime véritablement les livres; il faut encore qu'il ait du goût, un jugement droit et éclairé, qu'il possède des notions étendues sur les diverses parties de l'entendement humain, et qu'il ait étudié la littérature et les annales des peuples. On en voit quelquefois qui joignent à la réunion de ces qualités indispensables à un bon bibliographe la connaissance de plusieurs langues anciennes et modernes; mais ce sont des organisations d'élite, tellement rares qu'on doit les considérer comme de véritables exceptions. Nous ajouterons que le savant ne constitue pas toujours le bon bibliographe. Habitué à des études profondes et très-peu variées, son esprit se prête difficilement à ces recherches continuelles, minutieuses et toujours fatigantes qu'entraîne la bibliographie, et surtout la bibliographie générlae.

Il est peu d'hommes dont l'existence soit moins accidentée que celle d'un bibliographe; il naît, vit et meurt sans aucune de ces passions morales qui sont la torture des autres individus; habitué à vivre éloigné du monde, il fuit les distractions, et se repro cherait les moments qui ne seraient pas consacrés à l'étude si compliquée de la bibliographie. Comme il s'impose un régime sévère et naturellement sobre, sa table n'est pour lui qu'un besoin de vivre, et les livres en occupent le plus souvent la plus large place. Tout son temps est compté, toutes ses heures de pénible labeur régulièrement observées. Les visiteurs le dérangent et l'ennuient. S'il a des amis, il les voit très-peu, et n'admet que difficilement à leur égard ce précepte de Boileau :

Faites-vous des amis prompts à vous censurer.

Toutes ses pensées, ses affections, ses joies, sont concentrées dans son cabinet d'étude, et sa vie ne peut être comparée qu'à celle de ces pieux cénobites qui n'ont d'autres jouissances que la béatitude du travail.

Parmi les bibliographes qui se sont le plus fait remarquer dans le siècle dernier, nous citerons particulièrement Lelong, Niceron, Lenglet du Fresnoy, de la Monnoye, Prosper Marchand, Goujet, Guill. de Bure, l'abbé Rive, l'abbé Mercier de Saint-Léger, Lair, Osmont, Cailleau, Duclos et Gabr. Martin pour ses excellents catalogues.

De nos jours les plus célèbres sont: Van Praet, Barbier, Renouard, Peignot, Fournier, Chardon de la Rochette, Parison, Leber, Pseaume; MM. Quérard, Libri, Paul Lacroix, Ferd. Denis, Gust. Brunet, Amb.Firmin Didot, et celui qui les surpasse tous, le savant M. Brunet, auteur du Manuel.

On remarque parmi les bibliographes qui ont traité des parties spéciales de bibliographie, Adry, Berard, Motteley, MM. Pieters et Chenù, elzéviriographes; Coquebert de Montbret, Nodier, Colomb de Batines, Duplessis, le prince Lucien Bonaparte, MM. Ant. d'Abbadie, Burgaud des Marets pour la linguistique, les dialectes et les patois; l'infatigable docteur Payen, surnommé le Montaignophile; M. Moreau pour les mazarinades; M. de Manne pour les ouvrages anonymes; Deschiens, pour la révolution française; Boucher de la Richarderie et M. Serge Solobewski pour les voyages autour du monde; MM. Ternaux-Compans et Faribault de Quebec pour ceux en Asie, en Afrique et en Amérique, et beaucoup d'autres.

Il existe plusieurs bibliographies publiées récemment sur les provinces de France et parmi lesquelles on doit surtout distinguer celles sur le Lyonnais, la Lorraine et la Normandie; quoique fort estimables, elles laissent beaucoup à désirer et ne dispensent pas du Manuel de M. Brunet.

Le dix-huitième siècle a produit beaucoup de littérateurs et de savants critiques qui se sont aussi occupés de bibliographie; nous signalerons parmi eux Bayle, Basnage, Bochart, Huet, Rich. Simon, Emer. Bigot, Jean Leclerc, Ménage, Sallengre, Bonav. d'Argonne, d'Avrigny, d'Argens, Prosper Marchand, l'abbé Saas, Le Duchat, Magné de Marolles, Michault, Baillet, Camuzat, J. Liron, Ancillon, l'abbé d'Olivet, Saint-Hyacinthe, Trublet, Bouhier, Grosley, Clément, Desfontaines, Fréron, Desmolets, Bruys, l'abbé de la Porte, Rigoley de Juvigny, l'éditeur des Bibliothèques françaises par La Croix du Maine et Duverdier.

On peut diviser les bibliophiles en deux classes bien

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