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Vircingetorix, ex arce Alesiæ suos conspicatus, ex oppido egreditur; crates, longurios, musculos, falces reliquaque, quæ eruptionis causa paraverat, profert. Pugnatur uno tempore omnibus locis, atque omnia tentantur; quæ minime visa pars firma est, huc concurritur. Romanorum manus tantis munitionibus distinetur nec facile pluribus locis occurrit. Multum ad terrendos nostros valet clamor qui post tergum pugnantibus exstitit, quod suum periculum in aliena vident salute constare1; omnia enim plerumque quæ absunt vehementius hominum mentes perturbant.

Cæsar, idoneum locum nactus, quid quaque ex parte geratur cognoscit; laborantibus submittit. Utrisque ad animum occurrit unum esse illud tempus quo maxime contendi conveniat: Galli, nisi perfregerint munitiones, de omni salute desperant; Romani, si rem obtinuerint, finem laborum omnium exspectant.

Cæs., De bell. gall., VII, 83-85.

CLV

César, après avoir récompensé ses soldats, revient à Bibracte. Il en repart contre les Carnutes, qui se dispersent à son approche.

Cæsar militibus pro tanto labore ac patientia, qui brumalibus diebus, itineribus difficillimis, frigoribus intolerandis, studiosissime permanserant in labore, ducenos sestertios, centurionibus tot millia nummum, prædæ nomine, condonanda pollicetur; legionibusque in hiberna remissis, ipse se recipit die XL Bibracte. Ibi cum jus diceret, Bituriges ad eum legatos mittunt auxilium petitum contra Carnutes, quos intulisse bellum sibi querebantur. Qua re cognita, cum dies non amplius X et VIII in hibernis esset moratus, legiones XIV et sextam ex hibernis ab Arare

(1) Les Romains, obligés de faire face de deux côtés opposés, combattaient sur des lignes placées dos à dos, et chacune de ces lignes, en entendant derrière elle le cri des ennemis, sentait que, si l'autre fléchissait, ellemême serait prise à revers et enveloppée.

fascines, les longues perches, les mantelets, les faux et tout ce qu'il avait préparé pour l'attaque. Le combat s'engage de tous les côtés à la fois; l'attaque est générale, et s'il est dans nos travaux des points faibles, l'ennemi s'y porte en masse. L'armée des Romains, que paralyse l'étendue de ses retranchements, ne peut facilement faire face des divers côtés. Ce qui surtout effraye les nôtres, c'est la clameur qui s'élève derrière eux pendant qu'ils se battent, parce qu'ils sentent que leur sort dépend du salut d'autrui souvent, en effet, c'est la pensée des choses que nous ne voyons pas qui nous trouble le plus.

César, placé de manière à pouvoir observer tout ce qui se passe, envoie du secours à ceux qui en ont besoin. De part et d'autre, chacun comprend qu'on en est au moment des efforts suprêmes : les Gaulois, s'ils ne forcent pas nos retranchements, n'ont plus rien à espérer; les Romains, s'ils l'emportent, voient finir tous leurs travaux.

CLV

(Tom. III, p. 443.)

Pour récompenser de tant de fatigues et de fermeté des soldats dont le zèle n'avait été ralenti, en ces jours d'hiver, ni par l'extrême difficulté des chemins ni par l'excès du froid, César promet, à titre de butin, deux cents sesterces à chaque homme et deux mille aux centurions. Puis, ayant renvoyé les légions dans leurs quartiers d'hiver, il revient lui-même à Bibracte après une absence de quarante jours. Là, pendant qu'il rendait la justice, les Bituriges lui envoient des députés pour se plaindre des attaques des Carnutes et pour implorer son secours. Sur cet avis, bien que revenu à Bibracte depuis dix-huit jours seulement, il tire la quatorzième et la sixième légion de leurs quartiers d'hi

(2) On était alors au mois de janvier.

educit, quas ibi collocatas, explicandæ rei frumentariæ causa, superiore commentario demonstratum est. Ita cum duabus legionibus ad persequendos Carnutes proficiscitur. Cum fama exercitus ad hostes esset perlata, calamitate ceterorum ducti Carnutes, desertis vicis oppidisque, quæ, tolerandæ hiemis causa, constitutis repente exiguis ad necessitatem ædificiis, incolebant - nuper enim devicti complura oppida dimiserant dispersi profugiunt. Cæsar erumpentes eo maxime tempore acerrimas tempestates cum subire milites nollet, in oppido Carnutum Cenabo castra ponit, atque in tecta partim Gallorum, partim quæ, conjectis celeriter stramentis, tentoriorum integendorum gratia erant inædificata, milites compegit. Equites tamen et auxiliarios pedites in omnes partes mittit, quascumque petisse dicebantur hostes; nec frustra nam plerumque magna præda potiti nostri revertuntur. Oppressi Carnutes hiemis difficultate, terrore periculi, cum textis expulsi nullo loco diutius consistere auderent, nec silvarum præsidio tempestatibus durissimis tegi possent, dispersi, magna parte amissa suorum, dissipantur in finitimas civitates. Hirt., De bell. gall, VIII, 4-5.

CLVI

Un orage ayant causé une crue de la Sègre et de la Cinga,
le camp de César est privé de vivres.

Tanta tempestas cooritur, ut nunquam illis locis majores aquas fuisse constaret. Tum autem ex omnibus montibus nives proluit, ac summas ripas fluminis superavit, pontesque ambos, quos C. Fabius fecerat, uno die interrupit. Quæ res magnas difficultates exercitui Cæsaris attulit. Castra enim, ut supra demonstratum est, quum essent inter flumina duo, Sicorim et Cingam, spatio

(1) La première de ces légions était commandée par Quintus Cicéron et l'autre par Sulpicius.

ver, près de la Saône, où elles étaient placées, comme il a été dit au livre précédent, pour assurer le service des vivres. Avec ces deux légions, il part contre les Carnutes.

A la nouvelle de cette expédition, les Carnutes, craignant le sort des autres peuples, abandonnent les bourgs et les villes où la nécessité leur avait fait dresser à la hâte de légers abris contre les rigueurs de l'hiver (ils avaient naguère délaissé la plupart des villes après leur défaite); ils se dispersent et fuient. César, ne voulant pas exposer ses troupes aux rigueurs de la plus mauvaise saison, établit son camp à Cénabum, ville des Carnutes, et loge ses soldats en partie dans les maisons des Gaulois, en partie dans les huttes qu'il fait dresser au moyen de paille mise sur les tentes. Cependant, il envoie les cavaliers et les fantassins auxiliaires partout où l'on dit que l'ennemi s'est retiré; et cela non sans effet, car en général nos hommes reviennent chargés de butin. Accablés par la rigueur de l'hiver, frappés d'effroi, sans demeure et n'osant s'arrêter nulle part, ne pouvant non plus trouver d'abri contre les tempêtes les plus affreuses, les Carnutes, après leur dispersion et des pertes considérables, disparaissent en se répandant chez les peuples voisins.

CLVI

(Tom. III, p. 445.)

Il se produisit un si violent orage qu'on ne se rappelait pas avoir vu tant d'eau dans le pays. De tous côtés les neiges coulèrent des montagnes, la rivière passa par-dessus ses bords, et les deux ponts qu'avait construits C. Fabius, furent emportés le même jour. Il en résulta pour l'armée de César une situation des plus critiques. Car son camp, ainsi qu'il a été dit ci-dessus, était établi sur une plaine de trente milles entre la Sègre et la Cinga, qui n'étaient point guéables et qui tenaient ainsi toute l'armée étroitement enserrée. Les peuples alliés de César ne pouvaient

millium XXX, neutrum horum transiri poterat; necessarioque omnes his angustiis continebantur. Neque civitates, quæ ad Cæsaris amicitiam accesserant, frumentum supportare; neque ii, qui pabulatum longius progressi erant, interclusi fluminibus, reverti; neque maximi comitatus, qui ex Italia Galliaque veniebant, in castra pervenire poterant. Tempus erat anni difficillimum, quo neque frumenta in hibernis erant, neque multum a maturitate aberant; ac civitates exinanitæ, quod Afranius pæne omne frumentum ante Cæsaris adventum Ilerdam convexerat; reliqui si quid fuerat, Cæsar superioribus diebus consumpserat: pecora, quod secundum poterat esse inopiæ subsidium, propter bellum, finitimæ civitates longius removerant. Qui erant pabulandi aut frumentandi causa progressi, hos levis armaturæ Lusitani, peritique earum regionum cetrati citerioris Hispaniæ, consectabantur, quibus erat proclive transnare flumen, quod consuetudo eorum omnium est, ut sine utribus ad exercitum non eant.

CLVII

Cæs., De bell. civ, 1, 48.

Engagement entre la flotte pompéienne de Marseille, commandée par L. Domitius, et la flotte césarienne de Brutus.

Massilienses, usi L. Domitii consilio, naves longas expediunt, numero XVII, quarum erant XI tectæ. Multa huc minora navigia addunt, ut ipsa multitudine nostra classis terreatur magnum numerum sagittariorum, magnum Albicorum, de quibus supra demonstratum est 1, imponunt, atque hos præmiis pollicitationibusque incitant. Certas sibi deposcit naves Domitius, atque has colonis pastoribusque, quos secum adduxerat, complet. Sic, omnibus rebus instructa classe, magna fiducia ad nostras naves procedunt, quibus præerat D. Brutus Hæ ad insulam, quæ est contra Massiliam, stationes obtinebant.

(1) César a parlé précédemment (ch. 34) des Albices comme d'un peuple sauvage, qui habitait les montagnes au-dessus de Marseille et qui de tout temps avait été dévoué aux Marseillais.

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