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dération du Rhin, contre laquelle cependant tous les efforts des guerres libératrices avaient été dirigés. Il devient donc tous les jours plus indispensable de remplir envers la nation allemande, qui, par ses sacrifices, a sauvé les trônes des monarques, les promesses qui lui ont été faites, et d'assurer ainsi les principales bases de l'ordre public et de la royauté ; car il est évident qu'on ne saurait se dispenser de ces obligations sacrées, contractées devant Dieu et à la face du monde entier. »

L'esprit libéral de la chambre ne put cependant lui faire accepter une proposition d'émancipation des Israélites. Sans repousser précisément cette proposition, la chambre prit une résolution qui l'ajournait. Elle adopta l'ordre du jour, demandé par la commission, sauf renvoi aux résolutions adoptées par la chambre en 1838. Au reste, à ce sujet, le gouvernement grand-ducal avait donné un singulier exemple de tolérance, au moment où, dans l'Allemagne du nord, la position des Israélites était menacée de toutes parts. Un Israélite, le docteur Henri Oppenheim, avait été admis comme agrégé à l'université de Heidelberg, et chargé d'enseigner une branche du droit public.

Il ne nous reste plus à signaler, pour compléter l'histoire de cette année, que le mariage de la princesse Alexandrine, fille de S. A. R. le grand-duc, avec le prince héréditaire Ernest de Saxe-Gobourg-Gotha.

WURTEMBERG.

C'est à Stuttgardt que se tint, cette année, le congrès de l'union douanière allemande. Les plénipotentiaires représentant les différents états s'y trouvaient au nombre de onze la Prusse, la Bavière, la Saxe, le Wurtemberg, le duché de Bade, la Hesse Électorale, le duché de Hesse l'union douanière et commerciale de Thuringe, le duché de Saxe-Weimar, le duché de Nassau et la ville libre de Francfort. Nous avons donné, à l'article PRUSSE, les résultats du congrès.

La chambre des députés du Wurtemberg fut prorogée, vers le milieu du mois de juin, pour ne se réunir de nouveau qu'au commencement de 1843.

L'ordre du jour avait été prononcé sur une motion du baron de Hornstein, concernant l'introduction du jury dans les délits de presse.

La chambre s'était occupée aussi d'une motion de l'évêque de Rottembourg, concernant la position de l'Église catholique vis-à-vis de l'État. L'évêque se plaignait de ce que l'Église catholique ne jouit pas d'une liberté assez grande, surtout en ce qui concerne les mariages mixtes, et prétendait que l'État ne peut agir par voie coërcitive, en matière de mariages mixtes, et que le pape seul a le droit de statuer d'une manière définitive. La chambre rejeta cette motion à une majorité de 80 voix contre 6.

Le ministre de l'intérieur avait présenté à la chambre, un projet de loi (mars) concernant la construction des chemins de fer dans le Würtemberg, et dont voici quelques passages:

De 1836 à 1839 avaient été commencées des études; depuis les états de 1839, on ne s'était pas occupé de cette question, tandis que, dans le reste de l'Allemagne, le système des chemins de fer avait pris de grands développements. En Allemagne, les chemins de fer ont été considérés comme une affaire nationale. Depuis Bâle et le littoral de l'Adriatique, depuis la Hongrie et la Gallicie, depuis la mer Baltique jusqu'à l'Elbe, le Weser, le Rhin et l'Escaut, dans toutes les directions, en un mot, s'est manifestée cette tendance à adopter ces moyens expéditifs de communication. Toules les capitales sont rapprochées par les lignes déjà établies. Il convient que le Wurtemberg ne demeure pas étranger à ce mouvement, et qu'il complète dans l'Ailemagne du gridi la ligne de l'ouest à l'est, déjà commencée au nord jusqu'au Rhin.

» Le Wurtemberg doit contribuer à rapprocher le Rhin du Danube par le chemin de fer, et l'océan Atlantique de la mer Noire. L'Autriche a déjà fait ce qu'il fallait pour pousser sou chemin de fer jusqu'à la frontière de Bavière, et le gouvernement français s'occupe de la construction d'un chemin de fer de Faris à Strasbourg. Jusqu'à présent le lac de Constance n'est pas encore compris dans les communications entre l'Italie et une partie de l'Allemagne. Le Wurtemberg a trois directions à suivre, celle du Rhin, celle du Danube

et celle du lac de Constance. Le commerce direct et le transit réaliseraient d'importants bénéfices par celte voie abrégée.

La ligne de Stuttgardt-Cannstat à Ulm est une des plus importantes: elle sert de point de ralliement aux autres chemins. C'est le chemin central de tout le pays; elle réunit le Necker au Danube. L'État doit se charger des principales entreprises de ce genre. La grande question est celle de savoir où l'on commencera les travaux. Il serait assez naturel que l'on commençât par la ligne de Stuttgard à Ulm. Malheureusement elle offre de grandes difficultés. Il ne faudrait que 3,200,000 florins pour la construction de deux grands embranchements. »

Le 1er novembre, la commission des états, réunie à Stuttgardt, prit la résolution suivante pour l'établissement des chemins de fer aux frais de l'État, à partir de la capitale, 1° dans la direction de l'ouest, vers la frontière badoise et en prolongation vers le nord, jusqu'à Heilbron; 2o dans la direction de l'est et du sud, vers Ulm, et de là à Friedrichhafen, sur le lac de Constance; 3° il sera établi aux frais des particuliers, un chemin à partir de Blochingen, le long de la montagne, par Reutlingen, jusqu'au haut Necker. L'État garantira un minimum d'intérêt de 3 112 p. 020. On statuera plus tard sur la question de savoir si d'autres chemins de fer seront établis aux frais des particuliers pour lier entre elles les diverses parties du royaume.

HESSE-DARMSTADT.

La seconde chambre des états adopta, le 17 juin, à la majorité de 24 voix contre 23, la proposition du gouvernement de construire les principales lignes de chemins de fer aux frais de l'État. La seule condition fut de ne pas faire le tracé à Manheim, mais à Heidelberg.

Le 18 juillet, le grand-duc fit en personne la clôture de la session des états.

Comme à l'ordinaire, le député Glanbrech proposa à la chambre de prier le gouvernement, 1° d'employer tous les moyens qui sont en son pouvoir auprès de la diète germa

nique, pour qu'en exécution de l'art. 56 de l'acte final du congrès de Vienne la constitution et le droit soient protégés dans le Hanovre, et qu'un état régulier et légal y soit rétabli aussi promptement que possible; 2o de s'adresser à la diète germanique pour que des réglements fédéraux soient publiés pour donner des garanties aux constitutions, et les mettre à l'abri de toute atteinte illégale en créant, s'il y a lieu, un tribunal fédéral spécialement chargé de ce soin.

Cette motion fut renvoyée à la commission pour qu'il fût fait un rapport. La chambre décida ensuite qu'elle prierait le gouvernement de lui présenter un projet de loi établissant les conditions sous lesquelles les Israélites des deux provinces de ce côté du Rhin pourraient acquérir les droits de bourgeoisie.

SAXE-DUCALE.

Au mois de février, le grand-duc de Saxe-Weimar s'opposa à la publication des discussions de la diète : résolution singulière au milieu du mouvement général vers la publicité qui s'opère partout en Allemagne. Nous rapportons en son entier l'acte officiel d'interdiction:

L'expérience que nous avons faite depuis l'année 1823 dans plusieurs assemblées de la fidèle diète, mais surtout l'expérience faite dans l'assemblée actuelle, nous ont donné la conviction que les inconvénients qui se rattachent ordinairement à l'impression et à la publication des procès-verbaux des discussions de la diète l'emportent beaucoup sur les avantages. Nous comptons parmi les inconvénients la propagation de nouvelles inexactes sur ce qui touche l'administration, et des jugements faux sur nos autorités et nos fonctionnaires, pareillement la publication d'attaques contre nos droits constitutionnels, qui, d'après la marche des affaires, ne peuvent être réfutés que plus tard et trop tard pour effacer complètement et partout l'impression une fois produite; de plus, le retard et les détails nombreux des discussions mêmes, car ce qui, dans les débats, doit être dit et ne pas être dit par les députés, bien que sans influence sur les résolutions adoptées, est mis en relief d'une manière si formelle, qu'il en résulte une perte de temps pour la rédaction et une perte d'argent. En un mot, le fait prouve que la publication

des procès-verbaux peut conduire à un changement de la constitution, surtout des paragraphes 67 et 68 de la loi fondamentale. Nous retirons donc avec réserve l'autorisation donnée en 1823, d'imprimer les procès-verbaux des séances de la diète, et nous ne reviendrons sur cette résolution que lorsque les états auront décidé que des commissaires nommés par nous assisteront aux délibérations, donneront des éclaircissements, feront des rectifications et des réfutations, afin d'arriver à établir une égalité parfaite entre les états et le gouvernement, en ce qui concerne la publication des séances. Ces réfutatious auront lieu dans l'assemblée même et seront consignées dans les procès-verbaux. Quant à l'impression et à la publication des actes, il ne sera fait aucun changement. »

Nous avons parlé ailleurs (Voy. Hollande) du mariage du fils du grand-duc, Charles-Alexandre-Auguste-Jean, colonel au service de la Prusse, avec la princesse Sophie des Pays-Bas.

VILLES ANSÉATIQUES.

L'événement le plus important de l'année, c'est la catastrophe déplorable qui, dans les premiers jours du mois de mai, détruisit une partie de la ville de Hambourg (Voy. pour les détails, la chronique du 5 mai). Le concours des différents pays de l'Europe et les ressources immenses du commerce hambourgeois suffirent à réparer, en peu de temps, ces désastres. Un emprunt de 34 millions de marcs à intérêts payables par semestre, emprunt souscrit en quelques jours et plus que couvert, témoigna de la confiance qu'inspirait le commerce de Hambourg et des intentions bienveillantes du commerce européen.

Dans les faits d'histoire générale, nous n'avons à citer que le traité mentionné à la Turquie (Voy. Turquie).

A l'intérieur fut pris, à l'égard des Israélites, une détermination qui contrastait avec la position faite, presque par toute l'Allemagne, à cette malheureuse classe de la société. Jusqu'alors les Israélites n'avaient eu la liberté d'acquérir des propriétés foncières que dans quelques rues de Ham

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