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indo-européenne, et en particulier une analyse brillante et détaillée de la lexicographie grecque. Elle a mentionné honorablement l'ouvrage n° 1.

Après ce rapport M. Berger de Xivrey a occupé la tribune pour lire une notice sur la restauration de l'église royale de Saint-Denis par M. Debret, de l'Académie des beaux-arts. Cette notice d'une très-grande étendue nous a paru contenir des faits curieux qui peuvent servir à l'histoire générale de l'architecture de France.

L'Académie des inscriptions et bel les-lettres avait délégué pour la repré senter M. Paulin Pâris, qui a lu des recherches sur le personnage d'Ogierle Danois, héros fantastique contemporain de Pepin et de Charlemagne, dont la légende a été considérablement augmentée par les romanciers. M. Paulin Pâris a recherché les éléments historiques que cette fable peut contenir : il ne paraît pas en avoir trouvé beaucoup. La seule trace qu'Ogier ait laissée de son existence épique dans le monde réel est son nom que porte un valet du jeu de cartes.

L'Académie française a toujours la part brillante dans les cinq contingents de l'Institut. Un des plus nouveaux académiciens, M. Ancelot, a lu une charmante épître cn vers classiques, intitulée le Havre.

5. Incendie de Hambourg.-La ville de Hambourg vient d'être frappée d'une cruelle calamité. Un terrible incendie a réduit en ruines et en cendres la partie la plus riche de cette ville industrieuse. Le feu, qui a commencé dans la nuit du jeudi 5 mai, sévissait encore le 7 à minuit, quand le navire français qui a apporté ces nouvelles au Havre

quitté Hambourg. Près de 1.000 maisons ont, dit-on, été consumées; la Boërsenhall, l'église Saint-Nicolas, la nouvelle Bourse, ont été détruites. On estime la perte, en marchandises et en propriétés, à plus de 80 millions de francs. On dit que, pour arrêter le progrés du feu, l'autorité a été obligée de faire abattre à coups de canon plusieurs maisons. Voici les détails que nous trouvons sur cette catastrophe dans le Journal du Havre du 10 et dans le Mercure d'Altona du 6:

Le capitaine Vasse, commandant le Paris, arrivé ce matin de Hambourg, nous apprend la nouvelle d'une affreuse catastrophe, dont cette ville a été victime.

. Un incendie considérable a éclaté dans la journée du 5. On a cru pendant un instant être maître du feu, mais il en a été autrement; dans la matinée, le vent soufflait assez fort, l'incendie a fait des progrès épouvantables : en moins de trois heures toute une rue a été dévorée, et le feu s'est communiqué dans plusieurs quartiers. Le 6, la ville offrait un spectacle affreux : ce n'était que des déménagements; de tous côtés on ne rencontrait que des personnes emportant une partie de lear mobilier sur leur dos. On ne pouvait se procurer des voitures; tous les chalands étaient aussi chargés de mobiliers et restés sur le lac. A quatre heures après midi, la Boërsenhall, la Bourse, l'église Saint-Nicolas, ont été détruites en un instant. Onze quartiers sont consumés presque entièrement. On estimait, à mon départ, de 900 à 1,000 maisons et magasins brûlés, une centaine de personnes mortes; le nombre des blessés n'était pas connu. Par suite de ce désastre, je n'ai pu obtenir tous les connaissements nécessaires à la cargaison. On n'était pas encore maître du feu à mon départ : j'ai quitté Hambourg le 7 mai, à minuit et demi. »

» Voici sur cette catastrophe de plus amples détails que nous traduisons da Mercure d'Altona:

a

Altona, 6 mai, après-midi.

» Nous remplissons aujourd'hui le triste devoir de faire connaître à nos lecteurs le malheur affreux dont la ville de Hambourg, notre voisine, vient d'être frappée. Dans la nuit de jeudi, entre minuit et une heure, un incendie éclata dans une maison située au milieu de la Beichstrasse. Poussé par le vent d'ouest, favorisé par une longue sécheresse et alimenté par la grande quantité de marchandises accumulées dans ce quartier, le feu s'étendit pardessus les maisons voisines, vers le Steintwicte et le côté est du ReedingsMarckt. Jeudi matin, il avait déjà pris une intensité telle que l'on fut obligé de demander à nos autorités des pom

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CHRONIQUE.

pes de secours, demande qui fut accordée avec empressement.

Vers l'après-midi, on paraissait réussir à se rendre maître du feu, lorsque tout-à-coup le clocher de l'église voisine, Saint-Nicolas, probablement par suite d'un brandon volé en l'air, prit feu et fut bientôt environné de Dammes, dont le bruit se joignait au son lugubre des cloches; on ne put parvenir à éteindre le feu malgré tous les efforts. Alors l'incendie eut un foyer puissant qui devait braver toutes les tentatives qu'on faisait pour l'éteindre. Vers cinq heures du soir, l'extrémité du clocher tomba sur l'église, et bientôt celle-ci et tout le voisinage furent en flammes. Les efforts faits pour isoler l'incendie, en faisant sauter quelques maisons, eurent peu ou point de résultat. Le Hopfenmarkt, Neubourg, la Bohnenstrasse, Burstah, etc. furent bientôt atteints par le feu et présenté rent un horrible spectacle.

Tout devait servir d'aliment à ce terrible élément, même l'eau des canaux, où surnageaient de l'huile, des spiritueux, etc. Aux tristes prévisions de voir l'incendie s'étendre pendant la nuit se joignirent l'épuisement et le découragement de beaucoup de gens, occupés aux pompes, qui étaient sur pied nuit et jour et avaient déjà perdu bon nombre de leurs camarades par la chute des poutres, etc.; les gardes bourgeoises aussi, qui avaient servi au barrage des rues et au maintien de l'ordre, pouvaient à peine résister; et combien de ces hommes avaient à veiller sur leur famille et leurs biens! Cependant, le vent s'étant calmé et ayant passé au sud, on conçut quelque espoir.

» Ce matin il a été déçu. Le vent était retombé et soufflait du sud-sudouest, de manière que le danger se tournait vers la partie de la vieille ville de la Neustadt. Déjà, vers ce côtélà, les environs de la nouvelle Bourse, et notamment la vieille Wallstrasse, étaient environnés de flammes, pendant que d'un autre côté la vieille Bourse, Hôtel-de-Ville, la Bohnenstrass, la Johannis-strass avaient été atteints par l'incendie. Plus tard, le feu s'est communiqué aussi depuis le vieux Wall jusqu'à la partie nord-ouest du NewWall, et sévit maintenant dans la direction du Jungfernstieg, où déjà on

Ann. hist. pour 1842. App.

MAI.

241

déménage jusque vers le Ganzemarkt.
La superbe Bourse neuve a été
également sacrifiée.

Le désordre et la terreur sont im-
possibles à décrire. Depuis le matin,
les habitants se sauvent avec leurs effets
et marchandises vers Altona, où déjà
quelques incendiés ont trouvé à se ca-
ser. De Harbourstad, etc., sont arrivées
des pompes et des secours de toute es-
pece. On ne peut encore prévoir la fin
de l'incendie, et la dévastation peut
s'étendre dans toutes les directions.
suivant les variations du vent; ce dont
Dieu nous préserve! La sécheresse
continue, bien que le ciel soit resté
constamment couvert. Le nombre des
victimes tuées et blessées ne peut en-
core être évalué: il dépasse certaine-
ment cinquante. En général, ce récit
ne pourra être exact que lorsque nous
en aurons vérifié les différentes versions
On nous
qui nous arrivent.

D Une heure et demie.
assure que le Jungfernstieg, des deux
côtés du New-Wall, du moins en partie,
est en flamme. Pour arrêter le feu du
vieil hôtel de Londres et la maison du
côté du Ganzemarckt, on a fait sauter le
coin de la rue Jungfernstieg, où les
accidents ne paraissent pas avoir man-
qué. On espère cependant la fin du
fléau; c'est ce qu'annonce une procla-
mation affichée au coin des rucs, qui
famille en sûreté, à se rendre au lieu
invite tous les hommes, ayant mis leur
du désastre, parce que les bras man-
quent en raison de l'épuisement des
travailleurs. Le télégraphe a joué pen-
dant toute la journée pour appeler des
secours des campagnes; il est arrivé
des pompes même de Lubeck,

» P. S. Dans plusieurs rues le feu. gagne encore; le vent a tourné vers le sud-ouest, et ce soir, vers six heures, il pleut..

Nous lisons dans la Gazette de Bréme la lettre suivante, qui est du 5 mai :

A deux heures et demie, je vis le spectacle le plus affreux qui se puisse voir. Par suite de la chaleur excessive que le feu répandait sur le marché aux Doublons, la toiture de plomb de la tour Saint-Nicolas fut bientôt en fusion et commença à pleuvoir avec une telle violence sur les pompiers occupés au bas de la tour que, voyant l'inutilité de leurs efforts, ils laissèrent au feu son 16

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libre cours et se retirèrent avec leurs pompes. En peu de minutes la tour fut dénudée de tout le plomb qui la couvrait. Bientôt la charpente prit feu, et à trois heures la tour n'offrait déjà plus qu'une horrible pyramide de feu. A trois heures trois quarts les piliers calci. nés ne purent plus supporter la charge immense qui pesait sur eux, et la tour chauffée à blanc, après que les cloches furent tombées avec un horrible fracas, commença à vaciller. Tout-à-coup la tour s'écroula sur elle-même avec un bruit terrible; ses ruines enflammées couvrirent les maisons d'alentour du côté du Château-Neuf, et en moins de cinq minutes toute cette rue, y compris le cimetière de Saint-Nicolas, présentait l'aspect d'un immense océan de flammes.

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A quatre heures de l'après-midi toute la magnifique église était transformée en un monceau de ruines enfammées. Des centaines de personnes y ont perdu la vie ; il ne fut plus possible désormais de songer à éteindre l'incendie. Pour en arrêter les progrès, il a fallu faire sauter plusieurs édifices considérables au moyen de mines pratiquées dans les souterrains, entre autres l'ancien local de la Bourse, maintenant l'Union, où une exposition de tableaux avait justement lieu en ce moment. Il est impossible de se former une idée du bruit produit par cette explosion et de la commotion qui l'a suivie. C'est un spectacle atroce que celui de ces gens qui travaillent à sauver quelques débris de leur fortune englou tie. Des milliers d'individus courent par les rues portant leur lit sur leurs épaules; les mères transportent leurs enfants dans leurs berceaux et demandent qu'on leur accorde une place au grenier pour elles et leurs nourrissons. J'ai dans ce moment deux berceaux dans mon grenier; je ne connais pas les mères de ces deux pauvres innocents; elles se sont enfuies pour aller tenter de sauver quelques bribes de leur avoir. La rue de l'Amirauté est obstruée de lits, de meubles de toute espèce, de marchandises, et Dieu sait combien d'autres choses. Une foule de gens sans asile passent la nuit dans l'ancienne Kuter haus, pêle-mêle; car un si grand désastre a fait oublier toutes les différences de rang, de sexe et d'âge.

J'essaierais en vain de dépeindre la détresse qui existe. Un mot encore: au commencement, les canaux intérieurs étaient à sec à cause des basses eaux; plus tard, quelques-uns d'entre eux ont pris feu par suite des grandes quantités d'esprit et d'huile qui y avaient coulé. On dit que le nombre des personnes que la tour a écrasées dans sa chute est de cinquante.

» Dumai.-Toute la partie la plus industrieuse de la ville n'est plus qu'un monceau de ruines. De demi-heure en demi-heure on entend une forte explosion produite par une mine pratiquée pour faire sauter une maison. On a acquis plus d'adresse à ce genre d'opération. Dans toute ma maison il ne reste pas un seul carreau de vitre intact. Tous les papiers et les livres du sénat, des hypothèques et de la Banque, sont sauvés.

D

Un quartier immense, commençant tout auprès de l'Elbe et s'étendant jusqu'à l'Alster, est détruit. Il ne reste plus de communications avec la VieilleVille que par les extrémités méridionales et septentrionales.

La Ville - Neuve, quoique en péril, est sauve jusqu'à présent, et même un changement de vent ne pourrait lui être funeste. Les livres de la Banque sont en sûreté; les métaux précieux, renfermés dans des voutes inac. cessibles au feu, ont été submergés et ne courent ancun danger. La nouvelle Bourse a été conservée à force d'efforts inouïs, au centre même de l'incendie; plusieurs fois elle a été atteinte par les flammes, mais chaque fois on est parvenu à en arrêter les progrès. En ce moment, midi, le feu sévit avec une violence inouïe dans le quartier de la ville opposée à la Ville-Neuve, et il est malheureusement à craindre qu'il ne s'arrête qu'à la limite la plus extrême de cette partie de la ville, faute d'aliment. L'église Saint-Pierre et sa tour ont été détruites aujourd'hui ; cette dernière était un chef d'œuvre d'architecture gothique. On craint pour la Bibliothèque et le local des écoles. On n'est pas sans inquiétudes dans le faubourg Saint-Georges.

Ce qu'il y a de plus horrible, c'est une bande d'assassins et d'incendiaires qui se sont répandus dans toute la ville; déjà à plusieurs endroits de la Ville

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Neuve et de la Vieille-Ville il a fallu porter secours pour arrêter les incendies allumés par ces scélérats, dont plusieurs ont été pris sur le fait et n'ont pu qu'à grand'peine être arrachés à la fureur du peuple. Plusieurs d'entre eux ont été massacrés malgré les efforts de la police. 7 au soir. L'horrible incendie continue, et Dieu sait où il s'arrêtera! Nous sommes à la grâce de Dieu qui nous a envoyés ce fleau! Excepté l'incendie de Moscou, l'histoire de l'Europe n'a pas eu, depuis un grand nom. bre de siècles, à enregistrer un aussi grand malheur. Depuis avant-hier, à une heure de la nuit, les flammes sévissent avec une furie que rien ne peut abattre; on fait sauter des moitiés de rues d'un seul coup; on démolit les bâtiments les plus solides et les plus massifs à coups de boulets de canon ; en un mot, on a recours aux remèdes les plus désespérés, et cependant on ne par vient pas à maîtriser le feu à plusieurs endroits. L'ordre a cessé d'exister; c'est à peine si la propriété existe encore; tout est abandonné à l'élément destructeur, et des milliers de persounes campent avec le peu d'effets qu'elles ont pu sauver, souvent au prix de grands dangers, tout autour de la ville dans les champs et sur les prés. Plus de la moitié de la partie de la ville dite la Vieille-Ville, où des trésors immenses se trouvaient amoncelés dans les magasins, est déjà devenue la proie de l'affreux désastre; le bureau du timbre, l'église Saint-Pierre, le Johanneum ont péri aujourd'hui. Le nombre des maisons détruites, outre les nombreux magasins, peut s'estimer en ce moment de 15 à 16,000.

Il est impossible d'estimer le montant des pertes, et chaque minute qui s'écoule coûte des millions à notre malheureuse ville. Il n'est pas douteux que toutes les compagnies d'assurances de Hambourg sont ruinées et seront hors d'état de remplir leurs engagements. La compagnie de Gotha perdra plusieurs millions, de même que les compagnies anglaises. Le magasin de L. Baehrens et fils, dans la rue de la Digue, qui était assuré en même temps à Gotha, à Hambourg et à Londres, se monte, dit-on, à lui seul à un million de marcs banco (plus de 2 millions de francs). Cette terrible catastrophe pourra avoir

les plus funestes conséquences. Hambourg est ruiné.

Les pompes à incendie de Hambourg et d'Altona étant avariées pour la plupart ou insuffisantes, on en a de. mandé à dix lieues à la ronde. De même on a rassemblé de la poudre et des bouches à feu dans toutes les locali. tés environnantes. Le désordre qui rè, gne dans toute la ville est sans bornes et impossible à décrire. »

La lettre suivante de Hambourg, du 9 mai, donne un récit complet de l'incendie dont cette malheureuse ville vient d'être la victime.

. Monsieur,

D

⚫ Hambourg, 9 maî.

. Ce n'est qu'aujourd'hui seulement que je puis vous donner connaissance du fatal incendie qui a réduit en cendres une partie de notre ville. Toutes les imprimeries de la presse quotidienne sont devenues la proie des flammes ou sont hors de service. A présent les rédacteurs des journaux de Hambourg donnent un récit détaillé du fléau quí nous a frappés, mais ils sont obligés, pour les expédier, d'avoir recours aux journaux des villes voisines. Ces journaux, bien informés, sont cependant bien peu répandus; et d'un autre côté, les nouvelles communiquées à l'étranger par les Hambourgeois dispersés et sous l'impression de ce grand désastre, ne sont pas toujours exactes. Je vous aurais entretenu plutôt de ce triste évé nement qui intéresse l'Europe entière si l'incendie, qui n'a cessé que depuis hier, me l'avait permis. L'incendie a éclaté dans la nuit du 4 au 5 mai, dans la partie de cette ville située près du port et d'Allstad (ancienne ville), remplie de magasins, et dont les abords sont peu faciles. Les maisons, la plupart construites en bois, et la grande quantité d'esprits et de marchandises combustibles, ont aidé à le propager. Le vent de l'ouest qui a soufflé constamment venait encore l'activer, et rien au monde ne pouvait préserver les deux paroisses de la ville d'une destruction compléte. Dans ces deux paroisses se trouvent réunis une grande partie des bâtiments publics et de l'industrie la plus florissante, les églises célèbres par leur antiquité, l'Hôtel-de-Ville et la Bourse. On acquibientôt la conviction qu'il était impos

sible de maîtriser le feu, malgré toutes les mesures prises à cet effet. Alors on se décida à faire abattre les maisons les plus rapprochées du foyer de l'incendie pour les isoler des autres quartiers.

Les pompes furent dirigées sur les maisons situées de l'autre côté des canaux, que les flammes atteignaient déjà, et en effet on a réussi par ce moyen à sauver les riches magasins de la paroisse Sainte-Catherine. Mais tous les efforts de la compagnie des menuisiers et des charpentiers suffirent à peine pour isoler la Halle aux Viandes, construite en bois, et qui touche de près la Halle aux Houblons, à côté de l'église Saint-Nicolas.

Les bâtiments publics, quoique plus éloignés, pouvant malgré la grande promptitude des travaux de démolition fournir un aliment considérable à l'incendie, le sénat n'a pas hésité à donner l'ordre de se servir de la poudre. Dans cette circonstance, où l'expérience locale a fait défaut, plusieurs ingénieurs de la ville et étrangers se sont réunis aux bourgeois pour l'exécution de ce système de destruction. Ce moyen réussit, et le feu fut enfin séparé de la partie de Neustadt (nouvelle ville), du côté d'Altona. La chute de la tour de SaintNicolas, qu'on essaya de sauver par tous les moyens possibles, fit rejaillir les flammes dans un cercle plus étendu. La deuxième nuit, le sénat se trouva réuni, sous la présidence de ses vénérables chefs, à l'Hôtel-de Ville, qui se trouve, ainsi que l'ancienne Bourse et la Banque, au centre de la ville. Le feu menaçait déjà les rues voisines, étroites et industrieuses. L'ancienne Bourse, l'Hôtel-de-Ville même devaient être sacrifiés au salut de la plus riche partie de la ville, qu'on peut regarder comme i'entrepôt général du commerce de toutes les parties du monde.

Ce n'est qu'au prix des plus grands efforts qu'on réussit à sauver le dépôt des hypothèques et la partie la plus importante des archives. Enfin le sénat fut forcé de s'arracher à un danger imminent, et se transporta dans un autre éditice situé sur le nouveau Wall et appartenant à la ville; le canal qui réunit l'Alster avec l'Elbe garantissait jusqu'a un certain point ce nouveau siège du sénat. Quelques minutes après que les sénateurs y furent installés l'Hôtel-de

Ville s'est écroulé avec un grand fracas, a couvert de ses ruines les bâtiments de la Banque sur laquelle repose principa. lement à présent l'avenir du commerce de Hambourg. Cependant l'incendie n'était pas encore à son dernier terme. Le feu se répandit sur les ponts du nouveau Wallet gagna bientôt toute la ligne des hôtels et des boutiques de la promenade de Jungferstieg et les habita tions voisines, remplies de richesses et d'objets d'art, et ce n'est qu'en sacrifiant plusieurs maisons qu'on est parvena à garantir le nouveau Jungferstieg, l'esplanade et le théâtre. On espérait encore sauver la tour de Saint-Pierre, qui était la plus ancienne de la ville; mais là tous les efforts du plus grand courage et les mesures les plus habiles vinrent échouer; la tour vacilla, et les cloches de cette tour se mirent en branle comme pour annoncer le moment de sa destruction.

Le feu s'ouvrit une issue par une nouvelle brèche. Heureusement les fenêtres d'un grand bâtiment neuf et voisin, consacré au collège, à l'école et à la bibliothèque de la ville, ayant été bouchées. la flamme n'y pénétra pas. Il a été sauvé, et avec lui une grande partie de la ville habitée par une pan

repopulation. La direction du vent, qui soufflait de plus en plus fort, a donné des inquiétudes pour le faubourg SaintGeorges, où se trouve l'hôpital conte nant 2,000 malades, parmi lesquels étaient un grand nombre de victimes de l'incendie. Le corps-de-garde sur le Wall était déjà en flammes. Cependant à l'aide des pompes qui ont été amenées des villes environnantes et qui jouaient avec une grande puissance, et grâce à la Providence, le feu était arrivé à son terme. Nous devons particulièrement la conservation du reste de notre ville, après l'assistance divine et le dévouement infatigable de nos citoyens, aux secours volontaires et généreux de la ville voisine d'Altona, des villes des frontières du Hanovre et de Holstein, et de la ville de Lubeck. Nous sommes pénétrés de la plus vive reconnaissance pour nos voisins, qui ont offert des secours et un abri aux réfugiés de notre ville populeuse. L'inauguration de notre chemin de fer a été annoncée pour le 7 mai. Ce chemin met en rapport Ham. bourg avec Berlin, Magdebourg, Ha.

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