Immagini della pagina
PDF
ePub

LVIII. Patris patriæ cognomen universi repentino maximoque consensu detulerunt ei. Prima plebs, legatione Antium missa : dein, quia non recipiebat, ineunti Romæ spectacula frequens et laureata: mox in Curia Senatus, neque decreto, neque acclamatione, sed per Valerium Messalam. Is, mandantibus cunctis, «Quod bonum,» inquit, «faustumque sit tibi, domuique tuæ, Cæsar Auguste: sic enim nos perpetuam felicitatem Reipublicæ et læta huic precari existimamus : Senatus te, consentiens cum populo Romano, consalutat PATRIÆ PATREM. » Cui lacrymans respondit Augustus his verbis (ipsa enim, sicut Messalæ, posui): «Compos factus votorum meorum, patres conscripti, quod habeo aliud Deos immortales precari, quam ut hunc consensum vestrum ad ultimum vitæ finem mihi perferre liceat?»>

LIX. Medico Antonio Musæ, cujus opera ex ancipiti morbo convaluerat, statuam ære collato juxta signum Esculapii statuerunt. Nonnulli patrum familiarum testamento caverunt, ut ab heredibus suis prælato titulo victimæ in Capitolium ducerentur, votumque pro se solveretur, QUOD SUPERSTITEM AUGUSTUM RELIQUISSENT. Quædam Italiæ civitates diem, quo primum ad se venisset, initium anni fecerunt. Provinciarum pleræque super templa et aras, ludos quoque quinquennales pæne oppidatim constituerunt.

LX. Reges amici atque socii, et singuli in suo quis

LVIII. Le surnom de père de la patrie 169 lui fut conféré d'un consentement subit et universel. Les plébéiens lui envoyèrent à ce sujet une députation à Antium. Mais il n'accepta point cette distinction qu'un peuple nombreux et couronné de lauriers lui donna encore à Rome, au moment où il entrait au spectacle, et que bientôt le sénat lui confirma, non par un décret ni par acclamations, mais par l'organe de Valerius Messala, qui dit, au nom de tous : « César Auguste, nous te souhaitons, à toi et à ta maison, ce qui peut tourner à ton bonheur et à son avantage; car c'est souhaiter l'éternelle félicité de la république et la prospérité du sénat. Ce sénat d'accord avec le peuple romain, te salue PÈRE DE LA PATRIE.>> Auguste, les larmes aux yeux, répondit en ces termes (je me sers de ses propres paroles, comme je l'ai fait pour le discours de Messala) : « Sénateurs, mes vœux sont accomplis que pourrais-je encore demander aux dieux immortels, sinon de conserver jusqu'au terme de ma vie cet accord dans vos sentimens envers moi? »

LIX. Le médecin Antonius Musa l'ayant sauvé d'une maladie dangereuse 17o, on lui éleva, par souscription, une statue d'airain à côté de celle d'Esculape. Dans leur testament, quelques chefs de famille ordonnèrent à leurs héritiers de conduire des victimes au Capitole, de les faire précéder d'inscriptions, et d'accomplir un sacrifice en actions de grâces de ce qu'ils avaient laissé Auguste vivant après eux. Quelques villes d'Italie commencèrent leur année du jour où il les visita pour la première fois. Outre les temples et les autels qu'elles lui dédiaient, la plupart des provinces instituèrent aussi des jeux à célébrer tous les cinq ans et dans presque toutes les villes.

LX. Les rois amis et alliés fondèrent chacun dans

que regno Cæsareas urbes condiderunt, et cuncti simul ædem Jovis Olympii, Athenis antiquitus inchoatam, perficere communi sumptu destinaverunt, Genioque ejus dedicare; ac sæpe regnis relictis, non Romæ modo, sed provincias peragranti, quotidiana officia togati, ac sine regio insigni, more clientium præstiterunt.

LXI. Quoniam, qualis in imperiis ac magistratibus, regendaque per terrarum orbem pace belloque Republica fuerit, exposui; referam nunc interiorem ac familiarem ejus vitam, quibusque moribus atque fortuna domi et inter suos egerit a juventa usque ad supremum vitæ diem. Matrem amisit in primo consulatu, sororein Octaviam quinquagesimum et quartum agens ætatis annum. Utrique quum præcipua officia vivæ præstitisset, etiam defunctæ honores maximos tribuit.

LXII. Sponsam habuerat adolescens P. Servilii Isaurici filiam sed reconciliatus post primam discordiam Antonio, expostulantibus utriusque militibus, ut et necessitudine aliqua jungerentur, privignam ejus Claudiam, Fulviæ ex P. Clodio filiam, duxit uxorem, vixdum nubilem; ac simultate cum Fulvia socru exorta, dimisit intactam adhuc et virginem. Mox Scriboniam in matrimonium accepit, nuptam ante duobus consularibus, et ex altero etiam matrem. Cum hac etiam divortium fecit,

son royaume, des villes appelées Césarées 171, et tous ensemble résolurent de faire achever à frais communs le temple de Jupiter Olympien anciennement commencé à Athènes, et de le consacrer au génie d'Auguste. Souvent ils abandonnaient leurs royaumes pour venir le trouver, non-seulement à Rome, mais encore dans ses voyages dans les provinces. On les voyait alors sans leurs insignes, et vêtus simplement d'une toge, lui rendre des devoirs journaliers comme s'ils eussent été ses cliens.

LXI. Maintenant que j'ai exposé quel fut Auguste dans l'exercice du commandement et des magistratures, et comment il gouvernait la république pendant la guerre et pendant la paix; je ferai connaître son intérieur et sa vie privée, je dirai quelles furent depuis sa jeunesse, et, jusqu'à son dernier jour, ses mœurs envers les siens, et quel fut le sort de sa maison. Pendant son premier consulat, il perdit sa mère 172; il était âgé de cinquante-quatre ans, quand sa sœur Octavie mourut. Il avait eu pour elles les plus grands égards pendant leur vie; il leur rendit les plus grands honneurs après leur mort.

la

LXII. Dans son adolescence, il avait été fiancé fille de Servilius Isauricus 173; mais après la réconciliation qui suivit ses premières dissensions avec Antoine, les soldats des deux partis demandant une alliance entre leurs chefs, il épousa la belle-fille d'Antoine, Claudia, que Fulvie avait eue de Clodius, et qui était à peine nubile. Cependant s'étant brouillé avec Fulvie 174, il répudia Claudia, qu'il avait encore laissée vierge. Bientôt il reçut en mariage Scribonia 175, qui, précédemment, avait été mariée à deux hommes consulaires, dont le second l'avait rendue mère. Auguste divorça aussi

pertæsus, ut scribit, morum perversitatem ejus ac statim Liviam Drusillam matrimonio Tiberii Neronis, et quidem prægnantem, abduxit, dilexitque et probavit unice ac perseveranter.

LXIII. Ex Scribonia Juliam, ex Livia nihil liberorum tulit, quum maxime cuperet. Infans, qui conceptus erat, immaturus est editus. Juliam primum Marcello, Octavia sororis suæ filio, tantum quod pueritiam egresso, deinde, ut is obiit, M. Agrippæ nuptum dedit, exorata sorore, ut sibi genero cederet : nam tunc Agrippa alteram Marcellarum habebat, et ex ea liberos. Hoc quoque defuncto, multis, ac diu, etiam ex equestri ordine, circumspectis conditionibus, Tiberium privignum suum legit, coegitque prægnantem uxorem, et ex qua jam pater erat, dimittere. M. Antonius scribit, «Primum eum Antonio filio suo despondisse Juliam; dein Cotisoni, Getarum regi: quo tempore sibi quoque invicem filiam regis in matrimonium petisset. >>

LXIV. Nepotes ex Agrippa et Julia tres habuit, Caium, Lucium, et Agrippam : neptes duas, Juliam, et Agrippinam. Juliam L. Paulo, censoris filio, Agrippinam Germanico, sororis suæ nepoti, collocavit. Caium et Lucium adoptavit, domi per assem et libram emtos a patre Agrippa tenerosque adhuc ad curam reipublicæ admovit et consules designatos circum provincias exercitusque dimisit. Filiam et neptes ita instituit, ut etiam

:

« IndietroContinua »