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deberet victor exercitus : et ne absentis ratio comitiis haberetur, quando nec plebiscito Pompeius postea obrogasset. Acciderat autem, ut is legem de jure magistratuum ferens, eo capite, quo a petitione honorum absentes submovebat, ne Cæsarem quidem exciperet, per oblivionem; ac mox, lege jam in æs incisa, et in ærarium condita, carrigeret errorem. Nec contentus Marcellus provincias Cæsari et privilegium eripere, retulit etiam, ut colonis, quos rogatione Vatinia Novumcomum deduxisset, civitas adimeretur, quod per ambitionem et ultra præscriptum data esset.

XXIX. Commotus his Cæsar, ac judicans, quod sæpe ex eo auditum ferunt, difficilius se principem civitatis a primo ordine in secundum, quam ex secundo in novissimum detrudi, summa ope restitit, partim per intercessores tribunos, partim per Servium Sulpicium alterum consulem. Insequenti quoque anno, C. Marcello, qui fratri patrueli suo Marco in consulatu successerat, eadem tentante, collegam ejus Æmilium Paulum, Caiumque Curionem, violentissimum tribunorum, ingenti mercede defensores paravit. Sed quum obstinatius omnia agi videret, et designatos etiam consules e parte diversa, senatum litteris deprecatus est, ne sibi beneficium populi adimeretur; aut ut ceteri quoque imperatores ab exercitibus discederent: confisus, ut putant,

sur le pied de paix. Il s'opposa aussi à ce qu'on tînt compte de César absent dans les comices, alléguant que Pompée n'avait pas dérogé à la loi par un plébiscite. Il était arrivé en effet que, proposant une loi sur l'organisation des magistrats, Pompée n'avait pas même excepté César du chapitre où il excluait les absens de la demande des honneurs; mais bientôt, la loi étant déjà gravée sur l'airain et déposée dans le fisc, il avait corrigé cette erreur, fruit de l'oubli. Non content d'enlever à César ses provinces et le privilège qui lui était accordé, Marcellus fit aussi un rapport tendant à priver du droit de cité les colons que César, d'après la motion de Vatinius, avait conduits à Côme 62; il soutenait que ce droit leur avait été conféré par suite de brigues et contrairement à la règle.

XXIX. Ébranlé par ces attaques, et jugeant, ainsi qu'on le lui entendit répéter souvent, qu'il serait plus difficile, tant qu'il était à la tête de l'état, de le repousser du premier rang au second que de le précipiter du second au dernier, César résista de tout son pouvoir; il employait tantôt l'intervention des tribuns, et tantôt s'appuyait de Servilius Sulpicius, l'autre consul. L'année suivante, C. Marcellus, qui, dans le consulat, avait succédé à son cousin germain, Marcus, poursuivit les mêmes projets. César acheta à grand prix son collègue Emilius Paulus 62, et C. Curion, le plus violent des tribuns du peuple. Mais, s'étant aperçu qu'il y avait de l'obstination dans tout ce qui se faisait contre lui, et les consuls désignés63 étant aussi du parti contraire, il adressa au sénat des lettres suppliantes, pour qu'on ne lui enlevât pas le bienfait du peuple, ou du moins pour que les autres généraux quittassent aussi leurs armées : on

facilius se, simul atque libuisset, veteranos convocaturum, quam Pompeium novos milites. Cum adversariis autem pepigit, ut, dimissis octo legionibus, transalpinaque Gallia, duæ sibi legiones, et Cisalpina provincia, vel etiam una legio cum Illyrico concederetur, quoad consul fieret.

XXX. Verum neque senatu interveniente, et adversariis negantibus, ullam se de republica facturos pactionem, transiit in citeriorem Galliam; conventibusque peractis, Ravennæ substitit, bello vindicaturus, si quid de tribunis plebis intercedentibus pro se gravius a senatu constitutum esset. Et prætextum quidem illi civilium armorum hoc fuit : causas autem alias fuisse opinantur. Cn. Pompeius ita dictitabat, quod neque opera consummare, quæ instituerat, neque populi exspectationem, quam de adventu suo fecerat, privatis opibus explere posset, turbare omnia ac permiscere voluisse. Alii timuisse dicunt, ne eorum, quæ primo consulatu adversus auspicia legesque et intercessiones gessisset, rationem reddere cogeretur : quum M. Cato identidem, nec sine jurejurando, denuntiaret delaturum se nomen ejus, simul ac primum exercitum dimisisset; quumque vulgo fore prædicarent, ut si privatus redisset, Milonis exemplo circumpositis armatis causam apud judices diceret. Quod probabilius facit Asinius Pollio, Pharsalica acie casos profligatosque adversarios prospicientem, hæc cum

croit qu'il faisait cette proposition dans la confiance qu'il rassemblerait plus facilement ses vétérans, dès qu'il le voudrait, que Pompée ne réunirait de nouveaux soldats. Il offrit néanmoins à ses adversaires de renvoyer huit légions, et de quitter la Gaule transalpine, pourvu qu'en attendant qu'il fût nommé consul, on lui concédât deux légions et la Gaule cisalpine, ou même une seule légion et l'Illyrie.

XXX. Mais, le sénat n'intervenant point, et les ennemis de César se refusant à toute espèce de traité sur les affaires de l'état, il passa dans la Gaule citérieure, et s'arrêta à Ravennes, après avoir présidé aux assemblées provinciales. Il était résolu, si le sénat prenait un parti sévère envers les tribuns qui s'interposaient pour lui, à les venger les armes à la main. A la vérité, ce fut là le prétexte de la guerre civile; mais on pense généralement que les causes en furent autres. Pompée répétait souvent que, ne pouvant achever les travaux qu'il avait commencés, ni répondre, par les seules ressources de sa fortune, à l'attente que, d'après ses promesses, le peuple se faisait de son retour, César avait voulu tout troubler, tout renverser. D'autres prétendent qu'il craignit d'être obligé de rendre compte de ce qu'il avait fait dans son premier consulat contre les auspices, les lois et les oppositions légales. M. Caton déclarait, non sans y ajouter les sermens, qu'il dénoncerait son nom aux magistrats tout aussitôt qu'il aurait licencié son armée, et l'on disait généralement que si César revenait en simple particulier, il serait, comme Milon, obligé de se défendre devant des juges entourés d'hommes armés. Asinius Pollion 65 rend cette version fort vraisemblable; il rapporte qu'à la bataille de Pharsale, César, jetant les yeux

ad verbum dixisse referens: Hoc voluerunt: tantis rebus

gestis C. Cæsar condemnatus essem, nisi ab exercitu auxilium petiissem. Quidam putant captum imperii consuetudine, pensitatisque suis et inimicorum viribus, usum occasione rapiendæ dominationis, quam ætate prima concupisset. Quod existimasse videbatur et Cicero, scribens de Officüs tertio libro, semper Cæsarem in ore habuisse Euripidis versus, quos sic ipse convertit :

Nam si violandum est jus, regnandi gratia
Violandum est: aliis rebus pietatem colas.

XXXI. Quum ergo sublatam tribunorum intercessionem, ipsosque urbe cessisse nuntiatum est, præmissis confestim clam cohortibus, ne qua suspicio moveretur, et spectaculo publico per dissimulationem interfuit, et formam, qua ludum gladiatorium erat ædificaturus, consideravit, et ex consuetudine convivio se frequenti dedit. Dein post solis occasum, mulis e proximo pistrino ad vehiculum junctis, occultissimum iter modico comitatu ingressus est: et quum luminibus exstinctis decessisset via, diu errabundus, tandem ad lucem duce reperto, per angustissimos tramites pedibus evasit; consecutusque cohortes ad Rubiconem flumen, qui provinciæ ejus finis erat, paulum constitit, ac reputans quantum moliretur, conversus ad proximos, Etiam nunc, inquit, regredi

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