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publiés; il est aisé, disons-nous, de s'apercevoir que tous les membres du « Conseil d'administration des soupes économiques, » tous sans exception, sont des Francs-Maçons inscrits au Tableau, et que le président de cette Commission bénévole n'est autre que le président même de la Loge.

(3) Trois cent quatre-vingt-cinq mille trois cent quarante-cinq doubles rations cuites, etc.

Ces fortes pitances, nommées alors soupes économiques, ou soupes à la Rumfort (et dont la recette ou formule existe au dossier), tenaient le milieu entre un potage et un mets. Elles se composaient de morceaux de pain coupés menu, mitonnés avec suffisante quantité d'eau, beaucoup de légumes, principalement farineux, un peu de viande, de la graisse surtout des graisses

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et l'on y ajoutait les condiments nécessaires pour

donner saveur à la chose.

(4) Telles sont les abondantes largesses, etc.

En ce qui regarde les finances, la Société directrice avait adopté à peu près la même marche que suivent avec succès les jeunes et vertueuses sociétés d'aujourd'hui. Elle prenait d'abord dans le fardeau la part principale, en se cotisant elle-même, pour mettre la chose bien en train; puis ensuite, par des circulaires, elle engageait les gens du dehors (*) à venir l'aider dans son œuvre au moyen de souscriptions externes.

Quant à la cuisson et distribution des aliments, la Loge la faisait opérer à deux fourneaux : l'un, pour la Ville neuve, chez les Sœurs de St-Charles; l'autre, pour la Ville vieille, dans ce qu'on appelait alors l'hospice St-Epvre.

(*) Les personnes étrangères à la Fraternité de secours d'alors, dite maçonnique.

(5) Une phase remplie par des faits si consolants et déjà d'une telle étendue.

Pour mesurer avec quelque justesse le degré d'importance que déjà sous le premier Empire avaient acquis les distributions d'aliments cuits, il faut appliquer en esprit les 70,052 rations annuelles, non pas au Nancy d'à présent, qui a 45,000 âmes, mais au Nancy de 1810, qui n'en avait que 28,000. En établissant la proportion, on reconnaît que le soulagement accordé sous cette forme aux indigents d'alors, dans l'ex-capitale de la Lorraine, équivalait à celui qu'y produiraient, par an, 112,583 rations, données à la population pauvre d'aujourd'hui.

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CANTATE

COMPOSÉE PAR M. LEMACHOIS,

MEMBRE DE L'ACADÉMIE,

Et exécutée lors de l'inauguration de la Statue du Général Drouot, à Nancy, le 17 juin 1855 (1).

Antique et belle souveraine,
Mère des forts et des vaillants,

C'est encore un de tes enfants,
Lorraine !

La cité grandit et s'honore,
Quand elle élève à des noms glorieux
De ces monuments que décore
Le bronze que le soleil dore,
Ou le carrare aux reflets bleus.

Elle donne un corps à l'histoire;

Elle fait resplendir la gloire

Pour tous les cœurs, pour tous les yeux !

Antique et belle souveraine, etc.

(1) Le Général appartenait à l'Académie de Stanislas, et il avait

été son Président.

Drouot ! c'est le brave et le sage,
Le héros parmi les héros;
L'homme de fer dans le carnage,
L'homme de bien dans le repos.
Drouot salut, ta grande image
Nous apparaîtra d'âge en âge,
Comme un phare en l'immensité;
Et nous dira comment doit vivre

Le soldat, le chrétien, quiconque veut te suivre

A la sainte immortalité.

Antique et belle souveraine, etc.

GRANDE CANTATE

ου

DITHYRAMBE LYRIQUE (1)

Pour la fête d'inauguration de la statue du Général

Drouot,

PAR M. LE Bon P. G. DE DUMAST,

Membre de l'Académie.

CHOEUR.

Noble Lorraine,
Autrefois souveraine,

En vain le temps entraîne
L'orgueil de ton passé :

Va! garde en reine

Ta majesté sereine;

Car ton astre, ô Lorraine,
Lorraine (2),

Ne s'est point éclipsé.

(1) Il a semblé que cette vieille forme, usitée dans les chœurs des grandes solennités théâtrales des Anciens (strophe, antistrophe, épode, chœur), était un souvenir bien placé dans la fête populaire consacrée à un homme pour ainsi dire antique, qui rappelle les héros de Plutarque.

(2) Le refrain « Lorraine, Lorraine,» avait été demandé pour la circonstance.

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