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CHAPITRE II.

HISTOIRE DES APÔTRES LEURS TRAVAUX POUR LA PROPAGATION DU CHRISTIANISME ET LA FONDATION DE L'ÉGLISE PARMI LES JUIFS ET LES PAÏENS.

Quand je serai élevé en haut, j'attirerai tout à moi.
Jean, XII, 32.

Surtout les Act. des Ap. de S. Luc et les écrits désignés au § 32. Tillemont, 5. 1, (Hist. de S. Pierre et de S. Paul et des autres Apôtres). Stolberg, part. VI et VII.- Hess, Hist. et Écrits des Apôtres. Zurich (1788); 4 éd., 1820, 3 vol. Planck, Hist. du Christ dans cette période. Goetting., 1818, 2 vol. Neander, Hist. de la fondat. et de la propag. de l'Eglise chrét. par les Apôtres. Hamb. (1832-33); 3° éd., 1841. 2 vol.

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Ainsi que le Christ le leur avait ordonné, ses apôtres et ses disciples restèrent à Jérusalem, persévérant dans la prière et attendant l'Esprit saint, qui leur avait été promis et qui devait les rendre capables d'accomplir leur haute mission'. Le nombre des apôtres n'étant plus complet, depuis la fin déplorable de Judas, et Jésus ayant voulu sans doute qu'ils fus

(1) Mack, Pensées sur les circonstances de la première Pentecôte (Tub., 1835, p. 73). — Dieringer, id., t. II, p. 390.

(2) Act. des Ap. 1, 4.

sent au nombre de douze, en vue des douze tribus d'Israël, Pierre conseilla à ses frères d'élire un collègue, et Mathias fut adjoint au collége des apôtres 1. Dix jours après l'Ascension de Notre-Seigneur, au moment où commençait la fête solennelle de la Pentecôte des Juifs [an 33 apr. J.-C.], la nature s'émeut, et l'alliance nouvelle s'accomplit au bruit d'un vent terrible venu du ciel, comme autrefois, à ce même jour, la loi ancienne avait été promulguée, au milieu des tonnerres et des éclairs, sur le mont Sinaï. L'Esprit saint descend sur les apôtres et tous les disciples réunis (aπavTεs)2, sous la forme de langues de feu, symbole du don des langues qui leur est accordé, et qui n'est lui-même qu'un signe du feu divin qui les purifie, les échauffe et les fortifie. Aussitôt ils parlent à toutes les nations que la fête réunit à Jérusalem toutes les comprennent miraculeusement. Trois mille hommes, émus de ce miracle, touchés par les paroles inspirées de Pierre, se convertissent, se consacrent à JésusChrist par la foi et la pénitence, et reçoivent le baptême au nom de la sainte Trinité".

Ainsi est extérieurement établie, confirmée et assurée, pour tous les temps, l'Église de Jésus-Christ; la Pentecôte est, dit saint Chrysostôme, le jour de la loi nouvelle, de la loi parfaite, de la loi de la grâce dans le Saint-Esprit. La promesse, faite aux apôtres, de l'Esprit qui leur découvrirait toute vérité, est accomplie; ils n'ont plus de pensées terrestres sur la nature et la mission du Christ; ils annoncent que JésusChrist est venu pour délivrer le monde de l'erreur du péché et pour le réconcilier avec Dieu; leur pusillanimité s'est

(1) Act. I, 15-26.-(2) Act. II, 4.

(3) Hugo Grotius, d'après saint Chrysost. hom. II, in Pentecost. et hom. 35, in 1 Corinth.-Poena linguarum dispersit homines (Gen. XI), donum linguarum dispersos in unum populum redegit (Annotatt. ad Acta Apostolor., II, 8). — August., sermo 268, n. 1 et 2: Ideo Spiritus sanctus in omnium linguis gentium se demonstrare dignatus est, ut et ille se intelligat habere Spiritum sanctum, qui in unitate (Eccl.) continetur, quæ linguis omnibus loquitur.

(4) Matth. XXVIII, 20.

changée en un courage intrépide. Rien ne les empêche plus d'accomplir leur œuvre parmi les nations: tous les secours extérieurs leur sont donnés. L'Esprit parle par leur bouche; il touche, il remue les cœurs; il arrache le voile qui aveugle ceux qui les écoutent; il les incorpore à la communauté des saints. La foi engendre l'amour; les chrétiens nouveaux sont des frères; ils mettent tout en commun: c'est la vie des enfants de liberté régénérés dans le Saint-Esprit. Un ordre de choses nouveau naît et s'organise; le royaume de Dieu s'établit et se développe; la vie circule et les rapports s'harmonisent entre l'Église enseignante, d'une part, et l'Église enseignée de l'autre; entre l'apostolat, fort de sa mission divine et de la plénitude de sa puissance, et la foi des fidèles, soumis à la loi du Seigneur et réclamant le secours de sa grâce. Jérusalem est le centre de la société nouvelle, qui bientôt compte cinq mille fidèles de plus, gagnés à Jésus-Christ par les diverses prédications et les nombreux miracles des apôtres. Tous persé→ vèrent dans la doctrine des apôtres, dans la communion de la fraction du pain et dans la prière. Quoique habituellement réunis dans des maisons particulières, ils restent encore en communion extérieure et publique avec les Juifs par la fré→ quentation du temple, jusqu'au jour fatal où les tristes prédictions du Christ doivent s'accomplir par la ruine du temple, la destruction de la ville, l'affranchissement de l'Église de toutes les pratiques judaïques, et sa constitution définitive en une société positive et visible.

§ 44.- Persécution des disciples du Christ. du Christianisme qui en résulte.

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Propagation

Le courage et l'activité des apôtres armèrent bientôt contre eux les pharisiens et les sadducéens. Ceux-ci étaient surtout blessés de la doctrine de la résurrection des morts, si

(1) Act. II, 43; III, 7-9; V, 15.-(2) Id. II, 47; IV, 4.

hautement proclamée par les apôtres. Pierre et Jean furent traînés devant le conseil. On leur défendit de parler au peuple; ils répondirent avec une hardiesse toute chrétienne : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes; pour nous, nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et entendues'. » Les menaces augmentèrent contre eux; néanmoins, on les délivra, parce qu'on craignait le peuple. Désormais, rien n'arrêtant plus les apôtres dans leur sainte hardiesse, le conseil fut obligé de suivre l'avis du généreux, mais indécis Gamaliel '. « Laissez-les faire, dit-il; si cette œuvre vient des hommes, elle se détruira d'elle-même; si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. >> Pendant que le fanatisme des sadducéens était ainsi contenu et obligé de respecter les personnes, la doctrine elle-même était l'objet de controverses d'autant plus vives que le Christianisme gagnait de jour en jour du terrain, et que d'anciens docteurs de la synagogue, ayant embrassé la loi nouvelle, apparaissaient alors comme ses défenseurs et ses propagateurs zélés. Dans cette lutte de la vérité contre l'erreur, le diacre Étienne paya la victoire de sa mort; il fut lapidé (an 36 apr. J.-C.) après un discours où règnent à la fois une haute inspiration, un zèle tout apostolique et une riche logique de faits'. Ainsi l'Eglise apostolique eut son premier martyr. Alors les sadducéens et les pharisiens unirent leurs efforts, et il en résulta une persécution générale, qui servit à répandre le Christianisme dans la Judée et la Samarie, dès longtemps préparées par les prédications et les miracles du Sauveur, et parmi les Juifs de la Syrie, de la Phénicie et de l'île de Chypre'. Les troubles de Jérusalem n'en éloignèrent point encore les apôtres. Pierre et Jean seuls allèrent à Samarie, pour imposer les mains à ceux que le

(1) Act. IV, 2; V, 17; XXIII, 6.-(2) Id. IV, 3.-(3) Act. IV, 9-20; V, 29.-(4) Act. IV, 31.

(5) Voy. Chrysost. Hom. 14, in Acta Apost. (Opp. ed. Ben. Parisina altera, IX, p. 128.)

(6) Act. V, 38, 39.-(7) Act. VIII, 58.-(8) Jean, IV; Act. XI, 19.

diacre Philippe avait convertis1. Ils y trouvèrent des ennemis ardents dans de nombreux sectaires, qui prétendaient tous être fondateurs d'une religion nouvelle. Tels étaient Dosithée et Simon le Magicien, d'accord en ce point qu'ils se prétendaient tous deux le Messie; nous rapporterons leur doctrine au § 59.

§ 45. Saul persécuteur.

· Paul apôtre.

Hug. Introd. au N. T. T. II.-Tholuck, Vie, caractère et langue de Paul (Mélanges, vol. II, p. 272-329).

et

On avait remarqué, durant la première persécution et la lapidation d'Étienne, le zèle cruel d'un jeune pharisien : c'était Saul, citoyen romain, de Tarse, en Cilicie, de la tribu de Benjamin. Après avoir été instruit dans les lettres et dans les sciences grecques, fort cultivées alors à Tarse par les hellénistes, il était devenu plus tard pharisien à Jérusalem, avait été initié par Gamaliel aux hautes spéculations de la théologie judaïque. Il était fabricant de tentes, et ses travaux manuels n'avaient nullement refroidi son amour pour l'étude, ni son enthousiasme pour la science. Son ardeur naturelle et le zèle de sa secte le poussèrent à persécuter les chrétiens [an 37 apr. J.-C.] . Il allait à Damas dans cette intention, quand le Christ, qu'il avait connu personnellement durant sa vie mortelle, lui apparut '.

Le persécuteur de l'Église devint un des plus puissants propagateurs de sa doctrine et l'Apôtre des nations.

Il dut paraître étonnant, sans doute, que Dieu choisît, comme apôtre des superbes Romains, des Grecs civilisés, des Syriens efféminés, de toutes les nations corrompues de la terre, un Juif si zélé pour la gloire de sa nation et les traditions de ses pères, un pharisien aussi dur qu'emporté. Et cependant cette élection fut une preuve manifeste de la sa

(1) Act. VIII, 14. — (2) Act. VIII, 3.— (3) 1 Cor. IX, 1; 2 Cor. V, 16. - (4) Act. IX.

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