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Fabricii Salutaris lux, etc. Blumhardt, Essai d'une histoire univ. des missions. Le Quien, Oriens christianus. Paris., 1740, 3 v.

§ 62. Propagation de l'Église chrétienne en Asie.

Dès les temps apostoliques, l'Église s'étendit sur un vaste territoire, et les Églises particulières furent de bonne heure très-nombreuses. Il s'agissait désormais d'agrandir les Églises déjà fondées, d'en créer de nouvelles dans de nouvelles contrées. C'est ce qui se réalisa bientôt, non-seulement dans les limites de l'empire romain, mais encore dans les pays limitrophes. La Providence se servit précisément des désordres d'une guerre incessante pour propager la religion de la paix. Les armées, qui envahissaient le territoire de l'empire, y

laissaient bien des guerriers captifs; ces prisonniers entendaient, durant leur captivité, parler du Christianisme; ils apprenaient à en connaître la vertu civilisatrice par euxmêmes et par les nombreux exemples dont ils étaient entourés. Rendus à la liberté, ils devenaient, auprès de leurs barbares compatriotes, les prédicateurs de la religion de leurs ennemis.

La ruine de Jérusalem avait affaibli, sans doute, mais non entièrement vaincu l'attachement des Juifs d'Asie à la loi mosaïque. Lorsque cette ville se releva de ses ruines, les chrétiens, émigrés avant sa destruction, y revinrent avec Siméon, leur évêque. Les treize évêques qui lui succédèrent jusqu'au règne d'Adrien furent, comme Siméon, d'origine juive, et la communauté continua d'observer la loi judaïque. Mais lorsque le fameux pseudo-messie, Bar Cochba, c'est-à-dire le fils de l'étoile1, eut, par le soulèvement des Juifs, déterminé la dévastation de toute la Palestine, la communauté des judéochrétiens de Jérusalem fut dissoute. Les exilés s'unirent aux chrétiens, jadis païens, d'Elia Capitolina, nouvellement construite dans la proximité, et dont le premier évêque, Marc, était d'origine païenne, comme le furent ses successeurs. Une Église plus importante en Palestine qu’Ælia, était Césarée. Quant à Antioche, dont l'apôtre Pierre avait été l'évêque, et qu'après Évode, successeur de Pierre, saint Ignace glorifia par son martyre, elle restait toujours la première et la plus belle des Églises de l'Orient'. En Syrie florissaient les Églises de Séleucie, Bérée, Apamée, Hiérapolis, Cyr et Samosate. Dans l'Osroëne on bâtissait dès 228 une église chrétienne à Édesse, capitale de la province. En Mésopotamie on cite de bonne heure les communautés d'Amida, de Nisibe et de Cascar. Les chrétiens d'Arménie reçurent une lettre de Denys d'Alexandrie sur la pénitence'. Maris, disciple de l'apôtre Thadée, fut, dit-on, évêque de Séleucie, près du Tigre, en

(1) Nomb. XXIV, 17.

(2) Euseb. Hist. ecclesiast. III, 36. (3) Euseb. Hist. ecclesiast. VI, 46.

Chaldée. L'Église de Seleucie, importante dès l'origine par ses rapports avec Ctesiphon, devint une pépinière pour le royaume des Parthes, appelé plus tard Persique. Pantène, chef de l'école des catéchumènes d'Alexandrie, propagea activement le Christianisme dans l'Inde (dans l'Arabie Heureuse1). La semence implantée par l'apôtre Paul en Arabie porta des fruits nombreux'. On vit plus tard un chef de cette contrée (ŵyouμενὸς τῆς ̓Αραβιάς) demander à être instruit de la doctrine évangélique par le célèbre Origène. Malgré les fatigues de ce long voyage, le pieux théologien d'Alexandrie accomplit cette tâche digne d'un vrai serviteur de Dieu. Ce fut aussi cet illustre docteur qui ramena à la vraie foi en Jésus-Christ l'évêque Béryllus de Bostra, dans l'Arabie Pétrée'. Enfin le Christianisme eut de nombreux adhérents en Perse dans le II et le III' siècle'.

§ 63. — Églises chrétiennes en Afrique.

Wetzer, Makrizii historia Coptor. christianorum in Ægypto. Solisb., 1828. Münteri primordia Ecclesiæ africanæ. Hafn., 1829.

L'Égypte avait vu de bonne heure l'évangéliste saint Marc gouverner, comme premier évêque, l'Église d'Alexandrie. Mais depuis lors, et jusqu'au commencement du IlI° siècle, la grande influence des Juifs dans la basse Égypte, la Libye et la Pentapole, la dévastation et la dépopulation de ces provinces, causée par le soulèvement des Juifs, sous Adrien [115],

(1) L'Arabie Heureuse, parce que Philostorg, Hist. ecclesiast. II, 6, nomme les Homérites et les Sabéens Indiens, et que saint Jérôme, de Viris illustr. c. 36, rapporte que Pantène trouva chez eux l'Évangile de saint Matthieu, qu'ils auraient reçu de saint Barthélemy, dont les travaux apostoliques dans l'Arabie Heureuse sont constatés. Cf. Tillemont, t. 1. Mosheim, Comment. de Rebus christ. ante Constant. Max. p. 206. Euseb. Hist. ecclesiast. V, 10; VI, 19. Gildemeister, Scriptor. Arabum de rebus indicis loci et opuscula inedita. Bonnæ, 1838.

(2) Gal. I, 17.

(3) Euseb. Hist. ecclesiast. VI, 20, 33.

(4) Arnob. (Vers. 297) ad Gentes, II, 7 (Galland. Biblioth. t. IV, p. 150).

:

et enfin le grand nombre des gnostiques entravèrent la fondation d'Églises nouvelles, et particulièrement l'institution d'un grand nombre d'évêques, jusqu'au moment où l'Église d'Alexandrie fut gouvernée successivement par trois évêques célèbres, Démétrius, Heraclas et Denys.

Les esprits étaient d'autant plus disposés à recevoir alors le Christianisme qu'ils se détournaient de plus en plus du sombre culte de l'Égypte, et reconnaissaient, aux leçons des grands théologiens d'Alexandrie, que la doctrine chrétienne répond seule aux besoins de la nature humaine.

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Les origines de l'Église chrétienne, dans l'Afrique occidentale, sont obscures. Il est vraisemblable que Rome y envoya de bonne heure des ouvriers évangéliques. Carthage devint la métropole des Églises d'Afrique; de là, la doctrine chrétienne se répandit en Numidie et en Mauritanie, avec tant de succès, que Tertullien, l'illustre prêtre de Carthage [† vers 240]', dit que le nombre des chrétiens surpassait celui des païens dans les villes de l'Afrique. A la fin du IIe siècle, Agrippinus, évêque de Carthage, tenait déjà un synode de soixante-dix évêques d'Afrique et de Numidie, et saint Cyprien réunissait autour de lui les évêques de trois provinces, au nombre de quatre-vingt-sept.

§ 64. -Extension du Christianisme en Europe.

Holzhauzen, Fondation de l'Église chrétienne dans les provinces soumises aux évêques de Rome (Ilgen. Gazette hist., t. VIII, p. 4).

L'apôtre Paul et ses compagnons avaient implanté le

(1) Euseb. Hist. ecclesiast. II, 16; VI, 2.

(2) Münteri Primordia Ecclesiæ afric. Hafn., 1829.

(3) Ad Scapul., c. 2: «Tanta hominum multitudo pars pæne major civitatis cujusque;» et c. 5: «Quantis ignibus, quantis gladiis opus erit? Quid ipsa Carthago passura est decimanda a te ? » P. 86 et 88. Apologet. c. 37: <«< Hesterni sumus et vestra omnia implevimus, urbes, insulas, castella, municipia, conciliabula, castra ipsa, etc. » P. 33.

(4) Cypr. ep. 71 et 73. August. de Baptismo, II, 13. Mansi, Collectio conciliorum, t. I, p. 967-92. Harduin. t. 1, p. 159-180.

(5) Cf. § 50.

Christianisme dans la Grèce et les contrées environnantes. La plus florissante des Églises d'Italie était, sans contredit celle de Rome, cité bienheureuse, vivifiée par la parole, arrosée par le sang, glorifiée par la mort des princes des apôtres. Avec Pierre et Paul, une multitude de chrétiens (ingens multitudo), au rapport même de Tacite, furent cruellement martyrisés et mis à mort durant la persécution de Néron1. Vers le milieu du III° siècle, l'Église de Rome avait un grand nombre de prêtres, de diacres, de sous-diacres, de lecteurs et de clercs inférieurs (Voyez plus bas, § 83). Diverses Églises d'Italie furent fondées par des disciples immédiats, par des contemporains des apôtres'. Ainsi nous trouvons saint Romulus à Fiesole, saint Apollinaire à Ravenne, saint Anathalon à Milan, saint Marc à Aquilée, saint Zamas à Bologne. Bari, en Apulie, se glorifie d'avoir reçu de saint Pierre, son premier évêque, saint Marc, qui fut martyr sous Domitien. Les Églises de Bénévent, Capoue, Naples, Palerme et Syracuse en Sicile, se glorifient de traditions semblables; on en trouve d'analogues sur les Églises de Pavie, Urbin, Mantoue, Vérone, Pise, Florence et Sienne3.

On ne peut positivement affirmer que l'apôtre saint Paul ait évangélisé l'Espagne; on peut encore moins le prouver de l'apôtre saint Jacques, fils de Zébédée“, dont pourtant le tombeau, à Compostelle, fut, dès la plus haute antiquité, visité par la piété des Espagnols. Ce qui est constaté par une inscription qu'on y a découverte, c'est que l'Évangile y fut annoncé dès le Ier siècle". Dans le IIIe siècle, l'histoire fait

(1) Tertull. de Præscr. c. 36; Tacit. Annal. XV, 44.

(2) Selvaggio, Antiq. christ. lib. I, c. 5-7, p. 1. Mogunt., 1787, p. 86

137.

(3) Cf. Joann. Lami Deliciæ erudit., t. VIII, p. 25 sq.; t. XI, Præf. (4) Nat. Alex. Hist. Eccl. sæc. I, diss. 15, sur saint Paul et saint Jacques (t. IV, p. 334 sq.).

(5) Gruteri Thesaur. inscription. n. 9, p. 238. L'authenticité de cette inscription est défendue par Walch, Persecutio christianor. Neron. Jen., 1753; elle est mise en doute par Scaliger, et plusieurs autres. Cf. Iren. Contra hær. I, 10, p. 49. Annot. p. 43. Tertull. Adv. Jud. c. 7.

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