Immagini della pagina
PDF
ePub

lich, catholicus), et furent favorisés par le gouvernement persan dans des vues politiques. Leurs adversaires les appelèrent toujours Nestoriens. Ils se propagèrent beaucoup dans l'intérieur de l'Asie et y excitèrent un certain mouvement dans la culture des esprits.

[ocr errors][merged small][merged small]

Breviculus hist. Eutychianistar. s. gesta de nom. Acacii jusq. 486, peutêtre du pape Gélase (Mansi, t. VII, p. 1060 sq.). Liberatus, cf. supra Litt. au S 119. Evagr. Hist. ecclesiast. I, 9 sq.; II, 2. Docum. dans Mansi, t. VI, VII, et dans Harduin. t. I, II. Theodoreti Eranistes s. Polymorphus, dial. III (Opp. omn. ed. Schulze, t. IV, p. 1–263). Walch, Hist. des hér. t. Vl. Fleury, Hist. ecclésiast., liv. XXVII. Riffel, 1. c. p. 364402.

A peine l'accommodement entre Jean d'Antioche et Cyrille, fondé sur des bases incertaines, était-il conclu, que les partis recommencèrent à remuer et qu'on vit naître une erreur nouvelle. On avait remarqué, dans la controverse contre Nestorius, l'activité extraordinaire d'un vieillard, archimandrite d'un couvent de Constantinople, nommé Eutychės. Dans sa sollicitude, il s'était plaint au pape Léon Ir des progrès que le nestorianisme faisait autour de lui. Qui devait s'attendre alors à voir bientôt ce moine si zélé tomber dans une erreur tout opposée à celle qu'il combattait avec tant d'ardeur? Attaché, selon toutes les apparences, à la doctrine d'Origène sur la préexistence des âmes, Eutychès disait: << Avant l'union du Verbe avec l'humanité, les deux natures <«< étaient absolument distinctes; après l'union, la nature hu<«<maine, confondue avec la nature divine, en fut tellement <«< absorbée que la divinité seule resta, et que ce fut elle qui << souffrit pour nous et nous racheta. Le corps du Christ était << donc un corps humain quant à sa forme et quant à son appa«<rence extérieure, mais non quant à sa substance. »>

(1) J.-S. Assemannus, de Syris Nestorianis (Biblioth. Orient. t. III, P. II. Romæ, 1728, in-fol.).

Ainsi s'anéantissait le mystère de l'Incarnation, comme dans le nestorianisme. Cette erreur, désignée plus tard sous le nom de monophysisme, se répandit sous diverses formes. Dénoncée par Eusèbe de Dorylée à Flavien, patriarche de Constantinople, l'erreur d'Eutychès fut condamnée par le concile de Constantinople [448], et Eutychès lui-même, s'opiniâtrant à opposer l'autorité de l'Écriture à la doctrine des saints Pères, fut déposé; mais il eut recours à la puissance impériale et trouva de la sympathie surtout auprès d'Eudoxie. En même temps il écrivit au pape Léon, à Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne, et au turbulent et ambitieux successeur de Cyrille, le patriarche Dioscore [depuis 444].

Léon confirma ce qu'on avait fait à Constantinople, dans une lettre qu'il adressa à Flavien ', et qui expose, avec une rare solidité et une grande clarté, la doctrine de l'Église sur les deux natures et leur union hypostatique, contre Nestorius et Eutychès. Le patriarche d'Alexandrie, au contraire, prit le parti d'Eutychès, et pensa avoir trouvé une occasion favorable pour humilier les Orientaux, comme Nestoriens. De concert avec l'eunuque Chrysaphius, il parvint à faire convoquer par l'empereur Théodose un concile à Éphèse [449], auquel le pape Léon envoya trois légats. Dioscore y arriva avec une troupe de satellites et de moines fanatiques, enleva aux légats la présidence du concile, ne leur permit pas même d'y lire la lettre de Léon; en même temps, il fit maltraiter, par ses satellites et ses moines furieux, le patriarche Flavien, son ennemi personnel, d'une manière si cruelle et si inouïe, il fit tellement violence à la conscience des autres Pères du concile, que les évêques souscrivirent à son opinion et que Flavien mourut bientôt après. Cette malheureuse assemblée reçut plus tard le nom infamant de brigandage d'Ephèse (úvodos anoτfixn). Théodose II en confirma néanmoins les décisions; mais Léon le Grand fit tout ce qu'il

(1) Leon. Opp. ed. Quesnell. ep. 24; ed. Ballerini, ep. 28.

put pour les annuler et laver de cette honte l'Église orientale. Il y réussit, après la mort de Théodose, qui arriva bientôt après [450]; et, grâce à Pulchérie, sœur de l'empereur, mieux disposée que celui-ci, et à son noble époux Marcien [† 457], Anatolius, élu patriarche de Constantinople par la faveur de Dioscore, fut obligé de s'entendre avec les légats du pape pour tenir un concile, dans lequel la lettre de Léon à Flavien fut adoptée et signée, Eutychès déposé de sa dignité de prêtre et d'archimandrite. Marcien fit porter à Constantinople la dépouille mortelle de Flavien, et, pour apaiser complétement les esprits si longtemps égarés et toujours agités, il convoqua à Chalcédoine [451] le quatrième concile œcuménique. Là se réunirent cinq cent vingt évêques presque tous orientaux. Les Occidentaux n'avaient pu se joindre à ce nombre extraordinaire d'évêques, l'Afrique étant dévastée par les Vandales, et la partie occidentale de l'empire romain par les Goths et les Francs. Les quatre légats du pape présidèrent; Dioscore fut déposé à cause de ses violences, et parce qu'il avait tenu un concile sans l'agrément du Siège apostolique. Dans la sixième session, on formula contre Nestorius et Eutychès la doctrine catholique; on décréta que : dans le Christ les deux natures, la nature divine et la nature humaine, sont sans confusion, ni changement, ni division, ni séparation, unies en une personne (hypostatiquement), et qu'avec cette union dans la personne subsiste la différence des natures *.

(*) Symb. Chalced. : Εκδιδάσκομεν τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν θεότητι καὶ τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν ἀνθρωπότητι, Θεὸν ἀληθῶς καὶ ἄνθρωπον ἀληθῶς τὸν αὐτὸν ἐκ ψυχῆς λογικῆς καὶ σώματος, ὁμοούσιον τῷ Πατρί κατὰ τὴν θεότητα καὶ ὁμοούσιον τὸν αὐτὸν ἡμῖν κατὰ τὴν ἀνθρωπότητα, κατὰ πάντα ὅμοιον ἡμῖν χωρὶς ἁμαρτίας· πρὸ αἰώνων μὲν ἐκ τοῦ Πατρὸς γεννηθέντα κατὰ τὴν θεότητα, ἐπ' ἐσχάτων δὲ τῶν ἡμερῶν τὸν αὐτὸν, δι' ἡμᾶς καὶ διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν ἐκ Μαρίας τῆς παρθένου τῆς θεοτό κου κατὰ τὴν ἀνθρωπότητα· ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν Χριστὸν, υἱὸν, Κύριον μονογενῆ ἐκ δύο φύσεων ἀσυγχύτως, ἀτρέπτως, ἀδιαιρέτως, ἀχωρίστως γνωριζόμενον· οὐδαμοῦ τῆς τῶν φύσεων διαφορᾶς ἀνῃρημένης διὰ τὴν ἔνωσιν, σωζομένης δὲ μᾶλλον τῆς ἰδιότητος ἑκατέρας φύσεως καὶ εἰς ἓν πρόσωπον καὶ μίαν ὑπόστασιν συντρε χούσης· οὐκ εἰς δύο πρόσωπα μεριζόμενον ἤ διαιρούμενον, ἀλλ ̓ ἕνα, καὶ τὸν αὐτὸν υἱὸν, καὶ μονογενῆ, Θεὸν λόγον, Κύριον Ἰησοῦν Χριστὸν. Dans Mansi, t. VII, p. 116; Harduin. t. II, p. 456.

421 Le concile, dans son respect et sa soumission pour le SaintSiége, informa le pape Léon, moteur de tout le bien qui s'était fait dans l'assemblée présidée par ses légats, de tout ce qui s'y était passé, et le pria instamment d'en confirmer les décrets, et nommément la préséance accordée par le vingt-huitième canon au patriarche de Constantinople'.

[ocr errors][merged small]

Evagrius, Hist. ecclésiast. II-V. Docum. dans Mansi, t. VII-IX. Leontii Byzant. adv. Monophysitas dans Ang. Maji collectio, Romæ, 1833, t. VII.

Les décrets de Chalcédoine rencontrèrent une forte opposition dans l'Église grecque, déjà si troublée et si corrompue. Les monophysites excitèrent des troubles épouvantables. Les moines Euthymius et Théodose en furent les principaux instigateurs en Palestine; ils firent chasser de son siége le patriarche de Jérusalem, Juvénalis, et élire à sa place Théo

(1) Concil. Chalcedon. can. 28, dans Harduin. t. II, p. 614, d'apr. la trad. lat.: « Nos decernimus ac statuimus quoque de privilegiis sanctissimæ Ecclesiæ Constantinopolis, novæ Romæ. Etenim antiquæ Romæ throno, quod urbs illa imperaret, jure patres privilegia tribuerunt. Et eadem consideratione moti 150 Dei amantissimi Episcopi, sanctissimo novæ Romæ throno æqualia privilegia tribuerunt, recte judicantes, urbem quæ et imperio et senatu honorata sit, et æqualibus cum antiquissima regina Roma privilegiis fruatur, etiam in rebus ecclesiasticis, non secus ac illam, extolli ac magnifieri, secundam post illam existentem; et ut Ponticæ et Asianæ et Thraciæ diœceseos Metropolitani soli, præterea episcopi prædictarum diœcesium, quæ sunt inter Barbaros, a prædicto throno sanctissimæ Constantinopolitanæ Ecclesiæ ordinentur, etc. » Les légats du pape avaient aussitôt protesté contre cette disposition contraire à la discipline de l'Église, en s'appuyant sur le can. 6 du concile de Nicée. Cf. Harduin. t. II, p. 626; Riffel, 1. c. p. 384.

(2) L'annonce du conc. au P. Léon et la prière de le confirmer dans Harduin. t. II, p. 655-60. Il y est dit : « Scientes quia et Vestra Sanctitas addiscens et probatura et confirmatura est eadem. » Et à la fin : << Rogamus igitur, et tuis decretis nostrum honora judicium; et sicut nos capiti in bonis adjecimus consonantiam, sic et Summitas Tua filiis quod decet adimpleat (οὕτω καὶ ἡ Κορυφὴ τοῖς παισὶν ἀναπληρώσαι τὸ πρέ που). »

dose, qui résista longtemps, avec la plus grande violence, même à la puissance impériale. En Égypte, ils répandirent à dessein les bruits les plus contradictoires. « On a condamné « Cyrille à Chalcédoine; on y a adopté la doctrine de Nesto<< rius, etc.>> Et le peuple, dans son fanatisme, alla jusqu'à brùler les soldats de l'empereur réfugiés dans l'ancien temple de Sérapis. Après la mort de Marcien, des moines monophysites, conduits par le prêtre Ælurus, tuèrent le patriarche Protérius, leur adversaire, avec six autres ecclésiastiques. Elurus, élu au patriarcat, n'en continua pas moins d'exercer sa rage contre les partisans du concile de Chalcédoine. L'empereur Léon [457-74], assuré de l'adhésion de la plupart des évêques aux décrets du concile de Chalcédoine, fit chasser ce furieux, ainsi qu'un autre fanatique d'Antioche, Pierre (le Foulon). Mais les troubles recommencèrent et augmentèrent singulièrement, quand, à son tour, l'empereur Basilisque [476-77] accorda la réinstallation de ces fanatiques et favorisa les adversaires du concile de Chalcédoine. Trois cents évêques orientaux furent assez lâches et assez serviles pour consentir à la condamnation des décrets de Chalcédoine. Zénon, après la chute de Basilisque, suspendit ces troubles de l'Eglise [477-91]. Malheureusement, poussé, surtout par le patriarche de Constantinople Acacius, à prendre le rôle de législateur dans les choses de la foi, il tâcha de réconcilier les partis, en promulguant une formule d'union, EvwTxov [482], dans laquelle, évitant les expressions controversées de et en une nature, il posait le symbole de Nicée, et celui de Constantinople qui le complète, comme la norme universelle de la foi, et ne faisait qu'une mention équivoque du concile de Chalcédoine 1.

(1) Cet Hénôticon dans Evagr. Hist. ecclesiast. III, 14. Facundus Hermian. en donne un excellent commentaire, lib. XII, c. 4: « Ea vero, quæ postea Zeno imperator, calcata reverentia Dei, pro suo arbitrio ac potestate decrevit, quis accipiat, quis attendat? In quibus potestas inconsiderata, non quod expediret, sed sibi liceret, attendit: nec intellexit, quod non confusio faciat unitatem. —0 virum prudentem et undique circumspectum, qui incubare præsumpsit officio sacerdotum! Orthodoxos

« IndietroContinua »