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stantin le Grand, est écrite dans un esprit si modéré et si libre que les protestants eux-mêmes l'ont souvent admise. Laurent Berti, Augustin, donna un bon abrégé de l'histoire ecclésiastique, auquel il ajouta de solides dissertations; Graveson 2, quoique Français, écrivit son histoire ecclésiastique en italien; les Institutions historiques de Delsignore, qui parurent il y a quelques années, sont pleines de recherches profondes et sérieuses; l'ouvrage de Palma est riche par l'importance des développements et des matériaux, dont nous avons profité.

§ 21. Historiens ecclésiastiques catholiques en Allemagne.

La longue guerre qui suivit le schisme en Allemagne y entrava l'étude de l'histoire ecclésiastique comme toute autre science. L'esprit scientifique s'étant réveillé plus tard en Autriche, grâce surtout à l'impulsion de l'empereur Joseph II, on s'y remit aussi à étudier l'histoire ecclésiastique, mais dans un esprit semblable à celui de cet empereur. De là l'hostilité des auteurs, surtout contre la hiérarchie. Depuis longtemps ils avaient été devancés dans ces dispositions malveillantes par Hontheim 3, coadjuteur de Trèves, qui, sans avoir solidement étudié les maximes gallicanes, les avait défendues. C'est à peu près dans le même esprit qu'écrivit Royko, à Prague, et Michl, professeur à Landshut;

(1) Berti, Breviar. Hist. ecclesiast. post. ed. Venet. Aug., 1761 et 68; Vienna, 1774, 2 vol. in-8; noviss. ed. Aug. Vindel., 1782, 1 vol. in-4. Dissertationes historicæ, s. Hist. ecclesiast. V prior. sæcul. Florent., 1753, in-4; Aug. Vindel., 1761, 4 t. in-8; continuav. Corn. Stephan., ord. Cistercien. Paris., 1778, 3 t. in-8.

(2) Graveson, Hist. ecclesiast. V. et N. T. variis colloquiis digesta. Romæ, 1717sq.,9t.(usq.1721). Delsignore, Institution. hist. ecclesiast., ed.Tizzani. Romæ, 1837. Palma, Prælectiones hist. ecclesiast. Romæ, 1838-46, 4 partes. (3) Febronius (Hon.heim), de Statu Ecclesiæ et legitima potestate rom. pontif. Bullioni (Francf.), 1763 sq., 4 t. in-4.

(4) Royko, Synopsis hist. rel. et eccl. Prag., 1785. Religion chrétienne et Hist. de l'Égl. Prague, 1780 (trois premiers siècles). Hist. des Conc. de Constance, de Vienne, de Prague. 1782, 4 vol.

(5) Michl, Hist. de l'Église. Munich, 1812, 2 vol.

Wolff' est légeret d'une causticité inconvenante; Gmeiner est tout à fait superficiel; Schmalfus3, Becker' sont plus calmes et plus sérieux; il n'y a de science véritable que dans Dannenmayr3, qui cependant, de temps à autre, a des préventions contre les formes essentielles de l'Église. Pohl, Stæger, Gudenus, Alber et Molkenbuhr n'ont rien de caractéristique ni d'original, et ont été les premiers oubliés.

Une ère plus favorable à l'histoire ecclésiastique commença avec le comte Léopold de Stolberg. On sent dans son histoire l'inspiration d'une âme profondément convertie et une véritable onction religieuse. Son continuateur, Kerz, ne l'égale pas ses infatigables efforts le rendent néanmoins estimable. Théodore Katerkamp', l'ami de Stolberg, professeur et doyen de la cathédrale de Münster († 1834), poussa son histoire ecclésiastique jusqu'en 1153. Penseur profond, Katerkamp discerne d'un regard sûr l'esprit et les événements de l'Église aux diverses époques, qu'il décrit d'un style plein et fort. Ses portraits des grands docteurs de l'Église sont remplis d'intérêt et de charme. Le plan est original, mais n'est pas toujours avantageux. Malheureusement l'auteur n'a pas indiqué toutes les sources qu'il a réellement consultées. Presque en même temps apparut un ouvrage qui est bien loin de celui de Katerkamp; c'est une histoire écrite sans un véritable esprit ecclésiastique, on peut dire même sans aucun esprit, par Locherer 3, professeur à Giessen. On attendait, au contraire, avec joie et espérance, l'histoire ecclésiastique que devait publier le chevalier

(1) Wolff, Hist. de l'Eglise. Zurich, 1792.

(2) Gmeiner, Epitome hist. ecclesiast. N. T., ed. H. Græcii, 1803, 2 t.

(3) Schmalfus, Hist. rel. et eccl. chr. Prag., 1792 sq., 6 t.

(4) Becker, Hist. ecclesiast. practica, lib. VII (sæc. I-XV. Monast., 1782; continuée jusqu'au XVIIe siècle. Munster, 1791-9).

(5) Dannenmayr, Institut. hist. ecclesiast. Viennæ (1788), 1806, 2 vol. (6) Stolberg, Hist. de la rel. de Jésus-Christ, continuée par Kerz. Mayence, 1824-47. Tome XVI-XXXXIV.

(7) Katerkamp, Introd. à l'hist. de l'Église. Münster, 1819-34,

5 vol.

(8) Locherer, Hist. de la rel. et de l'Église. 1824-34, 9 vol.

de Rauscher, professeur à Salzbourg, et que ses nouvelles fonctions ont empêché de faire paraître. Il y a de l'esprit et de la grâce, mais peu de fond, dans Hortig' de Munich; mais son continuateur Dællinger3 (depuis 1517), en réalisant les conditions les plus rigoureuses de la science, s'est acquis une reconnaissance universelle. L'ouvrage de Ritter, actuellement professeur et chanoine à Breslau, sc recommande par une exposition agréable. Les matériaux des ouvrages latins du professeur Klein, à Grætz, actuellement à Vienne, sont riches, mais pcu élaborés. Rüttenstock, au contraire, écrit avec pureté, d'une manière châtiée et en bon latin. En tra-vaillant l'histoire ecclésiastique de Hortig, Dællinger' lui a donné une forme entièrement scientifique, et a rétabli presque toujours avec bonheur les faits combattus par les proteslants. Malheureusement, cet ouvrage a été interrompu par un nouveau Manuel de l'Histoire ecclésiastique qui doit former trois volumes, dont plusieurs parties, déjà parues, ont trouvé un accueil moins favorable. On ne peut qu'applaudir au dessein de Berthes, curé du diocèse de Mayence, qui a commencé une histoire ecclésiastique dans laquelle il veut présenter les résultats de la science par d'agréables narrations, destinées aux laïcs et aux prêtres employés dans le saint ministère. Ginzel et Sporshil, marchant dans cette voie, y ont mieux réussi encore que Berthes. Cherier', professeur au lycée archiepis

(1) Rauscher, Hist. de l'Église chrét. Salzb., 1829, 2 vol. (trois premiers siècles.)

(2) Hurtig, Man. d'Hist. ecclésiast. Landshut, 1826, continué jusqu'à nos temps par Dællinger.

(3) Dællinger, Man. d'Hist. ecclésiast. Landshut, 1833, 1 vol. Idem, Précis. Les deux non achevés.

(4) Ritter, Man. d'Hist. ecclésiast. Elberf. et Bonn, 1826 (jusq. 1789). (5) Klein, Hist. ecclésiast. Græcii, 1828, 2 t. complets.

(6) Rüttenstock, Institut. hist. ecclesiast. Viennæ, 1832-33, 3 t. (jusq. 1517).

(7) Dællinger, Man. de l'Hist. ecclésiast. Landshut, 1833, in-12. (8) Berthes, Hist. de l'Église chrét. Mayence, 1840-43, 2 vol. (complet). Ginzel, Hist. de l'Église. Vienne, 1846 sq. 2 t. Sporshil, Histoire populaire de l'Église cathol. Leipzig, 1846-47. 3 t. (complet).

(9) Chérier, Institut. hist. ecclesiast. N. 1. Pestini, 1840-41, 4 t. (complet).

copal de Gran, s'est presque toujours rattaché à Rüttenstock et à Klein dans ses Institutions latines. Le quatrième volume, comprenant l'histoire ecclésiastique depuis le XVIe siècle, est le moins satisfaisant.

§ 22. - Historiens ecclésiastiques luthériens.

Après les centuriateurs de Magdebourg, l'histoire ecclésiastique fut négligée; les fréquentes discussions des théologiens protestants entre eux portèrent leur activité vers un autre objet. Quelques recherches partielles furent faites par Calixt, Kortholt, Ittig, Sagittarius, Reicheinberg, J.-A. Schmidt. Ce ne fut que vers la fin du XVIIe que le savant, mais fanatique Arnold, rendit du mouvement aux études de l'histoire ecclésiastique. Son ouvrage est savant, mais partial, surtout dans sa polémique contre l'état ecclésiastique et dans son apologie de tous les héritiques. Parmi ses nombreux adversaires se distingue le pieux Weissmann 2. Mosheim, professeur à Gættingue, eut encore plus d'influence par ses ouvrages historiques. Profondément versé dans les connaissances philologiques et historiques, Mosheim conçoit avec bonheur et expose avec goût. On trouve de précieux matériaux pour l'histoire universelle dans les nombreux traités de Walch" père et fils, l'un à léna, l'autre à Goettingue. Le froid rationalisme de Semler

(1) Arnold, Hist. impartiale de l'Église et des hérésies (jusqu'en 1688). Francf., 1699, 2 vol. in-f. L'édition de Schaffouse (1740, 3 vol. in-f.) plus complète.

(2) Weissmann, Introd. in memorab. ecclesiast. hist. (Tubingh, 1718). Hallæ, 1745, 2 t. in-4.

(3) Mosheim, Institut. hist. ecclesiast. antiq. et recent., lib. IV. Helmst., 1764, in-4. Vers le même temps on en commença des traductions allemandes pour les non-lettrés. Leipzig, 1769, 9 vol. J. Rud. Schlegel s'en acquitta mieux en 1770 (6 vol.), et la continua pour le XVIIIe siècle. Comment. de reb. christianis ante Constant. M. Helinst., 1753-4, in-4. (4) Ch.-W.-Fr. Walch, Plan d'une histoire des hérésies et des dissensions religieuses. Leipzig, 1762, 11 vol. (jusqu'aux iconoclastes).

(5) Hist. ecclesiast. select. capi:a. Hallæ, 1767, sq., 3 t. Essai d'un Précis d'hist. ecclésiast. Halle, 1773, 3° part., etc.

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aplatit et travestit tous les faits. Mathias Schrockh1, animé d'un meilleur esprit, a un vrai mérite. Son ouvrage est riche de faits; mais son style plat et prolixe en rend l'étude souvent fastidieuse. Malgré les efforts de Schroeckh, la direction imprimée par Semler l'emporta. L'ère de l'exégèse moderne commença; le Christianisme fut dépouillé de ses plus beaux et de ses plus sublimes attributs. Pour les auteurs de cette école il n'y eut plus, dans l'histoire ecclésiastique, que superstition, fanatisme et falsification. Dès lors l'histoire fut dégradée, puisqu'on en jugea les faits dans un esprit tout à fait hostile au Christianisme, et qu'on ne se servit plus, pour juger l'Église, de la mesure qu'elle scule peut donner. Car, comme nous l'avons dit, un esprit vraiment chrétien peut seul juger les faits divins du Christianisme. C'est dans cet esprit qu'écrivirent Henke, en partie Spittler3, et plus sérieusement encore Chr. Schmidt. Planck', à Goettingue, se montra presque au-dessus de son temps par son respect pour les choses religieuses: on sent un esprit impartial dans son ouvrage, dont, d'ailleurs, l'exposition est diffuse. On retrouve le même esprit dans son collègue Staüdlin', homme de mérite. Planck forma Néander', professeur à Berlin. Ce penseur donna à l'histoire ecclésiastique une nouvelle direction, beaucoup meilleure et plus scientifique. Il se plut à faire sentir

(1) Schrockh, Hist. ecclésiast. jusqu'à Luther, 1768-1803, 35 part.; 2 éd. 1772-1802.

(2) Henke, Hist. gén. de l'Église chrét. Brunsw., 1788, 8 vol.; 5o éd. La dernière a été revue et continuée par Vater.

(3) Spittler, E-quisse hist. de l'Eglise chrét. Goettingue, 1782; 5o éd., revue et continuée par Planck.

(4) Schmidt, Man. d'Hist. ecclésiast. Giessen, 1801–20, jusqu'à 1216, et continuée par Rettberg, 1834.

(3) Planck, Hist. de la société chrét. Hanovre, 1803, 5 vol. Hist. de l'origine et des changements des doctrines protestantes jusqu'à l'union. Leipzig, 1791-1800, 6 vol.

(6) Staudlin, Hist. univ. de l'Église chrét. Hanovre, 1806, continuée par Holzhausen, 1833.

(7) Néander commença son Hist. gén. de l'Église chrét. (Ham., 182541, 5 vol.) par des monographies de Julien l'Apost., da Gnosticisme, de Tertullien, de saint Bernard et de saint Jean-Chrysostôme.

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