Immagini della pagina
PDF
ePub

lente du pape, et sa mort produite par les souffrances et les outrages dont il fut la victime [653], contribuèrent au triomphe de la vérité. Le sort de Maxime et de ses disciples, les deux Anastase1, fut encore plus cruel. Enfin pour mettre un terme à cette suite d'intrigues sanglantes qui déshonoraient l'Église et l'empire, pour arrêter le schisme qui séparait de plus en plus l'Orient et l'Occident, et les troubles politiques qui en résultaient, Constantin Pogonat convoqua le sixième concile œcuménique de Constantinople [680], où, avec le concours du pape Agathon', on discuta foncièrement la question controversée, et l'on définit : Il y a dans le Christ deux volontés correspondantes aux deux natures, mais une seule direction de la volonté divino-humaine*. La complète unanimité des Occi

(1) Pour la vie du pape Martin cf. ses épitres XV et XVI et la Commemoratio eorum quæ sæviter et sine Dei respectu acta sunt — in sanctum martyrem Martinum, Dans Mansi, t. X, p. 851-862; Harduin. t. III, p. 676-686. Sur Maxime voy. Mansi, t. XI, p. 3 sq. Anastasii Presb. ep. ad Theodor. in Opp. Maximi, t. I, p. 67 sq.

(2) Les excellents développements que donna Agathon sur la doctrine des deux volontés (Append. à l'ép. de Léon le Grand à Flavien) dans son ep. ad imperatores Heracl. et Tiber. (Mansi, t. XI, p. 233-286, et Harduin. t. III, p. 1074-1116) obtinrent dans le concile une approbation unanime. Les act. réun. du III conc. de Constantin. ou du VIe mecum. en XVIII πράξεις (actiones) dans Mansi, t. XI, p. 190-922; Harduin. t. III, p. 1043-1644.

(*) Cette définition (όρος) dans la XVIII actio, dans Mansi, t. XI, p. 636 sq.; Harduin. t. III, p. 1400 sq. Ἡ ἁγία καὶ οἰκουμενικὴ σύνοδος συμφώνως ὁρίζουσα ὁμολογεῖ τὸν Κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν τὸν ἀληθινὸν Θεὸν ἡμῶν τὸν ἕνα τῆς ἁγίας ὁμοουσίου καὶ ζωαρχικῆς Τριάδος τέλειον ἐν θεότητι, καὶ τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν ἀνθρωπότητι· Θεὸν ἀληθῶς, καὶ ἄνθρωπον ἀληθῶς τὸν αὐτὸν ἐκ ψυχῆς λογικῆς καὶ σώματος... καὶ δύο φυσικάς θελήσεις ήτοι θελή ματα ἐν αὐτῷ καὶ δύο φυσικὰς ἐνεργείας ἀδιαιρέτως, ἀτρέπτως, ἀμερίστως, ἀσυγχύτως κατὰ τὴν τῶν ἁγίων πατέρων διδασκαλίαν ὡσαύτως κηρύττομεν· καὶ δύο μὲν φυσικα θελήματα οὐχ ὑπεναντία, μὴ γένοιτο καθὼς οἱ ἀσεβεῖς ἔφησαν αἱρετικοί, ἀλλ' ἐπόμενον τὸ ἀνθρώπινον αὐτοῦ θέλημα καὶ μὴ ἀντίπιπτον ἢ ἀντιπαλαῖον, μᾶλλον μὲν οὖν καὶ ὑποτασσόμενον τῷ θείῳ αὐτοῦ καὶ πανσθενεῖ θελήματι. ἔδει γὰρ τὸ τῆς σαρκὸς θέλημα κινηθῆναι, ὑποταγῆναι δὲ τῷ θελή ματι τῷ θεϊκῷ κατὰ τὸν πάνσοφον Αθανάσιον... τὸ ἀνθρώπινον αὐτοῦ θέλημα θεωθὲν οὐκ ἀνηρέθη, σέσωσται δὲ μᾶλλον, κατὰ τὸν θεολόγον Γρηγόριον λέγοντα· τὸ γὰρ ἐκείνου θέλειν, τοῦ κατὰ τὸν Σωτῆρα νοουμένου οὐδὲ ὑπεναντίον Θεῷ θεωθὲν ὅλον. Δύο δὲ φυσικὰς ἐνέργειας ἀδιαιρέτως, ἀτρέπτως, ἀμερίστως, ἀσυγ χύτως ἐν αὐτῷ τῷ Κυρίῳ ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστῷ τῷ ἀληθινῷ Θεῷ ἡμῶν δοξάζομεν·

dentaux avait enfin décidé les Orientaux à abandonner une hérésie qui avait trop longtemps troublé l'Église. Sergius, Cyrus, Pyrrhus et Paul furent condamnés comme auteurs, fauteurs et défenseurs du monothélisme, et le pape Honorius blâmé comme ayant imprudemment favorisé l'erreur1. Philippe Bardane [711-13] sembla vouloir faire renaître tous les troubles passés, en prêtant main forte aux monothélites; mais son successeur Anastase II les réprima de nouveau. Il ne s'en conserva qu'un petit nombre parmi les habitants du Liban et de l'Anti-Liban, qui se nommèrent Maronites, du nom de leur patriarche et chef politique, Jean Maron'. Ils ne renoncèrent à l'hérésie et ne rentrèrent dans le sein de l'Église romaine qu'en 11823.

Après des controverses animées par une foi si vive, mais

ὅπερ ἐστὶ τοῦ πάντοθεν γοῦν ἐξαγγέλλομεν

τουτέστι θείαν ἐνέργειαν, καὶ ἀνθρωπίνην ἐνέργειαν, κατὰ τὸν θεηγόρον Λέοντα τρανέστατα φάσκοντα· ἐνεργεῖ γὰρ ἑκατέρα μορφὴ μετὰ τῆς θατέρου κοινων νίας ὅπερ ἴδιον ἔσχηκε, τοῦ μὲν λόγου κατεργαζομένου τοῦτο, λόγου, τοῦ δὲ σώματος ἐκτελοῦντος ἅπερ ἐστὶ τοῦ σώματος· τὸ ἀσύγχυτον καὶ ἀδιαίρετον φυλάττοντες, συντόμω φωνῇ τὸ πᾶν ἕνα τῆς ἁγίας Τριάδος καὶ μετὰ σάρκωσιν τὸν Κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν τὸν ἀληθινὸν Θεὸν ἡμῶν εἶναι πιστεύοντες, φαμὲν δύο αὐτοῦ τὰς φύσεις ἐν τῇ μιᾷ αὐτοῦ διαλαμπούσας ὑποστάσει, ἐν ᾗ τά τε θαύματα, καὶ τὰ παθήματα δι' ὅλης αὐτοῦ τῆς οἰκονομικῆς ἀναστροφῆς οὐ κατὰ φαντασίαν, ἀλλὰ ἀληθῶς, ἐπει δείξατο, τῆς φυσικῆς ἐν αὐτῇ τῇ μιᾷ ὑποστάσει διαφορᾶς γνωριζομένης, τῷ μετὰ τῆς θατέρου κοινωνίας ἑκατέραν φύσιν θελεῖν τε καὶ ἐνεργεῖν τὰ ἴδια· καθ ̓ ὃν δῆ λόγον καὶ δύο φυσικὰ θέληματά τε καὶ ἐνεργείας δεξάζομεν πρὸς σωτηρίαν τοῦ ἀνθρωπίνου γένους καταλλήλως συντρέχοντα.

(1) Cf. Natalis Alex. Hist. ecclesiast. sec. VII. dissert. II, de Honorii damnatione in synodo VI œcum. (t. X, p. 410-38) dans laquelle sont en même temps exposés les jugements des papes postérieurs sur Honorius. L'auteur, d'ailleurs toujours gallican, conclut ainsi ses recherches, p. 431432: «Concludamus itaque Honorium a sexta synodo damnatum non fuisse ut hæreticum, sed ut hæreseos et hæreticorum fautorem, utque reum negligentiæ in illis coercendis; et juste fuisse damnatum, quia eadem culpa erroris fautores ac auctores ipsi tenentur. - Honorius cum Sergio, Cyro, etc. monothelitis loquutus est (eorumque voces usurpavit), sed mente catholica, et sensu ab eorum errore penitus alieno siquidem absolute duas voluntates Christi non negavit, sed voluntates pugnantes, ut supra ostendimus. » Cf. Palma, Prælectiones hist. ecclesiast. t. II, p. 104-129.

(2) Le Quien, Oriens Christian. t. III. (3) Wilh. Tyrius. XXII, 8.

souvent si aveugle, après tant de passions qui troublèrent et l'Église et l'État, et ouvrirent dès lors la porte au mahométisme menaçant, qui aurait pu soupçonner que l'Église grecque serait tout à coup frappée de stérilité, et que la vie scientifique et religieuse y périrait si promptement? L'ensemble des dogmes chrétiens, tel qu'il résultait des décisions successives des conciles, fut, pour la première fois, réuni en un corps de doctrine systématique par Jean Damascène, mort après 7541.

OBSERVATION. Le sixième concile œcuménique rencontra bien des oppositions qui nécessitèrent le second synode in Trullo [692], où furent confirmées les décisions du concile œcuménique. Ce synode fut encore nommé concilium Quinisextum, parce qu'on y ajouta cent deux canons, sur l'organisation et la discipline de l'Eglise, aux décrets presque exclusivement dogmatiques des cinquième et sixième conciles œcuméniques (2). Les plus importants et les plus décisifs de ces canons, concernant les rapports ultérieurs de l'Eglise grecque et romaine, furent le deuxième sur le nombre des canons apostoliques, le treizième sur le mariage des prétres, le trente-sixième sur le rang du patriarche de Constantinople, le cinquante-cinquième contre le jeûne du samedi, et le quatre-vingt-deuxième contre les images représentant l'agneau.

(1) Joan. Damasceni, Opp. anyǹ vos consiste dans 1. Tà piùoocpixá. ΙΙ. Περὶ αἱρέσεων, et surtout III. Εκδοσις ἀκριβὴς τῆς ὀρθοδόξου πίστεως, ed. Le Quien, Ord. Prædicat. Paris., 1712, 2 t. in-f.

(2) Les actes du concilii Quinisexti dans Mansi, t. XI, p. 921 sq. Harduin. t. III, p. 1645 sq. Cf. Natalis Alex. Hist. ecclesiast. sæc. VII, dissert. III, de canonib. synodi Quinisexta et ejusdem epocha. (t. X, p. 438 sq.).

CHAPITRE III.

DÉVELOPPEMENT DE LA CONSTITUTION ET DU GOUVERNEMENT
de l'église catholique.

Litt. cf. §§ 52 et 82. Les lois impériales concernant la const. de l'Église dans le Cod. Theodos. et Justin. Thomassini vetus et nova Eccles. discipl., etc.

§ 125. Caractères des nouveaux rapports de l'Église et de l'État.

Nous avons vu, dans la première époque, l'Église catholique entièrement indépendante de l'Etat. Désormais, en retour de la liberté extérieure qui lui est assurée, nous la verrons perdre peu à peu une partie de sa liberté intérieure, à mesure qu'elle cède au pouvoir de l'État dans l'administration des choses ecclésiastiques. Ce qui devait à jamais empêcher toute confusion des pouvoirs de l'État et de l'Église, c'est que le Christianisme était né, s'était développé, non comme les religions païennes, avec l'État même, mais bien comme une institution divine, indépendante de toute autorité humaine. Constantin le Grand le reconnut en diverses occasions solennelles, mais ne fut pas toujours fidèle à son opinion. Ainsi, soit de son propre mouvement, soit qu'il y fût provoqué, il promulgua des lois contre les hérétiques, convoqua les évêques de son empire à un concile, bannit parfois les évêques innocents (Athanase!) sans avoir d'ailleurs des intentions hostiles à l'Église. Son fils Constant, méconnaissant le plus souvent les

véritables attributions de l'Église et de l'État, agit avec une violence tyrannique dans des affaires purement ecclésiastiques et dogmatiques, et entraîna beaucoup d'évêques à sacrifier leur conviction aux exigences de l'État, dont ils tenaient leurs titres et leurs honneurs. D'autres, au contraire, aussi fermes que zélés dans leur foi et leur ministère, tels que les Athanase, les Hilaire, les Basile, les Ambroise, protestèrent avec une hardiesse inouïe, et sans aucune considération personnelle, contre cette contrainte morale et cette immixtion inconvenante du pouvoir séculier dans les choses divines *, et préférèrent souvent la mort au bannissement.

Si

(*) Athanas. : «Quis canon tradidit, Comites-ecclesiasticis præesse rebus aut edicto judicia eorum, qui episcopi vocantur, promulgare? namque illud episcoporum decretum est, quid illud attinet ad imperatorem? - Quandonam a sæculo res hujusmodi audita est? quandonam Ecclesiæ decretum ab imperatore accepit auctoritatem aut pro decreto illud habitum est? » Hist. Arianor. n. 51 et 52; ed. Bened. Patav. 1777, t. I, 296 sq. p. Neander (Hist. ecclesiast. t. II, p. 190 et 569) dit que S. Hilaire de Poitiers parla à Constance avec une liberté digne d'un disciple du Christ et d'un évêque, en ces termes : « Idcirco laboratis (Cæsares) et salutaribus consiliis rempublicam regitis ut omnes, quibus imperatis, dulcissima libertate potiantur. Certe vox exclamantium a tua mansuetudine exaudiri debet, catholicus sum, nolo esse hæreticus; christianus sum, non Arianus: et melius mihi in hoc sæculo mori, quam alicujus privati potentia dominante castam veritatis virginitatem corrumpere. Æquumque debet videri sanctitati tuæ ut qui timent Dominum Deum et divinum judicium non polluantur aut contaminentur exsecrandis blasphemiis, sed habeant potestatem ut eos sequantur episcopos et præpositos, qui et inviolata conservant fœdera caritatis et cupiunt perpetuam et sinceram habere pacem. Nec fieri potest, nec ratio patitur ut repugnantia congruant, dissimilia conglutinentur, vera et falsa misceantur.

Si ad fidem veram istius modi vis adhiberetur, episcopalis doctrina obviam pergeret diceretque: Deus universitatis est Dominus, obsequio non eget necessario, non requirit coactam confessionem. » Ad. Const. lib. I, n. 2 et 6; ed. Bened. Venet., 1750, t. II, p. 422.-Le langage de S. Hilaire (lib. contra Const.) est encore plus hardi, et va presque jusqu'à l'oubli des devoirs envers les monarques chrétiens : « Atque utinam illud potius omnipotens Deus ætati meæ et tempori præstitisses, ut hoc confessionis meæ in te atque in Unigenitum tuum ministerium Neronianis Decianisve temporibus explessem! At nunc pugnamus contra persecutorem fallentem, contra hostem blandientem, contra Constantium Antichristum, qui Christum confitetur ut neget, unitatem procurat ne pax sit, hæreses comprimit ne christiani sint, sacerdotes honorat

« IndietroContinua »