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cédent, theophano ou plutôt theovano, de theo, deo, serviteur, et vano, chien. Il s'agit d'un chien qui gardait les troupeaux, que par une traduction du mot allemand la Loi émen- · dée appelle pastorem. Il y a dans l'édition de Herold une expression qui se reproduit fort souvent dans les autres titres: c'est leosdardi, d'après la correction marginale leordardi et leodardi, leudardi dans une foule d'autres paragraphes. Ce mot nous semble signifier fait publiquement (leod arten), et répondre à la phrase latine si fréquemment employée, et cum testibus adprobatum sit. Selon M. Graff, il signifierait d'après les Coutumes du peuple; mais d'abord il eût alors également convenu à toutes les dispositions de la Loi salique, et nous ne connaissons aucun exemple d'art, employé en vieil-allemand avec l'acception de moeurs, coutumes. A la vérité, on lit dans le tit. xxvi de l'édition de Herold: leudardi et in alia mente burgo sitto, d'après les usages du pays, car burg ne se prenait pas toujours dans le sens de bourgade, réunion de maisons, comme le montre le burg-liudi de l'Heljand, p. 25, v. 1, et p. 66, v. 19. Mais rien ne prouve que in alia mente indique plutôt une expression synonyme qu'une pensée différente, et peut-être, faut-il lire burgo sichto, à la vue du pays; les textes sont assez corrompus pour permettre de supposer une altération si peu considérable, et dans le ms. B. R. 4404, tit. xvi et xvII, les gloses malbergiques qui signifient d'après les Coutumes du peuple sont entièrement différentes, landefa, leodeva, seolandefa.

Imprimerie de GUIRAUDET et JOUAUST, 315, rue Saint-Honoré.

DES RUNES.

La première écriture que l'homme ait inventée était une sorte de dessin linéaire, qui, au lieu d'exprimer comme aujourd'hui le nom des objets, cherchait à en reproduire la

(1) Quoique les recherches sur les runes soient déjà bien nombreuses, aucun savant français ne s'en est encore occupé d'une manière spéciale. Comme on devait s'y attendre, c'est en Scandinavie que cette étude a commencé, et le traité d'Olaf Thordson Hvitaskald, qui est imprimé à l'appendice du Skalda, remonte jusqu'au XIIIe siècle. On cite encore un Runologia de Jean Olafson, 1732, et des dissertations d'Eggert Olafson, Widalin, Thorlac Skulonson, Björn Jonson, Jean Gudmundson et Rugman, que nous croyons encore manuscrites. Les livres de Wallin, Runographia gothlandica; de Verelius, Runographia scandica; d'Ihre, De runarum in Suecia occasu et De runarum patria et origine; d'Olaus Wormius, Literatura runica et Danicorum monumentorum libri sex; d'Ericus, Bibliotheca runica; de Troil, De runarum in Suecia antiquitate, et de Steenberg, De runarum patria et origine, ont été publiés; mais ces anciens travaux n'ont pas une grande valeur, et

l'on en trouvera une liste à peu près complète dans Suhm, Historie af Danmark, t. I, p. 476. Depuis cinquante ans on a mis plus de critique dans cette étude, et des antiquaires de tous les pays germaniques s'en sont occupés avec assez de succès pour expliquer d'une manière plausible presque toutes les inscriptions runiques. Les plus importants à consulter sont Schlegel, Sammlung zur dänischen Geschichte, Münzkenntniss, etc., t. II, cah. I, p. 16; Abrahamson, Mærkeligheder påa Runestene, ap. Antiquariske Annaler, t. II, cah. Ĝisle Brynjolfsson, Periculum runologicum, 1825; W. Grimm, Ueber deutsche Runen, 1821, et Zur Literatur der Runen dans le Jahrbücher der Literatur, t. XLIII, 1828; Geijer, Svea Rikes Häfder, t. I, p. 110-154, trad. allemande; Sjöborg, Samlingar för Nordens fornälskare, 1822; Bredsdorf, Om runeskriftens Oprindelse, 1822; Westendorp, Over het oud runisch Letterschrift, en ontdekto sporen van het

1813;

cédent, theophano ou plutôt theovano, de theo, deo, serviteur, et vano, chien. Il s'agit d'un chien qui gardait les troupeaux, que par une traduction du mot allemand la Loi émendée appelle pastorem. Il y a dans l'édition de Herold une expression qui se reproduit fort souvent dans les autres titres : c'est leosdardi, d'après la correction marginale leordardi et leodardi, leudardi dans une foule d'autres paragraphes. Ce mot nous semble signifier fait publiquement (leod arten), et répon– dre à la phrase latine si fréquemment employée, et cum testibus adprobatum sit. Selon M. Graff, il signifierait d'après les Coutumes du peuple; mais d'abord il eût alors également convenu à toutes les dispositions de la Loi salique, et nous ne connaissons aucun exemple d'art, employé en vieil-allemand avec l'acception de mœurs, coutumes. A la vérité, on lit dans le tit. xxvi de l'édition de Herold: leudardi et in alia mente burgo sitto, d'après les usages du pays, car burg ne se prenait pas toujours dans le sens de bourgade, réunion de maisons, comme le montre le burg-liudi de l'Heljand, p. 25, v. 1, et p. 66, v. 19. Mais rien ne prouve que in alia mente indique plutôt une expression synonyme qu'une pensée différente, et peut-être faut-il lire burgo sichto, à la vue du pays; les textes sont assez corrompus pour permettre de supposer une altération si peu considérable, et dans le ms. B. R. 4404, tit. xvi et xvII, les gloses malbergiques qui signifient d'après les Coutumes du peuple sont entièrement différentes, landefa, leodeva, seolande fa.

Imprimerie de GUIRAUDET et JÕUAUST, 315, rue Saint-Honoré.

DES RUNES".

La première écriture que l'homme ait inventée était une sorte de dessin linéaire, qui, au lieu d'exprimer comme aujourd'hui le nom des objets, cherchait à en reproduire la

(1) Quoique les recherches sur les runes soient déjà bien nombreuses, aucun savant français ne s'en est encore occupé d'une manière spéciale. Comme on devait s'y attendre, c'est en Scandinavie que cette étude a commencé, et le traité d'Olaf Thordson Hvitaskald, qui est imprimé à l'appendice du Skalda, remonte jusqu'au XIIIe siècle. On cite encore un Runologia de Jean Olafson, 1732, et des dissertations d'Eggert Olafson, Widalin, Thorlac Skulonson, Björn Jonson, Jean Gudmundson et Rugman, que nous croyons encore manuscrites. Les livres de Wallin, Runographia gothlandica; de Verelius, Runographia scandica; d'Ihre, De runarum in Suecia occasu et De runarum patria et origine; d'Olaus Wormius, Literatura runica et Danicorum monumentorum libri sex; d'Ericus, Bibliotheca runica; de Troil, De runarum in Suecia antiquitate, et de Steenberg, De runarum patria et origine, ont été publiés; mais ces anciens travaux n'ont pas une grande valeur, et

l'on en trouvera une liste à peu près complète dans Suhm, Historie af Danmark, t. I, p. 476. Depuis cinquante ans on a mis plus de critique dans cette étude, et des antiquaires de tous les pays germaniques s'en sont occupés avec assez de succès pour expliquer d'une manière plausible presque toutes les inscriptions runiques. Les plus importants à consulter sont Schlegel, Sammlung zur dänischen Geschichte, Münzkenntniss, etc., t. II, cah. II, p. 16; Abrahamson, Mærkeligheder paa Runestene, ap. Antiquariske Annaler, t. II, cah. 1, 1813; Gisle Brynjolfsson, Periculum runologicum, 1823; W. Grimm, Ueber deutsche Runen, 1821, et Zur Literatur der Runen dans le Jahrbücher der Literatur, t. XLIII, 1828; Geijer, Svea Rikes Häfder, t. I, p. 110-154, trad. allemande; Sjöborg, Samlingar för Nordens fornälskare, 1822; Bredsdorf, Om runeskriftens Oprindelse, 1822; Westendorp, Over het oud runisch Letterschrift, en ontdekto sporen van het

forme (1). Un système graphique aussi nécessairement borné, qui ne s'adressait qu'aux yeux et ne désignait que les choses qu'ils avaient déjà remarquées, ne pouvait suffire qu'à un peuple d'une civilisation à peine ébauchée; aussi s'est-il bientôt perfectionné et n'en a-t-on retrouvé de monuments qu'au Mexique (2), dont sous beaucoup de rapport les habitants appartenaient encore au moment de la conquête à l'état sauvage. En Chine, cependant, où une tradition servile conserve religieusement tous les souvenirs du passé, ce mode d'écriture a laissé aussi des traces de son usage; on y emploie encore des caractères qui devaient être dans l'origine de véritables dessins, puisque leur nom signifie des images (3). Dans ce premier période de l'art graphique, l'imperfection du dessin obligeait de se contenter de représentations approximatives qui rappelaient les objets bien plutôt qu'elles ne les figuraient (4); il fallait suppléer à leur ressemblance par des conventions toujours un peu arbitraires, et insensiblement elles devinrent de purs signes qui ne tenaient plus leur valeur que de l'habitude. Jusque alors les idées qui ne tombaient pas immédiatement sous les sens

zelve in ons land, dans le t. III du Verhandlingen van de Maatschappy_der Nederlandsche Letterkunde te Leyden, 1824; van Hagenow, Beschreibung der auf grossherzoglichen Bibliothek zu Neustrelitz befindlichen Runensteine und Versuch zur Erklärung der auf denselben befindlichen Inschriften,1826; Legis (Glückselig),Fundgruben des alten Nordens, t. I, p. 1120, 1829; Liljegren, Run-Urkunder, 1832; Kemble, The runes of AngloSaxons dans le t.XXVIII de l'Archæologia, 1840, p. 327-372; Finn Magnusen, Runamo og Runerne, 1841, et Sjögren, Bericht über das Werk, etc., 1842.

d'abord des mots primitifs composés de véritables lettres dont les caractères arabes ne sont que l'abréviation; voyez Wilkin, Sanscrit grammar, p. 521.

(2) De Humboldt, Monuments de l'Amérique,p.xin; Stephen, Travels in centralamerica,fig.; nous devons cependant ajouter qu'il nous semble résulter de plusieurs des gravures publiées par M. Aglio dans son Antiquities of Mexico que les Aztèques connaissaient aussi les caractères métaphoriques et même phoniques. Quoiqu'il résulte de témoignages trop nombreux et trop unanimes pour être révoqués en doute que l'écriture phonique fut apportée en Grèce, et que rien (1) Primi per figuras animalium AE- n'indique qu'elle y ait jamais été figuratigyptii sensus mentis effingebant (ea anti-ve, il est digne de remarque que paqeus quissima monumenta memoriae humanae signifiait peintre. impressa saxis cernuntur) et litterarum semet inventores perhibent; Tacite, Annalium 1. XI, ch. xiv. Une idée aussi naturelle a conduit à l'invention des signes des nombres. Ceux des Indous étaient

(3) Siáng-ching.

(4) Ainsi, par exemple, le soleil était indiqué par un cercle, et la lune par un croissant.

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