Immagini della pagina
PDF
ePub

1o Le passage de p ... Kˇ à K▾ ... K▾ : lat. quinque, irl. cõic, bret. pemp; lat. coquo, gall. pobi.

2o Le traitement ar, al pour r, 1 : irl. scaraim, ombr. kartu; gall. malaf, ombr. ku-maltu.

3o Le génitif en des thèmes en o lat. virī, irl. fir.

4o Le passif en -r: lat. amatur, irl. carthar, bret. carer; le prétérit passif en -to: lat. cantatus est, irl. ro-cēt, et le déponent : lat. sequor, irl. sechur.

5o Le subjonctif en à lat. feram, irl. bera; et le subjonctif en -s: lat. faxō, irl. tiasu.

6o Le superlatif : osq. nessimas, irl. nessam, gall. nesaf.

7° Le suffixe -*tei élargi par un suffixe nasal lat. natiō, ombr. natine (abl.), irl. toimtiu, gén. toimten.

Quant aux coïncidences de vocabulaire, elles sont assez nombreuses lat. dē, irl. di, britt. di; lat. cum, irl. com-; lat. pectus, irl. ucht; lat. terra, irl. tir, etc.

Si l'unité italo-celtique est ainsi bien démontrée, on ne saurait supposer un rapport analogue à cette unité entre les langues indoeuropéennes du nord-ouest slave, baltique, germanique, celtique, italique, par opposition au groupe oriental grec, indo-iranien, arménien. Il n'y a entre ces langues, remarque M. Meillet, qu'une certaine communauté de vocabulaire, qui paraît provenir d'un développement de civilisation commun.

Après avoir ainsi passé en revue tous les faits dialectaux qui sont postérieurs à la séparation des langues indo-européennes, M. Meillet étudie les faits dialectaux que l'on peut relever à la date proprement indo-européenne, par exemple le traitement des gutturales, les voyelles o et a, le groupe tt, etc.; les groupements, de ces divers points de vue, sont, comme il fallait s'y attendre, assez variés; le celtique y voisine tantôt avec l'italique et le germanique, tantôt avec l'iranien, le slave, le baltique et l'albanais.

G. DOTTIN.

**

W. RIDGEWAY. The application of zoological Laws to Man, address to the anthropological section (British association for the advancement of Science), Dublin, 1908.

Cette courte brochure, pleine d'idées, mériterait une analyse détaillée. En voici un résumé. M. R. fait d'abord remarquer que les

anthropologues semblent avoir posé en principe que l'identité ou l'analogie du type physique signifie identité de race. Ce principe ne supporte pas un examen scientifique; il ne tient pas compte des variations apportées au type par les circonstances extérieures. On a depuis longtemps remarqué que les Américains du Nord ressemblent plus à des Indiens qu'à des Anglais et les effets du climat et de l'altitude sont très sensibles chez les peuples sauvages d'Amérique. En Europe, si l'on part de la Méditerranée, on trouve au sud une race à peau brune et à cheveux bruns; plus on remonte, plus la coloration s'éclaircit; à l'exception toutefois des Lapons et des Esquimaux qui, vivant dans des pays où le soleil ne se montre guère, sont dans des conditions particulières. On peut objecter, lorsqu'il s'agit de l'homme, les migrations des diverses races et la démonstration n'est complète que si on l'applique à des familles d'animaux. M. R. l'applique aux races de chevaux, dont il a publié il y a quelques années une étude détaillée : Origin and influence of the thoroughbred Horse, Cambridge, 1905.

L'influence des circonstances extérieures sur la coloration et même sur la forme du crâne ne peut guère être niée. Pour démontrer l'origine non Aryenne des races brunes de Grèce, d'Italie, d'Espagne, de France et des Iles Britanniques, on n'a à sa disposition que deux sortes d'arguments, les uns linguistiques, les autres sociologiques. On admet qu'il n'y a guère de survivances de langues nonaryennes dans les vocabulaires des pays que nous venons de citer et que la conjugaison, en particulier, est tout entière aryenne. Mais nous savons d'autre part que là où une langue aryenne est adoptée par un peuple non-aryen, tout le système verbal est détruit. M. R. cite comme exemple le « pigeon-English. » Il faudrait donc que les partisans de l'origine non-aryenne fissent reposer leur thèse sur des survivances syntaxiques. C'est ce qu'ont essayé de faire Sir John Rhys et Morris Jones pour les langues celtiques. Les preuves apportées par le premier sont trois inscriptions oghamiques bretonnes écrites en mauvais latin et deux oghams irlandais. Le second trouve des ressemblances entre la syntaxe celtique et celle du berbère et de l'ancien égyptien.

Mais Sir John Rhys comme Morris Jones admettent que les aborigènes avaient été suffisamment celtisés pour adopter le système verbal et le vocabulaire indo-européens. Cette assimilation se serait accomplie entre le VI ou Ve siècle et le IIe siècle avant J.-C. Une telle transformation est improbable en un si court espace de temps.

Depuis des siècles que l'anglais domine en Grande-Bretagne, le gallois n'a pas cessé d'être parlé et est encore florissant. A ce propos, M. R. se demande dans quelles conditions un peuple ou une race emprunte le langage d'un autre. Les esclaves prennent entièrement la langue de leurs maîtres. Les conquérants prennent la langue des vaincus quand ils s'allient à des femmes de la race conquise, par exemple, en Irlande les descendants des puritains de Cromwell et des Normands de Strongbow. Même si les conquérants amènent avec eux des femmes de leur race, il arrive que leurs descendants adoptent le langage des indigènes, par exemple, en France, les Scandinaves, et dans une certaine mesure, en Angleterre, les Normans francisés. Quand les vaincus adoptent la langue des vainqueurs ce n'est jamais que lentement et péniblement, par exemple en Irlande, où depuis quelques années on assiste à un renouveau du gaélique, et même dans la Bretagne bretonnante où le recul du celtique est très lent. On n'a guère d'exemple de peuple adoptant sans conquête le langage d'un autre. Le peuple suisse se sert de quatre langues. Les diverses langues de l'empire austro-hongrois gardent leurs domaines respectifs. En résumé rien ne serait plus rare que l'absorption d'une langue par une autre.

Le principal argument sociologique mis en avant par les partisans de la théorie non-aryenne est que les Aryens étaient patriarchaux et que la polyandrie et la descendance par les femmes leur étaient inconnues. Mais on trouve la descendance par les femmes chez les anciens Athéniens, les Ligures, sans parler des Illyriens et des Thraces.

M. R. conclut que, les arguments physiologiques et sociologiques étant insuffisants, le langage est le plus sûr critérium de la race. Je crois que cette conclusion est difficilement attaquable. Sur la question de l'emprunt d'une langue par un peuple à un autre, M. R. a laissé de côté plusieurs exemples particulièrement intéressants, le remplacement du celtique par le latin en Gaule, et l'introduction du breton en Armorique au VIe siècle, qui semblent en contradiction avec sa thèse. Il serait bon que le problème fût repris en son ensemble et que de tous les exemples d'emprunts ou de disparition de langues on dégageât, s'il est possible et en tenant compte des circonstances historiques et sociologiques, la loi générale.

G. DOTTIN.

Chronique d'Histoire et de Littérature de la Bretagne (1)

I. Histoire du Moyen-Age. M. le comte René DE LAIGUE étudie dans une courte brochure, accompagnée d'une carte qui la complète très heureusement (Saint-Brieuc, 1907, in-8°; extrait du Bulletin archéologique de l'Association bretonne), le Patronage de Saint-Pierre dans la Bretagne armoricaine: il remarque que les églises des capitales des cinq cités romaines Rennes, Vannes, Nantes, Corseul et Carhaix, fondées vers le IVe ou le Ve siècle, sont dédiées au premier pontife romain, et, de l'examen de la carte où il a pris soin de placer toutes les localités dont l'église paroissiale porte le nom du saint, il conclut que les apôtres du culte de saint Pierre durent commencer leur ministère par les côtes, puis pénétrer dans les terres par les rivières et les voies romaines. Il resterait, pour obtenir confirmation absolue de cette théorie, à rechercher, autant qu'il serait possible, la date de fondation de chacune de ces paroisses. A. L.

Vicomte Ch. DE CALAN. Deux évènements du règne d'Alain le Grand (Revue de Bretagne, 1907, t. XXXVIII, pp. 5-9). Il s'efforce de démontrer qu'en 878, Alain le Grand n'a pas été cou ronné par l'évêque de Nantes, Ermengarius, mais a reçu de lui

(1) Le comité de rédaction des Annales de Bretagne sera reconnaissant aux Sociétés savantes, aux érudits et aux libraires qui voudront bien lui envoyer les nouvelles, les articles et les ouvrages qui peuvent être annoncés utilement dans la Chronique ou dans les Comptes rendus. Toutes les communications relatives à la Chronique ou à la Bibliographie doivent être adressées à M. l'Archiviste départemental d'Ille-et-Vilaine, 2, place SaintMelaine, à Rennes. La chronique contenue dans le présent numéro a été rédigée par MM. Henri SEE, professeur à l'Université de Rennes, F. DUINE, aumônier du Lycée de Rennes, J. LETACONNOUX et A. REBILLON, agrégés de l'Université, H. BOURDE DE LA ROGERIE, archiviste du Finistère, et André LESORT, archiviste d'Ille-et-Vilaine.

CHRONIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE DE LA BRETAGNE. 123 l'extrême onction; il pense aussi que la victoire d'Alain à Questembert a eu lieu non en 888, comme le dit M. de la Borderie, mais en 890. H. S.

Etienne DUPONT. Un seigneur breton à la conquête de l'Angleterre, Riwallon, Rualdus Adobed Rualdus Dolensis (Revue de Bretagne, 1907, t. XXVII, pp. 193-200). Il s'agit de Rivallon, sire de Dol ou de Combourg, qui, en 1064, fut assiégé dans Dinan par Conan II de Bretagne et délivré par Guillaume le Conquérant (cet épisode est décrit par la broderie de Bayeux). Rivallon reçoit en Angleterre, après la conquête, de nombreux domaines, dont M. D. nous donne la liste. H. S.

GUILLOREAU.

Léon Aliénor de Bretagne; quelques détails relatifs à sa captivité (1203-1241) (Revue de Bretagne, 1907, t. XXXVII, pp. 257-275 et 326-336). Aliénor, sœur d'Arthur de Bretagne, fut emmenée en Angleterre par le roi Jean-sans-Terre. L'auteur décrit cette longue captivité de 38 ans, d'après les Rotuli litterarum clausarum. H. S.

M. TRÉVÉDY continue son étude sur les Bretons compagnons de guerre du connétable de Richemont (Revue morbihannaise, 1907, 11° année, pp. 169-181 et 218-227). Il donne les noms des Bretons qui furent les compagnons du connétable de 1410 à 1413, qui furent tués ou faits prisonniers à Azincourt, la liste des officiers de sa compagnie de 1423 à 1450. H. S.

Dans la Revue de Bretagne (1907, t. XXXVII, pp. 22-42, 111-128, 300-311), M. TRÉVÉDY publie la suite et la fin de son étude sur le douaire des duchesses de Bretagne et les contrats de mariage des ducs (commencée dans le no de décembre 1906).

H. S.

André LESORT.
La Bretagne à la fin du Moyen-Age (Revue de
Bretagne, 1907, t. XXXVIII, pp. 233-245). D'après le tome IV

[ocr errors][ocr errors]
« IndietroContinua »