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72. PHILBERT-EMMANUEL DE BEAUMANOIR, étoit fils de Henri de Beaumanoir, Marquis de Lavardin, Gouverneur de la province du Maine, &c. Il fut élevé avec le plus grand foin fous les yeux de Charles de Beaumanoir, fon oncle, Evêque du Mans. Philbert fuccéda, en 1649, à Emeric: il tint, en 1654, un Synode dans lequel il fit plufieurs règlemens pour la discipline Eccléfiaftique. C'est à fon crédit & à fes foins que la ville du Mans eft redevable de l'établissement d'un Hôpital général pour le foulagement des pauvres. Ce Prélat mourut à Paris en 1671. Il étoit Commandeur de l'Ordre du Saint Efprit. Son corps fut transporté à Malicorne, & de-là dans la Cathédrale du Mans, où il fut enterré avec celui du Marquis de Lavardin, fon frère.

73. LOUIS DE LA VERGNE MONTENARD DE TRESSAN, Evêque & Comte de Vabres, Aumônier de Monfieur, frère de Louis XIV, fut nommé à l'Evêché du Mans en 1671. Ce Prélat tint plufieurs affemblées fynodales, dans lesquelles il fit différens règlemens utiles fur le culte divin, l'adminiftration des Sacremens & la discipline Eccléfiaftique. Après une longue carrière, Louis de la Vergne mourut au Mans le 26 Janvier 1712. Né avec un génie heureux, ce Prélat employa les difpofitions qu'il avoit reçues de la nature, & les talens qu'il avoit acquis, à faire le bien de fon Diocèfe: fa fcience dans la politique, & fon habileté dans les affaires, le firent employer dans différentes négociations dans lesquelles il montra toujours autant de prudence que de fermeté.

74. PIERRE ROGIER DU CREVY, d'une ancienne famille de la province de Bretagne, étoit fils d'un Confeiller au Parlement de Rennes. Il fut Archidiacre de Rennes, Doyen de la Collégiale de Nantes, & fuccéda, en 1712, à Louis de la Vergne de Treffan. Il mourut au château d'Yvré en 1723. Son corps fut inhumé dans le choeur de la Cathédrale. M. du Crevy fut regretté de fon Diocèfe, qu'il gouverna pendant onze ans. La douceur de fon caractère, la pureté de fes mœurs, fon zèle & fa charité l'ont fait placer au nombre des Evêques dont la mémoire fera toujours précieuse à la province du Maine.

75. CHARLES-LOUIS DE FROULLAY, étoit fils du

Comte de Froullay, Enfeigne des Gendarmes de la Garde, &c. Il fut d'abord Grand-Vicaire de Touloufe, Comte de Lyon, Aumônier du Roi, & nommé à l'Evêché du Mans en 1723. Le Diocèse du Mans a les plus grandes obligations à ce Prélat: il établit un Séminaire à Domfront, fonda & dota par différentes réunions de biens Eccléfiaftiques, une maifon pour fervir de retraite aux Prêtres qui, après avoir travaillé dans le Ministère, auroient eu à redouter les horreurs de l'indigence & de l'abandon. Il aima & foulagea les pauvres. Sa générofité & fes foins paternels s'étendirent fur cette malheureuse portion de l'humanité, que les infirmités accablent, & qui, après n'avoir que trop fouffert, trouveroit à peine un afyle, fi des ames fenfibles ne venoient à son secours. M. de Froullay s'oc cupa toujours de cet objet intéreffant; &, malgré les obftacles qu'il rencontra en voulant faire le bien, il montra combien les malheureux lui étoient chers, en faifant le facrifice d'une fomme confidérable pour la conftruction de l'Hôtel-Dieu du Mans. Il ne put, avant la mort, avoir la confolation de voir les pauvres jouir de fes bienfaits, & de ceux des ames charitables qui contribuèrent avec lui à cette bonne œuvre. M. de Froullay mourut au Mans le 30 Janvier 1767, & fut inhumé dans le cœur de fa Cathédrale.

76. LOUIS-ANDRÉ DE GRIMALDI, des Princes de Monaco, né en 1736 le 17 Décembre, fut d'abord Grand-Vicaire de Rouen, puis de Pontoife, & nommé à l'Evêché du Mans le 19 Avril 1767.

RITUEL

DU DIOCÈSE

DU

MANS.

PREMIERE PARTIE.

INSTRUCTION

SUR LES SACRE MENS EN GÉNÉRAL.

LES PRÊTRES étant les Miniftres &

les difpenfateurs des Mystères de Dieu, qui font les Sacremens, ils doivent en conn oîrre la nature, l'efficace & l'exceldence, auffi-bien que la manière de les adminiftrer. C'est pour cela qu'avant d'en prefcrire l'ordre & les CérémoI. Partie.

nies dans ce Rituel, on a jugé a pro

pos d'inférer ici quelques Inftructions,
tant fur les Sacremens en général, que
fur chacun en particulier. Tous ceux
qui font chargés d'adminiftrer les Sa-
cremens, auront foin de bien méditer
ces Inftructions.
* A

De la Nature & de l'excellence des Sacremens.

PAR le terme de Sacrement, on entend le figne fenfible d'une chofe facrée. Suivant faint Auguftin, tout figne qui a rapport aux chofes divines, s'appelle Sacrement. Il y en a eu plufieurs dans la loi de nature. La loi

donnée aux Juifs par le ministère de Moyfe, en avoit un grand nombre. La loi Evangélique n'en a que fept, qui different de ceux de la loi ancienne, principalement en ce que ceux-ci n'ayant été établis que pour exciter la foi & les autres difpofitions néceffaires pour acquérir la fainteté intérieure & furnaturelle, fignifioient feulement la grace, fans la donner eux-mêmes; au lieu que les Sacremens de la loi nouvelle ont la vertu de conférer la grace par la feule application du figne extérieur auquel JefusChrift a bien voulu l'attacher.

par

Ce n'est pas que pour recevoir cette grace, il ne faille certaines difpofitions dans les adultes. Mais ces difpofitions ne font pas les caufes qui produifent la grace; & elles ne font néceffaires que pour lever les obftacles qui s'oppoferoient à fa réception dans nos âmes. Ces obftacles levés, la grace eft infailliblement produite dans les adultes par la vertu du Sacrement : la vertu du Sacrement: nous difons, dans les adultes; car pour les enfans, ils font fanctifiés par la feule application du Sacrement de Baptême, fans aucune autre difpofition de leur part.

C'eft Jefus-Chrift qui eft l'Auteur des Sacremens de la nouvelle loi, parce que c'eft lui, qui, en qualité d'Homme- Dieu, & de Médiateur entre Dieu & les hommes, a attaché à certains fignes fenfibles la vertu de produire la grace par les mérites de fa

mort. Ce font autant de fources pu-
bliques où nous devons puifer avec
joie cette eau falutaire qui rejaillit jus
ques dans la vie éternelle.

Les Sacremens font des fignes com
pofés de chofes ou d'actions fenfibles,
& de quelques paroles. La chofe fen-
le langage des Théologiens, Matière
fible qui eft appliquée, s'appelle, dans
éloignée; & l'application qui s'en fait,
eft appelée Matière prochaine. Dans le
Baptême, par exemple, l'eau eft la
matière éloignée; & l'effufion fur le
corps du Baptifé, en eft la matière
prochaine. Les paroles que le Miniftre
prononce en appliquant la matière,
font la Forme; telles font, dans le
Baptême, celles-ci : Je te baptife, au
nom du Père, & du Fils, &c.

Comme la Matière & la Forme font l'effence du Sacrement, on ne peut les changer effentiellement, fans le rendre nul. Dans la matière, le changement eft cenfé effentiel, quand elle eft, ou devient d'une espèce, qui, fuivant l'ufage ordinaire & le jugement des hommes, fe trouve différente de celle que Jefus Chrift a déterminée; comme fi, pour baptifer, on prenoit du vin ou d'une autre liqueur qui ne fût pas de l'eau naturelle, ou que l'eau fût tellement corrompue, qu'elle ne pût plus être réputée telle. Dans la forme, le changement eft effentiel, quand les paroles ont un autre fens que celui qu'elles doivent avoir par l'inftitution de Jefus-Christ.

De-là ils'enfuit 1°. qu'un Miniftre feroit un facrilège, fi de propos délibéré, par négligence ou ignorance coupable, il changeoit effentiellement la matière ou la forme d'un Sacrement.

Jean, 4. 14.

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