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reconnu ailleurs cette question pour toute décidée, s'il faut s'en rapporter à un passage tiré de son Hortensius, et conservé par Servius, Æneid. ш, 284, où il est dit que cette grande année arrive au bout de 12954 ans. D'Ol.

XXIII. Epicurus monogrammos Deos. Des Dieux d'un seul trait. Métaphore tirée de la peinture. Voyez plus haut, liv. 1, 25 et 35.

Ex quo illud Terentii. Eunuchii. IV, 5. Le vers français est de Marot.

XXIV. Ex mysteriis intelligi potest. Voyez saint Augustin, Cité de Dieu, vi, 9; vii, 2.

Sed quod ex nobis .. Phrase omise par d'Olivet. « Comme nous appelons nos enfants liberi, ceux de Cérès ont été nommés liber et libera; le nom de liber a été conservé, mais non pas celui de libera. » Nous traduisons suivant le texte d'Orelli, heureusement corrigé : « Quod in libero servant, in libera non item. »

Quum et optimi essent et æterni. Les Stoiciens ne croyaient pas les âmes tout à fait immortelles, mais seule. ment ils les faisaient vivre longtemps, comme des corneilles, dit Cicéron, Tuscul. 1, 31. « Stoici usuram nobis largiuntur, tanquam cornicibus, diu mansuros aiunt animos, semper negant. » Vossius, dans son traité de l'Idolatrie, liv. I, 10, croit que par ce longtemps ils entendaient tout le temps que durera ce monde-ci jusqu'à l'embrasement général, dont Balbus fera mention un peu plus bas. Ces âmes particulières devaient alors, comme tout le reste, s'abîmer dans l'âme universelle, qui était leur principe. Jusque-là elles habitaient dans la haute région, où elles n'avaient qu'à philosopher tout à leur aise, souverainement heureuses par la claire vision de l'univers, ainsi que Cicéron l'explique dans sa première Tusculane et dans le Songe de Scipion. D'Ol.

XXV. Saturnus autem est appellatus. On ne saurait entendre cette étymologie qu'avec le secours du latin. La phrase précédente dépend toute de l'orthographe grecque χρόνος et χρόνος. D'Ο.

XXVI. Junonis nomine consecratur. De là cette ingé. nieuse fiction, rapportée par saint Athanase, lib. 1, Contra gentes que c'est Junon qui a persuadé aux hommes de se vêtir. D'Ol.

Neptunus a nando. On peut bien s'attendre que Cotta, dans le troisième livre, sifflera cette étymologie. Mais comment dit-on que Neptune s'est fait de nager, en changeant un peu les premières lettres? Au contraire, la première est la seule qui' se trouve dans Neptunus et dans le verbe nare, nager. D'Ol.

Mater autem est a gerendis frugibus Ceres. D'Olivet faitdire à Cicéron « qu'il ne rapporte point les étymologies de Cérès, de Mars, etc.; » mais il ajoute en note : « C'est au traducteur d'avouer qu'il ne rapporte point ces étymologies; mais Cicéron les rapporte effectivement. » Nous sommes obligé, pour reproduire, autant que la langue française le permet, l'auteur latin, sans l'altérer ou le dénaturer, d'essayer de traduire tout ce qui suit jusqu'à la fin du chap. XXVII. « Le nom de Cérès vient a gerendis fructibus, comme qui dirait Gerès; et le hasard fait que nous changeons la première lettre comme les Grecs, qui nomment cette déesse Δημήτηρ ou bien Τημήτηρ. Mavors (ou Mars) vient de qui magna verteret (qui remue ou produit de grandes choses), et Minerve signifie, quæ minueret (qui diminue ou amortit), vel minaretur (qui menace).

XXVII. Comme en toutes choses le commencement et la fin ont une grande importance, on a voulu que Janus le premier reçût nos sacrifices. Son nom vient ab eundo (d'aller), et c'est de là qu'on a nommé les lieux de passage jani, et les portes d'entrée des édifices profanes januœ. Nous avons emprunté aux Grecs le nom de Vesta; c'est

la déesse qu'ils nomment 'Eotía. Son pouvoir tutélaire
s'étend sur les autels et les foyers; c'est pourquoi, comine
elle est la gardienne de notre intérieur, c'est à elle que nous
adressons toujours nos dernières prières, et la dernière fu-
mée de nos sacrifices monte vers elle : c'est à peu près le
même patronage qu'exercent les Dieux Pénates, dont le
nom est tiré ou de penus, l'expression qui désigne tout ce
dont les hommes se nourrissent, ou de penitus, parce
qu'ils résident au fond de nos demeures; c'est de là que
nos poëtes ont pris sujet de les nommer aussi Penetrales.
Le nom d'Apollon est grec; Apollon et le soleil, ce n'est
qu'un; il en est de même de Diane et de la lune. Le so-
leil est ainsi nommé, ou parce qu'il est seul, solus, d'une
telle grandeur entre tous les astres; ou parce que son éclat
les efface tous et qu'il paraît seul, lorsqu'il est sur l'ho-
rizon. Lune vient de lucendo, luire; c'est la même divi-
nité que Lucine. Chez les Grecs, les femmes en travail in-
voquent Diane Lucifère; chez nous, elles invoquent Junon-
Lucine. On donne à cette même Diane le surnom d'omni-
vaga (errante partout), non parce qu'elle est la déesse
de la chasse, a venando, mais parce qu'on la compte au
nombre des sept étoiles dites errantes, vagantibus. Pour
le nom de Diane, il vient sans doute de ce qu'elle répand
la nuit comme une espèce de jour. La persuasion où l'on
est que Diane procure des couches heureuses est fondée
sur ce que les enfants viennent au bout de sept mois lu-
naires, ou, plus ordinairement, au bout de neuf. On ap-
pelle les mois menses, à cause de la carrière déterminée,
spatia mensa, fournie par la lune qui les mesure. Ce pa-
tronage de Diane a donné lieu à une jolie pensée du Timée.
Après avoir raconté, dans son histoire, que la nuit qu'A-
lexandre vint au monde, le temple de Diane brûla à Ephèse,
il ajoute qu'en cela il n'y avait rien d'étonnant, parce que
Diane, qui voulut se trouver aux couches d'Olympias,
était absente de chez elle pendant l'incendie de son tem-
ple. Nos pères ont nommé Vénus Venerem, la déesse
animer tous
qui vient, quæ veniret, en quelque sorte,
les êtres; et le mot venustas (grâce) dérive plutôt de
Vénus que Vénus ne dérive de venustas. »

XXVIII. Qui autem omnia que ad cultum Deorum....... Cette phrase est presque entièrement omise dans la traduction. « On nomma religieux ceux qui remplissaient tous les devoirs du culte envers les Dieux, et y revenaient souvent (religiosi, relegere), comme on a tiré élégant d'eligere (choisir), diligent de diligere, intelligent d'intelligere; car tous ces mots emportent l'idée de choisir, legendi, comme religieux lui-même. »

XXIX. Velut a te ipso hesterno die dictum est. Cicéron, par la manière dont il s'explique à la fin de sa préface, feint, ce semble, que tout ce qui est contenu dans ces trois livres fut dit chez son ami Cotta le mème jour, et dans le même entretien. Les transitions, au commencement du second et du troisième livre, font aussi juger qu'il n'y eut qu'une seule conversation suivie, et non interrompue. Cependant Balbus parle ici comme si le discours de Velléius s'était tenu la veille, hesterna die; et dans le troisième livre, il arrive de même à Cotta de supposer de l'intervalle entre le discours de Balbus et sa réfutation, quæ a te nudius tertius dicta sunt. Ce sera une méprise de Cicéron, si l'on veut; mais elle m'a autorisé à intituler cet ouvrage au pluriel, Entretiens sur la nature des Dieux. D'Ol.

XXXIII. Quum quatuor sint genera corporum. Les qua tre éléments. Car les Stoïciens n'admettaient rien de plus. Voyez Acad. 1, 11. De naturis (Zeno) sic sentiebat, primum est in quatuor initiis rerum illis, etc. D'Ol.

XXXV. Atque ille apud Attium pastor. Altius, ou Accius. L'endroit dont il s'agit est un récit qu'il faisait dans une de ses tragédies, que Nonius Marcellus intitule Médée,

et Priscien, les Argonautes ; ce qui revient au même. D'Ol. XXXV. Auditoque nautico cantu. C'était la pratique de jouer des instruments et de chanter dans un navire, afin que les rameurs fissent les manœuvres tous à la fois en cadence. D'Ol.

XXXVI. Mutuemur hoc quoque verbum. Passage omis jusqu'à la phrase: Ex æthere igitur. « Nous pouvons aussi emprunter cette expression, et l'on dira en latin éther, aussi bien que l'on dit air, aer; quoique Pacuvius ait recouru à une interprétation. Ces espaces immenses dont je parle, nous les nommons le ciel, et les Grecs le nomment éther. (Comme si ce n'était pas un Grec qui parlât; mais il parle latin, sans doute. Mais ne devonsnous pas croire que nous entendons du grec? Pacuvius ailleurs nous en donne lui-même l'exemple : c'est un Grec; son langage le trahit.) Mais revenons à des objets plus graves. »

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XXXVII. Non colore, non qualitate aliqua. La couleur, la chaleur et autres qualités semblables ne conviennent, selon Épicure, qu'à des composés. Les atomes n'ont de proprićtés naturelles que la grandeur, la pesanteur, et ce qui résulte essentiellement de la figure, comme d'être rude ou poli. D'Ol.

30; Pline, Hist. Nat., xx, 42; Pline, Hist. Anim., п, 29. XLIX. Avem quamdam, quæ platalea. Cet oiseau est nommé platea dans Pline, x, 11, et ñɛλɛxãv dans Aristote, Hist. Anim., VIII, 15. Ce qui ne doit pas faire croire que ce soit le pélican, qui, de la manière dont nos peintres le représentent, est un oiseau imaginaire. Le savant P. Hardouin, dans son Commentaire sur Pline, dit que la platalée ne nous est point connue. D'Ol.

L. Vomitione canes, purgatione autem alvos ibes. On sait que les chiens se font vomir en mangeant de l'herbe. Pour ce qui regarde l'ibis, les voyageurs nous apprennent que cet animal se seringue avec son bec rempli d'eau salée.

D'OL.

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Atramenti effusione sæpiæ, torpore torpedines. Voyez Plutarque, de Solert. Anim.; Pline, xxxII, 1.

LIII. Ventos Etesias. Vents qui régulièrement chaque année se lèvent deux jours après que le soleil est entré au signe du Lion, et ils règnent quarante jours de suite. Tous les soirs ils se calment, pour ne reparaître qu'avec l'aurore. On les appelle sur mer les dormeurs. D'Ol.

LXIII. Ferrea tum vero proles. Vers tirés de la traduction d'Aratus par Cicéron, 130 sqq.

Præclare ergo Aristoteles. Ce passage d'Aristote ne se trouve pas dans les écrits qui nous restent de lui. XL. Luna autem, quæ est, ut ostendunt mathematici. On démontre que la lune est 45 fois plus petite que la terre. Mais Plutarque, de Placit. Philos. 11, 27, nous apprend que les Stoïciens croyaient la lune plus grande que la terre: dès lors nous aurions tort d'imputer à Cicéron même l'erreur de Balbus, qu'il fait parler conformément aux préjugés du Portique. Voyez aussi Stobée, Ecl. Phys.sées pour la conservation et le bien de l'ensemble; agis

D'OL.

Stellarum inerrantium maxima multitudo. Les anciens reduisaient le nombre des étoiles perceptibles à 1022, dont étaient 343 pour les douze signes du zodiaque; 364 pour les vingt-deux constellations septentrionales; 315 pour les dix méridionales. Ce qu'il y a de certain maintenant, c'est que le nombre des étoiles est innombrable. Voyez Gassendi, Phys. Lect. n, 2, 1. D'Ol.

XLI. Hoc loco me intuens. Jetant les yeux sur Cicéron, qui n'assistait à cet entretien que comme auditeur.

Cetera labuntur. Les autres, c'est-à-dire, les fixes. Aratus venait de parler des errantes dans les vers précé dents, que Balbus ne rapporte pas. D'Ol.

Ex his altera apud Graios. Passage omis. « L'une est appelée chez les Grecs Cynosure, et la seconde Hélicé. Celle-ci nous fait voir pendant toutes les nuits ces étoiles si brillantes, que nos Romains ont coutume d'appeler Septentrion.

XLII. Engonasin vocitant. Les Grecs l'appellent Engonasin (agenouillé), parce qu'il s'appuie sur les genoux. Quem ... perhibent Ophiuchum. Que les Grecs appellent Ophiuchus.

Arctophylax, vulgo qui dicitur. Son gardien, Arctophylax.

XLIII. Has Græci stellas Hyadas. Passage omis. « Les Grecs appellent ces étoiles Hyades, parce qu'elles annoncent la pluie; tv en grec signifie pleuvoir. Nous les appelons mal à propos suculæ, comme s'il fallait faire dériver leur nom de sus, et non pas de la pluie qu'elles présagent. XLIV. Graio Procyon qui nomine. Le petit Chien que les Grecs nomment Procyon.

XLVIII. Pinna vero.... duabus grandibus patula. Voyez de Finibus, în, 19; Plutarque, de Solert. Anim.,

LXVI. Magna Dii curant, parva negligunt. Platon, dans le Traité des Lois, x, 12, dit formellement le contraire : « O mon fils, le Modérateur de toutes choses les a dispo

santes ou passives, leurs moindres parties sont dans l'ordre; chacune est surveillée par un génie qui règle ce qu'elle doit faire ou souffrir, et ces génies gouvernent jusqu'au dernier atome. Et toi-même, faible mortel, ton être imperceptible dans l'immensité se rapporte et obéit au dessein général...... » Ce n'est pas la seule différence essentielle qu'il y ait entre Platon et les Stoïciens.

LIVRE TROISIÈME.

II. Habeoque C. Lælium augurem. Le sujet de cette harangue est exposé par Lélius lui-même dans le Traité de l'Amitié, ch. 25.

Quæ nunquam profecto sine summa placatione Deorum. Cicéron, de Harusp. resp. 9, met les Romains en parallèle avec les autres nations, et ne leur donne le dessus qu'en ce qui concerne la religion. « Pietate, ac religione, omnes gentes nationesque superavimus. »

fuit.... Dans l'Iliade, III, 243 sq. Voyez ci-dessus, liv.
V. Et quos Homerus, qui recens ab illorum ætate
n,

c. 2.

VI. Sequuntur, quæ futura sunt. Ou la transition est un peu brusque, ou il y a ici, comme le prétendent les critiques, une petite lacune, mais qui n'intéresse point la suite du raisonnement. Des apparitions Cotta passe aux prédictions, qui est l'ordre que Balbus avait gardé. D'Ol. Nous croyons qu'il n'est nullement besoin de recourir ici à la supposition d'une lacune.

Quis invenit fissum jecoris. Voyez le traité de la Divination, 11, 23.

VII. Eodemque illa etiam differemus, quod Chrysippum. Cela n'est pas exactement vrai; car dans un moment, et avant que d'en venir à l'article de la Providence, Cicéron

va parler de tout ce qu'il propose ici. Et c'est sans doute pour imiter la liberté des conversations qu'il secoue le joug de la méthode. D'Ol.

Omniaque, quæ a te medius tertius. Voyez une note sur le livre I, ch. 29. Ce passage y est cité.

IX. In formica non modo sensus, sed etiam mens. C'est un argument ad hominem, d'où l'on peut conclure, non pas que l'Académicien Cotta crût l'âme des bêtes, mais que le Stoïcien Balbus la croyait, ou la devait croire, conformément à ses principes. << Esse apibus partem divinæ mentis et haustus Etherios dixere.... » Georg., iv, 221. D'Ol.

Isto modo etiam disertus. Cicéron dit seulement disertus; mais il n'était pas question ici d'appuyer sur la différence qu'il y a entre un homme disert et un homme éloquent. Nous lisons dans le de Orat., 1, 21: « Scripsi disertos me cognosse nonnullos, eloquentem neminem. » Au reste voyez la réponse des Stoïciens à cette objection dans Sextus Empiricus, adv. Math. On dirait, à peu de chose près, qu'il n'est que le traducteur de Cicéron dans ce qu'il a écrit des Dieux. D'Ol.

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Is Hercules quem concertavisse cum Apolline. Hercule étant allé pour consulter l'oracle de Delphes, la prêtresse lui fit savoir que le Dieu n'était pas en humeur de répondre ce jour-là. Hercule fit du bruit, et s'emporta jusqu'à renverser et mettre en pièces le trépied sacré. Apollon trouva fort mauvais ce procédé, et il voulut en venir aux mains; mais il eut le dessous. Voyez le Scoliaste de Pindare, Olymp. Od. ix, 45. D'Ol.

XVII. Capedunculis iis. Urnes de terre à deux anses, qui étaient en usage dans les sacrifices.

Panisci etiam et Satyri. Voyez Strabon, x, p. 468; Athénée, v, 7.

Dii habendi sunt Æther et Dies. « L'Éther et la Lumière. Il y a en latin le jour, dies; mais il fallait ici un

X. Quid? Oceani fervore illis locis, Aujourd'hui le équivalent qui fût du genre féminin. D'Ol. détroit de Gibraltar.

Versutos eos appello. Phrase omise. « J'appelle subtils (versutos), ceux dont l'esprit passe promptement d'une idée à l'autre (celeriter versatur), et exercés (callidos), ceux dont l'esprit s'est affermi par l'exercice (concalluit), comme la main s'endurcit par le travail. »

Quemadmodum docebo, a natura confirmatum. Cela devait être dans la troisième partie, que nous n'avons point. Mais il semble qu'en cet endroit Cotta, sortant de ses doutes académiques, se déclare ouvertement pour le système de Straton. Aussi ne l'a-t-il réfuté nulle part, et il va encore le confirmer dans un moment. D'Ol.

XI. Quærit apud Xenophontem Socrates. Socrate, dans son entretien avec Aristodème, dont nous avons parlé à propos du chap. 6 du livre second, emploie ce raisonnement pour démontrer l'existence d'un être supérieur. Il la démontre non-seulement par la nature de notre âme, mais encore par la structure de notre corps, sur laquelle il fait beaucoup de réflexions, que Cicéron paraît avoir copiées dans le second livre. Car, pour le dire en passant, Cicéron n'est presque dans tout cet ouvrage que le copiste des philosophes grecs; mais tellement copiste, qu'il devient lui-même un original inimitable, par la forme qu'il sait donner à ce qu'il emprunte. D'Ol.

Ad harmoniam canere mundum. Cicéron, dans le Souge de Scipion, Republ. vi, 2, tâche d'expliquer cette prétendue harmonie de l'univers.

XII. Ila autem quæ Carneades afferebat. Pour sentir la force de ces objections, il faut se ressouvenir que les Stoiciens regardaient leurs Dieux comme des corps animés. Ils n'avaient point d'autre idée de l'éther, leur Dieu suprême. Ainsi leur montrer que la mortalité est attachée nécessairement à l'animalité, c'était leur fermer la bouche. D'Ol. Si omne animal mortale est, immortale nullum est. A cette leçon, qui exprime un raisonnement trop évident, nous préférons celle adoptée par Orelli: « si omne animal tale est, immortale nullum est, si tout animal est tel que je viens de le dire, il n'en est aucun d'immortel. » XIV. Qui magis, quam præter animam, unde animantium quoque. Phrase omise. « Pourquoi le feu plutôt que l'air, anima, si nous considérons que c'est de l'air que vient le souffle, animus, des êtres animés, animantium, que nous nommons ame, anima, pour cette raison-là même ? »

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XVIII. Moneta, omniaque. Junon Monéta, comme qui dirait la donneuse d'avis. Voyez Cicéron, de Divin. 1, 45, et n, 32; Ovid., Fast. vi,

183.

XIX. Quod Leocorion nominatur.... non inurbane Stratonicus. Voyez Suidas au mot Aɛwxópiov. Pour Stratonicus, c'était un joueur de flûte, dont il se trouve d'autres plaisanteries dans Plutarque, dans Athénée, dans Strabon, etc. D’Ol.

XX. Thaumante dicitur esse nata. Thaumas, de favμáčev, admirer.

Maso ex Corsica. Papirius Maso, consul en 522. Voyez Tite-Live, XXIX, 29; Pighius, Annal. Mag. rom. », p. 103 sq.

Spinonem, Almonem, Nodinum. Rivières de la campagne de Rome. L'Almon coule entre Rome et Ostie.

XXII. Quæ Vulcaniæ nominabantur. Aujourd'hui les les de Lipari.

Dia matre natus. J'ai déjà expliqué par quelle raison je dis la lumière pour Dies. Quant à la ligne qui suit dans le texte, on voit assez pourquoi je la supprime.

D'OL.

XXIII. Arcades vópov appellant. Nomion, de vóμoc, loi.

Tertium, Caprio patre... cui Sabazia. Il faut certainement préférer à cette leçon celle qu'admet Orelli. « Tertium Cabiro patre... cui Cabiria sunt instituta. Il s'agit ici de Bacchus Cabirus ou Cabire.

Trieterides constitutæ. Fêtes de Bacchus qui se célé braient tous les trois ans.

Sed eo jam unde huc degressi sumus. D'Olivet fait ici une transposition de phrase, dont il prévient, et que l'on peut regarder comme inutile.

XXIV. Saturnus quia se saturat annis. Étymologies répétées du livre 11, ch. 25. D'Olivet les a supprimées dans

l'un et l'autre endroit.

XXV. Orbonæ ad ædem Larum. Orbona, d'orbare, déesse qui faisait mourir les enfants. Comparez Pline, 11, 7.

Efficiam profecto ut fateare; sed... Non-seulement la phrase n'est point achevée dans le texte, mais ici commence une grande lacune qui nous fait perdre tous les raisonnements de Cotta sur la troisième proposition de Balbus, et une partie de ses réponses sur la quatrième.

Je ne sais pourquoi on accuse les chrétiens des premiers, siècles d'avoir lacéré tous les manuscrits en cet endroit. Quelle apparence qu'un pieux motif les eût portés à faire périr cet endroit, plutôt que beaucoup d'autres du même livre, qui pouvaient leur paraître non moins dangereux? Arnobe, lib. 1, nous donne lieu d'en soupçonner les païens. Car nous apprenons de lui qu'ils étaient fort scandalisés de quelques livres de Cicéron, lesquels ne sauraient être que ceux de la Nature des Dieux, et de la Divination. Jusque-là qu'ils demandèrent que le sénat en défendit la lecture et les supprimât par un arrêt solennel, comme étant favorables à la religion chrétienne et propres à ruiner le paganisme.

Arnobe n'a pas voulu dire que ces livres de Cicéron prouvaient directement la religion chrétienne, mais indirectement, en ce qu'ils confondaient l'idolâtrie. Qu'y avait-il en effet de plus capable d'ouvrir les yeux aux païeus, et de leur faire sentir leur illusion, que tout ce qui est ici rapporté par Cicéron, sous le nom de Cotta? Ici les faux Dieux sont attaqués par un Romain, par un augure, par un ancien consul. Que pouvaient dire les païens, qui fermât la bouche à un de leurs pontifes initié dans leurs mystères les plus secrets? Aussi cet ouvrage leur parut digne d'être brûlé avec la sainte Bible, sous l'empereur Dioclétien, comme l'a remarqué le cardinal Baronius. D'Olivet.

Le traducteur cite ensuite deux passages de ce long morceau qui nous manque, passages conservés par Lactance, Div. Inst. 11, 3 et 8; et il essaie de renouer le fil des idées de Cotta, et de donner le cadre et la substance de la partie de son argumentation que nous avons perdue. Cette dissertation, qui ne manque ni d'intérêt ni de sagacité, ne peut prendre place dans des notes. Nous nous bornerons à citer les deux passages que nous a conservés Lactance.

I. Non sunt ista vulgo disputanda, ne susceptas pu blice religiones disputatio talis extinguat. " Il ne faudrait pas rendre publique une telle discussion, de peur qu'elle n'anéantit le culte et la religion des peuples. »

II. Primum igitur non est probabile, eam maleriam rerum, unde orta sunt omnia, esse divina providentia effectam; sed habere, et habuisse vim et naturam suam. Ut igitur faber, quum quid ædificaturus est, non ipse facit materiam, sed ea utitur quæ sil parata; | fictaque item cera: sic isti providentiæ divinæ materiam præsto esse oportuit, non quam ipsa faceret, sed quam haberet paratam. Quod si non est a Deo materia facta, ne terra quidem, et aqua, et aer, et ignis a Deo factus est.

« D'abord il n'est pas probable que la matière première, d'où toutes choses sont sorties, soit l'œuvre de la divine providence; il est bien plus vraisemblable qu'elle a et qu'elle a toujours eu une existence et une puissance origi nelles. Tout comme l'architecte qui doit élever un bâtiment n'en fait pas les matériaux, mais emploie ceux qui se présentent à sa main, et que le modeleur ne fait pas la cire qu'il moule; il faut pareillement que cette providence divine ait eu sous sa main une matière qui ne fût point son ouvrage, mais qui se trouvât toute préparée devant l'ouvrier divin. Or, si Dieu n'a pas fait la matière, il n'a fait non plus ni la terre, ni l'eau, ni l'air, ni le feu. >>

Dans la quatrième partie de sa démonstration, Balbus avait donné quatre preuves du soin particulier avec lequel les Dieux veillent sur les hommes et les affaires humaines : • 1o la structure de notre corps; 2o les perfections de notre ame; 3° l'utilité de tout ce qui est dans le monde par rapport à nous; 4° divers exemples d'hommes illustres qui ont été protégés singulièrement par les Dieux. Nous n'avons que la dernière partie de la réfutation de Cotta; nous le voyons dans ce fragment essayer de détruire la seconde et

la quatrième des preuves présentées par Balbus. Le texte reprend au moment où Cotta veut montrer l'abus que l'homme peut faire de son esprit.

XXVI. Parumne ratiocinari videtur. On devine que les deux vers précédents font partie de la réponse que Niobé fit à la prophétesse Manto, qui la pressait d'adorer Latone, Apollon et Diane. Apollon et Diane tuèrent à coups de flèches tous les enfants de Niobé, qui fut elle-même transformée en pierre. D'Ol.

Plusieurs critiques croient que ces vers seraient mieux placés dans la bouche de Médée. On ne sait à quel auteur les attribuer.

Ille transversa mente. C'est Médée qui parle; mais contre qui? Les commentateurs sont partagés là-dessus, mais peu importe d'en savoir la vérité. D'Ol.

Ille funestas epulas fratri. Atrée. Ces vers sont probablement d'Attius, qui avait traité ce sujet tragique.

XXVIII. Nec prodesse Pheroo Jasoni. Voyez ValèreMaxime, 1, 7; Sénèque, de Benef. 11, 19; Pline, Hist. Nat. vi, 51.

XXIX. Disputat ille in Eunucho. Comédie de Térence, acte i, scène 1.

Ut Phormio possit dicere. Térence, Phormion, acte 11, scène 2.

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De incestu rogatione Peducca. Trois vestales, Émilia, Marcia et Licinia, ayant été accusées d'inceste, L. Métellus, grand pontife, condamna la première et renvoya les deux autres. Sextus Péducéus, tribun du peuple, accusa Métellus d'avoir mal jugé, et apparemment de s'être laissé corrompre. Le peuple nomma L. Cassius pour revoir ce procès. Asconius nous a conservé ces faits dans son commentaire sur le plaidoyer pour Milon. Bouhier.

Inde illa actio. Formule omise: « Je dis que le vol a été conçu, prémédité, exécuté par nous. »>

Ulinam ne in nemore Pelio. Début de la Médée d'Ennius.

XXXI. Aristo Chius dicere solebat. Voyez plus haut liv. 1, 14; Académiq. 11, 39; de Finibus, ш, 4; Athénée,

XII, 9.

XXXII. Telamo aulem uno versu. Ce vers est vraisemblablement emprunté au Télamon d'Ennius.

In Hispania Panus oppressit. Asdrubal. Les deux Scipions, dont il causa la mort, étaient Cnéius et Publius.Maximus extulit filium. Q. Fabius Maximus, si connu par le surnom de temporiseur, Cunclator.

XXXIII. J. Varius, homo importunissimus. Tribun du peuple, l'an de Rome 662; auteur de la loi Varia, contre ceux dont les suggestions avaient soulevé les alliés contre Rome. Cicéron en parle dans son discours Pro Sexto, 47; dans le Traité de Orat., 1, 25; et le Brutus, 49 et 62.

At Phalaris, at Apollodorus pœnas sustulit. Phalaris, tyran d'Agrigente, en Sicile. Apollodore, tyran de Potidée, en Macédoine. Tout le monde sait quelle fut la fin du premier; mais pour le second, l'histoire ne dit pas exactement le genre de sa mort. D'Ol.

XXXIV. Dicere solebat Harpalum. Selon plusieurs critiques habiles, il ne s'agit pas de l'officier d'Alexandre qui se sauva à Athènes, après avoir pillé les trésors de son maître, mais d'un brigand de Pamphilie, que Diogène de Laërce, vi, 74, nomme Scirpalus, et Suidas Scirtalus.

XXXV. Mortuus in Tympanidis rogum. Je m'explique d'une manière vague, sans m'embarrasser dans les diver

ses conjectures des commentateurs. D'Ol. Les manuscrits
donnent, ou typandis, ou tympanidis, ou timpadis, ou
tyrannidis, ou vitimpanitis. Les hypothèses des com-
mentateurs, qui ont essayé de restituer ce passage, sont
innombrables. M. Le Clerc préfère la leçon, in tyrannidis

rogum.

XXXVI. Herculi quisquam decumam vovit. Plutarque,
Quæst. Rom. 18, examine d'où venait la coutume de vouer
ia dîme de ses biens à Hercule.

Quoniam ille, ne Apollini quidem. Pythagore n'ap-
prouvait point que l'on égorgeât des animaux, même pour
les sacrifices. Aussi Porphyre dit-il que le bœuf, immolé
aux Muses par Pythagore, n'était que de farine. D'Ol.

XXXVII. Quinam Tantalidarum. Ces vers sont tirés
des Pélopides, tragédie d'Attius. Pélops, fils de Tantale et
père d'Atrée et de Thyeste, au lieu de la récompense pro-
mise à Myrtile, cocher d'Enomaüs, le jeta dans la mer.
C'est cette perfidie qu'on croyait que les Dieux punissaient
dans les enfants de Pélops. D'Ol.

Neque enim, quem Hipponactis. Hipponax était affreu-

sement laid. Des sculpteurs qui l'avaient représenté au

naturel, ayant exposé son buste pour faire rire le monde,

il fit des vers d'une horrible malignité contre les rieurs,

dont quelques-uns se pendirent de rage. Pline, xxxvi, n'en

convient pas. - A l'égard d'Archiloque, on dit que ses

traits piquants contre Lycambe, qui, après lui avoir promis

sa fille en mariage, lui manqua de parole, réduisirent Ly-

cambe à se pendre. Voyez les commentateurs d'Horace

sur l'épitre xix du liv. 1, v. 25. D'Ol.

nem Hasdrubal. Parce que tous deux précipitèrent leur

pays dans la guerre contre les Romains. Sur Critolaus, pré-

teur des Achéens, voyez Polybe, in Excerpt. de Legatione,

144. Sur Hasdrubal, voyez Appien in Punicis, 70-130.

XXXIX. Non ut eam tollerem, sed ut intelligeretis.

Cotta prend souvent cette précaution d'avertir qu'il n'en
veut point à l'existence des Dieux ; et celui qui le fait par-
ler de cette sorte convient lui-même qu'il y a de l'affecta-
tion. L'endroit où Cicéron fait cet aveu mérite d'être rap-
porté et bien examiné, parce qu'on y découvre ce que
l'auteur jugeait de son ouvrage. C'est dans le 1er livre de la
Divination, c. 5. « J'ai achevé depuis peu, lui dit son frère,
de lire votre troisième livre de la Nature des Dieux; et
quoique les raisons de Cotta m'aient ébranlé, elles ne m'ont
pas pourtant fait changer de sentiment. Vous avez rai-
son, lui dit Cicéron, car Cotta y parle plutôt pour réfuter
les arguments des Stoïciens, que pour détruire l'opinion que
les hommes ont des Dieux. Je sais bien, lui répond son
frère, que Cotta le dit de la sorte, et même souvent peut-
être, pour faire qu'il ne paraisse pas s'écarter de l'opinion
commune; mais je vous avoue qu'il me semble qu'à force
de vouloir combattre les Stoïciens, il rejette entièrement les
Dieux. » D'Ol.

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XL. Dabis diem nobis aliquem. La dispute n'a jamais
dû recommencer, et Cicéron ne dit ceci que pour se tirer
d'intrigue. Car il fait dire par son frère dans le 1er livre de
la Divination, incontinent après les paroles que je viens de
rapporter, que la cause de la religion ayant été suffisam-
ment défendue par Balbus dans le livre II de ces entretiens,

Critolaus, inquam, evertit Corinthum; Carthagi- il est inutile de répondre aux objections de Cotta. D'Ol.

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