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blique. A peine son nom a-t-il été prononcé jusqu'ici, mais plus d'une fois dans la suite nous aurons à parler de ses fonctions et de son pouvoir.........

(Il manque douze pages au manuscrit.) XXX.......... Platon veut que la plus parfaite égalité préside à la distribution des terres, à l'établissement des demeures; il circonscrit dans les plus étroites limites sa république, plus désirable que possible; il nous présente enfin un modèle qui jamais n'existera, mais où nous lisons avec clarté les principes du gouvernement des États. Pour moi, si mes forces ne me trahissent pas, je veux appliquer ces mêmes principes, non plus au vain fantôme d'une cité imaginaire, mais à la | plus puissante république du monde, et faire toucher en quelque façon du doigt les causes du bien et du mal dans l'ordre politique. Après que les rois eurent gouverné Rome pendant deux cent quarante années et un peu plus, en comptant les interrègnes, le peuple qui bannit Tarquin témoigna pour la royauté autant d'aversion qu'il avait montré d'attachement à ce gouvernement monarchique, à l'époque de la mort ou plutôt de la disparition de Romulus. Alors il n'avait pu se passer de roi; maintenant, après l'expulsion de Tarquin, le nom même de roi lui était odieux.

(Il manque seize pages au manuscrit.) XXXI..... Ainsi cette belle constitution de Romulus, après être demeurée en vigueur pendant deux cent vingt ans environ. .. .. (Nonius, de doct. indag. p. 526.) Cette loi fut complétement abrogée. C'est dans cet esprit que nos ancêtres bannirent Collatin dont le seul crime était

vitatem tueri potest. Quod quoniam nomen minus est adhuc tritum sermone nostro, sæpiusque genus ejus hominis erit in reliqua nobis oratione tractandum. . .

(Desiderantur paginæ duodecim.)

XXX. . . . Plato regionem sedesque civium æquis partibus divisas requisivit, civitatemque optandam magis, quam sperandam, quam minimam posuit; non quæ possit esse, sed in qua ratio rerum civilium perspici posset, effecit. Ego autem, si quo modo consequi potuero, rationibus eisdem, quas ille vidit, non in umbra et imagine civitatis, sed in amplissima republica enitar, ut cujusque et boni publici et mali causam tanquam virgula videar attingere. His enim regiis quadraginta annis et ducentis paullo cum interregnis fere amplius præteritis, expulsoque Tarquinio, tantum odium populum Romanum regalis nominis tenuit, quantum tenuerat post obitum, vel potius excessum Romuli, desiderium. Itaque ut tum carere rege, sic pulso Tarquinio nomen regis audire non poterat. Hic facultatem cum.

(Desideranter paginæ se decim.) XXXI.... Itaque illa præclara constitutio Romuli quum ducentos et viginti fere firma mansisset. (Nonius, cap. de doct. indag. p. 526, e Cic. I de Rep.)

..lex illa tota sublata est. Hac mente tum nostri majo. res et Collatinum innocentem suspicione cognationis expulerunt, et reliquos Tarquinios offensione nominis. Eadem.

ses liens de parenté, et toute la famille des Tarquins, en haine de leur nom. C'est dans cet esprit également que P. Valérius fit le premier incliner ses faisceaux lorsqu'il parlait dans l'assemblée du peuple, et qu'il vint habiter au pied du mont Véli, lorsqu'il s'aperçut que le peuple ne voyait pas sans inquiétude s'élever la maison qu'il faisait bâtir sur la hauteur, au lieu même où avait habité le roi Tullus. Valérius enfin (et c'est ici qu'il se montra le plus digne de son titre de Publicola) proposa au peuple la première loi que votèrent les comices par centuries, pour interdire aux magistrats de mettre à mort ou de frapper de verges le citoyen romain qui en appelait au peuple. Le droit d'appel existait déjà sous les rois, comme l'attestent les livres des pontifes et ceux des augures; plusieurs dispositions des douze Tables prouvent aussi que l'on pouvait appeler de tout jugement et de toute condamnation; enfin l'élection des magistrats eux-mêmes n'était pas sans appel: et ce qui l'établit clairement, c'est que l'histoire nous apprend comme un fait tout particulier que les décemvirs, chargés de donner des lois à Rome, ont été nommés sans appel. Lucius, Valérius Potitus et M. Horatius Barbatus, sagement populaires par amour de la concorde, ordonnèrent, par une loi de leur consulat, qu'aucun magistrat ne serait créé sans appel. Les trois lois Porcia, proposées par trois membres de la famille des Porcius, n'ajoutèrent, comme vous le savez, rien de nouveau que la sanction.

Valérius donc, après la promulgation de cette loi sur l'appel au peuple, fit ôter immédiatement

que mente P. Valerius et fasces primus demitti jussit, quum dicere in concione cœpisset, et ædes suas detulit sub Veliam, posteaquam, quod in excelsiore loco Veliæ cœpisset. ædificare, eo ipso, ubi rex Tullus habitaverat, suspicionem populi sensit moveri. Idemque, in quo fuit Publicola maxime, legem ad populum tulit eam, quæ centuriatis comitiis prima lata est, ne quis magistratus civem Romanum adversus provocationem necaret, neve verberaret. Provocationem autem etiam a regibus fuisse declarant pontificii libri, significant nostri etiam augurales : itemque ab omni judicio pœnaque provocari licere, indicant xi Tabulæ compluribus legibus ut, quod proditum memoria est, x viros, qui leges scripserint, sine provocatione creatos, satis ostenderit, reliquos sine provocatione magistratus non fuisse Luciique Valerii Potiti et M. Horatii Barbati, hominum concordiæ causa sapienter popularium, consularis lex sanxit, ne qui magistratus sine provocatione crearetur. Neque vero leges Porciæ, quæ tres sunt trium Porciorum, ut scitis, quidquam præter sanctionem attulerunt novi. Itaque Publicola lege illa de provocatione perlata, statim secures de fascibus demi jussit, postridieque sibi collegam Sp. Lucretium subrogavit, suosque ad eum, quod erat major natu, lictores transire jussit : instituitque primus, ut singulis consulibus alternis mensibus lictores præirent, ne plura insignia essent imperii in libero populo, quam in regno fuissent. Haud mediocris hic, ut ego quidem in

les haches des faisceaux consulaires, et le lendemain il se donna Sp. Lucrétius pour collègue. Spurius étant son aîné, il lui envoya les licteurs, et il décida le premier que chaque mois les mêmes faisceaux précéderaient alternativement l'un des consuls, pour qu'il n'y eût pas dans un Etat libre plus d'insignes du pouvoir qu'il n'y en avait eu sous les rois. Ce n'était pas un homme ordinaire, à mon sens, que celui qui sut ainsi, en accordant au peuple une liberté modérée, affermir l'autorité des grands. Si j'insiste de cette sorte sur des temps qui sont loin de nous et sur ces vieux souvenirs, ce n'est pas sans motifs; car Je veux vous montrer dans ces personnages illustres, et dans ces événements si parfaitement connus, les modèles des grands politiques et les règles des grandes affaires, et préparer ainsi la théorie que je dois vous développer bientôt.

XXXII. Durant cette époque le sénat dirigeait donc la république; de telle sorte que peu de choses se faisaient par l'autorité du peuple, que la plupart des affaires se décidaient par la volonté des sénateurs, conformément à leurs maximes et à leurs traditions, et qu'enfin deux consuls avaient en main un pouvoir qui ne différait guère de celui des rois que parce qu'il expirait au bout d'une année. Les chefs de l'État maintenaient surtout avec beaucoup d'énergie une règle que l'on peut regarder comme la clef de voûte de la puissance patricienne, et en vertu de laquelle les délibérations du peuple n'avaient force de loi que lorsqu'elles étaient revêtues de la sanction du sénat. Vers ce même temps, et dix ans environ après les premiers consuls, la dictature fut instituée, et T. Larcius investi de cette magistra ture nouvelle, qui avait tant de ressemblance avec la royauté. Cependant les principales familles conservaient sur toutes les affaires publiques une

telligo, vir fuit, qui, modica libertate populo data, faci- | lius tenuit auctoritatem principum. Neque ego hæc nunc sine causa tam vetera vobis et tam obsoleta decanto; sed illustribus in personis temporibusque exempla hominum rerumque definio, ad quæ reliqua oratio dirigatur mea. XXXII. Tenuit igitur hoc in statu senatus rempublicam temporibus illis, ut in populo libero pauca per populum, pleraque senatus auctoritate, et instituto ac more gereren. tur : atque uti consules potestatem haberent tempore duntaxat annuam, genere ipso ac jure regiam. Quodque erat ad obtinendam potentiam nobilium vel maximum, vehementer id retinebatur, populi comitia ne essent rata, nisi ea patrum approbavisset auctoritas. Atque his ipsis temporibus dictator etiam est institutus, decem fere annis post primos consules, T. Larcius; novumque id genus imperii visum est et proximum similitudini regiæ. Sed tamen omnia summa cum auctoritate a principibus, cedente populo, tenebantur magnæque res temporibus illis a fortissimis viris summo imperio præditis dictatoribus atque consulibus belli ✶ ✶ ✶ gerebantur.

XXXIII. Sed id, quod fieri natura rerum ipsa cogebat, ut plusculum sibi juris populus adscisceret, liberatus a re

autorité souveraine acceptée par le peuple, et les armées de la république remportaient de grands succès sous la conduite de ces vaillants hommes, dictateurs ou consuls, appelés au commandement suprême.

XXXIII. Mais la nature des choses demandait que le peuple, affranchi du joug royal, cherchât à étendre ses droits seize ans à peine étaient écoulés qu'il atteignit ce but, sous le consulat de Postumus Cominius et de Sp. Cassius. Peut-être la raison ne présida-t-elle pas à ce mouvement populaire; mais l'impulsion naturelle qui entraîne les États est souvent plus forte que la raison. Ne perdez jamais de vue ce que je vous disais en commençant si dans une société la constitution n'a pas réparti avec une juste mesure les droits, les fonctions et les devoirs, de telle sorte que les magistrats aient assez de pouvoir, le conseil des grands assez d'autorité, et le peuple assez de liberté, on ne peut s'attendre à ce que l'ordre établi soit immuable. Pour en revenir à Rome, les dettes du peuple avaient amené le trouble dans l'État, et la multitude se retira d'abord sur le mont Sacré, puis sur l'Aventin. Les lois de Lycurgue elles-mêmes n'avaient pas eu le pouvoir de contenir l'effervescence des Grecs; il fallut créer à Sparte, sous le règne de Théopompe, cinq éphores, et en Crète les Cosmes, pour les opposer aux rois, comme chez nous les tribuns pour faire échec à l'autorité consulaire.

XXXIV. Peut-être nos ancêtres auraient-ils pu trouver quelque remède à ce fléau de dettes. Peu de temps auparavant, Solon l'avait combattu à Athènes, et quelques années après notre sé. nat, indigné de la violence d'un créancier, libéra de sa pleine autorité tous les citoyens, et pourvut à ce qu'ils ne pussent retomber dans de pareilles

gibus, non longo intervallo, sexto decimo fere anno, Postumo Cominio, Sp. Cassio consulibus, consecutus est : în quo defuit fortasse ratio, sed tamen vincit ipsa rerumpublicarum natura sæpe rationem. Id enim tenetote, quod initio dixi, nisi æquabilis hæc in civitate compensatio sit et juris et officii et muneris; ut et potestatis satis in magistratibus, et auctoritatis in principum consilio, et libertatis in populo sit, non posse bunc incommutabilem reipublicæ conservari statum. Nam quum esset ex ære alieno commota civitas, plebs montem Sacrum prius, deinde Aventinum occupavit. Ac ne Lycurgi quidem disciplina tenuit illos in hominibus Græcis frenos: nam etiam Spartæ, regnante Theopompo, sunt item quinque, quos illi ephoros appellant; in Creta autem decem, qui cosmæ vocantur, ut contra consulare imperium tribuni plebis, sic illi contra vim regiam, constituti.

XXXIV. Fuerat fortasse aliqua ratio majoribus nostris in illo ære alieno medendi, quæ neque Solonem Atheniensem non longis temporibus ante fugerat ; neque post aliquanto nostrum senatum, quum sunt propter unius libi. dinem omnia nexa civium liberata, nectierque postea desitum semperque huic generi, quum plebes publica cala

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légère somme d'argent fut portée par les consuls C. Julius et P. Papirius.

XXXVI. Mais quelques années auparavant, alors que le sénat exerçait une autorité presque sans limites, de l'aveu du peuple qui la respectait,. on vit tout à coup un grand changement: les consuls et les tribuns du peuple abdiquèrent, et. l'on créa sans appel dix magistrats investis du pouvoir suprême, pour gouverner la république et donner à Rome un code de lois. Après avoir rédigé dix tables de lois avec une sagesse et une équité merveilleuses, ces décemvirs se donnèrent à la fin de l'année dix successeurs, qui ne méritèrent pas la même réputation d'honneur et de justice. On cite cependant avec grands éloges ce trait de C. Julius, l'un d'eux. Un cadavre avait été déterré dans la chambre du patricien L. Sextius, et en présence du décemvir; Julius le déclarait; magistrat sans appel, il était tout-puissant, et cependant il consentit à recevoir la caution de l'accusé, et déclara qu'il ne voudrait à aucun prix enfreindre cette belle loi, en vertu de laquelle le droit de prononcer sur l'existence d'un citoyen romain n'appartenait qu'à l'assemblée du peuple.

chaînes à l'avenir; enfin, à toutes les époques où le peuple, ruiné par une calamité publique et dévoré par sa dette, fut réduit aux abois, on chercha dans l'intérêt commun un soulagement et des remèdes à ses maux. Mais alors on n'écouta point les conseils de cette sage politique, et l'on donna occasion au peuple d'obtenir par une révolte la création de deux tribuns, et d'affaiblir le pouvoir et l'autorité du sénat. Cependant les nobles conservèrent encore beaucoup d'ascendant; les grandes familles donnaient toujours à l'État ces hommes d'une sagesse consommée et d'un hardi courage, qui étaient le boulevard de la république. Savez-vous ce qui établissait principalement leur empire sur les esprits? C'est qu'au milieu des honneurs ils s'interdisaient tous plaisirs, et partageaient presque la pauvreté du peuple; c'est qu'ils se frayaient la route à une grande popularité politique, en obligeant, avec une application extrême, tous les citoyens de leur aide, de leurs conseils, de leur propre bien, dans les circonstances critiques de la vie privée. XXXV. Telle était la situation de la république, lorsque Sp. Cassius, l'un des hommes les plus populaires que l'on vit jamais, fut accusé par le questeur d'affecter la royauté, et mis à mort, comme vous le savez, sur le témoignage de son père qui le déclarait coupable, et de l'aveu du peuple. Cinquante-quatre ans environ après l'établissement de la république, les consuls Sp. Tarpéius et A. Aternius firent une chose agréable au peuple, en proposant aux comices par centuries leur loi sur la consignation de l'amende. Vingt ans après, comme les censeurs L. Papirius et P. Pinarius, en appliquant ces amendes, confisquaient au profit de l'État les troupeaux d'une foule de particuliers, une loi qui permet-sance; point d'appel au peuple contre des châtait le rachat des troupeaux moyennant une

mitate impendiis debilitata deficeret, salutis omnium causa aliqua sublevatio et medicina quæsita est. Quo tum consilio prætermisso, causa populo nata est, duobus tribunis plebis per seditionem creatis, ut potentia senatus atque auctoritas minueretur: quæ tamen gravis et magna rema. nebat, sapientissimis et fortissimis et armis et consilio civitatem tuentibus; quorum auctoritas maxime florebat, quod, quum honore longe antecellerent ceteris, volupta tibus erant inferiores, nec pecuniis ferme superiores; eoque erat cujusque gratior in republica virtus, quod in rebus privatis diligentissime singulos cives opera, consilio, re tuebantur.

XXXV. Quo in statu reipublicæ Sp. Cassium de occupando regno molientem, summa apud populum gratia florentem, quæstor accusavit, eumque, ut audistis, quum pater in ea culpa esse comperisse se dixisset, cedente populo, morte maclavit. Gratamque etiam illam rem quarto circiter et quinquagesimo anno post primos consules de multæ sacramento Sp. Tarpeius et A. Aternius consules comitiis centuriatis tulerunt. ́Annis post ea xx ex eo, quod L. Papirius, P. Pinarius censores multis dicendis vim ar

XXXVII. Une troisième année s'ouvrit. Les mêmes décemvirs conservèrent le pouvoir; ils n'avaient pas voulu se donner de successeurs. Mais la république se trouvait dans un de ces états qui ne peuvent durer, car il n'y avait point d'égalité entre les différents ordres de la nation; tout le pouvoir était concentré dans la main des grands; dix hommes, choisis parmi les premières familles, avaient l'autorité souveraine; point de tribuns du peuple pour les tenir en respect; point d'autres magistrats admis à partager leur puis

timents indignes; point de recours contre un ar

mentorum a privatis in publicum averterant, levis æstimatio pecudum in multa lege C. Julii, P. Papirii consulum constituta est.

XXXVI. Sed aliquot ante annis, quum summa esset auctoritas in senatu, populo patiente atque parente, inita ratio est, ut et consules et tribuni pl. magistratu se abdi. carent, atque ut x viri maxima potestate sine provocatione crearentur: qui et summum imperium haberent, et leges scriberent. Qui quum x tabulas summa legum æquitate pru. dentiaque conscripsissent, in annum posterum decemvi. ros alios subrogaverunt, quorum non similiter fides nec justitia laudata. Quo tamem e collegio laus est illa eximia C. Julii, qui hominem nobilem L. Sextium, cujus in cubiculo effossum esse, se præsente, mortuum diceret, quum ipse potestatem summam haberet, quod decemvir sine provocatione esset, vades tamen poposcit : quod se legem illam præclaram neglecturum negaret, quæ de capite civis Romani, nisi comitiis centuriatis, statui vetaret.

XXXVII. Tertius est annus x-viralis consecutus, quum iidem essent, nec alios subrogare voluissent. In hoc statu reipublicæ, quem dixi jam sæpe non posse esse diutur

rét de mort. Aussi leur tyranie amena-t-elle bientôt un grand désordre dans l'État et une révolution complète. Ils avaient ajouté deux tables de lois iniques tandis que les alliances même entre deux nations sont autorisées par tout le monde, ils avaient interdit de la façon la plus outrageante les mariages entre les deux ordres d'un même peuple; interdiction que leva plus tard le plébiscite de Canuléius; enfin ils se montraient dans tout leur gouvernement exacteurs du peuple, cruels et débauchés. Vous savez tous, et nos monuments littéraires le célèbrent à l'envi, comment D. Virginius immola de sa main, en plein forum, sa fille vierge pour la soustraire à la passion infâme d'un de ces décemvirs, et se réfugia désespéré près de l'armée romaine, campée alors sur le mont Algide; comment les légions, renonçant à combattre l'ennemi, vinrent occuper d'abord le mont Sacré, comme la multitude l'avait fait naguère dans une occasion semblable, ensuite le mont Aventin.......

(Il manque huit pages au manuscrit.)

[L. Quinctius ayant été nommé dictateur.] Philargyrius, ad Georg., 111-125.

.......

Nos ancêtres l'ont fort approuvé et trèssagement maintenu; c'est là du moins mon avis. XXXVIII. Scipion s'interrompit un instant, et tous ses amis attendaient dans un religieux silence la suite de son discours. Tubéron s'enhardissant alors: Puisque mes aînés ne vous présentent aucune réflexion, je vous dirai moimême, Scipion, ce que votre discours nous laisse à désirer. - SCIPION. J'y consens, et de grand

num, quod non esset in omnes ordines civitatis æquabilis, erat penes principes tota respublica, præpositis decem viris nobilissimis, non oppositis tribunis pl., nullis aliis adjunctis magistratibus, non provocatione ad populum contra necem et verbera relicta. Ergo horum ex injustitia subito exorta est maxima perturbatio et totius commutatio reipublicæ : qui duabus tabulis iniquarum legum additis, quibus, etiam quæ disjunctis populis tribui solent, connubia, hæc illi ut ne plebi cum patribus essent, inhumanissima lege sanxerunt; quæ postea plebeiscito Canuleio abrogata est: libidinoseque omni imperio et acerbe et avare populo præfuerunt. Nota scilicet illa res et celebrata monumentis plurimis literarum, quum Decimus quidam Virginius virginem filiam propter unius ex illis x viris intemperiem in foro sua manu interemisset, ac morens ad exercitum, qui tum erat in Algido, confugisset ; milites bellum illud, quod erat in manibus, reliquisse, et primum montem Sacrum, sicut erat in simili causa antea factum, deinde Aventinum armatos insedisse...

(Desiderantur paginæ octo.)

Dictatore L. Quinctio dicto. (Philargyrius ad Virgil. Georg. 1, 125, p. 9, ed. Paris.)

cœur. -TUBÉRON, Vous venez, ce me semble, de faire l'éloge du gouvernement de Rome, tandis que Lélius vous avait demandé ce que vous pensiez de la politique en général. J'ajouterai même que votre discours ne nous a pas appris par quels principes, par quelles mœurs, par quelles lois nous pouvons affermir ou sauver cette constitution que yous admirez tant.

XXXIX. SCIPION. Je pense, Tubéron, que bientôt se présentera le véritable moment de parler de l'affermissement et de la conservation des Etats. Mais en ce qui touche la meilleure forme de gouvernement, je croyais avoir suffisamment répondu à la demande de Lélius. J'avais d'abord marqué trois sortes de gouvernement que la raison peut approuver, et trois autres toutes funestes, qui sont l'opposé des premières; j'avais montré qu'aucun des trois gouvernements simples n'est le meilleur, et qu'il faut préférer à chacun d'eux celui qui les réunit et les tempère tous. Si j'ai proposé notre république pour exemple, ce n'était pas qu'elle dût me servir à déterminer en théorie la meilleure forme de gouvernement; car, pour établir les principes, les exemples ne sont point nécessaires; mais je voulais que l'histoire d'un grand État rendit palpables les enseignements un peu abstraits de la pure spéculation. Mais si vous avez le désir de vous représenter la meilleure forme de constitution sociale sans aucun modèle historique, jetez les yeux sur la nature; puisque l'image de ce peuple et de cette cité.........

(Lacune considérable.)

XL. SCIPION. Celui que je cherche depuis long

nihil ex te, Africane, hi majores natu requirunt, ex me audies, quid in oratione tua desiderem. Sane, inquit Scipio, et libenter quidem. Tum ille: Laudavisse mihi videris nostram rempublicam, quum ex te non de nostra, sed de omni republica quæsisset Lælius. Nec tamen didici ex oratione tua, istam ipsam rempublicam, quam laudas, qua disciplina, quibus moribus aut legibus constituere vel conservare possimus.

XXXIX. Hic Africanus : Puto nobis mox de instituendis et conservandis civitatibus aptiorem, Tubero, fore disserendi locum. De optimo autem statu equidem arbitrabar me satis respondisse ad id, quod quæsierat Lælius. Primum enim numero definieram genera civitatum tria probabilia; perniciosa autem tribus illis totidem contraria; nullumque ex eis unum esse optimum; sed id præstare singulis, quod e tribus primis esset modice temperatum. Quod autem exemplo nostræ civitatis usus sum, non ad definiendum optimum statum valuit; nam id fieri potnit sine exemplo; sed ut a civitate maxima reapse cerneretur, quale esset id, quod ratio oratioque describeret. Sin autem sine ullius populi exemplo genus ipsum exquiris optimi status, naturæ imagine utendum est nobis; quoniam tu hane

majores nostros et probavisse maxime et retinuisse imaginem urbis et populi ni ... sapientissime judico.

XXXVIII. Quum ea Scipio dixisset, silentioque omnium reliqua ejus exspectaretur oratio, tum Tubero: Quoniam

(Multa desiderantur.)

XL.... S. quem jamdudum quæro et ad quem cupio pervenire. L. Prudentem fortasse quæris? Tum ille: Istum

4. La quatrième forme du chagrin est la tristesse ou le deuil de l'âme qui se torture sans. cesse elle-même. Nonius, II, 32.

5. Les angoisses commencent lorsque l'âme,

6. De même qu'un cocher inhabile est renversé du char, écrasé, meurtri, mis en lambeaux. Id. iv, 154.

temps et à qui j'ai hâte d'arriver. -LÉLIUS. Vous voulez parler du politique? - SCIPION. Vous l'avez dit. LÉLIUS. Vous en trouverez ici une assez belle réunion, à commencer par vous. SCIPION. Plût aux Dieux que le sénat nous en of-succombe au fardeau de la misère, et se laisse frit dans la même proportion! Mais pour en ve- aller à la lâcheté. Id. III, 246. nir aux qualités du politique, ne les trouvez-vous pas dans ces hommes que j'ai vus souvent en Afrique, assis sur le cou d'un animal monstrueux, gouverner et diriger leur énorme monture, et lui faire exécuter toutes sortes de mouvements sans violence, sans efforts, au moindre signe? - LÉLIUS. Je connais ces hommes, et je les ai vus souvent, quand j'étais votre lieutenant | en Afrique. SCIPION. Mais ce Carthaginois ou cet Indien ne gouverne qu'un seul animal, apprivoisé déjà, et qui se plie facilement au commandement de l'homme; tandis que ce guide intérieur que nous a donné la nature, cette partie de notre âme qu'on nomme la raison, doit dompter un monstre à mille têtes, farouche, intraitable, et dont il est bien rare de triompher. II faut qu'elle soumette à ses lois cette ardente..... (Il manque au moins quatre pages au manuscrit.)

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3. Trois affections de l'âme entraînent l'homme à tous les crimes: la colère, la cupidité, la concupiscence. La colère a soif de vengeance; la cupidité, de richesses; la concupiscence, des voluptés. Lactance, Instit. vi, 19.

ipsum. L. Est tibi ex his ipsis, qui adsunt, bella copia, vel ut a te ipso ordiare. Tumr Scipio: Atque utinam ex omni senatu pro rata parte esset! Sed tamen est ille prudens, qui, ut sæpe in Africa vidimus, immani et vastæ insidens belluæ, coercet et regit belluam; quocunque vult, levi admonitu, non actu, inflectit illam feram. L. Novi, et, tibi quum essem legatus, sæpe vidi. S. Ergo ille Indus aut Panus unam coercet belluam, et eam docilem et humanis moribus assuetam : at vero ea, quæ latet in animis homninum, quæque pars animi mens vocatur, non unam aut facilem ad subigendum frenat et domat, si quando id efficit, quod perraro potest. Namque et illa tenenda est ferox...

(Desiderantur minimum quattuor paginæ.)

XLI Quæ sanguine alitur, quæ in omni crudelitate sic exsultat, ut vix hominum acerbis funeribus satietur. (Nonius v. Exultare p. 300, e Cic. 1. n de Rep.)

Cupido autem et expetenti et Jubidinoso et volutabundo in voluptatibus. (Idem v. Volutabundus p. 491, e Cic. 1. I de Rep.)

Tres sunt affectus, qui homines in omnia facinora præcipites agunt: ira, cupiditas, libido. Ira ultionem desiderat, cupiditas opes, libido voluptates. (Lact. Inst. I. VI, C, 19.)

7. Les passions de l'âme ressemblent à un char attelé. Pour le bien diriger, le premier devoir du conducteur est de connaître la route: s'il est dans le bon chemin, quelle que soit la rapidité de sa course, il ne heurtera pas; mais s'il est dans le mauvais, avec quelque lenteur et quelque précaution qu'il avance, il s'embarrassera dans des terrains impraticables, ou il ira se perdre dans des précipices, ou pour le moins il se trouvera porté dans des lieux où il n'a que faire. Lactance, Inst. vII, 17.]

XLII....... LÉLIUS. Je vois maintenant quelle tâche et quels devoirs vous imposez à cet homme dont j'attendais le portrait. SCIPION. A vrai dire, je ne lui impose qu'un seul devoir, car celui-là comprend tout le reste : c'est de s'étudier et se régler constamment lui-même, afin de pouvoir appeler les autres hommes à l'imiter, et de s'offrir lui-même, par l'éclatante pureté de son âme et de sa vie, comme un miroir à ses concitoyens.

De même que la flûte et la lyre, la mélodie et les voix, de la diversité de leurs accents forment un concert que les oreilles exercées ne pourraient souffrir s'il était plein d'altérations ou de dissonances, et dont l'harmonie et la perfection résultent pourtant de l'accord d'un grand nom

Quartaque anxitudo prona ad luctum et morens, semperque ipsa se sollicitans. (Nonius v. Anxitudo, p. 72, e Cic. 1. 11 de Rep.)

Esse autem angores, si miseria afflictas atque abjectas timiditate et ignavia. (Idem v. Timor, p. 228, e Cic. I. n de Rep.)

Ut auriga indoctus e curru trahitur, operitur, eliditur, laniatur. (Idem v. Elidere, p. 292, e Cic. I. 11 de Rep.)

Concitationes animorum juncto currui similes sunt, in quo recte moderando summum rectoris officium est, ut viam noverit; quam si tenebit, quamlibet concitate ierit, non offendet si autem aberraverit, licet placide ac leniter eat, aut per confragosa vexabitur, aut per præcipitia labetur, aut certe, quo non est opus, deferetur. (Lact. Inst. vii, 17.)

...

XLII. dici possit. Tum Lælius: Video, video jam illum, quem exspectabam, virum, cui præficias officio et muneri. Huic scilicet, Africanus, uni pæne : nam in hoc fere uno sunt cetera, ut nunquam a se ipso instituendo contemplandoque discedat; ut ad imitationem sui vocet alios; ut sese splendore animi et vitæ suæ sicut speculum præbeat civibus. Ut enim in fidibus aut tibiis, atque ut in cantu ipso ac vocibus concentus est quidam tenendus ex distinctis sonis, quem immutatum aut discrepantem aures

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