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Je ne saurais fixer les époques de quelques autres édifices connus de l'Égypte et de la Nubie, n'ayant pu me procurer les dessins des légendes royales que portent ces constructions, telles que les temples d'Hermontis, d'El-Kab, de Taoud, de Syène, d'Aschmounaïn, du Fâyoum et des Oasis.

L'histoire nationale de l'Égypte a déjà recueilli de nombreuses certitudes : j'ai reconnu les noms de ses plus grands princes inscrits sur des monumens élevés sous leur règne, les exploits des plus fameux de ces rois, Misphrathoutmosis, Thoutmosis, Aménophis II, Ramsès-Meiamoun, Ramsés-le-Grand, Sésonchis, etc. Ces personnages dont la critique moderne, trop prévenue contre les témoignages des écrivains grecs et latins, contestait déjà l'existence, rentrent enfin dans le domaine de l'histoire, l'agrandissent et en reculent les limites jusqu'ici trop retrécies. Les détails même des grands événemens de leur vie politique ne sont point à jamais perdus pour nous, et des copies exactes des bas-reliefs historiques et des innombrables inscriptions qui les accompagnent sur les pylônes et les longs murs d'enceinte des palais de Thèbes, pourront suppléer à leur égard au silence des anteurs classiques. Il sera tout-à-fait digne d'un gouvernement ami des lettres, et d'encourager provoquer voyageurs convenablement préparés, à ravir enfin à l'oubli, ces premières et vénérables pages des annales du monde civilisé.

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des

Appliquée enfin aux monumens de tous les genres, ma théorie du système hiérogiyphique nous apprend déjà leur destination réelle, les noms des princes ou des simples particuliers qui les firent exécuter, soit pour honorer les dieux ou les souverains de l'Égypte, soit pour perpétuer la mémoire des parens auxquels ils avaient survécu; par mon alphabet encore, j'ai distingué sur ces mouumens les divinités égyptiennes mentionnées dans les auteurs grecs, et celles bien plus nombreuses dont ils n'ont point parlé; j'ai retrouvé dans les textes hiéroglyphyques leur hiérarchie donnée par l'ordre même de leur filiation; ailleurs des généalogies des races royales et plus souvent celles des familles particulieres: il m'a été possible enfin de réunir une foule de détails curieux sur divers sujets, et dont nous ne trouvons aucune trace dans les écrits des Grecs ou des Latins qui ont parlé des Égyptiens.

Mais ce n'est point à l'histoire seule de l'Égypte, proprement dite, que les études hiéroglyphiques peuvent fournir de précieu

ses lumières; elles nous montrent déjà la Nubie comme ayant, aux époques les plus reculées, participé à tous les avantages de la civilisation égyptienne; l'importance, le nombre et surtout l'antiquité des monumens qu'on y admire, édifices contemporains de tout ce que la plaine de Thèbes offre de plus ancien, sont déjà pour l'historien des faits capitaux qui l'arrêtent en ébranlant les bases du système adopté jusqu'ici sur l'origine du peuple égyptien. Il doit se demander en effet, si la civilisation de Thèbes a remonté le Nil, la peuplade qui forme la nation égyptienne venant de l'Asie, ou bien si cette civilisation arrivant du midi, descendant avec le fleuve sacré, ne s'est pas établie d'abord dans la Nubie, ensuite dans la partie la plus méridionale de la Thébaïde, et si, s'avançant successivement vers le nord, elle n'a point enfin, secondée par les efforts du fleuve, repoussé les eaux de la Méditerranée, et conquis pour l'agriculture la vaste plaine de la Basse-Égypte, contigue à l'Asie. Dans cette hypothèse nouvelle, les Égyptiens seraient une race propre à l'Afrique, particulière à cette vieille partie du monde, qui montre partout des traces marquées d'épuisement et de décrépitude.

On conçoit difficilement aussi que la peuplade, souche première de la nation égyptienne, à quelque état inférieur de la civilisation qu'on la suppose, ait pu se fixer et se propager d'abord dans la vallée de l'Egypte, entre la première cataracte et la Méditerranée, terrain exposé annuellement à une longue et complète inondation. C'est bien plutôt sur un point plus élevé, dans un pays que l'inondation ne couvre jamais entièrement, que durent être faits les premiers établissemens, et sous ce rapport, la Nubie, et mieux encore l'Éthiopie, présentèrent de tout temps des localités avantageuses.

Les monumens de la Nubie sont, en effet, couverts d'hiéroglyphes parfaitement semblables, et dans leurs formes et dans leurs dispositions, à ceux que portent les édifices de Thèbes : on y retrouve les mêmes élémens, les mêmes formules, les mêmes mots, la même langue; et les noms des rois qui élevèrent les plus anciens d'entre eux sont ceux mêmes des princes qui construisirent les plus anciennes parties du palais de Karnac à Thèbes. Les ruines du bel édifice de Soleb, situé sur le Nil, à près de 100 lieues plus au midi que Philæ frontière extrême de l'Égypte, sont, à notre connaissance, la construction la plus éloi

gnée qui porte la légende royale d'un roi égyptien. Ainsi, dès le commencement de la dix-huitième dynastie des Pharaons, c'està-dire près de 3,400 ans avant l'époque présente, la Nubie était habitée par un peuple parlant la même langue, se servant de la même écriture, ayant la même croyance, et soumis aux mêmes rois que les Égyptiens.

Mais depuis Soleb jusque vers le 15 degré de latitude boréale, toujours plus au midi et en remontant le Nil, dans l'ancienne Éthiopie, et sur un espace de plus de 100 lieues, sont dispersés une foule d'autres grands monumens qui tiennent, à très-peu de chose près, au même système général d'architecture que les temples de la Nubie et de l'Égypte. Ils sont également décorés d'inscriptions hieroglyphiques et représentent des dieux qui portent en écriture sacrée les mêmes noms et les mêmes légendes que les divinités sculptées sur les temples de l'Égypte et de la Nubie. La même analogie existe dans les titres et dans les formes des légendes royales; mais les noms propres des rois inscrits sur les édifices de l'Éthiopie en caractères hiéroglyphiques phonétiques, venus à ma connaissance, n'ont absolument rien de commun avec les noms propres des rois Égyptiens mentionnés dans la longue série chronologique de Manéthon. Aucun d'eux ne se retrouve non plus, ni sur les monumens de la Nubie, ni sur ceux de l'Égypte.

Il résulte de cet état de choses établi par l'examen des nombreux dessins de monumens de l'Éthiopie, rapportés par notre courageux voyageur M. Caillaud, qu'il fut un temps où la partie civilisée de l'Éthiopie, la presqu'ile de Méroé, et les bords du Nil entre Méroé et Dongola, étaient habités par un peuple qui avait une langue, une écriture, une religion et des arts semblables à ceux d'Égypte, sans dépendre pour cela des rois Égyptiens ou de Thèbes ou de Memphis.

Ce fait important doit devenir, sans aucun doute, un des élémens principaux de toute recherche sur les origines égyptiennes; et il n'en subsiste pas moins, quoiqu'on trouve à Barkal et à Méroé des constructions d'époques assez récentes : en Éthiopie comme en Nubie et en Égypte, des monumens fort anciens sont mêlés avec d'autres qui appartiennent à des temps plus rapprochés de nous; il ne s'agit que de distinguer ceux qui existèrent dans cette contrée lointaine avant que l'influence des Grecs et

des Romains eût corrompu les arts, en même temps que les institutions de ses habitans.

Qu'il me soit permis en finissant, dit l'auteur, d'exprimer un vœu que partageront sans doute tous les amis des sciences: qu'au milieu de la tendance générale des esprits vers les études solides, un prince, sensible à la gloire des lettres, réunisse dans la capitale de ses États les plus importantes dépouilles de l'antique Égypte, celles où elle écrivit avec une persévérance sans exemple son histoire religieuse, civile et militaire; qu'un protecteur éclairé des études archéologiques accumule dans une grande collection les moyens d'exploiter avec fruit cette nouvelle mine historique, presque vierge encore, pour ajouter ainsi à l'histoire des hommes les pages que le temps semblait nous avoir à jamais dérobées; puisse cette gloire nouvelle, car toute institution éminemment utile, est aussi éminemment glorieuse, être réservée à notre belle patrie! Heureux si mes constans efforts peuvent concourir à l'accomplissement de si nobles desseins! 75. ARABISCHE GRAMMATIK.Grammaire arabe; par F. C. TYCHSEN; avec une Chrestomathie tirée du Coran. Grand in-8. Prix, 1 rth. 8 gr. A Gottingue; Dietrich.

76. CARACTÈRES ARABES gravés et fondus par MOLE jeune, sous la direction de M Langlès. In-4.; Paris, 1823.

On lit dans les observations préliminaires ce qui suit: « Le ca⚫ractère arabe gravé sur deux corps (Saint-Augustin et petit> romain) dont on présente ici les premières épreuves, appartient à l'espèce d'écriture nommée nestaalyc, parce qu'elle > participe du neskhy et du taâlyc. Ce caractère a été exécuté . d'après les plus beaux manuscrits. Il y aurait sans doute de la ⚫ présomption à se flatter d'avoir égalé, avec le burin et l'acier, » les chefs-d'œuvre des calligraphes arabes; mais on croit que ces ⚫ nouveaux caractères peuvent soutenir avantageusement le pa»rallèle avec tous ceux de la même langue qui ont été gravés • jusqu'à présent en Europe, et même en Asie. » Les textes sont en six langues: arabe, persan, turc, hindoustany, malay, pouchto (afghan). Le papier est très-beau, et l'exécution des plus élégantes.

A. B.

77. Versuche über die keltiSCHE SPRACHE. Essai sur la langue celtique; par Julius Leichtlen, directeur des archives, à Fribourg. 1er. cahier.

« Je suis impatienté d'entendre toujours citer les Romains lorsqu'il s'agit du commencement de notre civilisation, tandis qu'on se tait sur ce que nous devons aux Celtes. Ce ne sont point les Latins, ce sont les Gaulois qui furent nos premiers maitres. Ces paroles, qui terminent le petit ouvrage de M. Leichtlen, sont faites assurément pour séduire des critiques français; mais il n'a pas besoin de juges prévenus favorablement, il peut sans danger subir le plus sévère examen. Quatre mots seulement sont examinés dans cet écrit de 76 pages; ce sont : Briga, Magus, Durum et Acum. Comme ces mots forment la terminaison de beaucoup de noms celtiques, M. Leichtlen en examine la valeur. Briga, selon lui, est une petite rivière dont les eaux ont d'abord creusé un lit profond, et s'écoulent ensuite paisiblement, coupant le pays sans l'inonder. Durum, est une petite ville ou un bourg. Acum, s'ajoutait surtout au nom d'une personne, pour désigner l'établissement formé par elle. On en faisait à peu près le même usage que les Allemands font aujourd'hui de la terminaison heim ou ingen. Voilà des résultats sur lesquels je suis d'accord avec M. Leichtlen, et j'aime à reconnaître la profondeur et la variété de ses recherches; mais je ne puis être de son avis sur Magus, dont il fait une rivière, tandis que tous les savans, jusqu'à ce jour, y ont vu le sens de ville, ou du moins d'habitation, et il me semble que les autorités rassemblées par l'auteur ne sont pas assez fortes pour changer l'opinion reçue. Avant cet ouvrage, M. Leichtlen en avait publié un sur les antiquités romaines des Agri decumates, et en particulier du grandduché de Bade. On a aussi de lui un Examen critique d'un fragment du célèbre poëme des Niebelungen. Le titre de son nouvel ouvrage porte: 1. Cahier. Espérons donc que nous aurons encore occasion de revenir sur lui et sur les Celtes. PH. GOLbéry. (Rev. Encycl.; .nai 1823; p. 368.)

78. Dans un ouvrage sur l'origine de l'écriture runique, récemment publié à Copenhague, l'auteur, M. Buxdorf, tire l'origine de l'alphabet des anciens Scandinaves, de l'alphabet mésogothique d'Ulphilas. M. Buttman, membre de l'Académie royale des sciences de Berlin, a écrit un mémoire sur le mot Minyæ. Il examine pourquoi les Argonautes étaient appelés Minyæ, et il prétend que ce mot ne fut jamais le nom d'un peuple. Selon lui, ce mot désignait une espèce de noblesse mythologique, et il était

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