Immagini della pagina
PDF
ePub

torité et révérence de la majesté divine. C'est à elle seule qu'appartient la science et la sapience; elle seule qui peut estimer de soi quelque chose, et à qui nous dérobons ce que nous comptons et ce que nous nous prisons. Nous regrettons de

ne pouvoir pas rapporter la suite.

Tels sont les sentimens de Montaigne, fidèlement rendus.

Philosophes athées, ne rougirez-vous donc jamais de votre mauvaise foi, et faudra-t-il toujours vous convaincre de calomnie?

MONTESQUIEU. « Nous voyons que le monde formé par le mouvement de la matière subsiste toujours.... Mais le philosophe se cachait sous la simarre du président.

C'est toujours en prêtant à des écrivains célèbres des intentions perverses, que Sylvain Maréchal les comprend dans son Dictionnaire, comme s'il était permis de juger de leur doctrine autrement que par leurs ouvrages. Montesquieu est de ce nombre, et voici sur le sujet que nous traitons, ses opinions qu'il a exprimées d'une manière très-claire et très-positive:

.. Celui, dit-il, () qui craint la religion et

(1) Esprit des Lois, Liv. XXIV, chap. 2, 3, 6 et 8, in-4°. Edition de 1767.

...

qui la hait, est comme les bêtes sauvages qui mordent la chaîne qui les empêche de se jetter sur ceux qui passent: celui qui n'a du tout point de religion est cet animal terrible qui ne sent la liberté que lorsqu'il déchire et qu'il dévore.... La religion est le meilleur garant que les hommes puissent avoir de la probité des hommes. LES PRINCIPES DU CHRISTIANISME BIEN GRAVÉS DANS LE CŒUR, SERAIENT INFINIMENT PLUS FORTS QUE CES VERTUS HUMAINES DES RÉPUBLIQUES. Chose admirable! la religion chrétienne, qui ne semble avoir d'objet que la félicité de l'autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci ! ... Nous devons au christianisme, dans le gouvernement, un certain droit politique, et dans la guerre, un certain droit des gens que la nature humaine ne saurait assez reconnaître. C'est ce droit des gens qui fait que parmi nous, la victoire laisse aux peuples vaincus ces grandes choses: la vie, les lois, les biens, ET TOUJOURS LA RELIGION, LORSQU'ON NE S'AVEUGLE PAS SOI-MÊME.,,

MOYSE. « Législateur theocratique de la nation juive. Dans ses Origines Judaïques, Toland se propose de rendre l'histoire de Moyse suspecte, par l'autorité de Strabon, et de prouver que le législateur Hébreu et Spinosa, ont eu, à-peu-près, les mêmes idées de la divinité. »

Dans une savante dissertation sur l'histoire

de la religion de la Grèce (1), M. de la Barre a établi la conformité de la théogonie d'Hésiode avec l'histoire de Moyse. Dans une autre dissertation de M. Freret (2), on lit que la religion de Moyse, très-simple et même trèsphilosophique, ne proposait aucun dogme difficile à concilier avec la raison. Entre tous les peuples du monde, dit M. de Burigny (3), il n'en est aucun dont l'histoire soit plus authentique que celle du peuple juif; dictée par l'esprit de Dieu, elle porte le caractère d'une certitude infaillible, et tout récit qui s'en écarte, est dès-lors convaincu de fausseté. L'idée que Strabon donne de Moyse, des Juifs et du Dieu qu'ils adoraient, est la même que celle qu'il avait puisée dans Hécatée.

"Les seuls préceptes du Décalogue, dit M. Goguet (4), renferment plus de vérités sublimes, et de maximes essentiellement propres à faire le bonheur des hommes, que tous

(1) Acad. des Belles-Lettres, vol. 18, pages 12 et suivantes. Mémoires.

(2) Acad. des Belles-Lettres, vol. 24, pag. 389. Mémoires. (3) Ibid, vol 29, pag. 199 et 201. Histoire.

(4) De l'origine des lois, des sciences et des arts, vol. 2, pag. 8, in-4°.

les écrits de l'antiquité profane n'en peuvent fournir. Plus on médite les lois de Moyse, et plus on y apperçoit de lumière et de sagesse : caractère infaillible de divinité qui manque à

[ocr errors]

tous les ouvrages des hommes, dans lesquels lorsqu'on veut les approfondir, on trouve toujours de très-grandes défectuosités. D'ailleurs, les lois de Moyse ont seules l'avantage inestimable de n'avoir subi aucune des révolutions communes à toutes les lois humaines, auxquelles on a toujours été obligé de retoucher souvent, soit pour y changer, soit pour y ajouter, soit pour en retrancher quelque chose. On n'a jamais rien changé, rien ajouté, ni retranché aux lois de Moyse; exemple unique et d'autant plus frappant, qu'elles subsistent en leur intégrité depuis plus de trois mille ans. Si Moyse n'eût pas été le ministre de Dieu, il n'aurait pu, quelque génie qu'on veuille lui supposer, tirer, de son propre fond, des lois qui reçurent toute leur perfection à l'instant même de leur naissance; des lois qui pourvoyent à tout ce qui peut arriver dans la suite des siècles, sans qu'il ait été nécessaire d'y apporter de changement, ni même de modification. C'est ce qu'aucun législateur n'a jamais fait, et ce que Moyse lui-même

n'aurait pu faire,s'il eut écrit simplement comme homme, et que l'Être suprême ne l'eût inspiré.",

Qu'il est beau, qu'il est magnifique ce cantique de Moyse, après le passage de la mer rouge! 66 Je chanterai, dit-il, des hymnes en l'honneur du Seigneur, parce qu'il a fait éclater sa grandeur.... Il est ma force et le sujet de mes louanges, parce qu'il est devenu mon salut. C'est lui qui est mon Dieu, et je publierai sa gloire. Il est le Dieu de mon père, et je releverai sa grandeur. . . . Par la grandeur de votre puissance et de votre gloire, vous avez terrassé ceux qui s'élevaient contre vous... Qui est semblable à vous, qui faites paraître avec éclat votre sainteté, qui méritez d'être loué avec une frayeur religieuse, et dont les œuvres sont autant de merveilles. . . !,,

En voilà sans doute assez pour confondre Sylvain Maréchal. Il devrait rougir de honte pour avoir osé mettre sur la même ligne Moyse et l'impie Spinosa.

NAIGEON. C'est parler en déclamateur et raisonner en sophiste, que d'insinuer qu'il n'y a point de probité sans religion. >

Voilà une de ces décisions tranchantes des

« IndietroContinua »