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ce qui est ainsi commenté : « La voyelle est longue, lorsqu'elle est suivie de deux consonnes ou d'une consonne double qui vaut deux consonnes, ce que l'on appelle position1. »

Cette manière de rédiger la règle de la quantité par position n'a pas d'inconvénient sérieux dans l'enseignement du latin; mais en grec, si l'on croit que la voyelle est allongée, on ne comprend pas pourquoi on écrit est, botcov par une et un , pourquoi on n'accentue pas táis comme pas. C'est une raison d'en revenir à la manière de s'exprimer des anciens, et de dire que la syllabe et non la voyelle est longue par position ou par convention. Il me semble préférable de conserver l'ancienne expression par position. Non seulement elle est d'usage et s'emploie dans un grand nombre de locutions, position romane, voyelle en position, etc., qu'il serait incommode de changer, mais encore elle a, pour un terme technique, l'avantage de n'être pas significative par elle-même, et par conséquent de se prêter au sens que l'on définit. Par convention n'est pas exact, car la longueur de la syllabe ne reposait pas sur une convention.

CHARLES THUROT.

A PROPOS

DE L'AUDITORIUM MAECENATIS.

Au mois de mars 1874, en fouillant cette partie de l'Esquilin où se trouvaient, à ce qu'on croit, les jardins de Mécène, on découvrit une grande salle bien conservée, avec de belles peintures, qui présentait surtout une disposition tout à fait nouvelle. Une de ses extrémités formait une sorte d'hémycicle, autour duquel sept rangs de gradins concentriques montaient jusqu'au plafond, tandis qu'à l'extrémité opposée on croyait retrouver quelques traces encore visibles d'une sorte de tribune. MM. Vespignani et C. L. Visconti pensèrent que cette salle avait été construite pour les lectures publiques, et cette explication parut d'abord si vraisemblable que la salle reçut le nom d'Auditorium Maecenatis, sous lequel elle est encore aujourd'hui connue.

p. 74:

1. Cette manière de s'exprimer est générale chez nous. Il est échappé récemment à L. Müller lui-même de dire (Rei metricae poetarum latinorum summarium, 1878) « Brevis vocalis semper producitur, quando sequuntur etc. » quoiqu'il ait dit quelques lignes plus haut: a syllaba etsi manet brevis, sustinet tamen vices longae, après avoir mis en titre de productis propter positionem vocalibus. 2. Voy. Bull. arch. munic., 1874, p. 166 et sq.

et cela

REVUE DE PHILOLOGIE : Janvier 1880.

IV. - 7

D

Cependant un des membres de l'institut archéologique allemand, M. Mau, protesta contre cette désignation', il souleva des objections assez fortes tirées soit des textes des anciens auteurs, soit de la conformation même de la salle, et finit par conclure que ce qu'on appelait l'auditorium Maecenatis n'était qu'une sorte de serre, et que les gradins du fond étaient simplement destinés à recevoir des pots de fleurs.

Sans entrer dans le fond du débat, qui regarde les archéologues, je voudrais seulement présenter quelques observations au sujet d'un argument important que M. Mau a exposé; il fait remarquer avec raison qu'il n'est pas question, dans les auteurs du premier siècle, de salles construites spécialement pour les lectures publiques et que la première dont on parle est celle qui fut bâtie par l'empereur Hadrien sous le nom d'Athénée. On en est un peu surpris quand on songe à la vogue qu'obtinrent les lectures sous Auguste et sous ses premiers successeurs, et l'on se trouve amené naturellement à penser que, si l'on ne båtit pas alors des salles pour elles, c'est qu'elles n'en avaient pas besoin, qu'il y en avait dont elles pouvaient se servir, et qui faites pour d'autres usages se trouvaient convenir à celui-là.

Cette opinion peut s'appuyer sur un texte bien connu, que j'ai été surpris de ne voir cité par personne dans cette discussion. Horace, voulant donner la raison des inimitiés qu'il a soulevées, rappelle qu'il ne fait pas de sacrifices à la popularité, qu'il se tient à l'écart des grammairiens, lesquels disposent de la réputation des gens de lettres, et qu'il refuse de lire ses ouvrages en public:

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Tous les commentateurs entendent par theatra les salles où se faisaient les lectures, qu'on appela plus tard auditoria; mais je ne crois pas qu'Horace ait employé ce mot au hasard, comme un synonyme ou une expression métaphorique. Il s'agit sans doute de théatres véritables, probablement de ceux qu'on appelait theatra tecta ou odéons, qui servaient, selon Hesychius, pour les concours des rhapsodes et des joueurs de cithare'. Il est impossible qu'on n'en ait pas construit à Rome, puisqu'on en trouve un à Pompéi, qui est antérieur à l'ère chrétienne. Non seulement il y

1. Bull. de l'inst. de corresp. arch., 1875 p. 89.

2. Aurelius Victor, de Caes., 14. Hist. Aug., Alex. Sev., 34 et sq.

3. Horace, ep., 1, 19, 41.

4. Hesych. s. v. '126ɛtov.

en avait qui étaient publics, mais il est probable que les grands personnages en faisaient bâtir dans leurs domaines, pour leurs plaisirs particuliers; tel était ce theatrum peculiare, que Néron éleva au-delà du Tibre et où il fit l'essai de ses talents de musicien', et l'odéon dont on a trouvé quelques ruines dans la villa d'Hadrien à Tibur2. Seulement je crois qu'Horace, qui cherche des excuses plausibles pour sa modestie, veut ici parler des théâtres publics. Les lectures, qui étaient une invention récente, attiraient alors beaucoup de monde, et quand on devait y entendre un auteur en renom, le théâtre était comble (spissa theatra3). C'est ce qui arriva quand Ovide encore jeune, lut ses premiers vers qu'il avait le peuple pour auditeur :

Carmina quum primum populo juvenilia legi...

il nous dit

Dans les époques qui suivirent, toutes les fois qu'il est question des salles où se faisaient les lectures, il est remarquable qu'on trouve toujours quelque expression qui nous fait voir que ces salles ressemblaient à des théâtres. Juvénal plaint les pauvres auteurs qui, voulant faire connaître leurs ouvrages au public, sont forcés d'emprunter à quelque grand seigneur une pièce hors d'usage et de la disposer pour cette circonstance. Il parle de gradins (anabathra) qu'il faut construire, et d'une orchestra où sont placés les sièges des personnages importants. L'Athénée, qu'Hadrien destinait aux leçons des professeurs et aux lectures des poètes, etait aussi dans la même forme et l'on nous dit qu'il y avait des cunei et des subsellia cuneata. Vers la même époque, quoiqu'on possédât des salles spéciales pour ceux qui voulaient se faire entendre en public, on n'avait pas perdu l'habitude de lire dans les théâtres c'est dans le théâtre de Carthage qu'Apulée prononça ces harangues philosophiques ou oratoires dont il nous a laissé des fragments dans ses Florides.

Il est donc très probable que les lectures publiques ont eu lieu d'abord dans les théâtres publics ou privés et que, lorsqu'on construisit des salles exprès pour elles, ce ne furent guère que des théâtres en raccourci. GASTON BOISSIER.

1. Pline, H. N. XXXVII, 1, 7.

2. Nibby Descrizione della villa Adriana, p. 55.

3. Cette expression rappelle tout à fait celle qu'on lit ailleurs (ep., 11, 1, 60) arto stipata theatro.

4. Trist., IV, 10, 55.

5. Juvenal, VII, 46.
6. Sidonius, ep., II, 9.

OXFORD

MUSEU

COLLATIO CODICUM LIVIANORUM.

PARS I, LIBROS I-III CONTINENS (Upsala, 1878).

Ce mémoire de M. Frigell est le répertoire critique le plus complet que l'on possède pour les trois premiers livres de Tite-Live. Le texte des éditions de la première décade publiées jusqu'ici est fondé sur trois manuscrits principaux, le Mediceus, M (x1° siècle), le Parisinus n. 5725, P (xe siècle), le Leidensis, L (xie ou XIIe siècle?), auxquels il faut ajouter le palimpseste de Vérone, qui contient des fragments des livres III-VI1. La publication de M. Frigell renferme de nouvelles collations de M et P, et en outre elle fait connaître plusieurs mss. nouveaux, dont les plus importants sont: 1o deux proches parents de P, le Floriacensis, F (Paris, Bibl. nat., no 5724; antérieur au XIe s.), et l'Upsaliensis, U (fin du xe s. ou commencement du xro); — 2o deux proches parents de L, le Romanus, R (xIe s.) et le Dominicanorum codex, D (Florence, monastère de Saint-Marc 3; XIIe s.); ces deux derniers manuscrits ont une importance particulière, en ce sens qu'ils peuvent suppléer à la connaissance insuffisante qu'on a jusqu'ici du Leidensis.

Or en 1875 j'avais moi-même fait une collation partielle des deux mss. M (Florence, bibl. Laurentienne, plut. 63, 19) et R (bibl. du Vatican, no 3329). En parcourant la collation de M. Frigell, j'y ai remarqué un certain nombre de variantes qui semblent m'avoir échappé, mais j'y ai relevé aussi diverses inexactitudes et surtout beaucoup d'omissions, dont je ne crois pas inutile de publier ici la liste. Il est vrai que la plus grande partie des variantes omises par M. Frigell ne sont que de simples fautes de copie; mais ces fautes peuvent avoir leur importance pour la question du

1. M et P étaient connus jusqu'ici par la collation d'Alschefski, L par une assez mauvaise collation de Drakenborch; le palimpseste de Vérone a été publié, avec de nouvelles collations partielles de M et de L, par M. Th. Mommsen, T. Livii ab urbe condita lib. III-VI quae supersunt in codice rescripto Veronensi, Berlin, 1868. Pour tout ceci, cf. Madvig, Emendationes Livianae (2a ėd.), p. 5 et suiv., et Andr. Frigell, Livianorum librorum primae decadis emendandae ratio, Upsala, 1875.

2. M. Chatelain pense que ce ms. est du commencement du x' s.

3. On sait que les manuscrits de Saint-Marc, depuis la suppression du couvent, ont été réunis à la Bibliothèque Laurentienne.

classement des manuscrits'; souvent aussi elles sont intéressantes pour la connaissance de l'orthographe vulgaire postérieure; enfin il y a une partie de la paléographie latine qui n'a pas encore été traitée d'une façon aussi complète que la partie correspondante de la paléographie grecque, je veux parler de l'étude des confusions de lettres ou de mots qu'on rencontre dans les mss. or c'est en publiant des collations complètes et minutieuses qu'on préparera des matériaux pour cette étude. Toutefois je ne me croirai point obligé de transcrire tous les exemples de certaines fautes bien connues, telles que la confusion de ti et de ci, de ae et de e, l'addition ou la suppression fautive d'un m final, etc. Je ne mentionnerai pas non plus toutes les corrections de 2e main.

Ma collation de R va jusqu'au chap. 50, 3 du livre III; celle de M, jusqu'à la fin du chap. 5 du même livre. Outre les mss. M et R, j'ai pu examiner en Italie, pour la première moitié du livre Ier, divers manuscrits de peu de valeur d'abord les mss. N, B, S de M. Frigell, dont le premier seul (bibl. du Vatican, no 1840; xive s.) a quelque valeur (c'est un parent de LRD); ensuite plusieurs mss. dont M. Frigell ne parle pas : le Vaticanus no 1845 (xive siècle), qui est un proche parent de N, et que je nommerai ; trois mss. de la bibl. Laurentienne (plut. 63, n's 16, 2, 4), que j'appellerai Laur. 1, 2, et 3 (ils sont du xve s., à l'exception du Laur. 1, qui est du XIVe); un ms. de Vérone (bibl. du chapitre de la cathédrale; xve s.), que je désignerai par l'abréviation Ver.; enfin un ms. de la bibl. Magliabecchiana à Florence (no XXIII, 19 du catalogue; xve s.), que je désignerai par l'abréviation Magl. Je mentionnerai les leçons intéressantes que j'ai notées dans ces différents mss. Enfin, M. Chatelain ayant eu l'obligeance d'examiner pour moi divers passages des mss. F et P dont il a été question plus haut, ses indications m'ont fourni un certain nombre de rectifications à la collation de M. Frigell.

Je suivrai comme M. Frigell, page par page, ligne par ligne, la 2e éd. du T.-Live de M. Madvig; j'appellerai m et r la 2o main de Met de R, corr. la 2e main de v; M1 ou R1 les leçons de M ou de R qui ont été corrigées de 2e main et sont ainsi devenues semblables au texte de M. Madvig.

1. Cette question n'a pas encore été traitée d'une façon bien scientifique; faut-il distinguer deux classes de mss., dont l'une comprendrait LRD et dont l'autre se subdiviserait en deux groupes, M d'une part, PFU de l'autre? ou bien le ms. M forme-t-il à lui seul la première classe, la seconde comprenant alors le groupe PFU et le groupe L RD? ou bien encore M, PFU, LRD doivent-ils être considérés comme formant trois classes indépendantes? La solution de cette question, dont je m'occuperai ailleurs, est fort importante pour la constitution du texte.

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