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siècle n'altéraient pas la doctrine essentielle du christianisme; elles en interprétaient, il est vrai, à leur gré certains dogmes et certains préceptes, mais plus philosophiques que théologiques elles étaient par cela même moins dangereuses. C'est au moment où l'Église triomphait, où, montée sur le trône avec Constantin, elle semblait n'avoir plus qu'à jouir de sa victoire, que lui vint le plus grand danger qu'elle eût jusque-là connu l'arianisme parut.

Arias, qui lui a donné son nom, naquit vers l'an 270, dans la Cyrénaïque; à Alexandrie, selon d'autres témoignages. Consacré, dans un àge assez avancé, au ministère chrétien, son éloquence, ses mœurs austères, la mortification profonde empreinte sur son visage, lui attirè rent, en peu de temps, un grand respect et une grande autorité. Mais bientôt l'inquiétude de son esprit, excitée, dit-on, par un mécompte d'ambition, l'emporta à l'erreur. Vers l'an 312 il commença à répandre en secret et avec timidité les nouvelles opinions; puis, enhardi par la faveur qu'elles trouvaient, il les soutint, et les proclama hautement. Partant de l'idée que, hors Dieu, il ne peut y avoir que des créatures, Arius soutenait que le Verbe n'était pas Dieu; qu'il n'était qu'une créature infinie, émanée de Dieu avant que l'univers et les temps existassent; en un mot, Arius niait la consubstantialité, l'égalité du Père et du Fils, la divinité du Christ; il croyait qu'égaler à Dieu, même son Fils, c'était le rabaisser.

Ces opinions téméraires ne tardèrent pas à éveiller l'attention, et à provoquer les censures de l'Eglise. En 321, l'évêque d'Alexandrie excommunia Arius. Cet anathème, loin de l'abattre, sembla ranimer son audace; il avait d'ailleurs pour lui un assez grand nombre d'évêques. Chef habile de parti non moins que subtil théologien, Arius savait gagner la multitude en même temps que les esprits éclairés. Pour populariser ses doctrines, il les mettait en refrains, et avait, sous le titre de Thalie, composé pour la foule des chants hérétiques.

Quand ce dissentiment entre Arius et l'évêque d'Alexandrie éclata, Constantin espéra d'abord pouvoir les réconcilier; mais voyant ses efforts inutiles, il convoqua le concile de Nicée. Au jour marqué pour l'ouverture de ce concile, trois cent dix-huit évêques se réunirent dans une vaste salle, disposée avec une grande magnificence; Constantin s'y rendit lui-même, tout convert d'or et de pierreries les plus précieuses, et accompagné, non de ses gardes ordinaires, mais de ceux de ses ministres qui étaient chrétiens. Assisté de ses défenseurs, Arius s'y présenta aussi; il y exposa sa doctrine, et ne chercha point à la déguiser. A la hardiesse de ses déclarations, entendues sans émotion par les évêques protecteurs d'Arius, les évêques orthodoxes firent éclater leur indignation. Soit respect pour la liberté des discussions, soit juste dé

fiance en des matières qui lui étaient peu familières, soit enfin réserve politique, Constantin hésitait à se déclarer. L'éloquence d'un jeune diacre, l'éloquence d'Athanase fixa les irrésolutions et décida la victoire. Arius fut condamné, et relégué en Illyrie; un édit de Constantin ordonna que ses écrits fussent brûlés, et punit de mort ceux qui seraient convaincus de les avoir cachés.

Mais ce triomphe d'Athanase fut de courte durée. Constantin, nous l'avons vu, avait quelque temps balancé entre Arius et les évêques orthodoxes. Les évêques ariens, soutenus par Eusèbe de Nicomédie, et qui trouvaient dans la famille même de Constantin des partisans et des appuis, obtinrent de convoquer une assemblée à Tyr ce devait être la revanche du concile de Nicée. Mais Athanase veillait; il fallait donc l'éloigner. Ses ennemis, profitant habilement des préventions dont Constantin n'avait pas su se défendre contre cet intrépide athlète de la foi, parvinrent à le faire reléguer à Trèves. Après deux ans d'exil, Athanase fut rappelé; mais de plus rudes épreuves l'attendaient à son retour: Constance régnait, et avec lui l'arianisme. A peine monté sur le trône, ce prince déclare Athanase déchu du siége d'Alexandrie. Vainement le second fils de Constantin, Constans, aussi zélé défenseur de l'orthodoxie que Constance l'était de l'hérésie, écrivit à son frère, de la manière la plus pressante, en faveur d'Athanase; le prince resta inflexible. D'autres graves accusations vinrent compromettre le courageux archevêque dans l'esprit de l'empereur.

Un capitaine des gardes de l'empereur Constans, Magnence, profitant de l'indolence de ce prince, avait revêtu la pourpre impériale à Autun en 349, et vaincu Constans, qui périt dans la fuite (350). Les ennemis d'Athanase l'accusèrent, auprès de Constance, d'avoir entretenu une correspondance avec l'audacieux prétendant. Nous verrons Athanase repousser avec une éloquente indignation ses attaques perfides. Sous Julien, rentré plutôt que remis en possession de son siége, Athanase n'en resta pas longtemps tranquille possesseur : « J'apprends, dit Julien dans une de ses lettres, qu'Athanase, avec son audace ordinaire, s'est remis en possession de ce qu'ils appellent le trône épiscopal. Le scélérat! il ose, sous mon règne, baptiser des femmes grecques d'une naissance distinguée. Lui, un petit homme de rien, il se fait gloire de braver la mort. » Ces paroles furent suivies d'un ordre d'exil. Rappelé en 363 par Jovien, qui eut à peine le temps d'être reconnu empereur, Athanase ne trouva guère dans Valens des dispositions meilleures que dans Constance; il put cependant mourir (373) sur le siége épiscopal que tant de fois il avait été forcé d'abandonner : il l'avait occupé, avec des fortunes bien diverses, pendant quarante-six ans.

La vie d'Athanase, on le voit, se lie tout

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Quand on voit, je ne dis pas Constance et Valens, se déclarer pour l'hérésie, mais Constantin lui-même un moment hésiter, puis, après s'être prononcé contre Arius et l'avoir banni, le rappeler, et la mort soudaine et étrange d'Arius lui épargner peut-être l'embarras d'un fàcheux démenti à sa foi, on doit penser qu'il y avait engagée dans l'arianisme une question autre que la question religieuse. C'est qu'en effet il ne s'agissait de rien moins que d'un démembrement de l'autorité impériale, du grave et difficile problème, du spirituel et du temporel. L'empereur, dans les constitutions paiennes, était en même temps le chef de la religion; prince et pontife, il réunissait en lui les deux puissances. Le chris-, tianisme, par la voix de Tertullien, brisa cette union; il fit la part du spirituel et du temporel; il sépara la tiare du sceptre. Si Constantin ne comprit pas tout d'abord ce divorce, il finit par l'entrevoir; et de là sans doute son hésitation, puis son penchant vers les ariens. Je dis les ariens et non l'arianisme; car Constantin n'eût pas volontiers et sciemment cédé à l'erreur. Mais ce que le chrétien eût refusé aux hérétiques, l'empereur était en danger de l'accorder aux complaisances des ariens. Les ariens, en effet, avaient, eux, de bonne heure senti où était en quelque sorte le côté vulnérable des empereurs chrétiens; ils les prirent par leur faible, l'amour et la nécessité du pouvoir. Parti politique autant que parti religieux, mais parti complaisant et habile, ils offrirent aux empereurs, en retour de la protection ou de l'approbation qu'ils leur demandaient, une sourmission qu'ils ne pouvaient trouver dans les évêques orthodoxes; car ceuxci, avec l'intégrité de leur foi, voulaient l'indépendance qui la pouvait seule assurer et garantir.

Si Constantin, dans son intérêt plutôt que par penchant, avait, pour ainsi dire, été tenté de compter avec les ariens, on comprendra que Constance se soit ouvertement déclaré pour eux. Constance, en effet, avait, si je l'ose dire, tous les inconvénients de la conversion de Constantin, et il n'en avait pas les avantages. Au point de vue politique, sa situation était critique et incertaine. Les traditions de l'hérédité monarchique n'étaient pas si fortement établies que les souvenirs de l'élection militaire ou de l'adoption (l'une avec ses chances sanglantes, l'autre avec la suite heureuse des Antonins) ne fussent présentes à bien des mémoires, et ne pussent inquiéter le fils de Constantin sur la solidité de son pouvoir; et ce fut sans doute sous l'impression de cette crainte, qu'il prit le parti vio

lent et atroce de faire périr tant de membres de sa famille dans cette position, il dut donc s'appuyer sur le parti religieux, qui était le plus disposé à lè soutenir; les ariens s'offraient naturellement à lui.

Nous avons montré que la situation politique de Constance était mal assurée; sa situation religieuse, si je puis ainsi m'exprimer, n'était guère meilleure. La position de Constance, en face de l'Église, était beaucoup moins favorable què ne l'avait été celle de Constantin. En adoptant le christianisme, en l'associant à l'empire, Constantin s'en fit et en resta en quelque sorte le tuteur. Soumis aux évêques dans les matières de foi, il ne voulut, il est vrai, être, comme il le disait, que l'évêque du dehors. Mais les évêques lui rendaient en déférence ce qu'il leur accordait en liberté. Ils se faisaient un devoir de le consulter, même sur les questions théologiques. Cette déférence que les évêques avaient eue pour Constantin, pour le premier empereur chrétien, hommage de leur part en nême temps que reconnaissance, ils ne l'eurent pas, ils ne la pouvaient avoir pour un autre prince. Constance le comprit; aussi parut-il subír, plutôt que l'adopter, la révolution faite par Constantin dans la religion de l'État. L'arianisme, qui, en se subordonnant au prince, réparait, autant qu'il était en lui, l'amoindrissement que le changement de religion avait apporté dans le pouvoir du prince, l'arianisme devait donc plaire à Constance, et en être puissamment soutenu. Ajoutons que ces premiers empereurs chrétiens n'avaient pas l'intelligence bien nette des vérités chrétiennes, et que, par un accommodement trop ordinaire au cœur de l'homme, ils pouvaient, non sans sincérité peut-être, voir la foi véritable là où était leur intérêt. Quoi qu'il en soit, Constance fut le précurseur de Henr VIII; comme lui, il tenta de fonder une Église politique.

Tous les ouvrages de saint Athanase se rapportent à l'unique pensée de sa vie et de son épiscopat, la défense de la foi et ses luttes contre l'arianisme; les principaux sont : Exposition de la foi; un savant commentaire sur le texte Personne ne connaît

qui est le Fils, que le Père; ni quel est le | Père, que le Fils; une Lettre aux évêques orthodoxes: tous ouvrages qui, sous des titres différents, forment comme une trilogie théologique qui a pour but la défense de la consubstantialité du Verbe, doctrine qu'Athanase avait fait prévaloir au concile de Nicée; — l'Apologie contre les Ariens, recueil divisé en deux parties, la première comprenant un grand nombre d'actes, mémoires, lettres synodales ou particulières, toutes relatives à la persécution suscitée par le parti arien contre Athanase; la seconde présentant l'histoire de l'hérésie, qu'elle prend à ses origines, soit dans ses progrès, jusques et au delà du concile de Nicée; -une Lettre encyclique aux évêques d'Égypte et de Libye, ou

dans l'abondance, la force en tout et la mesure, telles sont en effet les qualités distinctives et supérieures du génie et du caractère d'Athanase, un de ces hommes en qui, selon la belle pensée de Grégoire de Nazianze, « la Providence prend de loin la mesure de ses grands ouvrages. » L'œuvre d'Athanase, la défaite de l'arianisme est un de ces grands ouvrages; cette défaite a plus fait pour la foi que la conversion de Constantin.

premier Discours contre les ariens; ou pré- | cheresse, profondeur sans obscurité, la sobriété servatif adressé aux évêques contre les formules de foi captieuses que les ariens ne cessaient de publier, ouvrage qui se rattache surtout au concile de Tyr; - Histoire de l'Arianisme : Athanase l'accuse ouvertement; il lui reproche ses fourberies et ses artifices, ses sanguinaires exécutions, et. dénonce la facilité avec laquelle Constance se prête à tous ses complots: ces ouvrages ne sont, à proprement parler, qu'une introduction historique à un traité exclusivement théologique que, sous le titre de l'Arianisme, saint Athanase a consacré à la réfutation de cette hérésie; - Discours contre les ariens: ces discours, qui sont au nombre de quatre, de cinq, dans quelques éditions, ne forment en réalité qu'un même ouvrage, partagé en quatre livres.

Quelques autres traités, tout en se rattachant encore à l'arianisme, se rapportent plus particulièrement à la vie du patriarche d'Alexandrie et aux luttes personnelles qu'il eut à soutenir. En première ligne, il faut placer l'Apologie à l'empereur Constance, dans laquelle, se justifiant des accusations portées contre lui, il se défend surtout d'avoir entretenu correspondance avec Magnence, retrace la persécution exercée contre lui par le duc Syrien, et semble, précurseur de saint Ambroise, lui donner le ton de cette éloquence simple, vive, avec laquelle celui-ci retracera les combats qu'il aura à soutenir aussi contre l'arianisme; vient ensuite l'Apologie de sa fuite, complément du précédeut écrit, mais qui s'adresse particulièrement aux ariens, et non à l'empereur.

Résumons les traits divers de la vie et du génie d'Athanase. Athanase, nous l'avons dit, est la plus grande physionomie de l'Église grecque; il présente, à un degré suprême et dans une harmonie parfaite, la réunion si rare du génie et du caractère, de l'autorité et de la réflexion : ses paroles et ses actions se répondent et se confirment mutuellement. Hardi sans être téméraire, inflexible sans entêtement, d'une science profonde et d'une habileté consommée dans les affaires humaines et divines, jamais ni sa doctrine ni sa prudence ne se trouvent en défaut. Il sait, alors même qu'il faut résister, et quand il résiste, s'arrêter à cette limite où l'opiniâtreté deviendrait révolte.

Dans ses ouvrages, même sagesse tout ensemble et même vigueur. Bien qu'avec cette vivacité particulière au génie grec, et que n'avait pu tempérer même la discipline chrétienne, il s'abandonne à toutes les subtilités de la dialectique, aux plus profondes discussions de la théologie, plus heureux que beaucoup d'autres docteurs chrétiens de l'Eglise grecque, il ne s'y égare jamais. L'Église aura de plus brillants orateurs, elle ne comptera point de défenseur plus habile de la foi, d'athlète plus éprouvé, de plus net et de plus précis théologien. Concision sans sé

La première édition des œuvres de saint Ambroise parut à Vicence, en 1482 (texte latin ); elle fut suivie des éditions de Heidelberg, 1601 (texte grec avec la traduction latine de Nannius), de Paris, 1627 et 1698, 3 vol. in-fol.

CHARPENTIER.

Socrate, Hist. ecclés., I, 8, 9, 23; III, 4. - Sozomène, Hist. eccles., II, 17, 25, 30 ; III, 2, 6. — · Théodoret, Hist. eccles., I, 25. -Sulpice-Sévère, Historia sacra. - Photius, Biblioth., p. 1430, édit. Genev. — Tillemont, Mem. ecclésiast., t. VIII. — D. Ceillier. Hermant, Vie dAthanase.

* ATHANASE, évêque d'Ancyre, vivait dans la seconde moitié du quatrième siècle. Il devint évêque d'Ancyre en l'an 360, assista au concile d'Antioche en 363, et y signa le symbole de Nicée. Saint Basile et saint Grégoire de Nazianze ont loué les vertus de ce prélat. La soixanteseptième épitre du premier est adressée à l'Église d'Ancyre, pour la consoler de la mort de son évêque.

Saint Basile, Épitres 58, 54, 67. Saint Grégoire de Nazianze, Orat., I, in Eunomianos. — Baronius, an. $73, n° 34.

*ATHANASE, prêtre de l'Église d'Alexandrie, vivait dans la seconde moitié du cinquième siè cle. Il fut en butte aux plus cruelles persécutions de la part de son évêque Dioscore, qui reprochait à Athanase son attache aux doctrines orthodoxes, s'il en faut croire la défense que le prêtre persécuté présenta en l'an 451 au concile de Chalcédoine, et qui fait partie des actes du concile.

Concilium Chalcedonense, dans le Recueil de Labbe, IV, p. 405.

* ATHANASE, jurisconsulte grec, vivait dans la seconde moitié du sixième siècle. Il est appelé aussi l'Avocat d'Émèse (en Syrie), dans le manuscrit d'un commentaire qu'il a fait sur les Nouvelles de Justinien et de Justin. Cet ouvrage, intitulé Athanasii Scolastici Emiseni de Novellis Constitutionibus imperatorum Justiniani Justinique commentarium, a été imprimé dans les Anecdota d'Heimbach; Leipzig, 1838.

Buche, Historia Jurisprudentiæ Romanæ.

*ATHANASE, évêque de Naples, mort en 900. Il devint évêque en 877, grâce à l'influence de son frère Sergius, duc de Naples, contre lequel il conspira l'année suivante. Sergius fut déposé, fait prisonnier et livré au pape Jean VIII, contraire à Sergius. Athanase devint duc à la place de son frère. L'usurpateur ne jouit pas longtemps des fruits de son crime: il fut excommunié en

887, et Naples fut comprise dans l'interdit. Athanase se ligua avec les Sarrasins, prit part à leurs entreprises, et partagea le butin qu'ils prenaient sur l'ennemi. — Il paraît qu'il ne manqua ni de résolution ni de talent militaire.

Giannone, Historia civile di Napoli, lib. VIII, cap 1. *ATHANASE, patriarche de Constantinople, vivait dans la seconde moitié du treizième siècle. Il succéda à George ou Grégoire de Chypre en 1289. Quatre ans plus tard il abdiqua, et Jean fut mis en sa place. Athanase dut reprendre ses fonctions en 1304, et six ans après il se démit encore. On a d'Athanase quelques traités qui se trouvent dans la Bibliothèque des Pères.

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Bibliotheca Patrum, III, 141, 1624. Pachymère, De Andronico Palæologo. Nicéphore Grégoire, Historia Byzantina, VI, et adnotationes; Bonn, 1829.rérl, Dictionnaire historique.

Mo

*ATHANASE (Pierre), surnommé le Rhéteur, naquit dans l'île de Chypre à la fin du seizième siècle, et mourut à Paris en 1663. Il vint en France vers 1638, et travailla avec zèle à l'extinction du schisme de l'Orient. On a de lui: Opuscula philosophica quatuor, gr.-lat.; Paris, 1639, in-4°;— Τρυφή ψυχῆς ἢ κῆπος ἐκ τῶν τῷ μεγάλῳ Ἰαμβλίχῳ πονηθέντων φυτευθείς (les Délices de l'âme, ou Jardin planté avec les travaux du grand Jamblique); Paris, 1639, in-4°, avec une version latine; - Aristoteles propriam de animæ immortalitate mentem explicans; opus ex multis ac variis philosophis collectum Aristotelis ipsius auditoribus, etc.; ib., 1741, in-4°; -Anti-Patellaros;— Epistola de unione Ecclesiarum, ad Alexandrinum et Hierosolymitanum patriarchas; — Anti-Campanella, in compendium redactus; Paris, 1655, in-4°. D'autres ouvrages sont restés inédits.

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Fabricius, Bibl. græca, V. 771. Freytag, Analecta litteraria, au mot Rhetor.- Baluze, dans B. Lupi Opera, p. 443. Le P. Lequien, Oriens christianus, t. I, p. 339. ATHANASIO ( D. Pedro), peintre espagnol, né à Grenade en 1638. Il eut pour maître Alexis Cano, et devint bientôt lui-même le premier coloriste de son temps, quoiqu'on lui trouve peu d'invention, et qu'il soit souvent froid et incorrect. Il peignit plusieurs tableaux pour les églises de Séville et de Grenade. Il peignit aussi à Madrid, où il se rendit en 1768. Parmi ses œuvres les plus estimées, on cite une Conception de la Vierge et une Conversion de saint Paul.

Bermudez, Diccionario historico.

ATHÉAS OU ATÉAS, roi des Scythes vers l'an 350 avant J.-C. Il était en guerre avec Philippe, roi de Macédoine. Un jour ses troupes prirent un célèbre musicien; Athéas le fit chanter, et comme il vit ses soldats s'attendrir à la voix du prisonnier : « Pour moi, dit-il, j'aime mieux entendre hennir un cheval, que d'entendre chanter cet homme-là. » Philippe eut recours aux stratagèmes pour vaincre son ennemi, et il en vint à bout dans un combat où Athéas fut tué à l'âge de quatre-vingt-dix ans.

Justin, IX, 2.

Frontin, II,

Orose, III, 13,

ATHELARD. Voy. ADELARD.

ATHELSTAN, ADELSTAN, ALDESTAN, ou ÉTHELSTAN, célèbre roi anglo-saxon, né en 895, mort à Glocester le 25 octobre 941 de J.-C. Il était petit-fils d'Alfred le Grand, et succéda en 925 à Édouard l'Aîné, son père. Sa mère, Egwina, était de naissance obscure, et, suivant Guillaume de Malmesbury, la fille d'un berger. Athelstan fut d'abord proclamé roi par les Merciens et par les Saxons à Winchester, puis couronné à Kingston-sur-la-Tamise, après avoir battu ses ennemis qui lui avaient contesté comme bâtard la légitimité de sa succession. Il se rendit tributaires les principaux chefs danois, entre autres Guthefried, fils de Sihtric, dont les États s'étendaient depuis la Tees jusqu'à Édimbourg. Son alliance était recherchée par tous les souverains de l'Occident. Louis IV d'Outre-mer vint, pendant l'usurpation de Raoul, chercher un refuge auprès d'Athelstan, son oncle maternel, qui l'aida à recouvrer le trône. D'autres prétendants exilés, comme Haco, prince de Norwége, Mathuedoi, duc de Bretagne, trouvèrent un asile à la cour du roi anglo-saxon. Les sœurs d'Athelstan furent mariées à de puissants seigneurs : Elgifa à l'empereur Othon le Grand, et Éthilda à Hugues, duc de France, père de Hugues Capet, fondateur de la dynastie capétienne.

En 933 Edgwin fut noyé dans la mer, probablement par ordre d'Athelstan, son frère. Cclui-ci entreprit, dans la même année, une expédition en Écosse, dont il ravagea la côte jusqu'à Caithness. En 937, Constantin, roi d'Écosse, et Anlaf, fils banni de Sihtric, formèrent une ligue formidable, et envahirent les domaines d'Athelstan. Il s'ensuivit une bataille sanglante à Branferd; les deux chefs de la ligue furent mis en fuite. La chronique saxonne donne le récit poétique de cette bataille, la plus importante après celle de Hastings. A dater de ce moment, Athelstan vécut en paix. Il favorisa le clergé, fonda et rebâtit plusieurs monastères, et fit quelques sages lois, recueillies par Brompton et Willis. Il ne laissa pas d'enfants, et fut enterré sous l'autel de l'église abbatiale de Malmesbury, qu'il avait richement dotée. Il eut pour successeur son frère consanguin Edmond Ier. H. Turner, Anglo-Saxons. Lingard, History of England.

ATHÉNAGORAS ('Anvayópaç), philosophe grec converti au christianisme à Athènes, vivait dans la première moitié du second siècle. On a peu de détails sur ce philosophe. Il adressa à l'empereur une apologie en faveur des chrétiens, pour les justifier des calomnies dont ils étaient l'objet. La date de cette apologie peut être placée vers l'an 176-179 : elle est adressée en même temps à Marc-Aurèle et à son fils Commode. Cette pièce, inconnue à Eusèbe, Photius et saint Jérôme, a été citée par Méthodius, dans un passage cité par saint Épiphane.

L'Apologie pour les Chrétiens, et la Résurrection des Morts (Пepì άvaoτάoεwg twv vexpv), sont écrites dans le meilleur style antique; elles ont été imprimées l'une et l'autre par Conrad Gesner avec les notes de Henri Estienne, à Paris, en 1557. La meilleure édition est celle des Bénédictins, 1742, in-fol.

Le prétendu roman traduit du grec d'Athénagoras a été traduit en français par Fumée de Génille, sous ce titre : Du vrai et parfaict❘ Amour, écrit en grec par Athénagoras, philosophe athénien, contenant les amours honnestes de Théogènes et de Charide, de Phérécides et de Mélangénie; Paris, 1599, 1612. Ce roman n'est évidemment pas du philosophe grec.

Mosheim, De Vera Etate Apologetici quem Athenodorus scripsit, in Dissertationes ad Histor, ecclesiast. pertinentes, 1, 269-319. Fabricius, Bibliotheca græca, ed. Harles, Vill, 95. →→→ Neander, Allgemeine Geschichte der Christlichen Religion und Kirche, I, 111, 1133. — Huet, Traité de l'Origine des Romans. Bibliothèque des Romans, août 1775. — Clément, Bibl. curieuse.

*ATHÉNAGORAS, médecin grec, dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il écrivit un traité latin sur le pouls et l'urine, en manuscrit à la Bibliothèque de Paris.

Athénagore est aussi le nom d'un écrivain agricole cité par Varron et Columelle, et qui a dû vivre au premier siècle avant l'ère chrétienne.

Varron, de Re Rustica, I, chap. 1, sect. 9.- Columelle, de Re Rustica, I, chap. I, sect. 10, éd. Schneider.- Mead, Dissert. de nummis quibusdam a Smyrnæis in Medicorum honorem percussis; Londres, 1725; Strasb., 12-580. -Fabricius, Biblioth. græca, XIII, 93; ed. vet. Kuhn, Additam. ad Elench. Medicor.

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ATHÉNAÏS, impératrice d'Orient, plus connue sous le nom d'Eudocie ou Eudoxie. Voy. EUDOXIE.

ATHENAS (Pierre-Louis), archéologue et industriel, né à Paris le 3 février 1752, mort le 11 mars 1829. Son père était épicier-droguiste dans la rue Mouffetard, où son frère fut longtemps pharmacien. « Issu d'un sacristain de paroisse, disait Athénas, j'aurais été enfant de choeur, abbé, ou moine. C'est aux alcalins commerciaux qui remplissaient les magasins de mon père, aux soudes et aux potasses qu'il vendait journellement aux blanchisseuses de la rivière des Gobelins, que j'ai dù ma destinée pharmacologique. » Entraîné en effet par un goût décidé pour les sciences naturelles, il étudia avec soin la chimie et la physique sous le savant père Malherbe; la minéralogie, la géologie, l'anatomie, etc., sous Buffon et Daubenton. Vers 1786 il vint se fixer à Nantes, où il resta jusqu'à sa mort, en 1829. Durant ces quarante-trois ans, il renouvela presque entièrement l'agriculture dans le département de la Loire-Inférieure; y naturalisa l'herbe de Guinée (panicum altissimum), l'un des fourrages les meilleurs et les plus abondants; inventa une puissante charrue de défrichement, qui lui valut en 1824 la grande médaille d'or de l'Académie des sciences; découvrit la riche mine d'étain de Périac, et rendit en de tels services à ce département, qu'à

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sa mort la chambre de commerce de Nantes fit à sa veuve une rente viagère de la moitié des honoraires dont il jouissait comme secrétaire de cette chambre. On a de lui un nombre considérable de notes, de mémoires, de dissertations, de rapports, publiés dans le Lycée armoricain ou dans les procès-verbaux de la Société académique de Nantes. En voici les titres : Rapport sur les fouilles faites à Nantes, de 1805 å 1807; Mémoire sur l'inflammation spontanée des tourbières; Mémoire sur la déesse Sandrodige; - Rapport sur les mémoires pour le prix sur le défrichement des landes; Mémoire sur des armes celtiques; - sur le froment du cap de Bonne-Espérance, le froment de Russie et l'avoine de Pensylvanie; Sur les instruments aratoires de l'abbaye de la Meilleraye; ·Sur un glaive de bronze antique, trouvé dans les marais de Montoire; Controverse sur la situation de l'ile d'Her; Notice sur l'état de lá Loire près de Nantes, au septième siècle, et les îles d'Indre et Indret ; Sur la tour d'Oudon, et sur la cathédrale de Nantes; Mémoire sur les deux charrues de défrichement inventées par l'auteur; — Rapport sur un plan de recherches archéologiques, envoyé par le ministre de l'intérieur; - Mémoire sur la véritable situation du Brivates Portus de Ptolémée, et sur le nom que portait Brest dans les premiers siècles de notre ère, — de l'ile de Sein, du Menez-Brée, des Brilonnes, des Britonni et des Braies gauloises, — Sur les autels druidiques; Compte rendu de l'essai de M. Mahé sur les antiquités du Morbihan;-Sur le Mare conclusum de César; Sur l'idole du Sommeil, trouvée à Nantes à l'entrée du canal de Bretagne.

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ATHÉNÉE, ATHENÆUS ('A¤ýуαtog), nom commun à plusieurs Grecs célèbres dans les lettres et les sciences. Les voici dans leur ordre chronologique :

* ATHÉNÉE, écrivain, militaire grec, vivait vers l'an 200 avant J.-C. Il fut contemporain d'Archimède, et laissa un ouvrage intitulé map Mnyavuάtwv, adressé à Marcellus (le consul apparemment), et que l'on trouve dans la collection de Thévenot, Paris, 1693. Proclus, dans son commentaire sur Euclide, parle d'un Athenée de Cyzique, versé dans la géométrie. Il y eut un autre Athénée de Byzance, employé comme architecte militaire par l'empereur Galien.

Fabricius, Biblioth. græca, IV, 222; V, 633, éd. Harles.

ATHÉNÉE, philosophe péripatéticien grec, natif de Séleucie, vivait vers l'an 50 avant J.-C. Il joua le rôle de chef de parti dans sa ville natale, et vint ensuite à Rome, où il se lia avec Licinius Varro Muræna. Lors de la découverte de la conspiration de ce dernier contre Auguste,

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