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Dans toutes les circonstances de sa vie, Frédéric-Auguste montra une ferme résolution de rendre son peuple heureux. On n'a pu lui reprocher, pendant son long règne, aucun abus de pouvoir, et il ne porta jamais aucune atteinte aux droits d'autrui. Peu partisan des innovations, il n'entreprit jamais rien par le seul amour de la gloire ou par l'entraînement de l'exemple; mais il fallait que l'expérience l'eût convaincu de l'utilité d'une idée ou d'une invention nouvelle pour qu'il consentit à l'adopter. Il parvint à amortir graduellement la dette publique; et la sévère probité de son gouvernement était si bien connue que, malgré l'intérêt peu élevé qu'ils rapportaient, les papiers d'État de la Saxe montèrent au-dessus de leur valeur nominale. Il s'imposait au besoin des sacrifices personnels pour empêcher l'État de contracter des dettes; et jamais il ne souffrit qu'on opposât son intérêt particulier ou celui de l'administration à l'intérêt de ses sujets. Il eut surtout l'occasion de donner des preuves de sa sollicitude paternelle pour le bonheur de son pays pendant les cruelles années de disette de 1772, 1804, 1805, et lors des terribles inondations de 1784, 1799, 1804. Sous son règne, la culture des terres, l'éducation des bestiaux, et surtout l'amélioration des brebis de la race électorale, firent d'importants progrès, grâce aux encouragements qu'il leur accordait. Réglée par de sages ordonnances, l'exploitation des mines, des salines et des forêts, devint l'objet d'une attention spéciale. Le prince favorisa de tout son pouvoir l'établissement de manufactures et de fabriques, de filatures principalement. Le commerce, qui avait beaucoup souffert par suite de la guerre de sept ans et des taxes dont on avait grevé les marchandises étrangères pendant la minorité de l'électeur, atteignit à un degré de prospérité encore inconnu. L'armée fut mise sur un meilleur pied; des écoles parfaitement organisées furent destinées à l'instruction des futurs officiers; un code pénal militaire fut promulgué. Les universités de Wittenberg et de Leipzig trouvèrent en lui un puissant appui. Les écoles dites Fürstenschulen de Pforta, de Meissen et de Grimma, subirent d'importantes réformes. Il fonda les séminaires de Dresde et de Weissenfels, l'institut pour les enfants de troupe d'Annaburg, les écoles inférieures des mines de l'Erzgebirg, et introduisit de nombreuses améliorations dans l'Académie des mines de Freiberg. Mais ce qui mérite surtout des éloges, ce sont les changements qu'il opéra dans la législation. La torture fut abolie en 1770, et l'on admit plus rarement les serments d'affirmation; l'application de la peine de mort devint moins fréquente, et la mort elle-même moins cruelle. Les fonctions publiques cessèrent de faire l'objet d'un trafic; l'administration de la justice fut séparée de l'administration des finances; de bonnes ordonnances de police furent rendues, et une loi de tutelle promulguée. On vit s'élever de toutes

parts des maisons d'orphelins, des maisons de travail, des hôpitaux et des maisons de détention. Partout régnait un esprit de justice, d'ordre, de modération et de probité.

Quoique ami de la paix, Frédéric-Auguste fut souvent entraîné dans les guerres que se faisaient les puissances voisines. Les prétentions de sa mère, princesse électorale de Bavière, sur la succession de l'électeur son frère, l'engagèrent à s'unir à Frédéric le Grand, en 1778, dans la guerre de la succession de Bavière. L'intérêt de la Saxe et sa position géographique rendaient désirable un rapprochement avec la Prusse : aussi l'électeur entra-t-il dans la ligue des princes d'Allemagne (Fürstenbund), formée par Frédéric II. Les mêmes motifs le portèrent à refuser la couronne de Pologne que les Polonais lui firent offrir, en 1791, pour lui et ses successeurs, par le prince Adam Czartoriski. Lorsque, à la suite de l'entrevue de Pilnitz, l'empereur Léopold II et le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II conclurent à Berlin, le 7 février 1792, leur alliance contre la France révolutionnaire, il refusa de se joindre à eux comme prince souverain; mais lorsqu'en 1793 l'Empire eut déclaré la guerre à la république française, il fournit son contingent comme membre de l'Empire, et pendant quatre ans il prit part à la guerre, comme son devoir l'y obligeait. Il accéda à l'armistice et au traité de neutralité du cercle de la haute Saxe, conclu avec la France le 13 août 1796, et fit occuper par ses troupes la ligne de démarcation le long de la frontière méridionale de ses États. Au congrès de Rastadt, il chercha à soutenir l'indépendance de l'empire d'Allemagne. Nommé membre de la députation de l'Empire, avec sept autres États, lors de l'affaire des indemnités qui se traita à Ratisbonne en 1802 et 1803, il mit tous ses soins à faire répartir les dédommagements avec une sévère justice.

Frédéric-Auguste ne prit aucune part à la guerre de 1805 entre la France et l'Autriche; mais, allié de la Prusse, il dut permettre aux armées royales de traverser ses États. Après la dissolution de l'empire d'Allemagne le 6 août 1806, il se vit forcé d'envoyer un corps de vingt-deux mille hommes à l'armée du roi de Prusse; et après la bataille d'Iéna, le 14 octobre 1806, la Saxe tomba la première au pouvoir des Français. Dans cette circonstance, le sort du pays aurait certainement été des plus fâcheux, si les vertus de Frédéric-Auguste comme particulier et comme souverain n'avaient inspiré du respect même à son ennemi. Cependant, sans parler des nombreuses réquisitions, Napoléon frappa la Saxe d'une contribution de guerre de vingt-cinq millions de francs, saisit le domaine, et nomma une commission provisoire pour l'administrer; il consentit, du reste, à la neutralité de l'électeur.

A cette époque malheureuse, Frédéric-Auguste vint au secours de ses sujets en leur

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avançant des sommes d'argent et en faisant l'abandon de son domaine, mais surtout en concluant avec Napoléon un traité de paix à Posen, le 11 décembre 1806. Il prit ensuite le titre de roi, et entra en cette qualité dans la confédération du Rhin. Son contingent fut fixé à vingt mille hommes. Napoléon lui assura la possession du cercle de Kottbus, dans la basse Lusace; mais en revanche il fut obligé de céder le bailliage de Gommern, le comté de Barby, Treffurt et la partie saxonne du comté de Mansfeld, qui furent réunis au nouveau royaume de Westphalie. Une compensation lui fut bientôt offerte la paix de Tilsit, en 1807, lui céda le grand-duché de Varsovie. Mais, roi de Saxe et grand-duc de Varsovie, il était doublement obligé à prendre part aux guerres de la France : cependant il fut dispensé d'envoyer de ses troupes en Espagne. Dans la campagne de 1809 contre l'Autriche, il ne fournit que son contingent au protecteur de la confédération; mais il se vit obligé de quitter sa capitale et de se retirer d'abord à Naumbourg et puis à Francfortsur-le-Mein, à cause des partis ennemis qui sillonnaient la Saxe dans tous les sens. Lors de la retraite de Russie en 1813, ses États devinrent le principal champ de bataille des ennemis. Les alliés s'étant emparés de la Saxe, Frédéric-Auguste se rendit à Plauen, puis à Ratisbonne, et enfin à Prague; mais les ordres menaçants de Napoléon le rappelèrent à Dresde, après la bataille de Lutzen. Il se trouvait dans cette ville lorsque les alliés, à l'expiration de la trêve, dirigèrent leurs hostilités contre la Saxe. Il suivit ensuite Napoléon à Leipzig, où il tomba au pouvoir des alliés, qui y entrèrent le 19 octobre. L'empereur Alexandre fit dire au roi qu'il devait se regarder comme son prisonnier. En vain il offrit aux empereurs d'Autriche et de Russie de faire cause commune avec eux; il dut quitter ses États le 13 octobre, et se retira à Berlin d'abord, puis au château de Friedrichsfeld, où il protesta contre le projet qu'on semblait méditer de réunir la Saxe à la Prusse. On lui permit plus tard de s'établir à Presbourg, d'où il prit part aux actes du congrès de Vienne. Ce ne fut que le 7 juin 1815 qu'il rentra dans sa capitale, par suite du traité conclu avec la Prusse le 18 mai, et qui lui enleva la province de Wittenberg, ou la Saxe actuellement prussienne. Il fonda l'ordre du Mérite et de la Fidélité, en mémoire de son retour. Peu de temps suffit à ce bon roi pour relever le crédit public | et réorganiser l'administration du pays d'après sa situation nouvelle; sa conduite fut en toutes choses marquée au coin de la modération. Au mois de septembre 1818, il célébra le cinquantième anniversaire de son avénement au trône, et au mois de janvier suivant celui de son mariage. La fin de son règne fut paisible. Il mourut à l'âge de soixante-dix-huit ans, et eut pour successeur Antoine, l'aîné de ses frères.

Sur la vie et le règne de Frédéric-Auguste, par Weisse, Leipzig, 1811; par Herrmann, Dresde, 1827, et par Pœlitz, Leipzig, 1830, 2 vol. in-8°.

FRÉDÉRIC-AUGUSTE II, roi actuel de Saxe, né le 18 mai 1797. C'est l'aîné des fils du prince Maximilien, frère cadet des rois Frédéric-Auguste et Antoine, et de sa première épouse Caroline-Marie-Thérèse, née princesse de Parme. A l'âge de sept ans il perdit sa mère; peu de temps auparavant, son éducation avait été confiée au général de Forell, grand maître de la cour, homme estimé pour la pureté de ses mœurs, et descendant d'une famille de la Suisse française. Il avait à peine accompli sa douzième année, lorsqu'il fut obligé, avec toute la famille royale, de quitter Dresde, trop exposée à une surprise, et que l'absence de l'armée saxonne, qui avait suivi Napoléon en Autriche en 1809, laissait sans défense. I séjourna momentanément à Leipzig et à Francfort-sur-le-Mein, toujours occupé de ses études. Les événements de la guerre ayant forcé la famille royale à quitter une seconde fois Dresde au commencement de 1813, il la suivit à Ratisbonne par Baireuth, et au mois d'avril à Prague par Linz. Lorsque le roi Frédéric-Auguste Ier rentra dans sa capitale après la bataille de Lutzen, le jeune prince partit de Prague, et rejoignit bientôt son oncle; mais après un court séjour dans sa patrie, désolée par la guerre, il retourna (novembre 1813), avec son père, ses frères et ses sœurs, à Prague, où il resta dix-huit mois. Pendant tout ce temps, ses études ne furent pas un instant interrompues, et il profitait d'autant plus de ses leçons que l'expérience avait muri son esprit ; la société des savants de Prague lui fournissait d'ailleurs de fréquents moyens de s'instruire.

En 1815, après le retour de Napoléon de l'ile d'Elbe, Frédéric-Auguste Ier ayant résolu d'envoyer les ainés de ses neveux rejoindre les armées alliées, les princes Frédéric et Clément, accompagnés du lieutenant général de Watzdorff, se rendirent d'abord de Prague à Presbourg, où habitait leur oncle depuis le 4 mars 1815, et se mirent ensuite en route pour le quartier général du prince de Schwarzenberg. Arrivés à Dijon, où était établi celui de l'archiduc Ferdinand d'Este, général en chef de la réserve autrichienne, ce prince les accueillit avec cordialité, et se chargea de les initier luimême au métier des armes. Cependant la bataille de Waterloo trompa leur espoir de prendre part à quelque affaire : ils allèrent visiter Paris, et retournèrent ensuite à Dresde (novembre 1815), après avoir visité Carlsruhe, Stuttgart et Munich. Les trois frères se trouvant réunis de nouveau, on leur donna pour gouverneur, en 1816, le général de Watzdorff, qui joignait une grande connaissance du monde au patriotisme le plus éprouvé. Le major de Cervini, actuellement commandant supérieur de l'armée saxonne, lui fut adjoint en qualité de sous

gouverneur, et fut chargé spécialement d'instruire les jeunes princes dans tous les détails du service militaire. Après s'être ainsi livré avec ardeur aux études au sein de sa famille, dont la vie simple et réglée était digne des temps antiques, Frédéric fut nommé en 1818 major général, et en 1819 il s'initia au maniement des affaires publiques en assistant aux séances du conseil privé et des autres administrations supérieures. Dans l'automne de 1820 à 1821, il fut chargé du commandement des brigades d'infanterie pendant les grandes manoeuvres. En novembre 1822, ce fut lui qui commanda le camp. Il avait déjà depuis quelque temps voix délibérative au conseil.

Dans l'été de 1824, le prince Frédéric fit un Voyage en Belgique et en Hollande; en 1825, il visita une seconde fois Paris, et y trouva, dans la société de la famille d'Orléans et dans le commerce des savants et des artistes, autant d'agréments que de moyens de s'instruire. Il y resta quelque temps à attendre son père, qui était allé à Madrid rendre visite à sa fille la reine Josèphe d'Espagne, troisième épouse de Ferdinand VII, et retourna enfin à Dresde avec lui et sa sœur aînée, la princesse Amélie.

Dans l'été de 1828, il parcourut une partie de l'Italie. Si ce voyage lui donna un goût plus vif pour les ouvrages classiques de l'antiquité, il ne diminua en rien cependant son amour pour les chefs-d'œuvre de l'art dans sa patrie. Sa munificence vint souvent au secours de jeunes artistes saxons, et les mit à même d'accomplir leur pèlerinage vers les débris des merveilles antiques; puis à leur retour les fruits de leur talent et de leurs études étaient achetés par le prince, qui en décorait sa modeste demeure. Parmi les précieuses collections d'objets d'art qu'il possède, nous citerons celle de gravures qu'il a rassemblées lui-même et qu'il ne cesse d'enrichir. Elle mérite l'attention des connaisseurs. La mort de son oncle l'ayant mis en possession du jardin botanique que le vieux roi avait créé à Pilnitz, et désirant en prendre soin lui-même, il se mit à étudier avec autant de succès que de zèle la botanique, qui devint dès lors sa science favorite.

Le 23 juillet 1830, le prince Frédéric fut nommé général en chef de l'armée, en remplacement du général Lecoq, qui venait de mourir en Suisse. Bientôt après, les événements de septembre, que nous avons racontés en détail dans l'article ANTOINE, événements auxquels la différence de religion entre le souverain et le peuple n'était pas étrangère, quoique la révolution française de Juillet y eût directement donné lieu, l'appelèrent à prendre une part plus active aux affaires. Lorsque Dresde fut devenue le théâtre d'une grande agitation (Voy. EINSIEDEL), le roi Antoine mit le prince à la tête de la commission chargée de maintenir la tranquillité publique, et cette nomination servit beaucoup à

| apaiser le peuple, qui avait mis sa confiance dans le prince. Les espérances d'un avenir meilleur s'accrurent encore lorsque le prince Maximilien, cédant à l'impulsion de la tendresse paternelle la plus désintéressée, renonça, le 13 septembre, à ses droits éventuels au trône en faveur de son fils ainé, et que le roi transmit au prince Frédéric, nommé corégent, une portion de l'autorité souveraine. Convaincu de la nécessité d'opérer dans la constitution et dans l'administration les changements réclamés par le siècle, soutenu par l'amour et la confiance du peuple, éclairé par l'étude sur les droits de tous et sur les sources les plus saintes du droit, il travailla avec zèle à la rédaction d'une nouvelle constitution qui fut jurée par le roi et le prince le 4 septembre 1831. Depuis, de nombreuses réformes furent introduites dans toutes les branches de l'administration, et surtout dans le régime municipal. Le roi Antoine célébra paisiblement son quatre-vingtunième anniversaire, et mourut l'année suivante, 6 juin 1836, laissant le trône à son neveu, qui, peu de temps après, convoqua les états du royaume. Cette assemblée, dont la session ouvrit en novembre 1836, se montra animée d'un esprit libéral; elle se prononça contre la police secrète et contre la censure, et prit ouvertement parti contre le roi de Hanovre, qui avait aboli de sa pleine autorité la constitution de 1833. C'est sous le règne de Frédéric-Auguste II qu'un chemin de fer entre Dresde et Leipzig fut inauguré et livré à la circulation. En 1848, la Saxe, comme presque tous les pays de l'Europe, ressentit le contre-coup de la révolution qui renversa le trône du roi Louis-Philippe. FrédéricAuguste crut devoir faire quelques concessions momentanées pour calmer l'effervescence populaire, qui menaça de prendre un caractère alarmant. Aujourd'hui tout est à peu près rentré dans l'ancien ordre de choses, et le roi, qui aime la botanique comme Rousseau, se donne tous les ans le plaisir d'une grande herborisation dans les principales montagnes de l'Europe, où l'accompagne le conseiller Reichenbach, le célèbre auteur de la Flore de l'Allemagne.

Ce roi avait épousé en 1819 l'archiduchesse Caroline d'Autriche, qui lui fut enlevée par la mort en 1832. Il épousa en secondes noces, le 24 avril 1833, Marie, princesse de Bavière, et sœur de la princesse royale de Prusse. En 1838 il perdit son père, le prince Maximilien, qui avait renoncé en sa faveur à ses droits à la couronne, et qui, de son premier mariage, a laissé en outre le duc Jean de Saxe et trois princesses. [Enc. des g. du m. avec addit.]

AUGUSTE (Émile-Léopold), duc de SaxeGotha et d'Altenbourg, né en 1772, mort en 1822. Il était le cinquième successeur d'Ernest le Pieux (souche de toute la maison de Saxe-Gotha), et fils d'Ernest II et de Charlotte-Amélie, princesse de Saxe-Meiningen. Il fit ses études à Genève, et épousa en 1797 Louise-Charlotte, princesse de

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AUGUSTE (Saxe, Prusse, Angleterre, Oldenbourg)

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Mecklenbourg-Schwerin : cette première épouse | journa jusqu'à la paix de Tilsit, qui le rendit à la

mourut en couches, après lui avoir donné une fille qui devint duchesse régnante de Saxe-Cobourg, et mourut en 1832. En 1802 il se remaria avec Caroline-Amélie, princesse de Hesse-Cassel, qui ne lui donna point d'enfants. En 1804, après la mort de son père, il prit les rênes du gouvernement, et suivit pendant dix-huit ans, dans des temps difficiles, le même système d'une administration juste et libérale qui, depuis Ernest le Pieux, avait constamment régi le pays. Dévoué à Napoléon, il reçut de lui pendant la guerre d'Allemagne de nombreux témoignages d'affection; et, lors de la retraite de l'armée française après la bataille de Leipzig, le pays fut préservé des ravages de la guerre; le duc ne quitta point sa résidence, qui servait d'asile à un grand nombre de familles. Voué à la culture des lettres, il publia plusieurs ouvrages estimés, des contes, des romans, des idylles, des portraits de personnages connus, etc. Il s'occupait de la publication des Lettres émiliennes, auxquelles il avait travaillé dix ans, lorsque la mort le surprit à la fleur de l'âge. Il eut pour successeur Frédéric IV, son frère, avec lequel s'éteignit, le 11 février 1825, la branche spéciale de la maison de Saxe-Gotha.

Conversations-Lexicon.

II. Auguste de Prusse.

liberté. Il voyagea alors en Italie et en Suisse ; de retour à Berlin, il s'appliqua avec activité à réorganiser l'armée prussienne. En 1813, il eut le commandement de la douzième brigade du second corps d'armée commandé par le général de Klein, et se conduisit bravement à Dresde, Kulm et Leipzig. Durant la campagne de 1814, le prince Auguste se distingua à Montmirail, Laon et Paris, où il entra à la tête de la première division. Après Waterloo, chargé d'assiéger les places fortes, il prit Maubeuge le 16 juillet 1815, et Landrecies le 23. Cette place ne s'étant rendue qu'après une longue résistance, le prince laissa sortir la garnison avec les honneurs de la guerre. Il entra ensuite dans Marienbourg, bombarda Philippeville, qui finit par se rendre, et prit encore quelques autres places. A la paix de Paris, Auguste revint en Prusse, où il reprit ses travaux d'organisation pratique des diverses armes, génie, artillerie, etc. En lui s'est éteinte la branche collatérale de Prusse, qui eut pour chef le prince Auguste-Ferdinand.

Preussische National Encyclopædie.

III. Auguste d'Angleterre.

* AUGUSTE-FRÉDÉRIC, duc de Sussex, né le 27 janvier 1773, mort le 21 avril 1843. An sortir de ses études, il voyagea en Italie. Il épousa ensuite Augusta Murray, qu'il avait connue à Rome. Mais ce mariage fut annulé en 1794 par la cour des prérogatives de Cantorbéry, en vertu de l'acte 12 de George III, chap. 3, qui ne permet pas aux descendants de George II de se marier sans le consentement du roi. Le duc de Sussex prit part ensuite aux travaux parlementaires, et se montra en général attaché aux principes libéraux. C'est ainsi qu'il appuya l'abolition de la traite et de l'esclavage des noirs, l'émancipation catholique, et l'abrogation de l'incapacité civile des juifs. Il était, en un mot, partisan de la tolérance religieuse, et de la supdepression de toute distinction reposant sur les dif

AUGUSTE (Guillaume), prince de Prusse, général en chef de l'armée prussienne, frère de Frédéric II, naquit à Berlin le 9 août 1722, et mourut le 12 juin 1758. Il commença sa carrière militaire dans les deux premières campagnes de Silésie, et surtout à la bataille de Hohenfriedberg (le 4 juin 1745). En 1756, il contribua à faire cerner le camp des Saxons près de Pirna; mais après la malheureuse retraite de Zittau il fut durement réprimandé par son frère, quitta l'armée, et mourut peu de temps après. La correspondance qui eut lieu entre les deux frères a été publiée en 1769, sous le titre d'Anecdotes pour éclaircir l'histoire de la maison Brandebourg et de la dernière guerre.

Archenholz, Histoire de la guerre de sept ans (en allemand ).

*AUGUSTE (Frédéric-Guillaume-Henri), princé de Prusse, né le 19 septembre 1790, mort le 19 juillet 1843. Il était fils d'Auguste-Ferdinand et de la princesse Anne-Élise-Louise de Brandebourg-Schwerin. Il étudia le génie et l'artillerie, et fit sa première campagne dans la guerre contre la France en 1806 et 1807. Il combattit, le 14 octobre 1806, à la tête d'un bataillon de grenadiers; et lorsque à Prenzlau le prince Hohenlohe mit bas les armes, le prince de Prusse refusa d'adhérer à la capitulation, et essaya de se faire jour avec quatre cents hommes; mais s'étant trompé de route, il fut fait prisonnier. Napoléon l'emmena à Berlin, et l'envoya ensuite comme prisonnier de guerre à Nancy, et de là à Soissons. Le prince vint aussi à Paris, où il sé

férences de religion. Il soutint le reform-bill et les principes du libre échange. Le duc de Sussex fut, en 1810, grand-maître des francs-maçons; en 1816, il eut la présidence de la Société des arts, et, le 30 novembre 1830, celle de la Société royale. Il laissa une des plus considérables bibliothèques privées de la Grande-Bretagne : en 1827, elle compta 50,000 volumes, dont 12,000 de théologie.

Biographical Dictionary.

IV. Auguste d'Oldenbourg.

AUGUSTE (Paul - Frédéric), grand-duc d'Oldenbourg, naquit, le 13 juillet 1783, du duc Pierre-Frédéric-Louis et de la princesse Élisabeth de Wurtemberg. Après l'occupation du duché d'Oldenbourg par les Français en 1811, il se rendit avec ses parents en Russie, prit part à la campagne de 1812, devint, l'année suivante,

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AUGUSTE (Oldenbourg) – AUGUSTIN

697 gouverneur de Reval, et retourna, en 1816, dans sa patrie. En 1829, il succéda à son père, en prenant le titre de grand-duc, que lui avait conféré le congrès de Vienne: Depuis lors il s'est constamment occupé à gouverner avec sagesse, et à créer des institutions utiles. Il a conclu plusieurs traités avec la Prusse et le Hanovre, et a fait construire un magnifique hôpital. Le 19 février 1849, il accorda une constitution, avec le régime représentatif; mais cette innovation, à laquelle le peuple n'était pas habitué, est bientôt tombée d'elle-même. Le grand-duc d'Oldenbourg est un des princes les plus loyaux et les plus éclairés de l'Allemagne. De son premier mariage avec la princesse Adélaïde d'Anhalt-Bernbourg, morte en 1820, il eut la princesse Amélie, mariée depuis 1836 avec le roi Othon; de son second mariage avec la princesse Ida, sœur de sa première femme, il eut le grand-duc héritier, Nicolas-Frédéric-Pierre, né le 8 juin 1827.

Conversations-Lexicon.

AUGUSTE D'UDINE, poëte italien, né à Udine au seizième siècle. On l'appelait aussi PublioAugusto Graziani. Il professa dans sa ville natale et à Trieste, ainsi que le prouve une médaille frappée en son honneur. Il laissa Augusti vatis Oda; Venise, 1529, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

AUGUSTE DE BRUNSWICK. Voy. BRUNSWICK. AUGUSTENBOURG (Christian-Auguste de Schleswig-Holstein-Sunderbourg, prince D'), né le 9 juillet 1768, mort le 28 mai 1810. Après la révolution qui exila Gustave-Adolphe IV, et porta au trône de Suède Charles XIII (le duc de Sudermanie), il fut élu prince royal de Suède, sous le nom de Charles. Le 22 janvier 1800, il fit son entrée solennelle à Stockholm, reçut le titre de fils adoptif du roi, et mourut le 28 mai suivant, à la suite de vomissements survenus après avoir mangé d'un pâté froid. Le comte de Fersen fut accusé, par la rumeur publique, de l'avoir empoisonné. C'est à la place de ce prince que le maréchal Bernadotte fut élu prince royal de Suède.

Geyer, Histoire de Suède.

AUGUSTENBOURG (Maison D'). Voy. SCHLESWIG-HOLSTEIN.

AUGUSTI ( Frédéric-Albert ), théologien protestant, né en 1696 à Francfort-sur-l'Oder, mort à Eschenberg en 1782. Originaire d'une famille juive (Ben-Abraham-Herschel), il étudia à Bresci en Lithuanie, à Cracovie, et à Prague. II fut, en 1722, converti au christianisme par Reinhard, surintendant (évêque) luthérien à Sondershausen, et devint pasteur à Eschenberg, dans le duché de Gotha. On a de lui : Diss. de adventus Christi necessitate, tempore templi secundi; Leipzig, 1794, in-4°; Aphorismi de studiis Judæorum hodiernis; Gotha, 1731, in-4°; Mystères des Juifs concernant le fleuve miraculeux Sambathion, et les Juifs rouges pour l'explication du

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verset 12 du ch. 17 du 2e livre des Rois; Erfurt, 1748, in-8° (en allemand); - Notices sur les Karaïtes; ibid., 1752, in-8° (en allemand); · Dissertationes historicophilos. in quibus Judæorum hodiernorum consuetudines, mores et ritus, tam in rebus sacris quam civilibus exponuntur; ibid., 1753, in-8°.

Meusel, Repertorium, vol. I, p. 118, et la Vie d'Auguste par un ami(anonyme); Erfurt, 1791, in-8°. Adelung, Supplément à Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.

AUGUSTI (Jean - Chrétien - Guillaume), théologien allemand, né à Eschenberg en 1772, mort le 28 avril 1841. Il était petit-fils du rabbin juif Herschel, qui se convertit au christianisme en 1722. Augusti étudia à Jéna, et y professa plus tard la philosophie et les langues de l'Orient. En 1812 il enseigna la théologie à Breslau, en 1819 à Bonn. En 1828 il obtint le titre de conseiller consistorial à Coblentz, où il mourut plus tard. On a de lui : Denkwürdigkeiten aus der Christlichen Archæologie (Faits mémorables de l'archéologie chrétienne); Leipz., 18171830, publié aussi sous le titre de Handbuch der Christlichen Archæologie (Manuel d'Archéologie chrétienne); Leipzig, 1836-1837; Lehrbuch der Christlichen Dogmen Geschichte (Manuel de l'Histoire des Dogmes chrétiens); Leipzig, 1805 et 1835;- Grundriss einer Historisch-Kritischen-Einleitung in das alte Testament (Principes pour servir à une traduction historique et critique de l'Ancien Testament); Leutenberg, 1809.

Conversations-Lexicon.

AUGUSTIN (Aurelius-Augustinus, saint), naquit le 13 novembre 354 à Tagaste (1), petite ville de Numidie, située à peu de distance de Madaure et d'Hippone, et mort le 28 août 430. Son père, nommé patrice, avait assez de naissance pour aspirer à des charges de magistrature, mais pas assez de fortune pour les remplir avec l'éclat convenable. Il était païen, et ne se convertit que dans un âge avancé ; il ne reçut même le baptême que peu avant sa mort. Monique, sa mère, ajoutait une piété tendre au bonheur d'avoir toujours professé la vraie foi. Elle s'efforça de l'inspirer à son fils dès ses premières années, ne se croyant mère qu'à demi, comme elle s'en exprimait, « tant qu'elle n'aurait pas communiqué la vie de la grâce à celui qui lui devait la vie naturelle. »>

L'activité et la pénétration du jeune Augustin ayant fait concevoir à ses parents les plus flatteuses espérances, on l'envoya à Madaure, puis à Carthage, pour y faire ses premières études; mais la dissipation du jeu et des études mêmes, les compagnies, les occasions qui naissent sous les pas des talents et des âmes liantes, le jetèrent dans les plus grands désordres. Il représente, dans le livre de ses Confessions, l'abîme affreux de misères dans lequel il s'était plongé;

(1) C'est en 1843 que l'emplacement de Tagaste a été dé. couvert par M. Neveu, officier de l'armée d'Afrique.

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