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qui demandaient une activité et une bravoure prodigieuses, sont racontées très-confusément par les historiens: la critique de Gibbon n'a pas suffi pour débrouiller le chaos. Pendant qu'Aurélien était occupé, en Pannonie, à repousser au delà du Danube les Goths ou Scythes (comme les appelle Zosime) (1), les Alcmans ou Marcomans pénétrèrent en Italie, et ravagèrent le territoire de Milan. Il revint sur ses pas, et essuya une défaite près de Plaisance: Rome était menacée, et on consulta les livres sibyllins. Mais l'empereur prit une éclatante revanche à Fanum, dans l'Ombrie (2); et dans une troisième bataille, livrée près de Pavie, il passa au fil de l'épée le reste des Marcomans (en 271).

Pendant ce temps, une conspiration avait éclaté à Rome. L'empereur, d'un naturel violent, fut impitoyable pour les ambitieux qui avaient voulu profiter d'un moment de trouble pour renverser l'autorité établie. Il fit mettre à mort tous les conjurés, et plusieurs sénateurs dénoncés comme complices. Il s'occupa ensuite à réparer les murs de Rome, et en élargit l'enceinte, qui n'était pas encore achevée sous Probus et Dioclétien.

En 272, il entreprit une expédition en Orient, qui forme l'événement le plus considérable de son règne. Il traversa l'Illyrie et la Thrace, et défit, au delà du Danube, un chef des Goths, Cannabas ou Cannabaudes, avec cinq mille de ses guerriers. De là il passa par Byzance, et se dirigea vers la Bithynie, limite des États de la célèbre reine de Palmyre (Voy. ZENOBIE). II entra à Ancyre, et arriva devant Tyane, lieu de naissance du fameux thaumaturge Apollonius (voy. ce mot). Trouvant les portes de la ville fermées, il jura, dans sa colère, « qu'il n'y laisserait pas un chien vivant. » Bientôt, grâce à l'ardeur des soldats excités par l'espoir du butin, grâce à la trahison d'un habitant, nommé Héraclamon, la ville fut prise d'assaut. Les habitants furent épargnés, le traître seul fut mis à mort. Tyane dut son salut à Apollonius, qui apparut, dit-on, à l'empereur, dans sa tente, avec la forme sous laquelle on le représentait dans les temples. « Aurélien, lui dit la vision, si tu veux être vainqueur, garde-toi de sévir contre mes concitoyens; Aurélien, si tu veux régner, épargne le sang innocent; Aurélien, sois clément, si tu veux vivre (3). » Ce fut alors qu'il répondit aux soldats, réclamant le sac de la ville: « J'ai juré, il est vrai, que je n'y laisserais pas un chien vivant; eh bien, tuez-les tous. » L'armée n'osa murmurer, et la ville fut sauvée du pillage.

(1) Tillemont (Hist. des empereurs) place cette expédition tout à fait à la fin du règne d'Aurélien.

(2) Le souvenir de cette victoire a été conservé dans une inscription trouvée à Pesaurum, près de Fanum (Gruter, p. 276, no 3).

(3) Vopiscus ajoute qu'il a lu ce récit dans la bibliothè que Ulpienne, et, d'après la renommée d'Apollonius, il n'a pas de peine à le eroire (c. XXIV).

Aurélien s'empara ensuite d'Antioche, après un léger combat près de Daphné, et livra près d'Émesse, à Zénobie et à son allié Zobas ou Zabdas, une grande bataille qui devait décider du sort du royaume syrien de Palmyre (1). Le vainqueur traversa le désert syrien, où son armée fut harcelée par des brigands arabes, et vint investir Palmyre. Le siége fut long, et faillit coûter la vie à l'empereur, qui en parle ainsi dans une lettre à Mucapore, son futur meurtrier : « Les Romains disent que je ne fais la guerre qu'à une femme, comme si je n'avais à combattre que Zénobie et ses seules forces; mais j'ai tant d'ennemis sur les bras, que, pour ma gloire, j'aimerais mieux avoir affaire à un homme. On ne saurait dire ce qu'ils ont de flèches, de machines, de traits et de pierres. Il n'y a pas une partie de la muraille qui ne soit défendue par trois ou quatre rangs de ballistes. Les machines lancent jusqu'à des flammes. Bref, Zénobie ne combat pas comme une femme, ni comme un coupable qui craint le châtiment; mais j'ai foi aux dieux protecteurs de la république romaine, qui ont toujours favorisé nos entreprises (2). »

Enfin, de guerre lasse, l'empereur écrivit à Zénobie de se rendre et de livrer ses trésors, en lui promettant la vie sauve. La reine lui répondit fièrement que, forte « de ses alliés les Persans, les Sarrasins et les Arméniens, elle fera tomber cet orgueil ridicule qui ordonne à l'ennemi de se rendre avant de l'avoir vaincu (3). » Cette lettre ne fit qu'irriter Aurélien, qui investit Palmyre de tous les côtés à la fois il intercepta les secours envoyés de la Perse, et gagna par la ruse ou par la terreur les auxiliaires sarrasins et arméniens, qui passèrent dans les rangs des Romains, Voyant dès lors toute résistance inutile, Zénobie essaya de s'enfuir en Perse sur un dromadaire; mais elle fut prise au passage de l'Euphrate par les cavaliers envoyés à sa poursuite, et tomba avec sa capitale au pouvoir des Romains (en 273). Aurélien épargna les habitants, et laissa la vie à cette reine courageuse, malgré les clameurs des soldats, qui en demandaient la mort; il pardonna aussi aux fils de Zénobie, mais il fit mettre à mort la plupart des conseillers de la reine, au nombre desquels se trouvait le philosophe Longin, qui lui avait enseigné, dit-on, les lettres grecques.

La nouvelle de la prise de Palmyre se répandit dans tout l'Orient : l'empereur reçut les hommages et les félicitations des peuples les plus lointains, parmi lesquels on cite les Axumites (Abyssiniens) et les Sères (Cochinchinois ?). Après avoir ainsi relevé le nom romain, il retourna en Europe, en passant par Émesse et par l'Asie Mineure. En Thrace, où il venait de dompter la tribu des

(1) Les détails de cette bataille, où Zénobie perdit plus de 70,000 hommes, sont racontés par Zosime, Hist., lib. I. (2) Vopiscus, Vita Aurel., c. XXVI.

(3) La lettre de Zénoble était écrite en syriaque; celle d'Aurelien était en grec.

Carpiens (1), il apprit la révolte des Palmyré-, maines. L'usurpateur, se voyant abandonné des

niens et le massacre de la garnison romaine. Furieux de voir sa clémence si mal payée de retour, il revint promptement sur ses pas, atteignit Antioche lorsque les rebelles le croyaient encore à Byzance, et fondit sur Palmyre, qu'il livra cette fois à toutes les horreurs du pillage. L'empereur en trace lui-même le tableau dans une lettre à Cejonius Bassus : « Il ne faut pas, dit-il, que la cruauté des soldats aille plus loin; c'est assez de victimes. Nous n'avons pas même épargné les femmes, nous avons égorgé les enfants, étranglé les vieillards, immolé les paysans. A qui laisserons-nous donc la campagne et la ville? faisons grâce à ceux qui restent. Nous espérons que tant de sang répandu aura inspiré au petit nombre de ceux qui survivent une crainte salutaire. Quant au temple du Soleil, que les porte-aigles de la troisième légion ont pillé près de Palmyre ( apud Palmyram), avec les porte-étendards, les clairons et les musiciens, j'entends qu'il soit rétabli dans son état primitif. Vous avez trois cents livres d'or, provenant des cassettes de Zénobie; vous avez les dix-huit cents livres d'or trouvées dans Palmyre, sans compter les joyaux de la reine. Tout cela doit suffire pour rebâtir magnifiquement ce temple: vous vous rendrez ainsi agréable à moi et aux dieux immortels. Je vais écrire au sénat d'envoyer un pontife pour en faire la dédicace (2).

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C'est ainsi que la cruauté et la dévotion peuvent se trouver réunies dans un même individu.

Pendant qu'Aurélien remplissait l'Asie et l'Europe du bruit de ses exploits, un certain Firmus (3), riche marchand de Séleucie, usurpa en Égypte le pouvoir souverain: il revêtit la pourpre, se donna le nom d'Auguste, fit frapper de la monnaie à son effigie, et prit, dans ses édits, le titre d'imperator. Aurélien était alors à Carrhes en Mésopotamie : il accourut aussitôt en Égypte, se saisit de l'usurpateur, et le fit mettre à mort.

Cependant toutes les parties de l'empire n'étaient pas soumises à son sceptre. La Gaule, la Grande-Bretagne et l'Espagne obéissaient encore à Tétricus, qui s'était proclamé empereur peu de temps avant la mort de Gallien, et que Claude, occupé ailleurs, avait laissé tranquille possesseur de ces provinces. Irrité de voir Tétricus maître de l'Occident, Aurélien passa dans la Gaule, et le rencontra près de Châlons, dans les plaines où, deux siècles plus tard, les bandes d'Attila furent arrêtées par les aigles ro

(1) Ce fut à cette occasion que le sénat ajouta aux sur noms de Sarmatique, Gothique, Arménien, Parthique et Adiabenique, que l'empereur portait déjà, celui de Carpique, Carpicus : « Il ne vous reste plus, écrivit-il aux - pères conscrits, qu'à m'appeler Carpisculus. » On sait que ce mot désigne une espèce de chaussure. Le calembour, comme on voit, n'était pas même dédaigné des empereurs.

(2) Vopiscus, c. XXXI.

(3) Sur une médaille, d'une authenticité douteuse, il s'appelle Marcus Firmius.

siens, se livra au vainqueur; et le reste de ses troupes fut obligé de déposer les armes. L'Occident, détaché de l'empire pendant treize ans, rentra sous l'obéissance de Rome.

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Tant de victoires, remportées en si peu de temps, méritèrent à l'empereur un triomphe comme on n'en avait pas vu encore depuis Pompée et Jules-César. Les ornements de ce triomphe magnifique retracent, pour ainsi dire, toute la vie guerrière d'Aurélien : On y vit, dit son biographe, trois chars royaux : l'un, celui d'Odenat, richement incrusté d'argent, d'or et de pierres précieuses; le second, offert à Aurélien par le roi des Perses, d'un travail aussi merveilleux que le premier; le troisième, celui que Zénobie s'était fait construire pour elle-même, et sur lequel elle espérait faire son entrée dans Rome; en effet, elle y entra, mais vaincue et menée en triomphe. Il y eut encore un autre char, attelé de quatre cerfs, qui passait pour avoir appartenu au roi des Goths, et sur lequel Aurélien monta, dit-on, au Capitole, pour y sacrifier ces animaux à Jupiter très-bon, très-grand. En tête du cortége s'avancèrent vingt éléphants de Libye, apprivoisés; deux cents bêtes diverses de la Palestine, qu'Aurélien donna aussitôt à des particuliers, pour n'en pas charger le fisc; quatre tigres, des girafes (cameloperdali) (1), des gazelles, et d'autres animaux, rangés par ordre. Venaient ensuite huit cents paires de gladiateurs, des prisonniers faits sur les nations barbares, des Blemmyes, des Axumites, des Arabes de l'Yémen, des Indiens, des Bactriens, des Hibères, des Sarrasins, des Perses, portant chacun des productions de leurs pays; puis des Goths, des Alains, des Roxolans, des Sarmates, des Francs, des Suèves, des Vandales et des Germains, les mains liées derrière le dos. Parmi eux se trouvaient les principaux citoyens de Palmyre échappés au massacre, et quelques Égyptiens rebelles. On y voyait encore dix femmes, qui avaient été prises, déguisées en hommes, combattant parmi les Goths. On portait aussi des écriteaux où se lisaient les noms des peuples vaincus. Au milieu de cette pompe, s'avançait Tétricus, en manteau de pourpre et en tunique verte, avec les braies gauloises; à côté de lui marchait son fils, qu'il avait proclamé César en Gaule. Puis venait Zénobie, chargée de pierreries, les mains retenues par des chaînes d'or que soutenaient d'autres captifs. On y voyait aussi des couronnes d'or, présents de toutes les villes, dont les noms étaient indiqués sur des écriteaux. Enfin, le peuple romain qui suivait les drapeaux des colléges et ceux des camps, puis les cavaliers couverts de cuirasses, les dépouilles des rois vaincus, l'armée tout entière et les sénateurs (un peu tristes peut-être, parce qu'ils se voyaient pour ainsi dire menés en triomphe). (1) On en vit á Rome, pour la première fois, sous la

dictature de Jules-César.

ajoutaient à l'éclat de la pompe. On n'arriva au, Capitole que vers la neuvième heure (1), et, le soir seulement, au palais. Les jours suivants, eurent lieu les réjouissances publiques, les représentations scéniques, les combats du Cirque, les chasses, les luttes de gladiateurs, et les naumachies (2). »

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Rome ne revit plus un tel triomphe. A peine remis de ses fatigues, l'empereur repartit pour la Gaule, visita les provinces situées le long du Danube, et délivra les Vindéliciens, assiégés par les Barbares. La Dacie, conquise par Trajan, et devenue depuis longtemps un foyer d'invasions incessantes, avait absorbé beaucoup d'hommes et d'argent; Aurélien l'abandonna, et en transporta les garnisons sur la rive méridionale du Danube, qui fut dès lors, comme du temps d'Auguste, la limite de l'empire. Il rassembla ensuite des troupes dans la Thrace, et prépara une expédition contre les Perses. Il était sur la route de Byzance à Héraclée, lorsqu'il fut assassiné, près de Cénophrurium, par la perfidie de son secrétaire Mnesthée, et de la main de Mucapore, un des principaux officiers de l'armée (3). Peu de règnes furent aussi bien remplis. En moins de cinq ans, Aurélien, de soldat devenu empereur, parvint à pacifier l'Orient et l'Occident, et repoussa les Barbares des frontières de l'empire. Malgré les guerres incessantes qui exigeaient sa présence dans toutes les parties du monde alors connu, il trouva encore le temps de songer à l'embellissement de Rome et à l'administration intérieure. Il décréta des distributions de pain et de chair de porc au peuple, établit des colléges de prêtres, éleva le temple du Soleil, affermit l'autorité des pontifes, fit rétribuer les ministres du culte, poursuivit avec une grande sévérité les délateurs et les concussionnaires, publia une amnistie générale pour tous les crimes d'État, et remplit le trésor public. Quelques actes de cruauté qu'on lui reproche peuvent trouver leur excuse dans la violence de son caractère, qui était cependant accessible à la clémence. Une révolte de la corporation des monnoyeurs fut excitée par un comptable, nommé Félicissimus ; il l'éteignit dans le sang : elle lui coûta, dit-on, sept mille soldats (4). Ce fut depuis ses expéditions en Asie que parurent dans Rome ces robes couvertes de pierreries, et ces dragons venus de Perse, ces tiares d'or (Persici dragones et tiaræ) (5). « Il força

(1) Environ trois heures de l'après-midi. Le cortège avait suivi la voie Sacrée.

(2) Vopiscus, Vita Aurel., c. XXXIII et XXXIV. (3) Mnesthée fut un jour menacé d'une punition sévère, par suite de quelque méfait. Sachant Aurélien fidèle à ses menaces, il organisa une conspiration, en forgeant une liste de personnes qui auraient à redouter la vengeance de l'empereur. Pour la prévenir, il fut convenu de tuer l'empereur. La fraude ne fut découverte qu'après l'accomplissement du crime; Mnesthée périt dans des supplices atroces: il fut attaché à un pieu, et livré aux bêtes féroces; on éleva à Aurélien un temple et un tombeau magnifique. (Vopiscus, c. XXXVII. )

(4) Lettre d'Ulpius Crinitus, dans Vopiscus, c. XXXVIII. (5) Vopiscus, c. XXVIII. — Plusieurs de ces objets, ve

l'Égypte, dit Vopiscus, à nous donner en tribut le verre, le papier, le lin, le chanvre, et ces tissus indigènes dont la durée est éternelle. I avait commencé à construire au delà du Tibre des thermes pour l'hiver, parce que ce quartier manquait d'eau fraîche; c'est lui également qui avait commencé, sur le bord de la mer, à Ostie, le forum, où l'on a dans la suite établi un prétoire public. Il enrichit ses amis, mais sans scandale et avec modération, pour les mettre audessus de la pauvreté, et afin que la médiocrité de leur fortune ne pût exciter l'envie. Dans aucune maladie il ne fit appeler un médecin : il se traitait lui-même, et surtout par la diète. Il n'aimait pas, quand il était à Rome, le séjour du palais impérial: il préférait les jardins de Salluste et ceux de Domitia (1). »

Aurélien prit le premier, sur les médailles, le titre de Dieu et Maître (Deo et Domino nostro Aurel. Aug.). Après un interrègne de six mois, il eut pour successeur Tacite, et ne laissa qu'une fille, dont les descendants vivaient encore à Rome au cinquième siècle de notre ère. F. H.

Vopiscus, Vita Aureliani. — Zosime, Historia. — Dexippus, Fragm. Aurelius Victor. - Trebelllus Pollion, Odenatus, Zenobia. Ekhet, Doctrina Num. Vet., t. VII. Tillemont, Histoire des empereurs.

AURÉLIEN OU AURÉLIANUS, évêque d'Arles, né en 499 à Arles, mort le 16 juin 551. II fonda deux monastères, et assista, en 549, au concile d'Orléans. On a de lui: deux Règles pour les couvents qu'il avait fondés, et qui se trouvent dans les collections d'Holstein et dans les Annales de Cointe; -une Lettre au roi Théodebert, qui se trouve dans Freher et dans le Recueil de du Chesne. Histoire littéraire de la France, t. III, p. 252.

AURÉLIEN, moine de Réomé (Reomensis) ou Moutier-Saint-Jean (diocèse de Langres), écrivit, vers le milieu du neuvième siècle, un traité de musique dédié à l'abbé Bernard, et imprimé dans le tome Ier des Scriptores ecclesiastici de Musica de l'abbé Gerbert. L'épilogue de ce traité de plain-chant a été publié dans dom Martenne et Durand, Veterum script. et monument. amplissima collectio; Paris, 1724, t. I, p. 123-125.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

AURÉLIO, roi des Asturies, vivait dans la seconde moitié du huitième siècle. Il était le

cinquième roi de la dynastie des Pélages. Il fut élu en 768, à la place de Troïla, son frère ou son fils suivant les uns, son cousin suivant d'autres. Aurélio, qui avait passé pour brave, régna sans gloire sur son petit royaume jusqu'à l'an 774. Deux événements signalèrent son règne : une révolte d'esclaves qu'il comprima, et le honteux traité qu'il fit avec les Maures; l'une des conditions de ce traité était l'envoi annuel d'un tribut de jeunes filles destinées aux rois maures.

Mariana, de Rebus Hispaniæ, VII, ch. 6. - Paquis et Dochez, Histoire d'Espagne, t. I.

nus de Perse, se voient sur les toonuments récemment découverts de la prétendue Ninive.

(1) Vopiscus, c. XLV et XLIX.

* AURÉLIO OU AURÉLIUS (Anselme), médecin italien, natif de Mantoue, vivait dans le seizième siècle, et fut médecin particulier du duc de Mantoue. On a de lui: Geronomica, sive de senum regimine; Venise, 1606, in-4°.

Carrère, Bibliothèque de la Medecine,

AURÉLIO ( Aurélius ), poëte vénitien, vivait vers la fin du dix-septième et au commencement du dix-huitième siècle. Il composa un grand nombre de drames dont Mazzuchelli a donné la liste; le premier, intitulé Erginda, parut en 1652, et le dernier, Amore e Gelosia, en 1729.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

AURÉLIO, AURELLI OU ARELLI (Jean-Muzio), poëte italien, natif de Mantoue, vivait dans la première moitié du seizième siècle. On l'appelait aussi Mutius Aurelius. Dans sa jeunesse il composa des vers italiens, et plus tard il ne fit plus que des vers latins. Il obtint de Léon X, comme témoignage de l'estime de ce pontife, la place de gouverneur de la petite ville de Mondolfo; mais il se montra si violent dans l'exercice de ces fonctions, qu'il lui en coûta la vie. On trouva son cadavre et celui de son cheval au fond d'un abîme. Il laissa un Hymne en hexamètres latins, et une Épitre, également en vers, adressée à Léon X. Ces deux poëmes se trouvent dans les Carmina illustrium Poetarum Italorum; VI, 385-491; Florence, 1720, in-8°. Au jugement de Scaliger, Aurélio continua l'élégance de Catulle. Au moment de sa mort il composait un poëme épique dont le héros était Porsenna.

Pierius, De literatorum Infelicitate, 647, p. 33. - Gyraldus, De poetis suorum temporum; dial. I. Baillet, Jugements des Savants, no 1233. Scaliger; Poetica, VI, 10.

AURELIO OU AURELIUS (Louis), historien et savant italien, natif de Pérouse, mort à Rome en 1637. Il entra dans la société de Jésus, devint bibliothécaire dans sa ville natale, puis chanoine de Latran. Il ne fut pas seulement historien, mais encore linguiste distingué. On a de lui: Ristretto delle storie del Mondo di Orazio Trosellino Gesuita, col supplemento di Ludovico Aurelio, traduttore dell' opera; Pérouse, 1623, in-12, et Venise, 1653; Della Ribellione de' Boemi contro Mattia e Ferdinando imperatore, Istoria; Rome, 1625, in-8°; Milan,

Concile de Carthage. — Saint Augustin, Contra Pelagianos.

AURÉLIUS COTTA. Voy. COTTA.

* AURÉLIUS, médecin, paraît avoir vécu dans le second siècle de notre ère; Galien cite de lui quelques prescriptions.

Galien, de Compos. medic. secundum loc. - Cramer, Anecdota græca, vol. I, p. 394.

AURÉLIUS (...), fameux peintre du temps d'Auguste. Il avait pour habitude de donner aux déesses qu'il peignait la ressemblance des courtisanes qu'il aimait. Saint Justin, martyr, en prit occasion pour railler les païens qui adoraient les maîtresses de leurs peintres, ou les mignons de leurs sculpteurs.

Pline, Histoire naturelle.

AURÉLIUS PHILIPPUS. Voy. PHILIPPUS.
AURÉLIUS OPILIUS. Voy. OPILIUS.

* AURÉLIUS ( Vérus), historien latin, vivait dans le troisième siècle, sous le règne de Dioclétien. Suivant Lampridius, il avait écrit la vie d'Alexandre-Sévère.

Lampridius.

* AURÉLIUS ( Ægidius), savant suédois, natif d'Upsal, vivait dans la première moitié et au milieu du dix-septième siècle. On a de lui: Arithmetica practica; Upsal, 1614, in-8°; — ct plusieurs traductions suédoises d'ouvrages de théologie écrits en latin; Calendarium novum œconomicum ab 1645 usque ad 1665; ibid., 1645, in-8°.

Scheffer, Suecia litterata.

AURÉLIUS (Cornélius), historien hollandais, natif de Gouda, vivait à la fin du quinzième et au commencement du seizième siècle. Il fut chanoine régulier de Saint-Augustin et précepteur d'Erasme. On a de lui deux traités, l'un intitulé Defensio gloriæ Batavinx; et l'autre, Elucidarium variarum quæstionum super Batavina regione, imprimés en 1586 par Bonaventure Vulcanius. On ne sait point la date de sa mort: on croit qu'il vivait encore en 1520. Dans la préface de son Hadrianus, Burmann a inséré une pros duction d'Aurélius jusqu'alors inédite, et qui a pour titre Corn. Aur. Gaud. Apocalypsis, et visio mirabilis super miserabili statu matris Ecclesiæ, et de summa spe ejus reparand ex inopinata promotione Ven. Dom. Hadriani, Trajectensis, in summum Romanorum ponti

:

1626; - Annales cardinalis Baronii in Epi-ficem, etc. Cette pièce, tirée des manuscrits de tomen redacti; Pérouse, 1634, 2 vol. in-12; Paris, 1665 et 1673, avec la traduction française; Bzovii continuatio in Epitomen redacta; Rome, 1641, in-8°.

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Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. - Oldoini, Athenæum Augustum, p. 214.

AURÉLIUS OU AURÈLE (saint), évêque de Carthage, mort en 425 de J.-C. Il succéda, en 392, à Généthlius sur le siége de Carthage. Il assembla en 398, à Carthage, le quatrième concile général de l'Afrique, où l'on régla tout ce qui regardait la discipline ecclésiastique. Il combattit les donatistes et les pélagiens dans plusieurs autres conciles.

la bibliothèque de Leyde, renferme des observations curieuses sur les désordres du clergé et les abus qui s'étaient glissés dans l'Église.

Bonaventure Vulcanius, la Vie d'Aurelius, dans l'édition de ses œuvres. Foppens, Bibliotheca Belgica. — Lelong, Bibliothèque historique. - Érasme, Epistolæ, 407.

AURÉLIUS-VICTOR (Sextus), historien latin, contemporain d'Ammien-Marcellin, vivait au milieu du quatrième siècle de notre ère. Né de parents obscurs, d'origine africaine, il se voua de bonne heure à l'étude des lettres, et rencontra en 360, à Sirmium, l'empereur Julien, qui le nomma gouverneur de la Pannonie. Plus tard, il obtint de Théodose la charge de préfet de cité,

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et partagea, en 373, le consulat avec Valentinien. Voilà tout ce que l'on sait de sa vie ; on ignore la date même de sa mort.

Aurélias-Victor resta sincèrement attaché au paganisme, comme le montrent les ouvrages que l'on a sous son nom, et qui sont intitulés : Origo gentis romana, en trente-trois chapitres, traitant de l'histoire légendaire des Romains depuis Janus et Saturne jusqu'à Romulus : cet ouvrage, attribué par quelques critiques à Asconius Pédianus, écrivain du siècle d'Auguste, est probablement de quelque grammairien plus récent, qui avait essayé d'imiter, sans succès, le style classique; il a été imprimé pour la première fois à Anvers, 1579, avec les commentaires d'André Schott, en un volume in-8°, qui contient aussi les deux traités suivants : De viribus illustribus Urbis Romæ, en dix-huit chapitres, allant depuis la naissance de Romulus et Rémus jusqu'à la mort de Cléopâtre; on l'attribue, sans s'ap puyer d'aucune autorité, à Pline le Jeune, à Cornelius-Népos et à Émilius-Probus. La première édition fut publiée à Naples, vers 1470, par Sixtus Riesinger; réimprimée par Jac. de Tripoli, à Florence, en 1478; - De Cæsaribus, en quarantedeux chapitres, contenant des biographies succinctes des empereurs depuis Auguste jusqu'à Constance; c'est là, selon toute apparence, le seul ouvrage anthentique d'Aurélius-Victor, préfet sous Théodose. Il fut imprimé pour la première fois, avec Origo gentis Rom., dans l'édition d'Anvers;- De Vita et Moribus imperatorum Romanorum Excerpta ex libris Sex. Aurelii Victoris, plus connu sous le titre de Sex. Aurelii Victoris Epitome de Cæsaribus, en quarantehuit chapitres, commençant à Auguste et finissant à Théodose; c'est, sauf quelques modifications, la reproduction du traité de Cæsaribus: on doute que cet abrégé soit d'Aurélius-Victor luimême. Il parut d'abord à Strasbourg, 1505, in-8°, et dans l'édition aldine de Suétone; Venise, 1516. -La meilleure édition de ces quatre ouvrages réunis a été donnée par Arntzenius, cum notis variorum; Amsterdam et Utrecht, 1733, in-4o; l'édition récente de Schroeter, Leipzig, 1829, 1831, 2 vol. in-8°, ne contient que l'Origo et de Viris illustribus; traduction française dans la collection de Panckoucke; traduction allemande par Closs, Stuttgart, 1837, in-8°.

H.

Smith, Dict. of Greek and Roman Biography, troisième vol.; Londres, 1849.

* AUREMOND, hagiographe, abbé de Mairé, natif de Chaunay (Poitou), vivait à la fin du sixième et au commencement du septième siècle. On dit que saint Junien, premier abbé de Mairé, avait prédit la naissance et la destinée d'Auremond. Aussi, à peine celui-ci sorti de l'enfance, sa mère le présenta au saint, qui le retint auprès de lui. Saint Junien le regarda toujours comme son fils, et le forma dans la piété et dans les lettres. Auremond fut ordonné prêtre, et succéda en 587 à saint Junien dans la dignité

d'abbé du monastère de Mairé. Il le gouverna longtemps, en marchant sur les traces de son prédécesseur, dont il imita la vie exemplaire. Auremond avait écrit une vie de saint Junien; elle se trouve perdue aujourd'hui, et il ne nous en reste que ce que Boëce en a inséré dans la vie qu'il a composée du même saint. Plusieurs critiques prétendent, avec quelque apparence de raison, que Boëce n'a fait que retouclier et étendre la première vie de saint Junien.

D. Rivet, Histoire littéraire de la France, t. III, p. 537, 538.

AURENGZÉBE ou AURANGZEB (MOHI-OUDDINE-MOHAMMED-ALAMGUÎR) (1), fameux empereur mongol, né le 22 octobre 1618, monté sur le trône de Dehly le 20 juillet (ou, selon d'autres, le 2 août) 1658, mort à Ahmednagăr, dans la province de Daolǎtabåd, le 21 février 1707, âgé de quatre-vingt-huit ans et quatre mois, dans la cinquantième année de son règne. Ce règne, l'un des plus longs qu'ait enregistrés l'histoire, est en même temps l'un des plus riches en événements, l'un des plus instructifs dans ses résultats.

Aurengzébe était fils de SHAH-DJAHAN, mort en 1666, et de l'impératrice MEHD-ALIA. Cette princesse mourut en 1631, laissant quatre fils : Dara-Schikoh, Soultan-Shoudjah, Aurengzébe, Mourad-Bakche; et deux filles, Padshah Bégåm et Roshnara Bégăm. C'est en partie à l'influence de cette dernière princesse qu'Aurengzébe dut de s'asseoir sur le trône impérial du vivant même de son père, qu'il retint prisonnier dans le fort d'Agra (en l'entourant toutefois d'égards et de respects) depuis 1658 jusqu'en 1666.

La vie politique d'Aurengzébe commence avec sa quatorzième année, et se divise en trois grandes périodes. La première embrasse vingt-cinq ans, de 1633 à 1658. Aurengzébe figure pendant cette période comme shahzadeh (prince impérial). Il se forme rapidement au commandement des armées et au gouvernement des provinces, mais s'attache de bonne heure à cacher, sous une apparence d'indifférence profonde pour les choses de ce monde et de zèle pour les pratiques austères de la religion musulmane, l'ambition dont il est dévoré. Pour préparer le triomphe de cette ambition, on le voit amasser de longue main les ressources qu'il saura déployer au jour et à l'heure qu'il a prévus, dans la lutte qui doit s'engager entre lui et ses aînés. L'issue de cette lutte justifie l'opinion qu'il a donnée à ses partisans de son habileté, de son courage, de son aptitude merveilleuse à mener de front les intrigues de cour, les opérations militaires, les affaires du gouvernement. Il s'est fait une arme de son rigorisme religieux et de l'humilité de sa dévotion contre la tolérance insouciante ou les irrégularités de Dara et de Shoudjah; de sa tempérance, de la

(1) Aurengzébe, ornement du trône; Mohi-Ouddine, qui fait revivre la religion; Alamguir, conquérant du

monce,

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