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la garnison le trahit, et le livra pieds et mains liés au grand-seigneur avec la ville et le château. Ce prince, indigné d'une si lâche trahison, punit sévèrement les traîtres en présence de Nadasti, et le renvoya après l'avoir comblé d'éloges, sous bonne escorte, à Ferdinand ror de Hongrie. Nadasti servit ensuite dans les armées de l'empereur CharlesQuint, avec un corps de Hongrois. Il enseigna l'art militaire au célèbre Ferdinand de Tolède, duc d'Albe, qui n'avait alors que 23 ans. Il vit dans ce jeune homme le germe de tous les talents militaires, et il prédit ce qu'il serait un jour.

NADÁSTI (François, comte DE), président du conseil-souverain de Hongrie, était de la même famille que le précédent. N'ayant pu obtenir de l'empereur Léopold le rétablissement des anciens priviléges des Hongrois, et le titre de palatin, comme chef du conseil-souverain, il conspira contre lui, en 1665, avec les comtes de Serini, Frangipani et Tattenbach. Il fit d'abord mettre le feu au palais impérial, afin de profiter de la fuite de l'empereur pour lui donner la mort; mais le parti qu'il espérait tirer de l'incendie ne lui réussit pas. Croyant mieux exécuter son dessein par le poison que par le fer et le feu, il fit empoisonner les puits dont il présumait qu'on se servait pour les cuisines de l'empereur. Ces détestables manœuvres ayant été découvertes, il fut condamné à avoir le poing droit coupé et la tête tranchée. Tous ses biens furent confisqués, et ses enfants condamnés à quitter le nom et

les armes de leur famille. La sentence fut exécutée en 1671. Les Hongrois peu instruits le regardèrent comme un patriote zélé, comme un innocent sacrifié à l'ambition de la cour de Vienne; mais rien n'est plus faux que cette idée, qui tient encore à l'ancienne antipathie de cette nation contre les Allemands (1). On a de ce rebelle un livre infol., en latin, intitulé: Mausolée des rois et des ducs du royaume apostolique (la Hongrie ), orné de 58 portraits, écrits en style lapidaire, depuis Kevé, premier duc de Hongrie, jusqu'à l'empereur Léopold ler, exclusivement. Il a paru en latin et en allemand à Nuremberg, 1664, in-fol. ; et en hongrois, à Bude, 1771, in-4°, par Alexis Horanyi, religieux des écoles pies, auteur des mémoires littéraires de Hongrie. Quelques auteurs disent que Nadasti n'a fait que prêter son nom à cet ouvrage, et en font honneur à Nicolas Lantzmar; d'autres l'attribuent à Jean Nadasi, jésuite; mais de fortes raisons font croire que c'est François Nadasti qui en est réellement l'auteur; il le présenta lui-même sous son nom aux Etats de Hongrie, et, dans une de ses lettres, il dit que cet ouvrage lui a coûté une infinité de recherches. On lui attribue encore Cynosura juristarum, 1668. C'est un corps de droit de Hongrie, rédigé par ordre alphabétique. Ses enfans prirent le nom de Creutzenberg, pour effacer la honte dont

(1) Nous pensons, avec les meilleurs histo

rieus, que le seul crime de Nadesti est d'ètre entre dans la ligue des nobles hongrois contre l'empereur. En effet, les tentatives d'empoi

sonnement et d'assassinat remontent à l'an 1666; et il ne fut arrête qu'en 167 pour crime de,

rebellion et non pour d'autres.

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leur père avait terni leur ancien

nom.

*NADAUD (Joseph), savant ecclésiastique, né à Limoges vers le commencement du xvIIe siècle, marié en 1792, après avoir consacré sa vie entière à étudier l'histoire et à déchiffrer les vieilles chroniques de sa patrie, est auteur de plusieurs écrits dont l'abbé Vitrac a publié la liste; nous citerons entre autres la Chronologie des seigneurs suzerains de Limoges, des gouverneurs-généraux, intendants, impr. dans le Calendrier de Barbou, 1770, 1785.

NÆVIUS (Cneius), poète latin, porta les armies dans la première guerre punique. Il s'attacha ensuite au théâtre, et sa première comédie fut représentée à Rome, l'an 229 avant J.-C. Son humeur satirique déplut à Métellus, qui le fit chasser de Rome. Il se retira å Utique, où il mourut, l'an 203 avant J.-C. Il ne nous reste que des fragments de ses ouvrages, dans le "Corpus poetarum" de Maittaire. Le principal était une histoire de la guerre punique.

NAGAXIMA (Michel), Japo nais, entra dans la société des jésuites, et se dévoua entièrement à la prédication de l'Evangile. C'est un des missionnaires qui souffrirent les tourments les plus longs et les plus raffinés. Ayant lassé ses bourreaux, l'an 1626, il fut laissé un an en prison, sans qu'on parût songer à lui; mais, en décembre 1627, on recommença avec une fureur nouvelle, et le courageux Japonais ne mourut qu'après plusieurs jours de souffrances inouïes. Quelque temps après, sa mère et son frère furent également mis à mort pour la foi.

NAGEREL (Jean), chanoine et archidiacre de Rouen, publia, l'an 1578, une Description du pays et duché de Normandie, où il traite aussi de son origine. Cet ouvrage se trouve à la suite de la "Chronique" de cette province, Rouen, 1580 et 1610, in-8°

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NAGOT (Charles-François), prêtre de la congrégation de StSulpice, supérieur et fondateur du séminaire de Baltimore, quit à Tours, le 19 avril 1734, et fit ses études au college de cette ville dirigé par les jésuites. Se destinant à l'état ecclésiastique, il vint à Paris, et entra au séminaire des Robertains pour y faire son cours de théologie. Après qu'il l'eut fini, il sollicita son entrée dans la compagnie de SaintSulpice, et y fut admis. On l'envoya professer la théologie au séminaire de Nantes; il prit le grade de docteur dans l'université de cette ville. Rappelé à Paris, en 1769, il fut établi supérieur de la "petite communauté qui fleurit sous son gouvernement. Il encoupline, forma une bibliothèque, et 'ragea les études, maintint la disciaméliora le temporel de cette maison. Il passa au petit séminaire, dont il fut aussi supérieur pendant plusieurs années, et qu'il gouverna avec la même sagesse. La révolution ayant détruit tous les établissements ecclésiastiques, Nagot prit la résolution de quitter la France et de passer en Amérique. Il se rendit, en 1791, à Baltimore. Pie VII venait d'y établir territoire des États-Unis. Tout un siége épiscopal pour tout le était à faire dans ce nouveau diocèse. Les difficultés n'effrayèrent point Nagot; il acheta une maison dont il fit le séminaire, il la

fournit du mobilier convenable. Bientôt il y joignit un petit séminaire, et un grand collége qui eut le privilége d'université. On s'étonnerait de cette subite création, si on ne savait ce que peut un zèle ardent et éclairé, aidé des secours de la Providence. La suite répondit à ses heureux commencements. Ces établissements prospérèrent, et il s'y forma une jeunesse qui rend aujourd'hui des services utiles. Au milieu de ces travaux, Nagot fut frappé d'une attaque de paralysie qui le força de les interrompre. Ses infirmités ayant augmenté, en 1810, il demanda et obtint d'être déchargé de la supériorité. Sa vie, néanmoins, se prolongea jusqu'au 9 avril 1816, qu'il expira, âgé de près de 82 ans, dans de grands sentiments de piété, et après avoir reçu tous les secours de la religion. Ses principaux écrits sont : Une Relation imprimée de la conversion de quelques protestants; une Vie de M. Olier, publiée récemment, in-8°; | la Traduction de l'Essai sur les miracles du docteur Hay; la Traduction des Fêtes mobiles de Buttler, en manuscrit 1 les Traductions du Dévot chrétien du docteur Hay; du Catholique instruit de Chalonner; du Guide du chrétien, et de quelques autres ouvrages pieux en anglais.

* NAHL (Jean-Auguste), célèbre sculpteur allemand, naquit à Berlin, en 1710, reçut de son père les premières leçons de son art, passa en France et ensuite en Italie, où il se perfectionna au milieu des chefs-d'œuvre dont abonde cette seconde Grèce. I retourna à Berlin, en 1741, où le roi le chargea des décora

par sa

tions superbes qui ornent les jardins de Postdam et de Charlottenbourg. Hexécuta aussi d'autres ouvrages qui rehaussèrent sa réputation déjà bien établie. S'étant rendu en Suisse, il se fixa à Hindelbanck, aux environs de Berne, où il fit la connaissance d'an M.Langhans, pasteur de ce village, avec lequel il se lia d'une amitié intime. L'épouse de ce pasteur, femme aussi célèbre beauté que recommandable par ses vertus, étant morte dans la fleur de sa jeunesse, Nahl lui éleva un Tombeau, chef-d'œuvre de sculpture, et qui est cité dans presque tous les ouvrages sur la Suisse. M. Laborde, auteur de l'excellent "Itinéraire d'Espagne, le décrit dans ses "Tableaux pittoresques", au tom. Ier. Il a été souvent reproduit en gravure et modele en petites proportions, en terre et en scaiola: il sert de morceau d'étude aux jeunes élèves, et a été célébré par les vers des fameux poètes Haller et Wieland. Après avoir terminé ce superbe monument, qu'on voit dans la petite église d'Hindelbanck, où les voyageurs viennent l'admirer, Nahl retourna en Allemagne, en 1755. Il choisit pour demeure Cassel, dont le souverain le nomma professeur de sculpture. Parmi les ouvrages remarquables qu'il exécuta dans cette ville, on cite la belle "statue" du landgrave Guillaume, élevée dans la place de l'Esplanade. Nahl est un des sculpteurs qui ont le plus approché de Michel-Ange; et s'il est, en général, au-dessous de ce grand et inimitable génie, il a sa manière forte, prononcée et énergique, qui donne la vie à un marbre, et sait lui imprimer les dif

férents caractères des passions. Cet artiste mourut en 1785, âgé de 75 ans. A cette époque, le célèbre Canova commençait à former sa réputation, et promettait de surpasser tous les sculpteurs modernes, par des productions aussi nombreuses que variées qui ont répandu son nom au-delà de l'Europe, et ornent les palais et les capitales des plus puissants souverains. NAHUM, l'un des douze petits prophètes, vivait depuis la ruine des dix tribus par Salmanazar, et avant l'expédition de Sennachérib contre la tribu de Juda. On ne sait aucune particularité de la vie de ce prophète, on ne sait même si son nom est celui de sa famille ou du lieu de sa naissance, ou même une qualification; car "Nahmen" hébreu signifie "Consolateur." On dispute encore sur le temps où il vivait: l'opinion la plus vraisemblable est celle que nous avons suivie. Sa Prophétie est composée de trois chapitres qui ne forment 'un seul discours. Il y prédit, d'une manière pathétique, la se manière se conde ruine de Ninive par Nabopolassar et Astyages. Il renouvelle contre cette ville criminelle les menaces que Jonas lui avait faites quatre-vingt-dix ans auparavant. Le style de ce prophète est partout le même; rien n'égale la vivacité de ses figures, la force de ses expressions, et l'énergie de son pinceau.

*NAIGEON (Jacques-André), littérateur, philosophe, membre de l'Institut, naquit le 15 juillet 1738, à Dijon, d'un riche moutardier de cette ville. Il y fit ses études, vint très-jeune encore se fixer à Paris, où il se lia bientôt avec le baron d'Holbach, ensuite

avec Diderot. Il puisa dans leur société les principes d'incrédulité dont il devint un des apôtres les plus ardens; Naigeon, se montrant comme le singe de ces deux philosophes, se déclara contre toutes les choses établies, et notamment contre toutes les religions. Il fut un des rédacteurs de la première "Encyclopédie", et y fournit, entre autres, l'article Unitaires. Il publia quelque temps après Le Militaire philosophe, Paris, 1768, qu'on croit composé sur un manuscrit intitulé Difficultés sur la religion, proposées au P. Malebranche, dont le dernier chapitre est attribué au baron d'Holbach. Naigeon a publié, en outre, Recueil philosophique, ou Mélanges de pièces contre la religion, 1770; "Traité de la tolérance" de Crellius, que Naigeon retoucha, 1769; Eloge de M. Roux, 1777. Ce médecin était, comme lui, ami intime du baron d'Holbach. Il paraît même que Naigeon aida Raynal dans la composition de son "Histoire philosophique ". Il fut éditeur de plusieurs ouvrages de ses confrères les philosophes, tels que ceux intitulés: "Système de la nature", imprimé à Londres, et auquel il joignit un discours préliminaire; la "Traduction" de Sénèque, par la Grange; "Essai sur la vie de Sénèque", de Diderot; le Conciliateur de Turgot; "Eléments de morale", du baron d'Holbach, 1790, etc. Il rédigea la Collection des moralistes anciens, et y ajouta un discours préliminaire. Il fit imprimer, en 1790, une Adresse à l'assemblée nationale sur la liberté des opinions et suṛ celles de la presse. « Mais ce qui

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distingua éminemment Nai» geon (dit l'auteur des "Mémoires

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» pour servir à l'histoire ecclésiatique du XVIIIe siècle", tome 4, » p. 468) (1), c'est le Dictionnaire » de la philosophie ancienne et mo» derne, qu'il rédigea pour l'Encyclopédie méthodique. Cet ou» vrage, qui parut à une époque » de vertiges et de crimes, en porte la malheureuse emprein

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pag. 239. Il avait dit à la page précédente que "le prédicateur » le plus éloquent d'un état, c'est » le bourreau". On voit que le "ci»toyen Naigeon "était à là hauteur de l'époque où il écrivait; que s'il » ne figura pas dans le nombre » des bourreaux, il savait faire l'apologie de leurs hauts faits, » et qu'il était digne d'être le disralité, l'inhumanité et l'athéis-»ciple de celui qui avait dit :

» te. L'auteur y affiche l'immo

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» me dans toute leur turpitude. » Ses expressions sont analogues › à ses pensées; s'il parle des pro»phètes, c'est pour les appeler » des "fous"; les Pères de l'Eglise » étaient pour la plupart trèsignorans et d'une crédulité stupide.... La superstition est la » gourme des hommes.... "Il faut »emmuseler les prêtres": tel est le » ton poli de ce doux prédicateur » de la tolérance. Dans l'article Académicien, il excuse les vices » les plus honteux; mais rien n'égale le ton qu'il prend dans » l'article Meslier; il cite le vœu » attribué à ce curé : “Je voudrais » que le dernier roi fût étranglé » avec les boyaux du dernier des

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gées dans le même esprit; mais » c'est surtout dans celles de Di» derot que Naigeon s'est donné » le plus de carrière. A travers » tous les éloges qu'il prodigue » à son maître, il lui trouve ce» pendant, tant il est difficile quelques momens de faiblesse ; » il serait consolé, ce semble, » que son ami eût payé sa har» diesse de sa tête, et s'écrie: >> "Les lignes tracées avec le sang » du philosophe sont bien d'une autre éloquence".(Préface, t. 1er) Ailleurs, le pétulant orateur »> nous révèle son secret tout en» tier. "Diderot", dit-il, "souvent » témoin de la colère et de l'indi

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gnation" avec lesquelles je par

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