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EPITOME LIBRI III.

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SEDITIONES de agrariis legibus factæ. Capitolium, ab exsulibus et servis occupatum, cæsis iis receptum est. Census bis actus est priore lustro censa sunt civium capita centum quatuor millia ducenta quatuordecim, præter orbos orbasque : sequenti, centum septemdecim millia ducenta novemdecim. Quum adversus Æquos res male gesta esset, L. Quinctius Cincinnatus dictator factus, quum rure intentus rustico operi esset, ad id bellum gerendum arcessitus est. Is victos hostes sub jugum misit. Tribunorum plebis numerus ampliatus est, ut essent decem, trigesimo sexto anno a primis tribunis plebis. Petitis per legatos, et adlatis atticis legibus, ad constituendas eas proponendasque decemviri pro consulibus sine ullis aliis magistratibus creati, altero et trecentesimo anno, quam Roma condita est et, ut a regibus ad consules, ita a consulibus ad decemviros translatum imperium. Hi, decem tabulis legum positis, quum modeste se in eo honore gessissent, et ob id in alterum quoque annum eumdem esse magistratum placuisset, duabus tabulis ad decem adjectis, quum complura inpotenter fecissent, magistratum noluerunt deponere, et in tertium annum retinuerunt: donec inviso eorum imperio finem adtulit libido Ap. Claudii. Qui, quum in amorem virginis incidisset, submisso, qui eam in servitutem peteret, necessitatem patri ejus Virginio inposuit, rapto ex taberna proxima cultro, ut filiam interimeret; quum aliter eam tueri non posset, ne in potestatem stuprum inlaturi veniret. Hoc tam magnæ luxuriæ exemplo plebs incitata montem Aventinum occupavit, coegitque decemviros abdicare se magistratu : ex quibus Appius et unus collegarum, qui præcipue pœnam meruerant, in carcerem conjecti; ceteri in exsilium acti. Res præterea contra Sabinos, et Volscos, et Æquos prospere gestas continet, et parum honestum populi romani judicium: qui, judex inter Ardeates et Aricinos sumtus, agrum, de quo ambigebatur, sibi adjudicavit.

SOMMAIRE DU LIVRE III.

TROUBLES causés par les lois agraires. Le Capitole, dont s'étaient emparés des bannis et des esclaves, est délivré par leur défaite et leur destruction. Deux dénombremens; le premier présente cent quatre mille deux cent quatorze citoyens, sans compter les célibataires des deux sexes; le second, cent dix-sept mille deux cent-dix-neuf. Mauvais succès contre les Èques. L. Quinctius Cincinnatus, nommé dictateur, est tiré de la charrue pour conduire cette guerre. Il bat les ennemis et les fait passer sous le joug. On augmente le nombre des tribuns du peuple, que l'on porte à dix, trente-six ans après la création de cette magistrature. Des députés vont recueillir et apportent à Rome les lois d'Athènes. On charge de les rédiger et de les promulguer des décemvirs, qui remplacent les consuls, et tiennent lieu de tous les autres magistrats : ainsi, l'an 301 de la fondation de Rome, le pouvoir qui avait passé des rois aux consuls, passe des consuls aux décemvirs. Ils rédigent dix tables de lois, et la douceur de leur administration fait conserver pour l'année suivante cette forme de gouvernement. Ils ajoutent deux nouvelles tables aux premières, abusent de leur pouvoir, refusent de s'en dépouiller et le conservent une troisième année, jusqu'à ce que l'incontinence d'Appius Claudius mette un terme à leur odieuse domination. Épris d'une jeune fille, il aposte un de ses affidés pour la réclamer comme son esclave, et réduit Virginius, père de cette infortunée, à l'égorger avec un couteau saisi dans une boutique voisine, seul moyen qui lui restât de la sauver du déshonneur. Le peuple, soulevé par ce cruel abus de pouvoir, se retire sur l'Aventin et force les décemvirs d'abdiquer. Appius et le plus coupable de ses collègues, après lui, sont jetés en prison; exil des autres. Victoires sur les Sabins, les Èques et les Volsques. Décision peu honorable du peuple romain : choisi pour arbitre entre Ardée et Aricie, il s'adjuge le territoire que ces deux villes se disputaient.

J.

T. LIVII PATAVINI

HISTORIARUM

AB URBE CONDITA

LIBER III.

I.

ANTIO

ANTIO capto, Ti. Æmilius et Q. Fabius consules * fiunt. Hic erat Fabius Quintus, qui unus exstinctæ ad Cremeram genti superfuerat. Jam priore consulatu Æmilius dandi agri plebi fuerat auctor. Itaque secundo quoque consulatu ejus et agrarii se in spem legis erexerant, et tribuni rem, contra consules sæpe tentatam, adjutore utique consule, obtineri posse rati, suscipiunt; et consul manebat in sententia sua. Possessores et magna pars patrum, tribuniciis se jactare actionibus principem civitatis, et largiendo de alieno popularem fieri querentes, totius invidiam rei a tribunis in consulem averterant. Atrox certamen aderat, ni Fabius consilio neutri parti acerbo rem expedisset. T. Quinctii ductu et auspicio agri capti priore anno aliquantum a Volscis esse: Antium, propinquam, opportunam, et maritimam *U. C. 287. A. C. 469.

TITE-LIVE.

HISTOIRE DE ROME

DEPUIS SA FONDATION.

LIVRE III.

I. APRÈS la prise d'Antium, on nomme consuls Ti. Æmi

lius et Q. Fabius, le même qui était resté seul de sa famille, exterminée à Cremère. Déjà Æmilius, dans son premier consulat, avait ouvert l'avis de donner des terres au peuple. Aussi, pendant le second, les partisans de ce partage se flattèrent de l'espérance d'une loi, que les tribuns, certains du succès, puisqu'ils étaient soutenus par le consul dans une entreprise toujours combattue par ses prédécesseurs, travaillent à obtenir. Le consul n'avait pas changé de sentiment. Les propriétaires, la majorité des patriciens se plaignent que le chef de l'état se conduise comme un tribun factieux, et achète la popularité par des largesses faites aux dépens d'autrui. Aussi leur haine oublie les tribuns pour s'attacher au consul. Une lutte terrible allait s'engager, mais la sagesse de Fabius termina la querelle, sans blesser aucun des deux partis. Il rappelle que, l'année précédente, on avait, sous la conduite et les auspices de T. Quinctius, enlevé aux Volsques une portion de leur territoire; qu'Antium, ville voisine,

urbem, coloniam deduci posse : ita sine querelis possessorum plebem in agros ituram, civitatem in concordia fore. Hæc sententia accepta est. Triumviros agro dando creat T. Quinctium, A. Virginium, P. Furium : jussi nomina dare, qui agrum accipere vellent. Fecit statim, ut fit, fastidium copia; adeoque pauci nomina dedere, ut ad explendum numerum coloni Volsci adderentur : cetera multitudo poscere Romæ agrum malle, quam alibi accipere. Æqui a Q. Fabio (is eo cum exercitu venerat) pacem petiere, irritamque eam ipsi subita incursione in agrum latinum fecere.

II. Q. Servilius, insequenti* anno (is enim cum Sp. Postumio consul fuit) in Æquos missus, in latino agro stativa habuit: intra castra quies necessaria morbo inplicitum exercitum tenuit. Extractum in tertium** annum bellum est, Q. Fabio et T. Quinctio consulibus. Fabio extra ordinem, quia is victor pacem Æquis dederat, ea provincia data: qui, haud dubia spe profectus, famam nominis sui pacaturam Æquos, legatos in concilium gentis missos nunciare jussit : «Q. Fabium consulem dicere, se ex Æquis pacem Romam tulisse, ab Roma Equis bellum adferre, eadem dextra armata, quam pacatam illis antea dederat : quorum id perfidia et perjurio fiat, deos nunc testes esse, mox fore ultores. *U. C. 288. A. C. 464.— ** U. C. 289. A. C. 463.

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