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en mémoire de la ruine de Troie. Peu de temps après, il périt, livré par sa perfide épouse au poignard d'Égisthe, son cousin, héritier de toute la fureur de Thyeste contre les Atrides. Égisthe usurpa le trône de Mycènes : il en jouissait depuis sept ans, lorsqu'Oreste, aidé de sa sœur Électre, princesse d'une âme virile, immola le meurtrier de son père et la reine complice de ses forfaits. Il parut que les dieux approuvaient l'action d'Oreste 3, puisqu'ils accordèrent à ce prince des prospérités et de longs jours. Son règne fut de soixante et dix ans, et sa vie, de quatre-vingt-dix. Pyrrhus, fils d'Achille, était devenu l'époux d'Hermione, fille de Ménélas et d'Hélène. Oreste, à qui cette princesse avait été promise, se vengea de cette injure, en tuant Pyrrhus dans le temple de Delphes.

En ce même temps, deux frères, Lydus et Tyrrhenus, gouvernaient la Lydie : leur pays fut frappé d'une telle stérilité, qu'il fallut qu'un des deux consentît à s'expatrier, avec une partie de la population. Ils consultèrent le sort, qui tomba sur Tyrrhenus. Ce prince partit et fit voile vers l'Italie. La contrée qui le reçut, le peuple qui l'habitait, la mer qui la baigne, prirent son nom, illustre à jamais.

Penthilus et Tisamène, fils d'Oreste, furent ses successeurs, et ne régnèrent que trois ans 4.

II. Quatre-vingts ans environ après la ruine de Troie, cent vingt ans depuis qu'Hercule était allé s'asseoir au rang des dieux, les enfans de Pélops, que l'expulsion des Héraclides avait laissés, pendant tout ce temps, maîtres du Péloponnèse, en furent chassés à leur

Duces recuperandi imperii fuere Temenus, Cresphontes, Aristodemus, quorum atavus fuerat.

Eodem fere tempore, Athenæ sub regibus esse desierunt. Quarum ultimus rex fuit Codrus, Melanthi filius, vir non prætereundus. Quippe, quum Lacedæmonii gravi bello Atticos premerent, respondissetque Pythius, quorum dux ab hoste esset occisus, eos futuros superiores, deposita veste regia, pastoralem cultum induit; immixtusque castris hostium, de industria rixam sciens, imprudenter interemptus est. Codrum cum morte æterna gloria, Athenienses secuta victoria est. Quis eum non miretur, qui his artibus mortem quæsierit, quibus ab ignavis vita quæri solet? Hujus filius Medon primus archon Athenis fuit: ab hoc posteri apud Atticos dicti Medontidæ sed ii, insequentesque archontes usque ad : Charopem, dum viverent, eum honorem usurpabant.

Peloponnesii digredientes finibus Atticis, Megaram, mediam Corintho Athenisque urbem, condidere. Ea tempestate et Tyria classis, plurimum pollens mari, in ultimo Hispaniæ tractu, in extremo nostri orbis termino, insulam circumfusam Oceano, perexiguo a continenti divisam freto, Gades condidit. Ab iisdem post paucos annos in Africa Utica condita est.

tour par d'autres Héraclides. Témène, Cresphonte, Aristodème, arrière-petits-fils d'Hercule, conduisaient l'entreprise qui les remit en possession de ces états.

Vers ce même temps, à peu près, les Athéniens cessèrent d'être gouvernés par des rois. Le dernier qui régna sur eux, Codrus, fils de Mélanthe, est digne de mémoire. Ses sujets étant en guerre avec les Lacédémoniens, et se trouvant vivement pressés, l'oracle d'Apollon déclara que le parti dont le chef serait tué par l'ennemi resterait vainqueur. Codrus quitte les ornemens de la royauté, se cache sous l'habit d'un pâtre, pénètre dans le camp des ennemis, irrite à dessein un soldat, et se fait tuer, sans être connu. Ce dévouement rendit les Athéniens vainqueurs, et Codrus, immortel. Comment ne pas admirer un homme qui cherche la mort par les mêmes moyens qu'un lâche enploie pour l'éviter? Médon, son fils, fut le premier archonte d'Athènes; ses successeurs, qui, de son nom, furent appelés Médontides, et les archontes qui suivirent, jusques à Charops, jouirent de cet honheur toute leur vie.

En sortant de l'Attique, ceux du Péloponnèse bâtirent Mégare, également distante de Corinthe et d'Athènes. Ce fut alors qu'une flotte de Tyriens, nation puissante sur la mer, s'étant avancée jusqu'aux extrémités de l'Espagne et de notre continent, jeta les fondemens de la ville de Cadix, dans une île de l'Océan, séparée de la terre ferme par un petit détroit. Peu d'années après, ils bâtirent Utique, en Afrique.

Exclusi ab Heraclidis Orestis liberi, jactatique quum variis casibus, tum sævitia maris, quintodecimo anno sedem cepere circa Lesbum insulam.

III. Tum Græcia maximis concussa est motibus. Achæi, ex Laconica pulsi, eas occupavere sedes quas nunc obtinent. Pelasgi Athenas commigravere; acerque belli juvenis, nomine Thessalus, natione Thesprotius, cum magna civium manu, eam regionem armis occupavit, quæ nunc ab ejus nomine Thessalia appellatur, ante Myrmidonum vocitata civitas. Quo nomine mirari convenit eos, qui Iliaca componentes tempora, de ea regione, ut Thessalia, commemorant : quod quum alii faciant, tragici frequentissime faciunt; quibus minime id concedendum est; nihil enim ex persona poetæ,

nia sub eorum, qui illo tempore vixerunt, dixerunt. Quod si quis a Thessalo, Herculis filio, eos appellatos Thessalos dicet, reddenda erit ei ratio, cur nunquam, ante hunc insequentem Thessalum, ea gens id nominis usurpaverit.

Paulo ante Aletes, sextus ab Hercule, Hippotis filius, Corinthum, quæ antea fuerat Ephyre, claustra Peloponnesi continentem, in isthmo condidit. Neque est quod miremur ab Homero nominari Corinthum: nam ex persona poetæ et hanc urbem, et quasdam Ionum colonias

Les enfans d'Oreste, dépossédés par les Héraclides, furent pendant quinze années le jouet des événemens et des tempêtes. Ils se fixèrent, à la fin, dans le voisinage de l'île de Lesbos.

III. De grands mouvemens d'émigration agitèrent alors la Grèce. Les Achéens, contraints d'abandonner la Laconie, s'emparèrent de la contrée qu'ils occupent encore de nos jours. Les Pélasges passèrent dans l'Attique. Un jeune et bouillant guerrier, né Thesprotien, et nommé Thessalus, se mit à la tête d'un nombre considérable d'hommes de sa nation, et s'établit, les armes à la main, dans le pays qu'on appelait l'État des Myrmidons, et qui, du nom du conquérant, s'appelle aujourd'hui la Thessalie. C'est une chose assez étrange, que les auteurs des récits de la guerre d'Ilion l'aient désigné sous ce nom de Thessalie. Plusieurs écrivains ont commis la même faute, et surtout les tragiques; en cela d'autant plus inexcusables, que, dans leurs compositions, ce n'est pas le poète qu'on entend, ce sont les personnages mis en scène, et qui vivaient à l'époque de l'action représentée. Dira-t-on que les Thessaliens reçurent leur nom de Thessalus, fils d'Hercule? alors on demandera pourquoi la Thessalie ne fut pas connue sous ce nom, avant l'inva

sion du second Thessalus?

Quelque temps auparavant, Alétès, fils d'Hippotès, et le sixième des Héraclides, bâtit dans l'isthme la ville de Corinthe, autrefois Éphyre, barrière du Péloponnèse. Ne nous étonnons pas qu'Homère l'appelle de son dernier nom; c'est le poète qui parle lui-même, et, comme tel, il donne à quelques colonies ioniennes le nom qu'elles

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