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me paroît le plus beau discours pour la chaire, et par conséquent incomparablement le plus magnifique ouvrage de ce genre qui ait jamais été composé dans aucune langue. C'est une création oratoire absolument à part, un prodige d'érudition, d'éloquence, de sagesse et de génie. L'exorde est le plus admirable qui ait jamais été fait c'est la verve, l'inspiration, la magnificence d'allégorie d'un prophète.

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Ailleurs M. Maury dit : « Indépendamment du grand chef-d'œuvre sur l'unité de l'Église, dans lequel l'évêque de Meaux s'élevant au-dessus de tous les sermons et même des siens propres, nous donne l'idée la plus savante, la plus solide et la plus sublime de la constitution de l'Église, qu'il explique en présence de l'assemblée à jamais mémorable du Clergé, en 1681, mon admiration peut indiquer, avec une confiance particulière, en totalité ou du moins en partie, aux amateurs de l'éloquence sacrée, un grand nombre de discours que Bossuet paroît avoir travaillés avec plus de soin, entre autres : ses sermons sur les devoirs des Rois; sur l'éminente dignité des Pauvres dans l'Eglise ; nécessité de travailler à son salut;

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sur la

sur Jésus

Christ, comme objet de scandale; sur les vices de l'HONNEUR du monde; - sur la justice; sur l'honneur; - sur l'impénitence finale ; — sur les jugemens humains; sur l'ambition; sur la vie cachée en Dieu;sur la Providence; etc., etc., etc., etc., etc. >>

2.

Louts BOURDALOUE (Voyez tome i.er, page 182). M. Maury, dans son Essaisur l'éloquence, dit : « qu'il ne connoît rien de plus étonnant et de plus inimitable dans l'éloquence religieuse, que les premières parties des Sermons de Bourdaloue sur la Conception, sur la Passion, Dei virtutem, etc., et sur la Résurrection. C'est, ajoute-il, la borne de l'art, comme c'est la borne du genre. » Bourdaloue à peine eut paru dans la capitale, qu'une foule innombrable d'auditeurs et l'élite de toute la France accoururent à ses sermons. Il ne fut pas moins admiré à la Cour où il prêcha devant Louis XIV plus souvent qu'aucun autre prédicateur. Aussi ce Monarque, qui avoit beaucoup de discernement, disoit qu'il aimoit mieux entendre plusieurs fois les mêmes sermons de Bourdaloue, que les sermons nouveaux de tout autre orateur. M. de Bonald a exprimé sur Bourdaloue et sur Massillon, une pensée qui, au premier coup d'œil, paroît singulière, carsouvent on juge du caractère moral d'un écrivain par son style : «L'éloquence de Bourdaloue, dit-il, est sévère, et sa morale est consolante; la morale de Massillon est dure, et son style plein de charmes et de grâce. » Quand on a médité les écrits de ces deux illustres prédicateurs, on sent combien cette pensée est juste.

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G. L. LE CLERC de BUFFON (Voy. tom. 1.er pag. 367), s'est fait une grande réputation, parce qu'il a eu le bonheur de réunir à un haut degré le

génie de la science au talent d'écrire. Les discours qu'il a placés en tête des différentes parties de son ouvrage, sont des morceaux précieux qui, comme on l'a dit, semblables à des foyers lumineux, répandent leur clarté sur tous les objets de détail. Quant aux passages que lui-même estimoit le plus dans son histoire, sous le rapport du style, c'étoit le discours qu'il prête au premier homme sur le développement de ses sens; la peinture du désert de l'Arabie, à l'article du Chameau; et une autre peinture plus belle encore selon lui, dans l'article du Kamichi. Il a aussi rendu avec des couleurs très fortes l'aspect de la nature brute. C'est surtout dans certaines deseriptions que l'on reconnoît toute la richesse, toute la flexibilité, toute l'originalité du talent de Buffon. Quoi de plus beau que les tableaux où il met en scène le cheval, le lion, le bœuf, le cygne, l'éléphant, l'écureuil, le lièvre, le chien, le cerf, l'âne, l'aigle, le coq, le colibri, etc.! Quelle variété, quelle souplesse dans le style! Le discours que prononça M. de Buffon lors de sa réception à l'Académie française, le 25 août 1753, renferme un excellent morceau sur l'objet auquel il doit une grande partie de sa réputation, c'est-à-dire, sur le style.

C. V. CATULLE (n. 667 de Rome, 87 avant J.-C. m. vers 708 de Rome, 46 avant J.-C.). Ce poëte lyrique, élégiaque et satirique, est particulièrement connu par son poëme intitulé : Les Noces de Thétis et Pélée, qu'on regarde comme son chef

d'œuvre. C'est un mélange du genre héroïco-épique et du genre lyrique. On croit qu'il est traduit ou imité du grec, et même que Catulle y a réuni deux poëmes absolument différens, les Aventures d'Ariane, et la Description des figures représentées sur le tapis du lit nuptial de Thétis et Pélée. En effet, ces noces ne sont qu'un cadre dans lequel le poëte a inséré différentes fables tirées des siècles héroïques de la Grèce. Il s'étend sur celles qui étoient les plus favorables à la poésie, ne les rattachant entre elles que par une légère transition. L'épisode d'Ariane est la partie la plus estimée de ce poëme.

Le second morceau, l'un des principaux titres qui assurent l'immortalité à Catulle, est son Epithalame de Julie et de Manlius son ami et son bienfaiteur, poëme en deux cent trente-cinq vers, que l'on croit aussi imité du grec. Barthius, célèbre philologue, dit dans ses Remarques sur Claudien, pag. 789, que cet épithalame paroît écrit par la main de Vénus et des Grâces.

Parmi les autres poésies de Catulle (qui sont au nombre de cent treize pièces), il en est encore une douzaine qui sont d'un goût exquis, pleines de grâces et de naturel, vrais petits chefs-d'œuvre où il n'y a pas un mot qui ne soit précieux, mais qu'il est aussi impossible d'analyser que de traduire. Ne manquons pas d'y comprendre les vers sur le Moineau de Lesbie, et la traduction de la fameuse ode de Sapho, que Longin nous a conservée, et qui a été traduite

ou plutôt imitée dans presque toutes les langues modernes où l'on a quelque goût des lettres.

MICHEL DE CERVANTES (n. 1549-m. 1616). Don Quichotte est, à coup sûr, le roman le plus original et le plus plaisant qui existe ; la folie sérieuse. du chevalier de la Triste Figure et les bouffonneries de Sancho, sont une source inépuisable de gaieté, qui fait rire malgré soi. Les nouvelles historiques dont ce livre est semé lui donnent encore un nouveau prix; une de ces nouvelles, le Curieux impertinent, est un des meilleurs morceaux de Cer

vantes.

C. JULIUS CÉSAR (n. 654 de Rome, 100`av. J.-C. - m. 710 de Rome, 44 av. J.-C.), avoit composé un assez grand nombre d'ouvrages dont nous avons à déplorer la perte. Heureusement les sept livres de ses Commentaires sur les guerres des Gaules, et les trois livres de ses Commentaires sur la guerre civile, ont échappé à la faux du temps. Les morceaux que l'on distingue dans ses premiers Commentaires, sont la description de la Gaule et ensuite celle de la Bretagne. Voyez ce que nous avons dit de ces Commentaires qui ne sont que des Mémoires tom. 1.er, pag. 156-157.

TIMOLÉON CHEMINAIS (n. 1652 - m. 1689), jésuite, s'est fait une grande réputation dans la

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