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L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, trad. en français, avec des remarques, par Mme Dacier. Paris, Rigaud, 1711

et le professeur Wolf, savant professeur allemand, ont essayé de prouver qu'Homère n'a point existé; et Wolf, en admettant son existence, veut du moins que ce ne soit qu'un rapsode par excellence qui a jeté les fondemens d'une espèce de pyramide que ses successeurs, pendant plusieurs siècles, ont conduite lentement jusqu'à sa première assise; ces bizarres opinions dont nous parlons, tom. 1er, pag. 45, ont été réfutées, du moins autant qu'il est possible dans une matière aussi obscure. Quant à la naissance d'Homère, Antimaque le fait naître à Colophon; Aristarque le croit d'Athènes; Pindare, de Smyrne; Aristote, de l'île d'Ios; Simonide, de l'île de Chio; Suidas lui fait recevoir le jour en Chypre, en Crète, en Thessalie et à Clazomène; d'autres placent sa naissance à Pylos, à Rhodes, à Mycène, à Ithaque, à Salamine et à Argos; de sorte que l'on auroit pu, à la seule trace du nom de ce grand poëte, apprendre la géographie de l'Asie mineure, du Péloponèse et de l'Archipel. Les peuples qui entretenoient avec les Grecs des relations de commerce ou d'intérêt politique, essayèrent aussi de naturaliser parmi eux un homme au souvenir duquel s'attachoit tant de renommée. Ephore le fit originaire de Cumes; Lucien, dans une histoire véritable qui n'est qu'un tissu de contes, le fait naître à Babylone. Athénée, dans son Banquet des sophistes, en fait un Syrien. Un autre le prétend né à Troie (qui n'existoit plus ). La Lucanie, la Méonie, la Lydie, la Phrygie, devinrent tour-à-tour le siège de ses principales aventures. L'Italie même, et Rome sa capitale ( qui n'existoit pas encore), passèrent dans un lexique pour lui avoir donné le jour. Un grand nombre d'écrivains, mais dont aucun n'a un nom excepté Anaxagore, le supposèrent Égyptien et né dans la fameuse Thèbes aux cent portes. Ainsi, les trois parties du globe alors connu, l'Europe, l'Asie et l'Afrique lui offrirent une patrie, mais lorsqu'il ne vivoit plus depuis long-temps que dans la mémoire des hommes. M. de Sales pense, d'après les principales opinions, qu'Homère est né à Smyrne, et qu'il a passé une grande partie de sa vie à Chio où la reconnoissance publique le consola de sa longue ad

16, 6 vol. in-12; 15 à 20 fr.; et avec les fig. de B. Picart pour l'Iliade, 25 à 30 fr.

versité et où il contracta les nœuds du mariage. Sa mère s'appeloit Crithéis ; c'étoit une orpheline dont Cleonax, son tuteur, abusa. Homère fut le fruit de cette union illégitime. D'après les marbres de Paros, M. de Sales pense qu'Homère est né 2707 ans avant 1800, c'est-à-dire, 907 ans av. J.-C. Quant à l'année où il mourut, elle est restée incertaine; les seuls renseignemens que l'on ait de ses derniers momens, c'est que, dans une dernière navigation qu'il méditoit au Péloponèse, étant déjà vieux, une indisposition grave le força de relâcher dans l'île d'Ios, qu'il y termina sa vie et qu'il fut enseveli sur le rivage par un serviteur de confiance, appelé Scindase, qui fut condamné à une amende de 1000 drachmes pour n'avoir pas brûlé le corps de son maître et s'être contenté de le couvrir d'un peu de terre.

Parlant du mérite des ouvrages d'Homère, M. de Sales s'exprime ainsi : « C'est principalement par les grandes et belles images, que le style d'Homère acquiert du mouvement, de l'ame et de la vie. Tout prend un aspect pittoresque sous sa plume; le naufrage d'un héros est une lutte avec un fleuve qui s'embrase; la rapidité de la marche d'un immortel se peint par des coursiers qui font un pas, et au quatrième se trouvent aux limites du monde. Junon ne s'amuse pas à combattre froidement avec des discours la bienveillance de son époux pour les Troyens; elle va emprunter de Vénus la ceinture des Grâces pour réveiller la tendresse conjugale, et donne à Neptune le temps de secourir les Grecs humiliés, pendant le sommeil de Jupiter. Mais ce qui distingue essentiellement l'imagination d'Homère, de celle des Orientaux, c'est qu'elle réside dans les choses plutôt que dans les mots. Il est rare qu'il fasse usage de la métaphore : quand il s'élève, c'est la pensée qui s'agrandit et l'expression reste simple. La figure qu'il emploie le plus fréquemment, est l'onomatopée ou l'imitation des choses par les sons. Il est difficile, quand on a l'oreille un peu exercée, de ne pas reconnoître, dans la déclamation accentuée de ce grand: poëte, le vent qui secoue les feuilles d'un arbre ou qui déchire les voiles d'un navire, la flèche qui siffle dans l'air, ou le tonnerre

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Bonne édition, dont un bel exempl. avec les fig., m. r. rel. angl., a été vendu 139 fr. chez M. Firmin Didot, en 1810. Les éditions de Paris, 1741 où 1756, 8 vol. in-12, sont aussi fort belles, 18 à 24 fr.; mais l'édition d'Amsterd., Wetstein, 1731, 7 vol. in12, fig., vaut 30 à 40 fr.; et la réimpression de Leide, 1766, 7 vol. in-12, fig., 25 à 30 fr.

qui gronde au loin dans les nuages. Une autre perfection du style enchanteur d'Homère dérive d'une sorte de mollesse heureuse qui le caractérise. Quand sa pensée ne s'élève pas, son hexamètre né semble que la prose harmonieuse d'un homme de goût. Ces espèces d'ombres qui préparent l'explosion d'une vive lumière, sont d'un effet magique; et cette mollesse, qui semble servir de trausition aux grands traits de génie, se concilie avec l'image heureuse d'un ancien qui comparoit le style de l'auteur de l'Iliade à l'essieu d'un char qui, après une marche prolongée avec art, s'embrase par sa propre rapidité. »

M. Hallam, dans son Europe au moyen âge, tom. iv, pag. 290, parle ainsi du caractère d'Achille et d'Hector : « Les deux principaux personnages de l'Iliade, dit-il, représentent le caractère héroïque dans ses deux variétés principales: l'énergie qui a son principe d'action en elle-même, et celle qui reçoit son impulsion d'objets extérieurs; en un mot, l'esprit d'honneur et l'esprit de patriotisme. De même que tous les sentimens d'Achille sont indépendans et ne se rattachent qu'à lui, ainsi ceux d'Hector se rapportent tous à sa famille et à son pays. L'ardeur de l'un auroit pu s'éteindre en Thessalie faute d'aliment; mais il ne falloit rien moins que les dangers de Troie pour exciter celle de l'autre. La paix ne pouvoit avoir de charmes pour l'un que par le souvenir de la guerre; l'autre ne se consoloit de la guerre que par la riante image de la paix. Comparez, par exemple, les deux discours commençant Iliad. Z. 441, et Iliad. II. 49, ou plutôt comparez les deux caractères d'un bout de l'Iliade à l'autre. Tant il est vrai que ces deux grandes cordes qui vibrent diversement au cœur de l'homme, suivant la diversité de nos humeurs, ont été de suite admirablement touchées par cet ancien patriarche, quo, ceu fonte perenni,

A

Vatum pieriis ora rigantur aquis. »,

L'Iliade et l'Odyssée, avec des remarques sur Homère, etc., par P.-J. Bitaubé. Paris, Nyon, Durand et Prault, 1780-85, 6 vol. in-8o, 30 à 36 fr.; et beaucoup plus avec 25 belles gravures de Marillier.

Les mêmes. Paris, Dentu, 1804, ou 1810, 6 vol. in-8°; 36 fr. ; et en pap. vél., 72 fr.

Les mêmes. Paris, imprimerie de Didot jeune, chez Ledoux et Tenré, 1819, 4 vol. in-8°, avec portŕ. et 2 fig. ; 20 à 24 fr. ; ou 4 vol. in-12; 10 à 12 fr.

Les mêmes. Paris, impr. de Crapelet, chez Tenré, 1822, 4 v. in-8°; ou 4 v. in-12, avec 4 pl., 24 f. ou 16 f.

Les mêmes. Paris, de l'impr. de Didot l'aîné, 178788, 12 vol. in-18; 30 à 40 fr. ; pap. vél., 50 à 70 fr. Il y a une contrefaçon de cette édition.

Les mêmes. Paris, Lequien, 1819, 8 vol. in-18; 12 fr. On peut ajouter à cette petite édition les opuscules d'Homère, trad. par M. Coupé, Paris, 1796, 2 vol. in-18.

L'Iliade, traduction nouvelle (par M. Lebrun ). Paris, 1776, 3 v. gr. in-8o, fig. ; 10 à 15 fr. ; in-4o, 15 à 20 f. La même traduction (retouchée presque entièrement). Paris, Bossange, 1809, 2 vol. in-12, 5 à 6 fr.

Il a été tiré de cette dernière édition vingt-cinq exemplaires, format in-fol., pap. vélin, à deux colonnes, avec un titre imprimé en or; ils sont ornés des 34 gravures d'après Flaxman, et des bustes d'Homère et d'Achille. Un exemplaire a été vendu 216 fr. en 1817. On en a tiré 2 sur VÉLIN.

L'Iliade, traduction nouvelle (par M. Lebrun). Paris, Bossange, 1818, 2 vol. in-12; 4 à 5 fr.

L'Odyssée, traduct. nouvelle (par M. Lebrun). Paris, Bossange, 1819, 2 vol. in-12; 4 à 5 fr.

On attendoit depuis long-temps cette traduction de l'Odyssée. L'Iliade, traduction nouvelle, par M. Dugas-Montbel. l'Odyssée et les Opuscules d'Homère, trad. par le

même. Paris, imprim. de P. Didot, 1815-1818, 4 vol. in-8°; 24 fr. ; dix exempl. sur pap. vél., 40 à 50 fr. (Traduction estimée).

L'Iliade et l'Odyssée, trad. en vers, avec des remarques, par Guil. de Rochefort. Paris, 1772-1777, 5 vol. in-8°; 15 à 20 fr. ; gr. pap., 25 à 30 fr.

Cette traduction est estimée; on préfère à cette édition celle de Fimprim. royale, 1781-82, 2 vol. in-4o, vignettes; 18 à 20 fr. L'Iliade, trad. en vers français, avec des notes critiques, par M. E. Aignan; seconde édition. Paris, Egron, 1812, 2 vol. in-8o.

Cette traduction rappelle souvent celle de Rochefort.

Le poëme de Quintus Calaber, faisant suite à l'Iliade, peut être mentionné ici. On estime l'édition gr. cum versione lat. et inte gris emendationibus Laur. Rhodomanni, et adnotamentis selectis Cl. Dausqueii; curante Jo. Corn. de Pauw, qui suas emendat. addidit. Lug. Bat., 1734, in-8°; prix, 18 à 24 fr. La traduction française de M. Tourlet, a pour titre : La guerre de Troie, poëme en XIV chants, par Quintus de Smyrne, trad. etc. Paris, an vir (1800), 2 vol. in-8°; prix, 8 fr.

VIRGILE. P. Virgilii Maronis Opera. Parisiis, Didot natu major, 1791, pet. in-fol., pap. vélin ; 30 à 40 fr.

Cette édition n'a été tirée qu'à cent exemplaires; 4 sur gr. pap., dont un a été vendu 81 fr. chez M. Chardin; 5 sur VÉLIN, dont un a été vendu 910 fr. chez M. Didot l'aîné, en 1804.

Eadem. Parma, in ædibus palatinis (Bodoni), 1793, 2 vol. gr. in-fol. ; prix, 40 à 60 fr.

Cette édition a été tirée à 200 exemplaires, dont 25 en papier superfin, et 25 en papier vélin; 3 sur VÉLIN.

Eadem. Parisiis, excud. P. Didot natu major, 1798, gr. in-fol., pap. vél., fig.

Très belle édition tirée à 250 exemplaires, dont 100 sont avant la lettre. Les 23 figures qui la décorent sont d'après les dessins de MM. Gérard, Girodet et David. Le prix fixé dans le principe étoit de 600 fr., et 900 fr. pour les gravures avant la lettre. Maintenant

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