Capuam posse, ne suos quoque commeatus intercluderent novi consules, abscedere irrito incepto, et movere a Capua statuit castra. Multa secum, quonam inde ire pergeret, volventi subiit animum inpetus, caput ipsum belli Romam petendi : cujus rei semper cupitæ prætermissam occasionem post cannensem pugnam et alii vulgo fremebant, et ipse non dissimulabat : «<necopinato pavore ac tumultu, non esse desperandum, aliquam partem urbis occupari posse; et, si Roma in discrimine esset, Capuam extemplo omissuros aut ambo imperatores romanos, aut alterum ex iis et, si divisissent copias, utrumque infirmiorem factum aut sibi, aut Campanis, bene gerendæ rei fortunam daturos esse.» Una ea cura angebat, ne, ubi abscessisset, extemplo dederentur Campani. Numidam promtum ad omnia audenda donis perlicit, ut, litteris acceptis, specie transfugæ castra romana ingressus, altera parte Capuam clam pervadat. Litteræ autem erant adhortatione plenæ. «Profectionem suam, quæ salutaris illis foret, abstracturam ad defendendam Romam ab obpugnanda Capua duces atque exercitus romanos. Ne desponderent animos: tolerando paucos dies, totam soluturos obsidionem. » Inde naves in flumine Vulturno comprehensas subigi ad id, quod jam ante præsidii caussa fecerat, castellum jussit. Quarum ubi tantam copiam esse, ut una nocte trajici vers leur camp un passage jusques à Capoue; craignant aussi de se voir couper les vivres par les nouveaux consuls, résolut d'abandonner une entreprise inutile, et de s'éloigner. Tandis qu'il examinait vers quel point il devait se diriger, une réflexion soudaine le décida à marcher sur Rome, le foyer même de la guerre. On lui reprochait d'avoir laissé échapper, après la bataille de Cannes, une occasion toujours ardemment désirée ; et luimême ne dissimulait point ses regrets. «Mais, ajoutaitil, on pouvait, à la faveur d'une attaque imprévue et d'un effroi subit, espérer de se rendre maître de quelque partie de la ville; et si Rome était une fois en danger, les deux généraux romains, ou du moins l'un des deux, abandonneraient aussitôt Capoue, et, devenus plus faibles par le partage de leurs troupes, ils fourniraient aux Campaniens ou à lui-même l'occasion de les combattre avec succès. » Un seul soin l'inquiétait; son départ pouvait être le signal de la reddition de Capoue. engage donc, par des présens, un Numide déterminé et capable de tout, à se charger d'une lettre, à entrer comme transfuge dans le camp romain, puis à pénétrer secrètement dans la place. La missive était toute remplie de motifs d'encouragement. « Sa retraite, commandée par leur salut même, allait forcer les généraux et les armées romaines de voler à la défense de Rome, et d'abandonner le siège de Capoue. Encore un peu de courage, encore quelques jours de patience, et leur ville serait entièrement délivrée du blocus. >> Ensuite il s'empare de tous les bâtimens qui se trouvaient sur le Vulturne, et les fait remonter jusqu'au fort qu'on avait construit par ses ordres à Casilinum, pour défendre cette position. Certain qu'il y en avait une assez grande וז posset exercitus, adlatum est, cibariis decem dierum præparatis, deductas nocte ad fluvium legiones ante lucem trajecit. VIII. Id priusquam fieret, ita futurum compertum ex transfugis, Fulvius Flaccus senatui Romam quum scripsisset, varie hominum animi pro cujusque ingenio adfecti sunt. Ut in re tam trepida, senatu extemplo vocato, P. Cornelius, cui Asinæ cognomen erat, omnes duces exercitusque ex tota Italia, neque Capuæ, neque ullius alterius rei memor, ad Urbis præsidium revocabat. Fabius Maximus, « abscedi a Capua, terrerique et circumagi ad nutus comminationesque Annibalis, flagitiosum ducebat. Qui ad Cannas victor ire tamen ad Urbem ausus non esset, eum, a Capua repulsum, spem potiundæ urbis Romæ cepisse? Non ad Romam obsidendam, sed ad Capuæ liberandam obsidionem, ire. Romam cum eo exercitu, qui ad urbem esset, Jovem, fœderum ruptorum ab Annibale testem, deosque alios defensuros esse.» Has diversas sententias media sententia P. Valerii Flacci vicit: qui, utriusque rei memor, «< imperatoribus, qui ad Capuam essent, scribendum censuit, quid ad Urbem præsidii esset, quantas autem Annibal copias duceret, aut quanto exercitu ad Capuam obsidendam opus esset, ipsos scire. Si et Romam e ducibus alter, et exercitus pars mitti posset, quantité pour passer ses troupes en une nuit, il fait préparer des vivres pour dix jours, amène, pendant la nuit, ses légions sur les bords du fleuve, et les transporte avant le jour sur la rive opposée. VIII. Instruit par des transfuges de ce projet avant l'exécution, Fulvius Flaccus en avait écrit à Rome, où cette nouvelle affecta les esprits selon la différence des caractères. Une situation si critique a fait aussitôt convoquer le sénat : P. Cornelius, surnommé Asina, opinait à rappeler de l'Italie entière tous les chefs, toutes les armées; d'oublier Capoue et toute autre expédition pour songer à la défense de la capitale. Fabius Maximus répondit «< que lever le siège de Capoue, trembler au moindre geste d'Annibal, et se traîner sur ses pas au gré de ses marches et contre-marches, était un véritable déshonneur. Le vainqueur de Cannes n'avait osé marcher sur Rome : aujourd'hui, repoussé devant Capoue, il aurait conçu l'espoir de s'emparer de la capitale? Non, il ne venait point assiéger Rome, il ne voulait que délivrer Capoue. Rome trouverait un appui dans l'armée qui était dans son enceinte, dans Jupiter, témoin des traités violés par Annibal, et dans les autres dieux. » Tenant le milieu entre ces deux partis extrêl'avis de P. Valerius Flaccus l'emporta ; il conciliait tous les intérêts. Flaccus proposa « d'écrire aux généraux occupés du siège de Capoue, et de leur faire connaître ce que Rome avait de forces pour sa défense. Ils devaient savoir combien de troupes marchaient sous les ordres d'Annibal, et combien il en fallait pour continuer le siège. Si l'un des deux chefs pouvait se détacher avec une partie des légions, en laissant son collègue devant Capoue, à la tête d'une armée suffi mes, ut ab reliquo et duce et exercitu Capua recte obsideretur; inter se compararent Claudius Fulviusque, utri obsidenda Capua, utri, ad prohibendam obsidione patriam, Romam veniundum esset.» Hoc senatusconsulto Capuam perlato, Q. Fulvius proconsul, cui, collega ex vulnere ægro, eundum Romam erat, e tribus exercitibus milite electo, ad quindecim millia peditum, mille equites, Vulturnum traducit : inde quum Annibalem Latina via iturum satis comperisset, ipse per Appiæ municipia, quæque propter eam viam sunt, Setiam, Coram, Lanuvium præmisit, ut commeatus paratos et in urbibus haberent, et ex agris deviis in viam proferrent, præsidiaque in urbes contraherent, ut sua cuique respublica in manu esset. IX. Annibal, quo die Vulturnum est transgressus, haud procul a flumine castra posuit. Postero die, præter Cales in agrum sidicinum pervenit; ibi diem unum populando moratus, per suessanum allifanumque et casinatem agrum via Latina ducit; sub Casinum biduo stativa habita et passim populationes factæ. Inde, præter Interamnam Aquinumque, in fregellanum agrum ad Lirim fluvium ventum, ubi intercisum pontem a Fregellanis, morandi itineris caussa, invenit. Et Fulvium Vulturnus tenuerat amnis, navibus ab Annibale incensis, rates ad trajiciendum exercitum, in magna inopia |