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INTRODUCTION.

Les tables de bronze connues sous le nom de Tables Eugubines ont été découvertes en 1444, à Gubbio, ville de l'Italie centrale, dans la province d'Ombrie. Selon le récit du jurisconsulte et protonotaire apostolique Antonio Concioli, qui était lui-même originaire de Gubbio, et qui a publié en 1673 un livre sur le droit et les coutumes de sa ville natale, ces tables furent trouvées en un souterrain orné de mosaïques, près des restes d'un théâtre romain. Comme le témoignage de Concioli, pour des raisons qu'on ne tardera pas à connaître, a donné lieu à de nombreuses discussions, il est important de reproduire ses paroles : « Quod autem Eugubium civitas fuerit antiquissima, ac reges ibi resederint.... fidem facit regium sepulcrum, quod nomine Mausoleum, miroque constructum artificio temporum adhuc edacitati repugnat. Rem eamdem inter cætera magnifica confirmat veterrimum theatrum confirmant novem aheneæ tabulæ fama percelebres, ac litteris, ac sententiis nemini cognitis exaratæ quæ totius orbis, nedum Italiæ antiquissima creduntur monumenta. Anno 1444 hasce tabellas ex ære purissimo fortuna detexit in subterranea concameratione miris emblematis tessellata, quæ quidem tam egregio picturatur artificio, ut regalis aulæ specimen præbeat, apud theatrum, hoc est in planitie, ubi antiquitus sedebat Eugubium. Atque illæ notissimum sibi nomen compararunt apud eos, qui vetustate cognita delectantur, multique' crediderunt leges ibi cælatas esse primorum regum, qui in hac provincia dominarentur. Centesimus trigesimus tertius agitur annus ex quo illarum duæ Venetiis in armamentario ducalis palatii inter rarissima custodiuntur, tanquam pretiosa caligantis, sed pulchræ antiquitatis monumenta, ac Tabu

1. Eugubium est le nom latin que portait Gubbio au moyen âge.

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læ Eugubinæ vocantur. Delatæ fuerunt in eam urbem a clarissimo viro, ut nobilibus eorum temporum antiquariis traderentur interpretandæ et licet brevi remittendas fuisse promiserit, nec brevi, nec ullo unquam tempore redierunt in societatem aliarum septem, quæ in secreto palatii communis archivio asservantur1. »

D'après le récit qu'on vient de lire, les tables trouvées étaient au nombre de neuf. Cette circonstance importante a été plusieurs fois contestée, et la critique, une fois mise en éveil, a été jusqu'à mettre en doute l'ensemble du témoignage. En effet, si les sept tables conservées au palais municipal de Gubbio sont fidèlement arrivées jusqu'à nous, la trace de celles qui auraient été transportées en 1540 à l'arsenal de Venise, s'est absolument perdue. Le savant Italien Passeri (1694-1780) suppose que Concioli, qui a passé la plus grande partie de sa vie loin de Gubbio, et qui d'ailleurs s'est occupé des tables d'une manière incidente, a accueilli des informations inexactes. Des doutes analogues ont été exprimés par Huschke et, plus récemment encore, par M. G. Conestabile. Je n'entrerai pas ici dans la discussion de cette question, me réservant de l'examiner à part. Je dirai seulement que les doutes élevés par ces savants semblent assez peu justifiés, et que les documents invoqués contre Concioli me paraissent plutôt parler en sa faveur. Que sont devenues les deux tables dont l'existence, en 1673, est affirmée d'une manière si précise, et qu'il serait d'un si grand intérêt de retrouver? Peut-être sont-elles cachées dans quelque palais de Venise ou de la terre ferme. Il serait digne du gouvernement italien d'ordonner à ce sujet des recherches.

Nous retournons maintenant aux sept tables restées à Gubbio. Donnons-en ici le signalement. Ce sont des plaques de bronze de grandeur inégale, mesurant en moyenne à peu près cinquante centimètres de long sur trente centimètres de large. Cinq d'entre elles (celles qui sont numérotées aujourd'hui de I à V) sont en écriture étrusque; deux (VI et VII) sont en écriture latine de la plus belle époque, mais dans une langue qui n'est pas le latin. Il y a, en outre, une inscription en écriture latine (celle qu'on appelle souvent l'inscription Claverniur,

1. Antonii Concioli Statuta civitatis Eugubii. — Maceratæ, 1673, in-fol. P. III. Repet. in ejusd. op. 1729.

2. Voy. ci-dessous, p. 309.

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