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Sontiates attaqua l'armée romaine pendant sa marche, et ils n'ont pas tenu compte du mot equestre. Or, il est évident que le mot equestre prælium ne se rapporte pas seulement aux Sontiates, et qu'il fait allusion à un engagement entre la cavalerie des deux armées.

27. Secturæque: telle est la leçon de presque tous les manuscrits, y compris l'ancien de la Bibliothèque Impériale. Sectura ne peut signifier ici que des carrières, hatoulati, de tipvei, secare, anciennement secere: cette signification est si naturelle, qu'on ne saurait en douter. Oudendorp, et après lui M. Schneider, donnent la préférence à deux manuscrits d'une valeur fort équivoque, et adoptent structuræque, des constructions ou plutôt des substructions pour soutenir les mines. (DUBNER.)

28. Devotis dit quelque chose de plus que dévoué ou voué à...: le verbe devovere renferme l'idée de vœux faits sous l'invocation des dieux, vœux cimentés par la religion. Quant au mot soldurii, il a fait songer au mot soldat et à l'allemand sold (la solde), qui dérivent sans doute du latin solidum soldum. Il doit donc avoir une autre origine que celle dont parle Lemaire dans la note suivante: «Hæc vox certe celtica est soldure. Cambro-Britannis Sawldwr, souldurers; demum lingua nostra soldat. Voyez encore, au sujet de cette remarquable institution, Nicolas de Damas, dans Athénée, t. VI, p. 249 (qui les nomme otλoudoúpous), et Plutarque, Vie de Sertorius, ch. XIV. (DUBNER.)

29. Vocates. Ils habitaient entre la Garonne et la Dordogne, au nord de ce premier fleuve.

30. Tarusates, peuple ibérien des bords de l'Adour.

31. Cantabres, peuple qui occupait les frontières de la Vieille-Castille et des Asturies.

32. Bigurrions, peuple du Bigorre.

33. Ptianes, peuple inconnu qui devait habiter dans le Béarn.

34. Élusates, peuple du pays d'Éuse ou Eause.

35. Garites, peuple du comté de Gaure (département du Gers).

Garites, chez le traducteur grec rapīta. Les plus anciens manuscrits portent Gates, quelques-uns Gaites, celui de la Bibliothèque impériale Gautes, avec des points placés au-dessus et au-dessous de l'u, et indiquant qu'il faut rayer cette lettre soit tout entière, soit à moitié pour en faire un i: car les points sont plus rapprochés du premier jambage de l'u. (DUBNER.)

36. Ausques, peuple du diocèse d'Auch; ils avaient pour capitale Auscia.

Cette ville gallo-romaine n'était point située sur le flanc du monticule escarpé où s'élève aujourd'hui Auch, et dont la rivière du Gers baigne le pied. Elle était appuyée à la base du rocher, et s'étendait dans la plaine sur les deux rives de cette rivière. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un quartier aux trois quarts désert, appelé faubourg Saint-Jean ou Saint-Orens. (Notes d'un voyage archéologique dans le sud-ouest de la France, par Jules Marion, Paris, 1852, in-80.)

37. Garumnes. Ils occupaient, à ce qu'on croit, la rive gauche de la Garonne, dans un district particulier appelé Rivière.

38. Sibusates. Ils habitaient entre Dax et Bayonne

39. Cocoustes, petit peuple qui habitait une petite partie du diocèse de Bordeaux.

LIVRE IV.

Quatrième campagne, l'an 58 avant J.-C.-Défaite des Usipètes et des Tenctères.Mœurs des Suèves -Passage du Rhin -Expédition dans la Grande-Bretagne.

1. L'hiver suivant, pendant l'année où Cneius Pompée et Marcus Crassus furent consuls', les Usipètes et les Tenctères, peuples de la Germanie, traversèrent en très-grand nombre le. Rhin près de son embouchure; ils effectuèrent le passage de ce fleuve parce qu'ils étaient en butte, de la part des Suèves qui les inquiétaient depuis longtemps, à une guerre violente, et qu'ils ne pouvaient cultiver leurs champs.

La nation des Suèves est la plus puissante et la plus belliqueuse de toute la Germanie. On dit qu'elle occupe cent cantons, et que de chacun de ces cantons elle fait sortir chaque année mille combattants qui vont guerroyer au loin. Ceux qui restent dans le pays les nourrissent, tout en se nourrissant eux-mêmes. L'année suivante, ils prennent les armes à leur tour, et les autres restent chez eux. C'est ainsi que, sans jamais cesser de cultiver leurs champs, ils s'exercent continuellement à la science et à la pratique de

LIBER IV.

I. Ea quæ secuta est hieme, qui fuit annus Cneio Pompeio, Marco Crasso consulibus, Usipetes Germani et item Tencteri magna cum multitudine hominum flumen Rhenum transierunt, non longe a mari, quo Rhenus influit. Causa transeundi fuit quod ab Suevis complures annos exagitati bello premebantur et agri cultura prohibebantur.

Suevorum gens est longe maxima et bellicosissima Germanorum omnium. Hi centum pagos habere dicuntur, ex quibus quotannis singula millia armatorum bellandi causa ex finibus educunt. Reliqui, qui domi manserunt, se atque illos alunt. Hi rursus in vicem anno post in armis sunt, illi domi remanent. Sic neque agri

la guerre. Il n'y a point chez eux de propriétés séparées possédées par un seul, et il ne leur est pas permis de demeurer, pour cultiver, plus d'un an dans le même lieu. Ils consomment peu de blé, vivent principalement du lait et de la viande de leurs troupeaux, et chassent beaucoup. Ce genre de vie, cette nourriture, l'exercice continuel et la liberté, car leur enfance n'étant soumise ni à la contrainte ni à la discipline, ils s'habituent à ne faire que ce qu'ils veulent, développent leurs forces et leur donnent une taille extraordinaire. Ils ont aussi pris l'habitude, sous un climat très-froid, de ne porter pour tout vêtement que des peaux, qui laissent, faute d'être assez grandes, une partie de leur corps à découvert, et ils se baignent dans les fleuves.

II. Ils permettent aux marchands de pénétrer dans leur pays plutôt pour avoir des gens auxquels ils puissent vendre le butin de leurs expéditions guerrières, que parce qu'ils ont besoin qu'on leur apporte quelques denrées. Les Germains ne se servent point de ces chevaux étrangers que les Gaulois ont en si grande estime et qu'ils payent si cher, et quoique les leurs soient vicieux et mal faits, ils les rendent, par un exercice continuel, propres aux plus grandes

cultura nec ratio atque usus belli intermittitur. Sed privati ac separati agri apud eos nihil est, neque longius anno remanere uno in loco incolendi causa licet. Neque multum frumento, sed maximam partem lacte atque pecore vivunt, multumque sunt in venationibus; quæ res et cibi genere et quotidiana exercitatione et libertate vitæ, quod a pueris nullo officio aut disciplina assuefacti nihil omnino contra voluntatem faciant, et vires alit et immani corporum magnitudine homines efficit. Atque in eam se consuetudinem adduxerunt, ut locis frigidissimis neque vestitus præter pelles habeant quicquam, quarum propter exiguitatem magna est corporis pars aperta, et lavantur in fluminibus.

II. Mercatoribus est ad eos aditus magis eo, ut quæ bello ceperint, quibus vendant, habeant, quam quo ullam rem ad se importari desiderent. Quin etiam jumentis, quibus maxime Galli delectantur, quæque impenso parant pretio, Germani importatis his non utuntur, sed quæ sunt apud eos nata, prava atque defor

fatigues. Dans les combats de cavalerie, ils sautent souvent de leurs montures pour combattre à pied, et reviennent rapidement, quand il en est besoin, rejoindre leurs chevaux, qui sont habitués à rester à la même place. Rien n'est plus honteux ni plus lâche à leurs yeux que de se servir de selles; c'est pourquoi ils ne craignent point, quoique en petit nombre, de combattre des cavaliers montés en selles, quelque nombreux qu'ils soient. Ils défendent formellement l'importation du vin, parce qu'ils croient que cette boisson rend les hommes moins durs aux fatigues et qu'elle les énerve.

III. Ils pensent que la plus grande gloire de leur pays c'est d'avoir autour de ses frontières de vastes solitudes; ce qui signifie, suivant eux, qu'un grand nombre de peuples n'ont pu résister à leur courage; et on dit que d'un côté les campagnes qui les touchent sont désertes sur une élendue de six cent mille pas. De l'autre côté, ils ont pour voisins les Ubiens. Ce peuple, qui a été considérable et florissant, autant qu'un peuple germain peut l'être, est plus civilisé que les autres nations de la même race, parce qu'il touche au Rhin, qu'il reçoit la visite d'un grand nom

mia, hæc quotidiana exercitatione summi ut sint laboris efficiunt. Equestribus præliis sæpe ex equis desiliunt ac pedibus prœliantur, equosque eodem remanere vestigio assuefecerunt, ad quos se celeriter, quum usus est, recipiunt; neque eorum moribus turpius quicquam aut inertius habetur, quam ephippiis uti. Itaque ad quemvis numerum ephippiatorum equitum, quamvis pauci, adire audent. Vinum ad se omnino importari non sinunt, quod ea re ad laborem ferendum remollescere homines atque effeminari arbitrantur.

III. Publice maximam putant esse laudem quam latissime a suis finibus vacare agros : hac re significari magnum numerum civitatium suam vim sustinere non posse. Itaque una ex parte a Suevis circiter millia passuum sexcenta agri vacare dicuntur. Ad alteram partem succedunt Ubii, quorum fuit civitas ampla atque florens, ut est captus Germanorum, et paullo, quam sunt ejusdem generis, sunt ceteris humaniores, propterea quod Rhenum attin

bre de marchands, et qu'il a pris, par l'effet du voisinage, quelque chose des mœurs gauloises. Les Suèves lui firent souvent la guerre sans pouvoir, à cause de sa population et de sa consistance, l'expulser du territoire qui lui appartenait; mais ils le rendirent tributaire, l'abaissèrent et l'affaiblirent.

IV. Les Usipètes et les Tenctères, dont nous avons parlé plus haut, se trouvèrent dans le même cas, et soutinrent longtemps les attaques des Suèves; mais à la fin chassés de leurs champs, ils errèrent pendant trois ans dans diverses contrées de la Germanie, et arrivèrent auprès du Rhin, dans un pays habité par les Ménapiens qui possédaient, des deux côtés du fleuve, des champs cultivés, des maisons et des bourgs. Effrayés de l'apparition d'un si grand nombre d'hommes, les Ménapiens abandonnèrent leurs maisons situées au delà du fleuve, et au moyen des forts qu'ils établirent sur la rive opposée, ils empêchèrent les Germains de passer. Ceux-ci essayèrent de tous les moyens, et voyant qu'ils ne pouvaient franchir le Rhin de vive force, parce qu'ils n'avaient point de navires, ni le traverser à la dérobéc à cause des postes établis par les Ménapiens, ils fi

gunt multumque ad eos mercatores ventitant, et ipsi propter propinquitatem Gallicis sunt moribus assuefacti. Hos quum Suevi multis sæpe bellis experti, propter amplitudinem gravitatemque civitatis finibus expellere non potuissent, tamen vectigales sibi fecerunt ac multo humiliores infirmioresque redegerunt.

IV. In eadem causa fuerunt Usipetes et Tencteri, quos supra diximus, qui complures annos Suevorum vim sustinuerunt; ad extremum tamen agris expulsi, et multis locis Germaniæ triennium vagati, ad Rhenum pervenerunt; quas regiones Menapii incolebant et ad utramque ripam fluminis agros, ædificia vicosque habebant; sed tantæ multitudinis aditu perterriti, ex his ædificiis, quæ trans flumen habuerant, demigraverunt, et cis Rhenum dispositis præsidiis Germanos transire prohibebant. Illi, omnia experti, quum neque vi contendere propter inopiam navium neque clam transire propter custodias Menapiorum possent, reverti se in

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