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Sons et Système graphique.

Nous suivons à peu près le système de M. l'abbé Rousselot, sauf pour certaines notations qui nous ont été fournies par M. Dottin.

Consonnes.

I. s = s dure (silence); z = s douce (maison, raisin). c=ch (cheval, chemin).

g=g mouillé (gui); 9 = 9 dur (garçon, guerre).

h indique toujours aspiration comme dans hameau.

kk mouillé (qui); le k dur, le c dur, le q se notent par k (cœur, quoi).

n = gn mouillé (agneau, digne, châtaigne).

II. Les sons intermédiaires entre deux sons connus sont marqués par la superposition des deux consonnes dont ils se rapprochent. La lettre de taille ordinaire indique le son dont la prononciation est prépondérante. Ainsi cs désigne un son intermédiaire entre cet s mais plus près de c. Ex.: cyo (enclos).

III. Toute consonne faible, c'est-à-dire dont le son tend vers zéro sera figurée en caractères plus petits. Ainsi dans le mot patois avēyn (avoine), le n est très faible et s'entend à peine dans la prononciation, nous le marquerons avēy; la finale re presque insensible dans le mot chèvre sera notée çévr.

Voyelles.

I. Nous avons dans notre patois les sons alphabétiques a, e, i, o. Nous les avons conservés toutes les fois qu'ils avaient leur timbre moyen (cf. ci-dessous II c).

œ = eu moyen ou indéterminé (voir ci-dessous II, 6).

u = ou français (chou, fou, houx).

u = u français (mur, dur).

II a) Les voyelles fermées sont distinguées par un point souscrit. Ex. a dans (pas), e dans (été, porté), i dans (amie, partie), o dans (chaud, faux, nôtre), o dans (feu, peu), u dans (choux).

b) Les voyelles ouvertes se distinguent par un petit crochet souscrit. Ex. a (bavard, Paris), g (compère, fait), g (dehors, notre), a (leur, bonheur).

c) L'e muet français par ex. : dans (je, te, mesure), se note é (e surmonté d'un point).

d) Les voyelles de timbre moyen, ou que nous n'avons pu déterminer, ne sont, comme nous l'avons dit, marquées d'aucun signe, autrement dit, gardent leur notation alphabétique : a (parmi), e (chérir), ¿ (biche), o (obtenir), œ (pleuvoir), u (nourrir).

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III. Nous marquerons la durée des sons au moyen des signes prosodiques connus : (pour les longues), (pour les brèves), les voyelles de durée moyenne ne porteront aucun signe.

IV. Les voyelles nasales sont surmontées d'un tilde (*) Ex.: a dans (chant, enfant), & dans (un, jeun), e dans (moyen, main, saint), õ dans (bon, chanson).

Voyelles consonnifiées.

y = i consonne (yeux, yes, pieu). wu consonne (tuile, huile).

w = ou consonne (oui).

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REMARQUE. Une distinction assez délicate sépare ky de k (k suivi de y et k mouillé) (Voir pour cette distinction. M. Rousselot: les modifications phonétiques du langage, ch. 1). Tandis que pour ky la langue touche assez près des dents, pour k elle ne touche que le fond du palais. Avec le doigt dans la bouche l'on prononce k mais non ky, sans que le doigt soit pressé par la langue.

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Cette étude a été faite au moyen de conversations avec des gens de la campagne. Le patois en question nous est du reste bien connu, puisque nous l'avons pratiqué depuis notre enfance jusqu'à 15 ans environ. Mais nous avons malgré cela tenu à contrôler nos expressions et les moindres sons en les étudiant dans la conversation courante. Quant aux patois des environs de Pipriac, nous nous sommes renseigné auprès de parents et condisciples qui les possédaient très bien.

Le précis de Phonétique française de M. E. Bourciez, nous a guidé dans l'étude scientifique des mots.

Enfin pour «< l'historique » des sons nous nous sommes inspiré de deux ouvrages: Die Nordwestlichen Dialekte der langue d'oil par Goerlich; Französische Studien, t. X; Thurot: De la prononciation française depuis le commencement du XVI siècle, d'après les témoignages des grammairiens.

Division.

Nous nous attacherons dans cette étude, après avoir montré dans quelques notes préliminaires l'état actuel du patois et les tendances des gens relativement à sa conservation à relever tout ce que le patois dont nous nous occupons peut offrir d'intéressant au point de vue dialectologique : 1" partie, Phonétique; 2o partie, Morphologie et Syntaxe; 3° partie, Glossaire; telles sont les divisions naturelles de notre travail. Nous terminerons par quelques spécimens du patois « de chez nous. >>

NOTIONS PRÉLIMINAIRES

État actuel du patois dans la contrée de Pipriac.

Le patois de Pipriac et des environs nous semble subir l'influence de deux courants contraires. D'un côté en effet <«<les jeunes » semblent, dans le langage usuel, exclure certains termes, certains sons, et les désignent ainsi : « On dit de même... à mode de vieux,» mais on ne le dit plus «< à cette heure-ci. » D'un autre côté, quelqu'un veut-il dans la campagne parler français, aussitôt il devient un sujet de moqueries, et on dit de lui: «Oh! il veut se parler, » ou encore : « Il parle à mode de grands! il fait le monsieur! »

Je demandais un jour à un enfant se rendant à l'école << Pourquoi parles-tu français quand tu es en classe, tandis que

tu ne le fais plus dès que tu en es sorti?-Oh! dame, me dit-il, c'est bon quand on est dans la classe, mais dame, une fois dehors, on repréche (reparle) comme tout le monde! >

Et de fait, c'est bien là ce qui se passe universellement. Cependant, par la force même des choses et comme conséquence du grand développement de la lecture aujourd'hui, certains termes patois disparaissent peu à peu et dans certains autres les nuances se rapprochent du français. Mais on est encore bien loin, à Pipriac, d'entendre prononcer par exemple é la finale infinitive des verbes de la première conjugaison, ou leur participe passé. Toujours en effet on entend dire : j'ai mājė (j'ai mangé), je vais çātė (je vas chanter), le livre que j'ai acté (le livre que j'ai acheté)...

Avant d'entreprendre l'étude scientifique et grammaticale du patois qui nous occupe, nous ferous quelques remarques générales sur les sons dominants de ce patois. Ces remarques sont bien de nature à jeter la lumière sur ce que nous dirons plus tard, et à faire comprendre les variantes que nous rapporterons en leur lieu.

Nous plaçons les sons à peu près dans leur ordre de prédominance.

I. Le son y est très fréquent à la fin des mots où il remplace toute espèce de notations françaises. Il remplace particulièrement les sons français suivants :

-ais: p. ex. j'émrey (j'aimerais), Halatey (la Halatais: nom de village), frey (frais, adjectif), marè̟y (marais).

-aie: p. ex. hey (haie), munṛy (monnaie).

-oir dans certains infinitifs : p. ex. cey (choir), vey (voir)... II. Le son é (e muet) remplace souvent :

1o é français dans les masculins et spécialement dans les adjectifs et participes passés: kōtė (côté), py umė (plumé), lvė (levé), çājė (changé), d unė (donné)....

2o le son eu français: be (boeuf), fé (feu), je (jeu)...

3o la terminaison infinitive er de la 1" conjugaison: ėmė (aimer), dase (danser), ale (aller)...

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