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devant Tusculum, qui lui ferme ses portes, passe au dessous de cette ville, tourne à droite et descend à Gabies. Il marche ensuite sur Pupinia, et vient camper à huit milles de Rome. Plus l'ennemi approchait, plus la fuite et le carnage étaient affreux; les Numides, qui formaient l'avant-garde, faisaient çà et là une multitude de prisonniers de tout âge et de tout sexe.

X. Au milieu de cette épouvante, Fulvius Flaccus entre à Rome avec son armée par la porte Capène, traverse le quartier des Carènes et des Esquilies, et vient camper entre les portes Esquiline et Colline, où les édiles plébéiens font passer des vivres. Les consuls et le sénat se rendirent au camp, et l'on y tint conseil sur la situation critique de la patrie. On décida que les consuls resteraient campés entre les portes Colline et Esquiline; que C. Calpurnius, préteur de la ville, aurait le commandement du Capitole et de la citadelle, et que le sénat se tiendrait en corps dans le Forum, afin d'être à même de délibérer sur les cas imprévus. Cependant Annibal est venu camper sur les bords de l'Anio, à trois milles de Rome. De là, il s'avança en personne, avec deux mille cavaliers, jusqu'au temple d'Hercule, du côté de la porte Colline; puis, s'approchant à cheval le plus près possible, il examina les remparts et la situation de la ville. Laisser impunie cette insultante bravade parut une honte à Flaccus; il fit donc sortir quelques escadrons, avec ordre de repousser jusque dans ses lignes la cavalerie carthaginoise. Déjà la bataille était engagée, lorsque les consuls ordonnèrent aux transfuges nu

moverique atque in castra redigi hostium equitatum jussit. Quum commissum prælium esset, consules transfugas Numidarum, qui tum in Aventino ad mille et ducenti erant, media urbe transire Esquilias jusserunt : nullos aptiores, inter convalles tectaque hortorum et sepulcra aut cavas undique vias, ad pugnandum futuros rati; quos quum ex arce Capitolioque clivo Publicio in equis decurrentes quidam vidissent, captum Aventinum conclamaverunt. Et res tantum tumultum ac fugam præbuit, ut, nisi castra punica extra urbem fuissent, effusura se omnis pavida multitudo fuerit; tunc in domos atque in tecta refugiebant: vagosque in viis suos pro hostibus lapidibus telisque incessebant. Nec comprimi tumultus aperirique error poterat, refertis itineribus agrestium turba pecorumque, quæ repentinus pavor in urbem compulerat. Equestre prælium secundum fuit, submotique hostes sunt: et, quia multis locis comprimendi tumultus erant, qui temere oriebantur, placuit, omnes, qui dictatores, consules, censoresve fuissent, cum imperio esse, donec recessisset a muris hostis. Et diei quod reliquum fuit, et nocte insequenti, multi temere excitati tumultus sunt, compressique.

XI. Postero die, transgressus Anienem Annibal, in aciem omnes copias eduxit: nec Flaccus consulesque certamen detrectavere. Instructis utrimque exercitibus in

mides, qui, au nombre de douze cents, occupaient le mont Aventin, de traverser la ville pour gagner les Esquilies, jugeant ces troupes plus propres que toute autre à combattre au milieu des vallées, des jardins, des tombeaux ou des chemins creux dont ce quartier est rempli. Alors plusieurs Romains, qui, de la citadelle et du Capitole, les virent descendre à cheval par la rue Publicius, s'écrièrent que le mont Aventin était pris. Ces mots répandirent tant d'effroi parmi la multitude, qui fuyait en désordre, qu'elle se serait précipitée tremblante hors des murailles, si les Africains n'eussent pas été campés aux portes de Rome. Chacun alors se réfugiait dans les maisons, sur les toits, d'où il accablait de traits et de pierres, comme autant d'ennemis, ses propres défenseurs errans çà et là dans les rues. Il était impossible de faire cesser le tumulte et de reconnaître l'erreur, car les rues étaient encombrées de paysans et de bestiaux qu'une frayeur soudaine avait jetés dans la ville. Les Romains eurent l'avantage dans le combat de cavalerie, et repoussèrent les Carthaginois. Comme il était urgent de réprimer les mouvemens qui s'élevaient sans raison sur plusieurs points, on jugea à propos de rendre le pouvoir à tous ceux qui avaient été dictateurs, consuls ou censeurs, pour en user jusqu'à la retraite de l'ennemi. Le reste du jour et la nuit suivante, il y eut plus d'une alarme, qui furent presque aussitôt apaisées.

XI. Le lendemain, Annibal, qui a passé l'Anio, range toutes ses troupes en bataille: Flaccus et les consuls ne refusent point le combat. Déjà les deux armées en présence allaient engager une action dont

ejus pugnæ casum, in qua urbs Roma victori præmium esset, imber ingens grandine mixtus ita utramque aciem turbavit, ut vix armis retentis in castra sese receperint, nullius rei minore, quam hostium, metu. Et, postero die, eodem loco acies instructas eadem tempestas diremit; ubi recepissent se in castra, mira serenitas cum tranquillitate oriebatur. In religionem ea res apud Pœnos versa est, auditaque vox Annibalis fertur, « Potiundæ sibi urbis Romæ modo mentem non dari, modo fortunam. » Minuere etiam spem ejus et aliæ, parva magnaque, res magna illa, quod, quum ipse ad moenia urbis Romæ armatus sederet, milites sub vexillis in supplementum Hispaniæ profectos audivit : parva autem, quod per eos dies eum forte agrum, in quo ipse castra haberet, venisse, nihil ob id deminuto pretio, cognitum ex quodam captivo est. Id vero adeo superbum atque indignum visum, ejus soli, quod ipse bello captum possideret haberetque, inventum Romæ emtorem; ut, extemplo vocato præcone, tabernas argentarias, quæ circa Forum romanum tunc essent, jusserit venire. His motus, ad Tutiam fluvium castra retulit, sex millia passuum ab urbe; inde ad lucum Feroniæ pergit ire, templum ea tempestate inclitum divitiis. Capenates aliqui adcolæ ejus erant; primitias frugum eo donaque alia pro copia portantes, multo auro argentoque id exornatum habe

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Rome devait être le prix, lorsqu'une pluie battante, mêlée de grêle, jeta un tel désordre dans les rangs, que les deux partis, pouvant à peine retenir leurs armes, se retirèrent dans leur camp sans avoir cédé l'un ou l'autre à la crainte de l'ennemi. Le lendemain, les deux armées s'avancent en bataille au même endroit ; le même ouragan les sépare; elles rentrent dans leurs lignes o prodige! le calme et la sérénité renaissent. Cet évènement parut aux Carthaginois l'effet d'une protection divine, et l'on entendit Annibal s'écrier « que les dieux lui refusaient tantôt la volonté, tantôt le pouvoir de prendre Rome. » Deux incidens vinrent encore diminuer son espoir. Le premier était d'une grande importance au moment où Annibal en personne campait sous les murs de Rome, il apprit que des troupes romaines partaient, enseignes déployées, pour aller renforcer l'armée d'Espagne; le second était moins important le champ où il était campé venait d'être vendu, sans que pour cela le prix en eût été diminué; il le sut par un prisonnier. Tant de fierté l'indigna un terrain dont la guerre l'avait rendu possesseur, maître absolu, trouvait à Rome un acquéreur. Il fit venir aussitôt un crieur, pour mettre à l'encan les boutiques d'orfèvre qui étaient alors autour du Forum. Malgré cette menace, il se retira sur les bords de la rivière Tutia, à six milles de Rome; puis il se dirigea vers le bois sacré de Féronie, où se trouvait alors un temple célèbre par ses richesses. Des Capenates et divers habitans de ces lieux, à force d'y porter les prémices des productions de la terre et d'autres offrandes, chacun selon ses moyens, y avaient accumulé beaucoup d'or et d'argent. Annibal, à son passage, dépouilla le temple de tous ses trésors;

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