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s'en vont avec le courant et elle n'est pas contente si la lame de sa faux ne coupe pas tous les brins qui y touchent quand ils arrivent devant elle] (1.

Au matin, le lundi, la vieille et Donnchadh allèrent à la prairie pour faucher. La vieille commença à aller en avant à l'endroit où les dents de fer avaient été fichées en terre par la fille. Elle ne tarda pas à en rencontrer une. Elle la coupa, mais elle émoussa le fil de sa faux. « C'est une tige dure de patience, > dit-elle. « Oui, » dit Donnchadh. Elle en rencontra une autre et elle fit la même chose.« Sur mon âme, dit-elle, « elles sont dures les patiences qu'il y a dans la prairie cette année. » - «< Elles sont dures, en effet, » dit Donnchadh.

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Ella alla encore un peu, mais sa faux ne coupait pas bien et elle cria « Le fil, Donnchadh (2). » Elle donna le fil, mais

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elle n'avait pas fait cinq mètres qu'elle s'écria de nouveau : - « Le fil, Donnchadh. » Il lui donna le temps de faire le fil, mais au bout de deux minutes elle cria de nouveau :

fil, Donnchadh, [c'est avec le fil qu'on coupe l'herbe.

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«Non pas, vieille, » dit celui-ci, «< mais c'est avec un homme bon et une vieille faux bien aiguisée] (3) et si tu ne me laisses pas passer, je vais te couper les jambes. »

« Donne-moi du temps pour aiguiser le tranchant cette fois-ci et si ma faux me manque encore avant que mon tour ne soit achevé, je ferai deux morceaux de la lame. >>

Elle fit un autre fil et commença à faucher; mais elle n'avait pas parcouru vingt pieds que le fil était de nouveau émoussé. Elle devint comme folle et chercha à briser la lame de sa faux sur son genou, mais la lame tourna et entailla le genou profondément; il lui fallut envoyer chercher sa fille pour la porter à la maison, et elle n'alla pas auprès de Donnchadh que le foin ne fût coupé.

(1) Cette partie est donnée d'après le récit de James O' Airt, [Hart en anglais] mais je n'ai pas pris ses propres paroles et je le raconte avec mes mots à moi. (2) C'est-à-dire arrêtons-nous pour aiguiser nos faux.

(3) De James O' Airt.

Chuaidh Donnchadh ar aghaidh go maith ann sin, go raibh an coirce apuidh. Bhỉ glún na caillighe cneasuighthe an uair sin, agus í ionnánn obair do dheunamh.

Trathnóna Dia Dómhnaigh dubhairt si le Donnchadh, « bí réidh, ar maidin amárach, béidhmid ag baint coirce. >

« Tá mé réidh am ar bith, » ar seisean.

Dubhairt an inghean, an oidhche sin, le Donnchadh, ◄ tá tú

dul ag baint coirce amárach. Tabhair aire mhaith dhuit féin, no buailfidh mo mháthair thú ag an obair sin.

« Ni'l baoghal orm,» ar seisean,

'bhaint. >

thig liom dá oiread léi

ar sise,

<< Muna mbeidheadh aon nidh amháin, d'fheudfa, <acht ní'l fhios agad go bhfuil dardaol i lámh chorráin mo mhathair, agus chomh fad agus béidh sé ann ní bhéidh sé ar chumas aon duine san domhan congbháil suas léi. ➤

« A stỏir mo chroidhe, ar sa Donnchadh, « bheidhinn marbh a-bhfad ó shoin muna mbeidheadh go bhfuil tusa ag cuidiughadh liom, acht béidh laéthanta maithe againn go fóil, nuair bhéidheas do mháthair ann san gcré. »

Ar maidin Dia Luain chuaidh an bheirt chum an ghuirt agus thosuigheadar ag baint coirce. Do ghlac an chailleach an chéad bout-a agus bhí Donnchadh ar a cúl ag baint 'na diaigh. Níor bhfada gur imthigh si amach uaidh, agus níor fheud sé congbháil suas léi ar aon chor. Nuair bhí si timchioll fiche troigh amach roimhe ghair si « A Dhonnchaidh, saoilim go bhfuil fallsacht éigin ort andhiú. »

«< Créad deir tú a chailleach? » ar sa Donnchadh, agus 'san am céadna rith sé chuici agus sgiob sé an corrán uaithi, tharraing an lámh as, agus thuit an dardaol ar an talamh. « Ha ha! a chailleach bhradach, tá tú gabhtha anois, acht cuirfidh mise deireadh le do chleasaibh draoidheachta, is iomdha fear óg do mharbh tú leó, acht ni mharóchaidh tú mise. »

Thug an chailleach iarraidh greim d'fhághail ar an dardaol, acht leag Donnchadh a chos air, gur chuir sé a putóga amach as

Tout alla bien pour Donnchadh alors, jusqu'à ce que l'avoine fût mûre. Le genou de la vieille était alors cicatrisé et elle était capable de faire l'ouvrage.

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Le dimanche soir, elle dit à Donnchadh : « Sois prêt demain matin; nous nous mettrons à couper l'avoine. »

- « Je suis prêt, n'importe quand, » dit celui-ci.

La fille dit cette nuit-là à Donnchadh : - « Tu vas aller couper l'avoine demain. Fais bien attention à toi, ou ma mère te battra à cet ouvrage-là. »

<«< Il n'y a pas de danger pour moi, » dit-il; «< je puis en couper deux fois autant qu'elle. >>

- «S'il n'y avait pas quelque chose, tu le pourrais, » dit-elle, << mais tu ne sais pas qu'il y a un scarabée venimeux dans le manche de la faucille de ma mère et aussi longtemps qu'il y sera, il ne sera au pouvoir d'aucun homme au monde de la suivre. » «< Trésor de mon cœur, » dit Donnchadh, « je serais mort depuis longtemps si tu n'avais été là pour m'aider, mais nous aurons encore de bons jours quand ta mère sera dans la terre. >>

Le lundi matin, tous deux allèrent au champ et ils se mirent à couper l'avoine. La vieille prit les devants et Donnchadh était par derrière à couper à sa suite. Elle ne fut pas longue à le laisser par derrière et il ne put pas du tout la suivre. Quand elle fut à environ vingt pieds devant lui, elle cria : « Donnchadh je crois que tu es un peu paresseux aujourd'hui.

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<«< Que dis-tu, vieille? » dit Donnchadh, et en même temps il courut à elle et lui arracha la faucille; il tira le manche et le scarabée tomba à terre.« Ha! ha! vieille coquine, te voilà prise encore, mais je mettrai fin à tes tours de sorcière; voilà bien des jeunes hommes que tu as fait périr grâce à eux, mais tu ne me tueras pas. »

La vieille essaya de saisir le scarabée, mais Donnchadh mit son pied dessus en sorte qu'il lui fit sortir ses boyaux par la

a bhéal. «< Anois a chailleach, » ar seisean, «< teidh ar d'aghaidh leis an mbaint. »>

« Ní bhainfidh mé níos mỏ, » ar sise, «< acht ceanglóchaidh mé do dhiaigh, suidh síos agus leig do sgith. »>

<< Ni'l easbhuidh sgith orm, » ar sa Donnchadh, « dá luaithe thagann lá Samhna is é is fearr liom. »

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<Tig leat imtheacht amárach agus geobhaidh tú an oiread agus dá bhfanfá go lá Samhna. Ma thugann tú d' fhocal dam go gcongbhóchaidh tú mo rún go bhfágh' mé bás

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agus níl an t-am sin bhfad uaim, mar tá mé an-aosta bhéarfaidh mé do pháidhe dhuit amárach agus leigfidh mé dhuit imtheacht. » < Cad é an aois thu?» ar sa Donnchadh.

Tá mé níos mo 'ná naoi fichid bliadhain d'aois, » ar sise, << agus má gheallann tú dham nach n-innseochaidh tú mo rún, innseochaidh mé dhuit sgeul mo bheatha. »

« Dar m'fhocal, » ar sa Donnchadh « ní chluinfidh cluas aon duine bheó do rún uaim-se, chomh fad agus bhéidheas tú beỏ. » Ann sin thosaigh an chailleach, agus dubhairt mar so.

«< Nuair bhí mé mo chailin óg thuit mé i ngrádh le mac cómharsan, agus gheall sé mo phósadh, acht ann san deireadh thréig sé mé, agus phós sé cailín eile. Aon oidhche amháin d'éaluigh mé as tigh m'athar, agus chuaidh mé go tigh gabha draoidheachta, agus d'fiafruigh mé dhé an bhféadfadh sé cúmhachta draoidheachta do thabhairt dam. » « Bhéarfad agus fáilte, » ar seisean. << Seỏ dhuit casarán (?) agus biombol (?) : tabhair leat iad go bonn crainn úbhall atá i ngáirdín d'athar. Caith iad ann san tobar atá ag bonn an chrainn, agus tiucfaidh cúmhacht na draoidheachta chugad. D'imthigh mé agus chaith mé na neithe sin san tobar, agus ar an mball tháinig cú dubh agus dardaol amach as an tobar. Tá an cú [chú] agam fós, acht mo bhrón! mharbh tú an dardaol orm. Tå brigh mhór i mbainne an chú [na con], aon neach d'ólfadh é bheidheadh sé chomh láidir le leòmhan, agus duine ar bith a mbeidheadh an dardaol ar iomchar leis ní fheudfá a bhualadh ag obair. Ní raibh mé a bhfad ag ól

bouche. << Maintenant, vieille, » dit celui-ci, « continue de couper l'avoine. >>

— « Je ne couperai pas davantage, » dit-elle, « mais je lierai par derrière toi; assieds-toi et prends du repos. »

- « Je n'ai pas besoin de repos, » dit Donnchadh, «< plus vite arrivera le jour de Samhain, mieux cela vaudra pour moi. >>

<«< Tu peux t'en aller demain et tu auras autant que si tu attendais le jour de Samhain. Si tu me donnes ta parole que tu garderas mon secret jusqu'à ce que je meure et ce temps-là n'est pas éloigné, car je suis très âgée, je te donnerai ton salaire demain et je te laisserai partir. >>

« Quel âge as-tu? » dit Donnchadh.

— « J'ai plus de neuf fois vingt ans d'âge, » dit-elle, » et si tu me promets que tu ne raconteras pas mon secret, je te raconterai l'histoire de ma vie. >>

- « Sur ma parole, » dit Donnchadh, « pas une oreille d'homme vivant n'entendra de moi ton secret, aussi longtemps que tu seras en vie. »

Alors la vieille commença et lui dit ainsi :

<«< Quand j'étais jeune fille, je tombai amoureuse du fils du voisin et il me promit de m'épouser, mais finalement il m'abandonna et épousa une autre fille. Une fois, une nuit, je m'échappai de la maison de mon père; j'allai chez un forgeron sorcier et je lui demandai s'il pourrait me donner le pouvoir magique. << Je te le donnerai volontiers, » dit celui-ci. « Voici pour toi un casarán et un biombol; porte-les au pied du pommier qui est dans le jardin de ton père, jette-les dans la source qui est au pied de l'arbre et le pouvoir magique te viendra. Je partis et je jetai ces choses-là dans la source et sur-le-champ il sortit un chien noir et un scarabée venimeux de la fontaine. J'ai encore le chien, mais hélas! tu m'as tué le scarabée. Le lait du chien a une grande vertu : quiconque en boirait deviendrait aussi fort qu'un lion et toute personne qui porterait avec elle le scarabée ne pourrait être battue à l'ouvrage. Je ne fus pas longtemps à

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