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quences favorables au fyftême de l'Emiffion des corpufcules lumineux; ces conféquences paroiffent d'autant plus plausibles, que fi la lumiere fe répand par preffion, il femble qu'on ne puiffe mieux représenter la propagation uniforme de cette preffion, que par le mouvement qui fe communique d'une maniere très-simple & très-uniforme dans une fuite de boules égales, qui fe tranfmettent les unes aux autres la même vîtesse; ce qui n'arriveroit pas, fi les boules étoient inégales fuivant une loi quelconque ; car le mouvement s'y propageroit d'une maniere très peu réguliere, très-compofée, & nullement uniforme, & paroîtroit reffembler peu à celui de la lumiere.

Cependant il ne faut point diffimuler que cette hy pothèse, d'une fuite de boules égales, pour représenter la propagation de la lumiere en tant qu'elle fe feroit par preffion, eft purement arbitraire, & par conféquent peu concluante à la rigueur. Il y a plus: fi on s'en rapporte à la favante & ingénieufe Théorie que le célébre M. de la Grange a donnée de la propagation du mouvement dans les Fluides Elaftiques (a), il paroît que la vîteffe uniforme, avec laquelle le mouvement fe répand dans une étendue quelconque d'un pareil fluide, est égale à la vîteffe particuliere de vibration de chaque particule; ce qui annulleroit entiérement la conféquence qu'on a voulu tirer, en faveur du fyftême de l'émiffion

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(a) Mém. de la Société des Sciences de Turin, Tom. I. pag. 90. Opufc. Math. Tome III.

Eee

de l'identité de la viteffe de la lumiere déduite de la théorie de l'aberration, avec la vîteffe de la lumiere dé duite des Eclipfes des fatellites de Jupiter. Il me refte, il est vrai, sur la favante Analyse de M. de la Grange quelques doutes, que je n'ai pas encore fuffifamment éclaircis, & que je foumettrai à fon jugement, si un plus férieux examen les confirme.

973. Quoi qu'il en foit, la propagation de la lumiere ferviroit au moins, s'il en étoit befoin, à établir le mou vement de la terre, & l'immobilité des Etoiles. En effet fi la lumiere employe, par exemple, fix minutes à venir du Soleil jufqu'à nous, elle employeroit douze heures à venir des Etoiles, en fuppofant feulement que les Etoiles ne fuffent que 120 fois plus éloignées de nous que le Soleil; & 24 heures, fi elles étoient 240 fois plus éloignées que cer aftre. D'où il est aise de conclure que dans le premier cas ( en supposant la Terre immobile, & le Ciel en mouvement) les Etoiles qu'on croiroit sur l'horison, & qu'on y verroit, seroient réellement au-dessous ; & que dans le fecond cas, l'état apparent du Ciel à nos yeux feroit, non l'état actuel & réel, mais celui du jour précédent. Si la parallaxe annuelle des Etoiles étoit fuppofée feulement de 15" (& il est très-vraisemblable qu'elle eft beaucoup plus petite) la diffance des Etoiles à la Terre feroit 57 × 9 × 60 fois plus grande que celle du Soleil ; & la lumiere (qui vient du Soleil en 7à peu près) met

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troit environ 57 × 60 × 60 minutes d'heure à venir des Etoiles à nous, c'est-à-dire, environ 140 jours; ainsi l'état apparent du Ciel à nos yeux feroit celui qu'il avoit réellement 140 jours auparavant; ce qui feroit bien étrange à fuppofer. Je ne sais fi aucun Physicien a fait jufqu'ici cette remarque.

Fin du Tome troifiéme.

APPENDICE

CET Ouvrage étoit presque fini d'imprimer, lorfque j'ai appris par le Journal Encyclopédique du premier Avril 1764, la découverte de M. Zeiher de l'Acadé mie de Pétersbourg, qui doit fournir des moyens in faillibles de perfectionner encore les Lunettes Dioptriques, felon la Théorie expofée dans ce troifiéme Volume de mes Opufcules.

M. Zeiher, en mêlant, fuivant différentes proportions, du minium avec du caillou, a produit différentes efpéces de verres, où la réfraction moyenne & la difperfron font plus ou moins grandes, à proportion que le minium y domine plus ou moins.

Supposant P155: 100 155: 100 pour la réfraction moyenne dans le verre commun, & dP, fuivant M. New

ton, dans cette même matiere, M. Zeiher a compofe fucceffivement par différens mêlanges de minium & de caillou, différentes fortes de verres dans lesquels il

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En ajoutant à la matiere du verre une certaine quantité d'alkali, M. Zeiher a remarqué que cette matiere diminue la réfraction, fans prefque rien changer à la difperfion; & il a trouvé une espéce de verre où P➡ 11,6+,& 3 à très-peu près.

d P' dP

=

D'après ces dernieres valeurs de P', & de

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Euler trouve que fi on fuppofe la distance focale R = 20; & qu'on conftruise un objectif compofé de deux lentilles très-proches, dont la premiere foit de verre commun,& la feconde de la derniere efpéce de verre dont on vient de

parler (de celle où P'= 1,61, &

d P

dP

=

3) on aura

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21

100

9,722

21, 262.

L'ouverture, felon M. Euler, peut être de 4 pouces, & Foculaire de 20 pouces de foyer, fi R =20 pouces. Mais à cause des petites aberrations inévitables, M. Euler ne prend le foyer de l'oculaire que de pouce.

Ce grand Géometre ne nous dit point dans quelle supposition il a déterminé ces quatre rayons; si c'est en ayant égard à la réfraction des rayons qui ne partent point de l'axe, comme dans l'art. 758, ou en détruifant l'aberration de fphéricité de tous les rayons qui partent de l'axe. Il paroît auffi que M. Euler propofe de déterminer par un fimple tatonnement le rapport des épaiffeurs e, e', e" des trois parties dont cet objectif est compofé. On trouve dans ce troifiéme volume de nos Opufcules, des méthodes pour les déterminer géométriquement.

La découverte de M. Zeiher donne lieu à plufieurs conféquences.

1o. On voit qu'il y a des matieres où P'>2; ce qui n'avoit été obfervé jusqu'ici dans aucune matiere réfractive. Or nous avons fuppofé dans l'art. 96, que P' eft toujours 2; ainsi la démonftration donnée dans cet article n'est pas générale. Cependant la proposition démontrée ne fouffre jusqu'à présent aucune restriction;

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