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17.

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16. Le bourdonnement d'oreille n'a pas reparu. X... accuse un peu de vide dans la tête. Il était hier plus gai, s'est promené avec plus de goût qu'auparavant. Suggestion. L'amélioration a continué le bourdonnement d'oreille a définitivement disparu; la sensation de vide n'est que très légère. Il se sent plus confiant, plus sûr de lui.— La physionomie est plus sereine. Le malade est reparti à Châtenois; il m'écrit à la date du 21 avril qu'il continue à aller bien et qu'il verra après les fètes de Pâques s'il est nécessaire de venir encore me voir. Il n'est pas revenu.

OBSERVATION XXX.

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Aphonie nerveuse depuis un mois. - Guérison par simple affirmation.

M. B..., jeune fille de seize ans, domestique, entre dans mon service clinique le 3 mars 1885. Petite, délicate, lymphatique, elle tousse sans expectorer depuis vingt-cinq jours; depuis dix jours, elle a eu des points de côté, de l'inappétence depuis quinze jours; de l'enrouement depuis un mois; l'aphonie est complète depuis trois semaines. Aménorrhée depuis six mois. On constate en avant de la submatité au quatrième espace intercostal droit, et des râles sous-crépitants à partir du troisième; en arrière submatité légère à droite, depuis la fosse sous-épineuse jusqu'en bas, de l'expiration légèrement soufflée dans les deux sommets avec râles sous-crépitants fins d'ailleurs pas de fièvre. Diagnostic: tuberculose pulmonaire à évolution lente.

Le 7, l'état reste le même, l'aphonie persiste complète. Pas de toux ni d'expectoration; le malade n'ayant ni dysphagie ni douleur laryngée spontanée ou provoquée, ni fièvre, la tuberculose étant stationnaire, je me demande si l'aphonie n'est pas nerveuse. Je dis aux élèves que l'aphonie nerveuse cède quelquefois instantanément à l'électrisation qui peut agir par son influence simplement suggestive. J'envoie chercher l'appareil à induction. Avant de m'en servir, je veux essayer la simple suggestion à l'état de veille, l'affirmation. Je dis à la malade : « Je vais vous rendre votre voix » ; et pendant que j'applique la main sur le larynx et que j'imprime quelques mouvements à l'organe, j'ajoute: «< Maintenant, vous pouvez parler à haute voix. Dites A ». Elle dit SUGGESTION, 2o ÉDIT.

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d'une voix aphone: A. J'insiste à haute voix : « Vous pouvez parler. Dites: A, A ». Elle prononce d'une voix nette : A; puis B. » Maintenant, dites : « Marie. » Elle dit : « Marie », et continue à parler très distinctement. L'aphonie était bien nerveuse, elle était guérie par simple affirmation.

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Je dis alors aux élèves : «Cette malade, si impressionnable par simple affirmation, doit être facilement hypnotisable. En effet, je lui ferme simplement les yeux et je lui dis : « Vous dormez. » Elle est en sommeil profond; les bras restent en catalepsie suggestive; l'anesthésie suggestive est complète; on peut lui donner des hallucinations pendant son sommeil ; mais les suggestions post-hypnotiques ne réussissent pas. L'aphonie reste définitivement guérie.

L'insomnie dont elle se plaignait disparait aussi par suggestion au bout de deux jours. Le 10, la malade se plaint de céphalalgie. Sommeil provoqué et suggestion le matin. La céphalalgie disparaît peu à peu dans l'après-midi.

La malade quitte l'hôpital le 26 mai, parlant bien, dormant bien, ne se plaignant de rien; l'inappétence seule a résisté jusqu'à ce jour à la suggestion.

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OBSERVATION XXXI. Epilepsie tremblement des mains, insomnie, céphalalgie consécutifs, guéris par suggestion. Augmentation de la force dynamométrique.

Alphonse L..., tisserand, âgé de quarante ans, entré le 21 octobre 1884, est un épileptique. Pas d'antécédents héréditaires directs. Pendant l'âge de six à treize ans, il a eu des abcès ganglionnaires suppurés dans la région sous-maxillaire. A huit ans, première attaque sans aura; quatre ans après, si ses souvenirs sont précis, ce qui est toujours douteux pour les épileptiques, il aurait eu la seconde précédée d'une sensation de feu qui lui traversait la tête, d'un coup sur le crâne, de pesanteur épigastrique, de frayeur, de flexion et d'extension alternatives du pouce. Il aurait été assez bien portant, sauf de petites attaques jusqu'à vingt ans. Depuis, les attaques sont plus fréquentes; il y a quatre ans, il se cassa le bras en tombant. Sa femme raconte qu'il a quelquefois trois ou quatre attaques par semaine. Depuis douze ans, il est resté tout au plus deux mois sans avoir d'attaque; il y

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a dix-sept jours, il a eu trois attaques dans la journée, après être resté huit jours sans en avoir; la semaine qui a précédé son entrée à l'hôpital, il a eu trois attaques. Il a souvent, d'ailleurs, trois ou quatre attaques dans la journée avec coma intermédiaire; il s'est quelquefois mordu la langue, mais n'a jamais d'urine involontaire. Il a eu une attaque le 18 à huit heures du soir, deux dans la journée du lendemain 19, et une dans la soirée; le lendemain, il se trouva trop faible pour aller travailler. Chaque attaque est suivie de tremblements pendant plusieurs jours. De plus, depuis deux ans, il aurait des secousses convulsives presque toutes les nuits. Souvent, avant les attaques ou après, quelquefois à huit jours de distance, il a des divagations et des hallucinations passagères.

On constate une intelligence un peu obtuse, un tempérament lymphatique, la constitution est délicate. Léger tremblement généralisé dans les deux mains, qui existe depuis le 18. Au dynamomètre, la main droite donne 22, la gauche 37. Le 23, le tremblement continue; il dit avoir eu de la raideur dans les membres supérieurs pendant la journée.

Le 24, même état. Céphalalgie. Hypnotisation; somnambulisme leger. Suggestion. Au réveil, la céphalalgie a disparu. La nuit suivante, le malade dort bien, ce qu'il n'avait pas fait depuis huit jours. Le tremblement disparaît aussi.

Le 26, nouvelle suggestion; le malade continue à se trouver mieux; le tremblement qui était très accentué avant la première séance, n'a pas reparu; et le malade dort bien toutes les nuits sans aucune secousse.

Le 31, la main droite donne au dynamomètre 30, et, après une suggestion hypnotique, 47. La main gauche donne 27 avant et 37 après.

Le 1er novembre, la main droite donne 40 avant et 51 après; la gauche reste à 37.

Le 2, le malade continue à bien aller; il n'a eu ni crise, ni tremblement. La main droite donne 37 avant et 43 après; la main gauche 39 à 46. Le malade reste encore jusqu'au 9 novembre; il ne se plaint plus de rien et demande son

exeat.

Il ne s'agit que de troubles nerveux consécutifs à des

attaques d'épilepsie céphalalgie, tremblement, affaiblissement musculaire, que la suggession hypnotique a amendés.

OBSERVATION XXXII.

Troubles gastriques nerveux. Douleur épigastrique. Anesthésie des membres. Disparition rapide de l'anesthésie par suggestion; amélioration passagère des troubles gastriques.

F. C.., quarante-neuf ans, journalière, célibataire, sans enfants, entre à l'hôpital, le 29 avril 1884, elle serait malade depuis trois mois. L'affection aurait commencé par de fortes douleurs à l'épigastre et dans les hypochondres. Après les repas, elle a une sensation de constriction susombilicale et laryngée, qui dure environ une heure, des éructations et des vomissements très fréquents; en dehors des repas, elle éprouve aussi une sensation de brûlure épigastrique; elle n'a pas de régurgitations aqueuses; constipation habituelle: elle va à la selle tous les trois jours seulement. Depuis trois mois, elle a des secousses nerveuses fréquentes, surtout à la suite de colères, avec des fourmillements dans les doigts durant deux minutes, et suivis de pleurs; depuis deux ans, elle a des vertiges. Névropathie.

Les vomissements cessent depuis son entrée à l'hôpital; mais les autres symptômes persistent. On ne constate qu'une légère voussure avec sensibilité épigastrique ; l'estomac n'est pas dilaté, le foie n'est pas gonflé.

Le 7 mai, on constate en outre de l'analgésie avec anesthésie du tronc et des membres supérieurs; le sens musculaire est aboli. Dans les membres inférieurs, la sensibilité n'existe qu'à la plante des pieds.

La malade est hypnotisée (sommeil profond): suggestion. Dans la journée, elle digère bien ce qu'elle mange, a peu de brûlure épigastrique. La nuit, elle dort pendant six heures; elle dit n'avoir pas tant dormi depuis six mois.

Le 8, on constate que l'anesthésie a disparu; la malade sent quand on la touche, mais la piqûre, bien que ressentie, n'est pas douloureuse; le sens musculaire est aussi revenu. La restauration de la sensibilité se maintient.

Les autres troubles gastriques et psychiques sont influen

cés favorablement par les suggestions répétées, mais ils se reproduisent en général au bout d'un temps variable.

OBSERVATION XXXIII. Douleurs névropathiques supprimées par la suggestion. Dégoût pour la viande résistant à la suggestion simple, ne disparaissant que par le changement fictif de personnalité. Insuccès de la suggestion moralisatrice. M..., dix-sept ans, travaillant dans les chiffons, entre à l'hôpital le 25 mars 1884; elle se plaint depuis trois semaines de douleurs dans les membres et de [battements de cœur; depuis huit jours de céphalalgie frontale et de vertiges; depuis quinze jours, de toux sans expectoration.

La menstruation est irrégulière, peu abondante, non douloureuse.

C'est une grosse fille, bien constituée, sans maladies antérieures. Actuellement, elle se plaint d'inappétence, de tiraillements d'estomac, même à jeun; de régurgitations glaireuses, peu abondantes le matin, d'une sensation de corps étranger dans la gorge quand elle a mangé; d'ailleurs, pas d'éructations, pas de nausées ni de coliques.

Elle a de fréquents battements de cœur depuis deux mois; on ne constate rien d'anormal à l'examen de l'organe. Elle tousse et crache peu; à l'examen du thorax, on constate une respiration normale.

Elle a de la céphalalgie frontale depuis huit jours, revenant deux fois par jour, durant cinq minutes chaque fois; cette douleur ne l'empêche pas de dormir. Elle a quitté sa famille il y a deux mois, à la suite de discussions; elle pleure souvent.

Elle n'a jamais eu de crises hystériques; la sensation de strangulation n'existe que quand elle a mangé. Pas d'ovarialgie. Au dynamomètre, la main droite donne 26, la main gauche 24.

Anesthésie avec analgésie et abolition du sens musculaire dans le membre supérieur gauche; vers la tête de l'humérus, la sensibilité reparaît; elle existe partout ailleurs. Depuis quinze jours, fourmillements dans la main. Les organes des sens fonctionnent normalement. Diagnostic: névropathie.

Une pièce d'or appliquée sur le bras fait réapparaitre la

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