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stans opinio est, plurimasque et illustres feminas corrupisse in quibus Posthumiam Servii Sulpicii, Lolliam Auli Gabinii, Tertullam M. Crassi, etiam Cn. Pompeii Muciam. Nam certe Pompeio, et a Curionibus patre et filio, et a multis exprobratum est, quod «cujus causa post tres liberos exegisset uxorem, et quem gemens Ægisthum appellare consuesset, ejus postea filiam potentiæ cupiditate in matrimonium recepisset.» Sed ante alias dilexit M. Bruti matrem Serviliam : cui et proximo suo consulatu sexagies sestertio margaritam mercatus est, et bello civili super alias donationes, amplissima prædia ex auctionibus haste nummo addixit : quum quidem, plerisque vilitatem mirantibus, facetissime Cicero, «Quo melius, inquit, emptum sciatis, Tertia deducta est » existimabatur enim Servilia, etiam filiam suam Tertiam Cæsari conciliare.

LI. Ne provincialibus quidem matrimoniis abstinuisse, vel hoc disticho apparet, jactato æque a militibus per Gallicum triumphum :

Urbani, servate uxores, moechum calvum adducimus.
Aurum in Gallia effutuisti: hic sumpsisti mutuum.

fort porté aux plaisirs des sens, et n'épargnait en ce genre aucune dépense; il passe pour avoir corrompu un grand nombre de femmes, et même de celles du premier rang on cite Posthumie, femme de Servius Sulpicius, Lollia, femme d'Aulus Gabinius, et Tertulla, femme de M. Crassus, ainsi que Mucia, femme de Pompée. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Curions, père et fils, et beaucoup d'autres, reprochèrent à Pompée son amour pour la puissance, qui lui faisait recevoir dans son lit la fille de celui pour lequel il avait répudié une femme qui déjà lui avait donné trois enfans, de celui qu'il avait coutume d'appeler un autre Égisthe en pleurant sur le mal qu'il en avait souffert. Mais parmi toutes les autres femmes, celle que César aima le plus, fut Servilie, la mère de Brutus; il lui acheta, pendant son premier consulat, une perle qui lui coûta six millions de sesterces*, et, pendant la guerre civile, outre de riches cadeaux qu'il lui fit, il lui adjugea les plus vastes domaines à vil prix, aux enchères publiques. Aussi, quelques personnes s'étonnant de la modicité de ce prix, Cicéron répondit spirituellement par un jeu de mots: «<Afin que vous sachiez jusqu'à quel point le marché est bon, apprenez qu'on a fait déduction de Tertia ... (du tiers).» On pensait généralement que Servilie favorisait un commerce d'amour entre sa fille Tertia et César.

LI. Ce distique que les soldats répétaient à la cérémonie du triomphe sur la Gaule, montre que César ne respecta pas davantage la couche nuptiale dans les pro

vinces:

<< Citadins, gardez vos femmes, nous amenons le chauve adultère. Dans la Gaule, tu prodiguais l'or pour les femmes; ici tu l'avais emprunté 117,»

1,228,000 francs.

LII. Dilexit et reginas, inter quas Eunoën Mauram Bogudis uxorem cui maritoque ejus plurima et immensa tribuit, ut Naso scripsit: sed maxime Cleopatram, cum qua et convivia in primam lucem sæpe protraxit, et eadem nave thalamego pæne Æthiopia tenus Ægyptum penetravit, nisi exercitus sequi recusasset : quam denique accitam in urbem, non nisi maximis honoribus præmiisque auctam remisit, filiumque natum appellare nomine suo passus est: quem quidem nonnulli Græcorum similem quoque Cæsaris et forma et incessu tradiderunt. M. Antonius agnitum etiam ab eo, senatui affirmavit: quæ scire C. Matium, et C. Oppium, reliquosque Cæsaris amicos: quorum C. Oppius, quasi plane defensione ac patrocinio res egeret, librum edidit, <«< Non esse Cæsaris filium, quem Cleopatra dicat. » Helvius Cinna, tribunus plebis, plerisque confessus est habuisse se scriptam paratamque legem, quam Cæsar ferre jussisset, quum ipse abesset, uti uxores liberorum quærendorum causa, quas et quot vellet, ducere liceret. Ac ne cui dubium omnino sit, et impudicitiæ eum, et adulteriorum flagrasse infamia, Curio pater quadam eum oratione « omnium mulierum virum, et omnium virorum mulierem >> appellat.

LIII. Vini parcissimum ne inimici quidem negaverunt. Verbum M. Catonis est : « Unum ex omnibus Cæsarem ad evertendam rempublicam sobrium acces

P

LII. Il aima aussi des reines, entre autres Eunoé, femme de Bogud, roi de Mauritanie 113. Selon ce que rapporte Nason, il lui fit, ainsi qu'à son mari, d'immenses présens. On cite surtout Cléopâtre; souvent il prolongeait ses repas avec elle jusqu'au jour. Naviguant sur un vaisseau dans lequel se trouvaient ses appartemens, ils auraient pénétré en Égypte jusque vers l'Éthiopie, si

pour

l'armée n'eût refusé de les suivre. Enfin il la fit venir à Rome, et ne la renvoya que comblée de biens et d'honneurs; il souffrit même qu'un fils auquel elle avait donné le jour fut appelé de son nom. Quelques auteurs grecs nous disent qu'il ressemblait à César pour la figure et la démarche. M. Antoine affirma dans le sénat qu'il l'avait reconnu, et cita comme le sachant C. Mattius, C. Oppius, et les autres amis de César. C. Oppius, comme si la chose avait besoin d'être plaidée et défendue, publia un livre pour prouver que celui que Cléopâtre disait fils de César ne l'était pas. Le tribun du peuple Helvius Cinna a avoué à beaucoup de monde qu'il avait écrit et tenu prête une loi que, selon l'ordre de César, il devait proposer en son absence: elle lui permettait d'épouser les femmes qu'il voudrait et tout autant qu'il en voudrait, pour en avoir des enfans. Enfin, pour que personne ne doute qu'il était tourmenté de désirs impudiques et adultères, j'ajouterai que dans un de ses discours, Curion le père l'appelle «<le mari de toutes les femmes, et la femme de tous les maris. >>

LIII. Ses ennemis mêmes n'ont pas nié qu'il ne fût très-modéré quant à l'usage du vin. Il y a un mot assez remarquable de Caton à ce sujet. « César, disait-il, était le premier qui eût entrepris à jeun de renverser la ré

sisse.» Nam circa victum C. Oppius adeo indifferentem docet, ut quondam ab hospite conditum oleum, pro viridi appositum, aspernantibus ceteris, solum etiam largius dicat appetisse, ne hospitem aut negligentiæ, aut rusticitatis videretur arguere.

LIV. Abstinentiam neque in imperiis, neque in magistratibus præstitit. Ut enim quidam monumentis suis testati sunt, in Hispania proconsule et a sociis pecunias accepit, emendicatas in auxilium æris alieni, et Lusitanorum quædam oppida, quanquam nec imperata detrectarent, et advenienti portas patefacerent, diripuit hostiliter. In Gallia fana templaque deum donis referta expilavit, urbes diruit, sæpius ob prædam, quam ob delictum : unde factum, ut auro abundaret, ternisque millibus nummum in libras promercale per Italiam provinciasque divenderet. In primo consulatu tria millia pondo auri furatus e Capitolio, tantumdem inaurati æris reposuit. Societates ac regna pretio dedit, ut qui uni Ptolemæo prope sex millia talentorum suo Pompeiique nomine abstulerit. Postea vero evidentissimis rapinis ac sacrilegiis, et onera bellorum civilium, et triumphorum ac munerum sustinuit impendia.

LV. Eloquentia militarique re aut æquavit præstantissimorum gloriam, aut excessit. Post accusationem

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