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AVANT-PROPOS.

L'auteur de cet ouvrage se croit obligé de faire connaître les circonstances qui l'ont déterminé à le publier en français. Le lecteur s'apercevra facilement qu'il a d'abord été composé en anglais; et il aurait été publié dans cette langue si l'état actuel de l'imprimerie à Paris n'y avait mis un obstacle presque invincible. Il n'est personne qui n'appréciera la difficulté de faire imprimer un livre de cette nature en anglais dans un pays étranger, difficulté augmentée encore par la situation actuelle du commerce, qui s'oppose essentiellement à de pareilles entreprises, ainsi que par la disette d'éditeurs pour les ouvrages purement scientifi

ques.

On se demandera peut-être alors pourquoi l'auteur n'a pas préféré le faire paraître à Londres dans sa propre langue. Il répondra: pour trois

raisons; d'abord parce que lui et sa famille résident en France depuis plusieurs années; ensuite, parce que la révision d'un ouvrage qui contient l'analyse de tant d'idiomes s'élevant de l'état de dialecte à la fixité grammaticale, exige une surveillance de chaque jour et même de chaque heure; enfin, parce que l'histoire et l'analyse du romance intéressent bien plus les Français que les Anglais.

Toutefois, s'il a cru devoir renoncer à son premier projet, s'il a eu la présomption de publier son ouvrage dans une langue qui n'est pas la sienne, il n'a pu se résoudre à joindre à ce sacrifice celui de supprimer en entier les morceaux de poésie qu'il avait traduits en vers anglais; non qu'il fût porté à les conserver par une présomptueuse confiance en ses moyens, mais par la conviction que l'esprit et la naïveté du texte doivent s'évaporer dans une traduction en prose. S'il avait été capable de les rendre en vers français, il aurait peut-être supprimé les imitations anglaises. Mais, dans l'impossibilité de pouvoir le faire, il les a conservées dans le corps de l'ouvrage, se flattant que l'étude générale de sa langue maternelle en France mettra la plus grande partie des lecteurs à même de les comprendre. S'il se trompe dans cet

espoir, il ne sait s'il pourrait se prévaloir de l'au

torité d'Horace.

« Pictoribus atque poetis

D

Quidlibet audendi semper fuit æqua potestas. »

Il s'empresse, du reste, de déclarer qu'il a peu, ou point de droit au mérite de la traduction française, qui a été entreprise et terminée par M. Eichhoff, bibliothécaire de la Reine des Français. Il saisit cette occasion de rendre un juste hommage au zèle de ce savant, et de lui offrir l'expression particulière de sa reconnaissance pour l'encouragement qu'il a bien voulu lui donner pendant de longues et pénibles recherches.

A. BRUCE-WHYTE.

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