SUR LES LOIS CRIMINELLES DES ROMAINS CONCERNANT LA RESPONSABILITÉ DES MAGISTRATS MÉMOIRE COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES PRÉFACE. L'insuffisance des traités publiés jusqu'à ce jour sur la législation criminelle des Romains est la plainte commune de tous ceux qui se proposent d'écrire sur ce sujet intéressant, et malgré plus d'une louable tentative, cette plainte n'a malheureusement pas cessé d'être vraie. Je ne me flatte point d'être plus heureux que mes devanciers, quoique je n'aie rien négligé pour découvrir la vérité; mais j'espère (et c'est à l'Académie qui a donné le programme que doit revenir tout l'honneur), j'espère, dis-je, être entré dans une voie meilleure que celle suivie jusqu'à présent, et je crois la question mieux posée dans mon livre qu'elle ne l'a été jusqu'aujourd'hui. Il me paraît que le seul moyen d'obtenir une solution satisfaisante, c'est de distinguer, comme l'a fait le programme académique, les attentats des officiers publics des crimes commis par les particuliers, et de traiter séparément l'une et l'autre de ces branches du droit criminel. En scindant ainsi la question, non-seulement on reste fidèle à l'esprit romain, qui n'a jamais cherché l'unité dans le droit pénal, mais de plus en rattachant aux révolutions politiques les différentes phases de la législation, on obtient des lumières inattendues pour l'histoire comme pour le droit, et l'on peut espérer, au moyen de ces clartés nouvelles, dissiper les ténèbres qui nous cachent un des plus précieux débris du a |